loving you had consequences (alezael)

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’avais pas envie de lui parler. genre vraiment pas. et j’avais pas envie de le voir non plus. tant pis si c’était horrible ou quoi, là, j’avais juste pas envie d’être en sa présence. et j’crois que dans le fond, c’était normal. il devait déjà s’estimer heureux que j’ai pas cherché à le frapper mais fallait pas trop qu’il me pousse non plus. j’pouvais tout envoyer péter d’une seconde à l’autre. « cool. » il croyait que me dire que c’était facile ça allait changer quoi que ce soit ? que j’allais soudainement me sentir mieux ? non mais parce que ce n’était pas le cas. et j’crois que le pire dans tout ça c’était sûrement le fait qu’il me bloque la porte. comme pour m’empêcher de lui échapper. tirant sur ma clope, j’avais les yeux qui lançaient des éclairs parce que ouais, il était en train de me faire monter en pression et c’était vraiment pas une bonne idée. « c’est bien alex, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » ouais, je l’avais appris de sa bouche, et puis ? c’était pas ça qui allait changer quoi que ce soit. et j’pouvais clairement pas le prendre avec le sourire. « là, tu vois, j’prends sur moi. j’fais vraiment tout ce que je peux pour pas t’insulter alors me pousse pas à bout, c’est vraiment pas le bon moment. » ouais, clairement pas. je laissais tomber ma cigarette par dessus le balcon avant de faire un pas pour re rentrer. encore faudrait-il qu’il se pousse et ça, j’étais pas certaine qu’il le fasse. non mais parce que c’était d’alex dont on parlait

≈ ≈ ≈
{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

La situation était complexe, la situation ne me plaisait pas mais je savais que c’était nécessaire pour bien avancer par la suite. Sauf qu’elle me faisait peur à rester calme, à fumer sur le balcon, ne disant rien. Ouais, je n’avais pas l’habitude de tout ça. Il fallait que je m’adapte à cette nouvelle Az. Mais pour le coup, je ne savais pas tellement comment réagir. Je m’expliquais mais je le faisais peut-être trop maladroitement, que sais-je. En plus, je me positionnais entre elle et l’entrée vers l’appartement, l’empêchant d’y retourner. « J’en sais rien » Mais visiblement pas ça. Parce que ouais, je me sentais mal, je me sentais mal de le lui avoir dit, de l’avoir blessée mais… oh, j’avais pas prévu qu’elle soit encore en vie. Si j’avais su qu’elle était dans le coma pendant tout ce temps, je serais resté à ses côtés, pas en train de batifoler à droite à gauche. Et en l’entendant me parler de cette façon, je capitulais. Je capitulais et je me décalais alors qu’elle était face à moi, attendant que je lui laisse assez de place pour qu’elle rentre de nouveau dans notre habitation. « Je voulais pas te blesser… et je sais que je l’ai fait. Je te laisse tranquille mais reviens moi.. » Ne laisse pas ça nous séparer, s’il te plait Az. J’ai besoin de toi, plus que tout au monde. Mon ancre, mon repère. Ma vie.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
mais fallait croire que les miracles existaient puisque dans la finalité, il se décalait vraiment pour me laisser passer. et ouais, ça faisait de la peine ce qu’il disait mais j’avais vraiment pas envie de discuter avec lui. j’avais vraiment pas envie de faire le moindre effort parce que là, ce que je venais d’apprendre, ça venait juste de me dévaster. alors je me contentait d’hausser les épaules passant à côté de lui sans rien ajouter. récupérant mon téléphone, je passais dans un premier temps dans « notre » chambre récupérant juste mon chargeur avant d’aller trouver refuge dans la chambre d’ava. et j’y restais enfermée toute la soirée. puis toute la nuit aussi. j’avais pas le coeur d’aller le voir. vraiment pas. et peut être qu’au matin j’étais toujours en colère parce que j’attendais d’entendre les clés dans la porte pour pouvoir sortir. mon but ? ne pas le croiser. et j’crois sincèrement que c’était la pire journée de ma vie en vrai. j’avais du passer à l’université remplir des papiers, puis à la dunster discuter rapidement avec pluton et sans même que je m’en rende compte, c’était déjà la fin de l’après midi. alors j’rentrais à l’appartement le pas un peu traînant. alex était déjà là, assis sur le canapé et moi, j’venais juste m’asseoir à côté sans un mot. sortant mon téléphone, je regardais le fil d’actualité instagram avec lassitude sans prononcer la moindre parole. j’savais pas quoi dire, j’avais d’ailleurs rien à dire en fait. j’avais toujours mal et c’était clairement pas le genre de truc qui allait passer rapidement. bien au contraire même. alors c’était peut être mieux dans le final que je me taise.

