it's not a good idea; liz underwood

J'étais proche de toi, mais je te donnais une pichnette sur le front et t'insultais amicalement de tête de linotte, meilleure insulte for ever, parole de Manning. Puis, je me décalais avant de me lancer des pop-corns sur moi. A mon tour de prendre un air outré : T'as osé ! Que je criais avant de prendre le saladier de pop-corn et te balancer le contenu sur toi. Tu ne me battras jamais Liz Underwood. Proclamais-je sur un ton de défi, bien que tu sois presqu'infirme avec ton bras en moins. J'étais sûr que même avec deux bras, tu ne ferais pas le poids face à ma tenacité quoique... j'étais sûr que tu cachais de terribles vices. Je pris un des coussins pour me protéger de toutes représailles de ta part.

« T'as osé ! » Un grand sourire me barre le visage là et impossible que je le cache alors que je ris comme une petite folle avant de gueuler parce que j’me prends le saladier de popcorn au complet sur la gueule. « Tu ne me battras jamais Liz Underwood. » Je manque de mot –et d’air aussi à force de rire autant- alors que j’essaie de me débarrasser des popcorns partout sur moi et à une main en plus. « Tu payes rien pour attendre Manning! » Rapidement, je fais l’inventaire de mes options alors que toi tu t’empares d’un coussin pour te protéger. Pas le choix, j’ai plus qu’une seule chance… J’attrape mon verre d’eau, y plonge la main et m’empare des glaçons avant de plus ou moins me jeter sur toi pour te les foutre directement contre la peau, dans ton cou et sur ton torse en riant toujours et en oubliant ma clavicule qui me fait un mal de chien sans parler de la proximité dangereuse entre nous.

Sérieusement, je n'étais pas le fautif là non ? Elle m'avait cherché et juste trouvé mais... je m'éclatais sincèrement. Je n'en pouvais plus de rire autant, c'était drôle et enfantin pourtant, j'appréciais énormément le moment que l'on passait ensemble, c'était fort agréable. Après t'avoir balancé tout les popcorns, je me cachais derrière un oreiller ayant peur des représailles. Je savais que tu pouvais être forte et vicieuse, je ne m'étais pas trompé puisque tu pris les glaçons dans le verre d'eau que je t'avais servi et sautas sur moi pour me les mettre sur ma peau. Un des glaçons parvint sous mon débardeur et je frisonnais rien qu'à sentir le froid sur mon corps chaud, je te pris ta main libre dans la mienne et l'autre bien plus délicatement et bloqua mes jambes contre ta taille afin que tu sois immobilisée. Toi au dessus moi, c'était dangereux. Perdue, tu ne peux plus rien faire... Murmurais-je plutôt content d'avoir gagné cette bataille.

J’aurais dû me douter que cette situation se retournerait rapidement contre moi. En un rien de temps, tu m’attrapes et me tiens bien en place, impossible que je m’échappe. Le glaçon fond dans ma main et je rigole toujours jusqu’à ce que je réalise à quel point on est proche tous les deux. « Perdue, tu ne peux plus rien faire... » Mon rire se réduit lentement à néant et je redeviens un peu plus sérieuse, me raclant la gorge avant d’avaler difficilement ma salive, mon regard encré dans le tient. Ça fait un bail qu’on a pas été aussi heureux et insouciant tous les deux. Mais ça fait aussi un bail qu’on a pas été aussi près physiquement et je ne sais pas trop comment gérer la chose. T’as jamais cessé de m’attirer, c’est simplement mon cœur qui n’arrivait pas à suivre le rythme. « T’es sûr de ça? » Je retrouve enfin la parole, un sourire mesquin au coin des lèvres alors que je fais la seule chose que cette position me permet encore de faire; je me penche vers toi lentement…

En moins de temps qu'il ne faut, je te bloquais à l'aide de mes deux mains et mes deux jambes. Tu étais immobilisée, tu ne pouvais plus rien faire et j'en étais bien content, car cela signifiait que j'avais gagné ce petit combat entre nous deux. T'étais proche de moi, ça faisait longtemps que nous n'avons pas été aussi proches et mes yeux se perdaient dans ton regard. Malgré la situation complexe entre nous, j'étais joyeux. Joyeux de pouvoir marcher à nouveau, joyeux de revenir à Boston, joyeux de te retrouver... Et, tu t'approchais de moi, lentement. Tu feras rien, t'as aucune solution. Mon ton était celui du défi, je ne voulais pas gâcher cette amitié entre nous mais j'étais bien trop compétitif pour tout abandonner mais toi, en étais-tu capable ? Mon regard ne te quitta pas une seule seconde où tu t'approchais...

