it's not a good idea; liz underwood

J’essayais de te faire comprendre que je ne voulais pas aller plus loins qu’une amitié avec toi, mais ça m’en coûtait. Bien sur que j’avais envie de toi, mais je ne pouvais pas. Je m’étais fait à l’idée que toi et moi, il n’y aurait plus rien et pas même juste du sexe. Tu me disais que j’avais raison, on ne devrait pas et pourtant cette attirance sexuelle entre nous était palpable. Était-ce donc une bonne idée que l’on se soit revus ? Que je t’ai invité ? Je veux qu’on ait une belle amitié, tu penses que c’est possible ? Par là, je voulais dire une amitié sans ambiguïté et ça allait être bien plus compliqué que je ne pouvais l’imaginer. Tu étais importante pour moi malgré le mal que tu m’avais fait... Enfin bref... Lenny est venue te voir alors ? Encore une fois, je me montrais curieux dans ta vie sociale mais je savais que c’était important pour toi.

« Je veux qu’on ait une belle amitié, tu penses que c’est possible ? » Honnêtement? Je ne savais pas. Je n’étais pas certaine de pouvoir répondre à l’affirmative puisque nous n’avions jamais vraiment réussi à n’être qu’amis tous les deux. « J’aimerais aussi.. j’imagine que seul le temps nous le dira. » Le temps et beaucoup, beaucoup de self control. Je tentais de me concentrer sur la série, en vain. Tout ce que j’avais en tête, c’était ce qui pourrait arriver entre nous si nous ne tentions pas de nous contenir. Heureusement, tu trouves rapidement les mots pour me refroidir. « Enfin bref... Lenny est venue te voir alors ? » Je pince les lèvres et hoche la tête. « Bien sûr qu’il est venu.. ce sont ses filles, il a pris le premier avion pour rentrer. » Forcément, répondre à cette question me fait penser à lui, à mes filles, à cette famille parfaite que je n’aurai jamais et j’ai tout de suite envie de me rouler sur moi-même. J’inspire un grand coup et me relève du canapé. « J’devrais peut-être y aller… »

Le temps nous le dira. C'était vrai, mais ça pouvait être long, très long et j'avais peur de te perdre à nouveau. Je ne le voulais plus, je savais que l'amour entre nous était impossible, mais une amitié, ce n'était pas trop demandé, non ? Pour changer de sujet, je te demandais si Lenny était venu te voir, toi et vos filles, mais ça lançait un froid dans l'ambiance déjà glacée entre nous. J'hochai positivement la tête, puis le silence revint.... Avant que tu ne te relèves du canapé, tu préférais partir mais instinctivement, ma main trouva la tienne et je t'amenai vers moi (doucement, vu ton épaule) pour que tes fesses soient assis sur mes cuisses. Tu ne veux pas rester... C'était bizarre, déjà.

À peine relevé, je fais un pas pour partir et tu attrapes doucement mon poignet avant de me ramener vers toi, me forçant à m’assoir sur tes cuisses. J’avale de travers et fixe droit devant moi. « Tu ne veux pas rester... » Bien sûr que je veux rester, mais là n'est pas la question. Qu’est-ce que tu fais Kale? « À quoi tu joues? » Je tourne lentement la tête pour croiser ton regard et sombre un moment dans tes brunelles presque noires. Ces yeux dans lesquels j’ai regardé si souvent, dans lesquels j’ai vu à tour de rôle du désir, de la passion et une profonde tristesse.

Je ne savais pas ce qu'il me prenait, mais je pris ta main et t'amena vers moi. Tu étais assise sur mes genoux, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas ce que je faisais présentement. Je ne sais pas... Oui, à quoi je jouais ? Non, je ne savais pas. Vraiment. Je te regardais et mon regard se plongeait dans tes yeux noisettes, je ne savais pas du tout quoi faire. Tu... Laisse tomber, c'est con. Clairement, c'était con ce que je faisais là et je te faisais te relever puis me leva à mon tour. Je pris ma bière et la bus presque cul-sec. Pourquoi ça devait arriver maintenant, hein ?