≈ ≈ ≈
{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Elle s’en était allée, sans un mot, sans un regard. Elle était partie et avait passé la soirée dans la chambre de sa sœur, de sa jumelle. Et ça me faisait mal, évidemment. J’avais mal et je voulais simplement aller mieux. Seulement, il lui fallait du temps et j’allais le lui donner. La soirée avait été longue, mais m’occupant de Robyn ça passait mieux. Puis le lendemain matin, je ne l’avais pas vue, alors encore une fois, je m’étais concentré sur ma petite fille. C’était compliqué à gérer, mais je savais que je pouvais le faire. Au boulot, même rengaine. Impossible de penser à quoique ce soit d’autre qu’Az qui m’en voulait. Est-ce que j’avais bien fait de dire la vérité ? Oui, oui, bien sûr que oui. C’était un pansement qu’on arrachait. C’était actuellement la partie qui faisait mal et.. ça va s’estomper par la suite, je l’espère. Récupérant la petite à l’école, je rentrais directement à la maison, vide. Bon, elle reviendra sûrement dans pas longtemps, je l’espère. Installé sur le canapé, ordinateur sur les genoux, je tentais de me concentrer, en vain. Ce que je faisais, je n’en avais pas la moindre idée puisque mon esprit vagabondait ici et là, cherchant un but précis, sans succès. Puis finalement, Az rentrait. Elle rentrait, silencieuse, et s’installait après avoir retiré son manteau sur le canapé, à côté de moi. Toujours silencieuse. Me mordant l’intérieur de la joue, je restais silencieux moi aussi, avant de finalement poser l’ordinateur sur la table basse pour prendre la direction de la cuisine. J’allais pas parler le premier, je l’avais assez fait hier. C’était à son tour de revenir vers moi quand elle sera prête. En attendant, je lui préparais un thé, son préféré, tandis que je récupérais une bière sans alcool dans le frigo. Revenant avec les deux boissons, je déposais sa tasse face à elle et je me réinstallais, portant le goulot de ma canette à mes lèvres, pour me désaltérer un peu.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
c’était pesant dans le fond. ce silence autour de nous. comme si ni l’un ni l’autre n’était capable de faire le premier pas. j’comprenais qu’il le fasse pas. même si hier j’étais allé chercher mes limites pour ne pas devenir vulgaire ou le frapper, il avait très bien compris que me parler n’était pas la meilleure des idées. mais de mon côté, ce qu’il m’avait avoué ça tournait en boucle dans ma tête. il avait couché avec billie et alaska. comment est-ce que je pouvais faire abstraction de ça en fait ? c’était pas possible. je pouvais pas. parce que je me sentais trahi. j’avais la sensation que.. qu’elles seraient toujours là. même si j’étais celle qui était mariée avec lui, ces deux filles là serait toujours présentes et j’étais pas certaine de l’assumer. et on avait l’air bête tous les deux. lui sur son ordinateur, moi sur mon téléphone, le silence planant dans la pièce comme un vautour. puis alex, il finissait par se lever et je ne bougeais pas. je ne disais rien préférant m’éclipser pour récupérer le classeur que je devais rattraper si je voulais réellement entrer en droit en septembre. et quand il revenait c’était pour poser une tasse de thé fumante face à moi. j’pouvais sentir les épices émanant de l’eau chaude et je poussais un léger soupir. ouais, bien sûr que c’était mignon. me préparer mon thé préféré, me l’emmener sans rien me demander mais.. c’était pas suffisant. ça n’effaçait rien. alors dans la finalité, je lâchais juste un « merci » mais j’étais pas certaine de pouvoir réellement lui faire la conversation comme s’il n’y avait rien. et j’sais pas pourquoi mais je finissais par me lever, le journal intime de l’hôpital entre les mains et surtout la lettre. je ne savais pas pourquoi je l’a lui donnait maintenant mais je le faisais.