Si tu me connais ne serait-ce qu’un peu Kale, tu sais alors très bien ce que tu fais en me mettant ainsi au défi parce qu’il y a peu de chose dans ce monde qui m’empêcheront d’un, avoir raison et deux, réussir un défi. «Tu feras rien, t'as aucune solution. » Mon sourire s’efface à nouveau alors que mon regard est plonger dans le tiens, mes yeux alternant rapidement d’un a l’autre des tiens alors que la distance entre nos deux corps se réduit à vue d’œil. « Tu me connais mieux que ça.. » Je me penche encore et toujours, tentant de faire taire cette petite voix dans ma tête qui me dit qu’on a déjà exploré ce chemin en long et en large et que ça ne s’est jamais bien terminé. Malgré tout, mes lèvres viennent effleurer les tiennes et cette fois ça n’a rien à voir avec un petit baiser amical au coin des lèvres. Vas-tu franchir les millimètres restant Kale?

Qu'est-ce-que tu fais Kale ? Vraiment. Je n'arrivais plus du tout à bien réfléchir, je m'étais donné des consignes, je ne devais pas craquer, pas maintenant même si tout plein sentiments bizarre pataugeaient dans ma tête. Mon regard ne quittait plus le tien, tes lèvres étaient si proches des miennes après m'avoir dit que je te connaissais mieux que ça. Il n'y avait quasiment plus d'espace entre nous, un geste de ma part et nous nous embrassons comme des fous, comme avant... J'étais perdu en l'espace de quelques secondes mais... je ne craquerais pas. Doucement, je te libérais et te fis reculer. On peut pas... Je... je ne veux pas qu'on gâche tout. Je ne voulais pas que ça foire, encore une fois. Nous savons où tout cela allait nous mener. Je n'étais pas sûr de t'aimer encore, je savais que tu étais encore amoureuse de Lenny, ce qui équivalait à... nous deux n'allait mener à rien encore.

Mes lèvres frôlent les tiennes alors que je garde les yeux ouverts pour surveiller ta réaction. Tu sembles hésitant, mais je sais bien que tout en toi bataille pour ne pas flancher. C’est un peu la même chose avec moi si tu veux que je sois franche. Depuis le jour 1 cette attirance a été présente entre nous et elle n’est apparemment pas prête de partir. Pourtant, tu réussis à te contrôler –nous contrôler- en me repoussant doucement d’un; « On peut pas... Je... je ne veux pas qu'on gâche tout. » Je recule lentement, profitant que tu m’ais lâché pour me rassoir sagement à côté. « T’as raison..» que je dis simplement en retirant encore quelques popcorns de sur moi, en prenant même quelques uns dans ma bouche en me concentrant plutôt sur la télé qui diffuse le premier épisode de la deuxième saison de Luke Cage, épisode que nous n’avons définitivement pas écouté depuis le début.

Nous deux ensemble et seul, c'était bien trop dangereux malheureusement. Nous étions si proches, prêts à nous embrasser et sûrement aller plus loin si je ne nous avais pas arrêté. Je te fis de reculer, tandis que je reculais encore un peu plus que je ne le pouvais. Je pris une longue gorgée de bière alors que tu te mettais à regarder la série que je venais de mettre comme si de rien n'était. Tu ne m'en veux pas ? Je te regardais, le plus sérieusement du monde. Tu sais... j'adorerai profiter de toi un peu plus que ça, mais... Je ne veux plus m'amuser avec toi, je n'ai pas envie que ça fasse comme avant, tu vois ? Genre, avoir des sentiments pour toi de nouveau alors qu'au final, toi et moi, ça ne marchera pas à cause de tes sentiments pour Lenny.

Un léger silence plane jusqu’à ce que tu demandes enfin : « Tu ne m'en veux pas ? » Je pince les lèvres et tourne lentement la tête vers toi. « Non, ça va. » Tu me regardes comme si tu devais m’annoncer une nouvelle absolument terrible. « Tu sais... j'adorerai profiter de toi un peu plus que ça, mais... Je ne veux plus m'amuser avec toi, je n'ai pas envie que ça fasse comme avant, tu vois ? » J’hoche lentement la tête. Je comprends parfaitement Kale et c’est pour ça que je ne peux pas t’en vouloir. Si j’étais sage, c’est moi qui aurais évité de nous laisser nous aventurer sur ce terrain glissant. Seulement voilà, c’est plus fort que moi quand t’es dans les parages. « J’veux pas te refaire de mal non plus Kale, t’as raison.. on n’devrait pas. » J’esquisse un sourire et reporte mon attention sur la télé une fois de plus. J’suis consciente de tout ça, alors pourquoi est-ce que j’ai encore terriblement envie de t’embrasser ?