« Je ne sais pas... » Ouais, sauf que c’est pas suffisant ça, Kale. Tu peux pas simplement agir comme ça avec moi et te rétracter à chaque fois. Tu me pousses à t’embrasser et quand c’est sur le point d’arriver, tu me repousses. Je me lève pour partir et tu m’assois sur tes cuisses. Faudrait savoir à un moment, j’suis pas un pantin moi. Tu me fixes un long moment en retour et pendant une brève seconde, j’ai l’impression que tu as changé d’avis, que tu vas m’embrasser… mais non. « Tu... Laisse tomber, c'est con. » Tu m’aides à me relever et te lève à ton tour, terminant ta bière d’un trait sous mon regard perplexe. « Qu’est-ce que t’allais dire Kale? Arrête de jouer les innocents, parle-moi. » Sourcils froncés et la main posé sur ton avant-bras, il est hors de question que je parte sans une explication.

Je me rétractais, je ne pouvais pas faire ça, te faire ça. Pas après tout ce que j'avais fait depuis mon retour, je me levais et buvais ma bière d'un coup alors que tu posais ta main sur mon avant-bras afin de savoir ce que j'avais à dire. Je ne veux plus être blessé, c'est toujours ce qui arrive avec toi... C'est pas de ta faute, c'est moi, sûrement. Non, je ne comptais pas dire que j'en pinçais pour ta cousine qui était aussi ta meilleure amie enceinte. Elle me plaisait, ouais, mais je voulais pas être le conflit entre vous deux, je savais que tu lui en voudrais et m'en voudrais. Enfin, il y avait également une part de vérité dans ce que je disais. T'es géniale, mais ça ne m'intéresse pas d'avoir que du sexe.

« Je ne veux plus être blessé, c'est toujours ce qui arrive avec toi... C'est pas de ta faute, c'est moi, sûrement. » Je referme ma bouche jusque-là entre ouverte et serre la mâchoire au point d’en avoir mal. Je ne sais pas sur qui le blâme devrait retomber, mais une part de moi sait que tu n’es pas en cause parce que tu as toujours été génial avec moi Kale. Malgré tout, j’ai l’impression qu’il y a plus, quelque chose que tu ne me dis pas. « T'es géniale, mais ça ne m'intéresse pas d'avoir que du sexe. » Je pince les lèvres et hoche la tête. « Moi non plus… j’croyais que tu l’avais compris. » Parce que c’est bien beau les one night et les amitiés améliorées, mais quand on vient d’avoir deux bébés, on commence à comprendre qu’on a besoin de plus, bien plus qu’un simple coup d’un soir. Peiné, je lâche ton bras et fait deux pas vers l’arrière avant que mes jambes ne rencontrent la table basse. Je titube, mais me reprend rapidement en me retournant à nouveau vers la porte.

Je préférais être à moitié honnête avec toi, je ne voulais pas du tout te blesser mais j'avais l'impression de le faire en te disant ces choses-là. J'avais cette impression que toi et moi, ce n'était que sexuel.. après tout, ça l'avait toujours été, hein ? Je fis un pas, posant mes mains sur toi pour t'aider à garder l'équilibre et ne pas tomber puis... Comment veux-tu que je le sache ? Je te regardais, je te fixais. Liz, tu m'as... Cette fois où t'as essayé avec moi, ça n'a pas marché et là, si on couche ensemble, ça n'aboutira à rien, encore. Tu le sais, ça. Ouais, il n'y aura jamais de couple entre toi et moi. T'étais trop amoureuse de Lenny, personne n'arriverait à te l'enlever de la tête ou peut-être quelqu'un mais ce n'était pas moi. Je suis désolé. C'était tout ce que j'avais à dire.

Tes mains sur mon corps pour m’aider à tenir debout, je frissonne. « Comment veux-tu que je le sache ? Liz, tu m'as... Cette fois où t'as essayé avec moi, ça n'a pas marché et là, si on couche ensemble, ça n'aboutira à rien, encore. Tu le sais, ça. » Oui, je le sais. Et là n’est pas la question. J’suis pas venu ici dans l’optique de m’envoyer en l’air avec toi, mais plutôt parce que j’avais besoin de me changer les idées et quoi de mieux que de me retrouver avec quelqu’un en qui j’ai confiance et avec qui je me sens bien? Malgré tout, tes paroles me blessent. Non pas parce qu’elles sont méchantes, mais probablement parce qu’elles sont vraies et aussi parce que j’en ai marre. Marre de ne pas pouvoir passer à autre chose, marre de ne pas pouvoir laisser entrer qui que ce soit dans ma vie à cause de l’ombre que Lenny y a laissé. « Je suis désolé. » « Non, c’est moi qui est désolé. » Je me retourne définitivement cette fois, marchant toujours vers la porte. Si tu ne me retiens pas, je sortirai d’ici sans savoir quand j’y remettrai les pieds ou si seulement ce jour se présentera.