≈ ≈ ≈
{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Je savais que c’était pas glorieux à avouer à sa femme récemment retrouvée alors qu’on la pensait morte. Mais je ne regrettais pas. C’était peut-être ce qu’elle me reprochait ? Non, elle n’en avait aucune idée de ça, préférant se terrer dans le silence dès l’instant où mes mots sont sortis de ma bouche. Non, alors quoi ? C’était quoi le réel problème dans cette histoire ? Je n’en avais aucune idée. Az était pas comme d’habitude, elle qui était une tornade à elle même. Non, elle était restée silencieuse, me laissant dans le flou le plus total depuis hier. Alors que j’étais sur l’ordinateur en cette fin d’après midi, elle arrivait et se positionnait à côté de moi, sur son téléphone, toujours dans un silence pesant. Ouais, mais dans tous les cas, ça n’était pas à moi d’entamer la conversation, j’attendais juste patiemment qu’elle daigne m’adresser un mot. Chose qu’elle faisait à peine quand je lui ramenais son thé sur la table basse, elle qui s’était mise à réviser ses cours en fin de compte. « De rien » disais-je avant de me réinstaller, à l’opposé du canapé, pour reprendre mon ordi et continuer de travailler sur ce dossier, à voir si j’acceptais ou non ce client pour ma boîte avec Wade. Et contre toute attente, elle se levait, allait chercher un carnet puis revenait avec une lettre qu’elle me tendait. Intrigué, je lâchais l’ordinateur toujours sur mes genoux pour lire cette lettre et… ouais, non, je ne m’étais pas attendu à ça. Hendrix ? Pourquoi parler de lui, pourquoi me donner cette lettre maintenant ? Et plus j’avançais dans ma lecture, plus j’avais une boule qui se formait dans ma gorge, une boule que je connaissais que trop bien depuis juin 2017 malheureusement. Et quand finalement j’avais terminé, je lâchais la feuille de papier, la laissant retomber sur mon clavier d’ordinateur avant de mettre mes deux mains sur mon visage et craquer. Craquer parce que mon fils me manquait, parce que j’étais toujours en plein deuil moi aussi, et parce qu’en même temps, je me rendais compte que je devais faire le deuil d’une famille que je n’aurai jamais avec Azraël.

Lettre d’Azraël:

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’étais pas certaine de trouver un jour le courage et finalement, je le faisais au pire moment. on était en froid et je lui posais ça, comme ça, comme une lettre à la poste. je ne savais pas à quoi je m’attendais, je ne savais pas non plus qu’est-ce que ça allait donner par la suite. je l’avais juste fait parce que quelque part, je savais qu’il fallait bien que ça sorte un jour ou l’autre. le sujet serait forcément revenu sur le tapis et c’était peut être plus facile de sortir les mots que j’avais pu écrire sur papier plutôt que le regarder dans les yeux et lui dire qu’on aurait jamais plus d’enfant lui et moi. et j’voyais les expressions sur son visage changer au fur et à mesure de la lecture jusqu’au point final. jusqu’à ce que le bout de papier glisse de ses mains et que ses mains viennent se poser sur son visage. les larmes, je pouvais les deviner comme si je les voyais. et l’émotion venait me prendre à mon tour, la tristesse déformant mes traits. penser à hendrix était une douleur sans nom qui venait me percuter comme un coup de poignard à chaque fois. j’avais perdu mon fils et j’crois que jamais je ne pourrais me remettre de ça. c’était impossible. ça faisait beaucoup trop mal. et qu’est-ce que je pouvais bien lui dire à alex ? rien. il venait de lire que jamais plus je ne voulais porter un enfant, j’crois que je devais lui laisser encaisser le coup. ni plus ni moins. alors je me levais du canapé passant devant lui pour quitter la pièce, trouvant refuge dans notre chambre. et je me laissais glisser contre le mur laissant libre cours à mes larmes. parfois, j’aurais préféré ne pas me souvenir. au moins, je n’avais pas mal.

≈ ≈ ≈
{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Je ne savais pas à quoi m’attendre en attrapant cette lettre qu’elle me tendait mais voilà, je la lisais, bien trop curieux de savoir ce qu’elle avait à dire. Peut-être l’avait-elle écrite aujourd’hui pour enfin mettre des mots sur ce qu’elle ressentait après l’annonce que je lui avais fait la veille ? En lisant les premiers mots, je me rendais compte que non. C’était clairement pas à propos de Billie ou Alaska, c’était à propos de notre fils, du deuil de notre fils et ouais, je n’étais pas prêt à ça. Et plus je lisais, plus l’émotion s’emparait de moi, de ma gorge prise en otage par cette boule qui se formait et je sais pas si je serai capable de rester impassible. Evidemment, sur la fin, je m’étais laissé aller. J’avais lâché la feuille et je m’étais effondré dans mes mains, incapable de tenir les larmes en moi. Elles roulaient le long de mes joues et j’étais inconsolable. Je n’avais même pas remarqué qu’Az s’en était allée. C’était après plusieurs minutes, après avoir tenté de me calmer, reposant mes mains sur mes cuisses que je m’en étais rendu compte. Fronçant les sourcils, je la cherchais du regard avant de poser mon ordinateur sur la table basse et partir à sa recherche. Je n’eus pas à chercher bien longtemps puisqu’elle se trouvait dans notre chambre, adossée au mur, en larmes à son tour. M’installant à côté d’elle, dans la même position, j’attrapais cependant sa main pour venir entrelacer mes doigts aux siens, dans le but de lui montrer ma présence. C’était tout ce que je pouvais faire. Il fallait qu’elle se calme avant qu’on ne puisse débriefer les mots qu’elle a écrit sur cette feuille. J’étais pas d’accord sur certains points, puisque je voulais vivement fonder une famille avec elle puisque j’en ai eu un aperçu pendant un an, mais je pouvais comprendre que maintenant, ce ne soit pas son cas.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’crois que jamais rien ne pourrait apaiser ce que je ressentait en fait. et moi, j’étais pas capable de supporter ce trou béant dans ma poitrine. j’étais pas capable de faire face à cette perte. j’avais pas la force de me battre jour après jour pour avancer alors que lui n’était plus là. et quelque part, j’donnerais n’importe quoi pour être partie à sa place. la vie était injuste, la vie était cruelle et putain ouais, j’étais pas bien. la porte de la chambre finissait par s’ouvrir sur alex qui venait s’asseoir à côté de moi, sa main venant attraper la mienne et j’avais pas la force de la retirer. j’avais pas la force d’être fâchée contre ses coucheries quand mon fils n’était plus là. et doucement, je fermais mes paupières essayant de faire le vide autour de moi. de tout oublier. puis dans la finalité, je me posais un milliers de question. est-ce qu’il comprenait ? est-ce qu’il était en accord avec moi ? ou est-ce qu’au contraire il voulait toujours fonder une famille ? j’avais peur de savoir. peut être que j’avais pas envie de savoir en fait. « pardonne moi. » les derniers mots de cette lettre, j’étais aussi capable de le lui dire de vive voix. j’avais besoin qu’il me pardonne. qu’il comprenne pourquoi est-ce que je ressentait ça et pourquoi est-ce que je faisais ce choix. dans le cas contraire ? j’sentais qu’on allait avoir des conversations houleuses et j’avais pas envie de rajouter ça en plus. c’était comme si on avait vécu un conte de fée les premiers jours et que tout était en train de s’écrouler petit à petit.

≈ ≈ ≈
{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Je ne voulais pas qu’elle soit triste, je voulais retrouver la Az heureuse qui était à Nassau, celle qui restait collée à moi en tout temps et qui avait des étoiles dans les yeux. Az qui pleure me brisait le cœur. Az qui restait silencieuse face à mes mots me brisait tout autant le cœur. Et je voulais juste être suffisant pour panser ses blessures mais non, j’en étais la cause. Du moins, pour notre silence radio depuis hier. Les larmes actuelles, elles étaient dues à l’accident de voiture qui avait coûté la vie à toute notre petite famille. Hendrix, les jumeaux. Ils étaient tous les trois partis dans d’autres cieux. Alors je glissais ma main contre la sienne, entrelaçant nos doigts pour lui montrer mon soutien, malgré les différends qui nous séparaient actuellement, et j’espérais simplement qu’elle ne me rejetterait pas. Visiblement, elle n’en avait pas la force, et fermait simplement les yeux, restant là, sa main dans la mienne. Je finissais par coller mon front à son épaule, tentant de lire dans son esprit mais je n’avais pas encore ce pouvoir malheureusement, alors je me contentais simplement de rester silencieux à ses côtés, comme un pilier sur lequel elle pouvait se reposer. « Je te pardonne, je te comprends… » que je disais en relevant la tête pour la regarder. « Az… pardonne-moi » Pour tout le mal que j’te fais, que j’ai pu te faire. Il fallait qu’elle me pardonne pour qu’on puisse se reconstruire tous les deux et qu’on puisse avancer ensemble, main dans la main, jusqu’à ce que la mort nous sépare.