loving you had consequences (alezael)

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
recevoir un message « il faut que je te parle » c’était jamais bon présage. ja-mais. alors forcément, quand alex m’avait envoyé ça, j’étais restée plutôt sceptique. j’étais rentrée depuis.. trois jours ? ouais, un truc comme ça. et depuis mon retour, j’étais sur un petit nuage alors clairement, j’avais pas envie de tout voir s’écrouler. parce que j’avais juste envie d’être heureuse en fait. bref, je savais qu’il allait arriver d’une minute à l’autre et pour la peine, histoire de me détendre un peu, je faisais couler deux cafés avant d’aller m’asseoir sur le canapé attendant que mon mari passe la porte. et quand c’était fait, quand il venait s’asseoir à côté de moi, je le sentais plus que tendu. ok, c’était si mauvais que ça ? me mordillant légèrement la lèvre, je lui tendais sa tasse lui volant un baiser avant de me coller à lui. j’essayais vraiment de positiver, de me dire qu’autant, il allait juste me dire qu’il allait devoir bosser plus tard cette semaine et que par conséquent, y avait pas de quoi en faire une affaire d’état. « qu’est-ce qui s’passe alex ? » que je demandais d’une petite voix. ouais, j’étais pas spécialement bien et sûrement que ça se ressentait. pinçant sa joue entre mes doigts pour lui tirer un sourire, j’essayais de détendre l’atmosphère qui je sentais un peu trop pesante. « je t’ai déjà dis que je te laisserais jamais divorcer de toute façon donc si c’est ça que tu veux me dire bah.. c’est non. » et hop, une petite plaisanterie juste comme ça.

@alexander strudwick

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{loving you had consequences}
crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Ça me trottait dans la tête depuis que j’avais découvert qu’elle était encore en vie. Elle n’était pas au courant, elle ne pouvait pas l’être puisqu’elle n’avait rien entendu. Sa vie se résumait à ce que je lui disais, sauf ces derniers jours où elle était enfin sortie de l’hôpital. Sauf que je ne pouvais plus garder tout ça pour moi, il fallait que je lui dise ce qui s’est passé les mois où elle était entre la vie et la mort, bien qu’à mes yeux, la mort l’avait prise. Un SMS envoyé et j’étais en train de commencer à stresser plus que tout. Il fallait que je rentre, que je lui dise et je m’attendais déjà à ce que les assiettes se mettent à voler dans la pièce, tant l’énervement s’emparera d’elle. Puis une fois rentré, je la retrouvais sur le canapé avec un café pour elle, un café pour moi. Après avoir enlevé mes chaussures, je venais m’installer avec elle et c’était d’autant plus dur qu’elle venait se coller à moi. « J’ai peur que ça soit ce que toi tu veuilles… Après ce que je vais te dire » finissais-je par dire doucement, la tête baissée. Non mais en réalité, je savais exactement comment elle allait réagir et c’était pas dans le plus grand des calmes. Heureusement que Briony et Ava n’étaient pas là, parce que ça allait crier du côté de la jeune femme, j’en étais certain.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
ouais, bon.. l’humour ça semblait pas fonctionner pour le coup. et ça me confortait dans l’idée que ce qu’il avait à me dire n’allait pas du tout être une partie de plaisir. mh. j’étais pas certaine d’être prête pour ça et à ses mots, je me décalais légèrement pour le regarder. « oh » qu’est-ce qu’il avait bien pu faire de si répréhensible en fait pour qu’il imagine que je veuille demander le divorce ? non mais parce que c’était fort en fait de dire un truc comme ça. « tu me fais peur, tu sais ? » ouais, vraiment. j’étais pas bien pour le coup. rejetant mes cheveux derrière mes épaules, je posais ma tasse de café sur la table basse avant de ramener mes jambes en tailleur, prête à entendre ce qu’il avait à dire. « fais comme si c’était un sparadrap, tu tires un bon cou, ça fait mal les premières secondes et hop, ça passe. » j’essayais vraiment de prendre les choses à la légère en vrai. je me disais que peut être qu’il en faisait toute une histoire mais que ce n’était rien. c’était sûrement un petit truc et comme je venais de rentrer il voulait me ménager. ouais voilà. il devait se dire que j’étais encore trop fragile pour entendre les choses et au final, il en faisait tout un drame alors que c’était sûrement pas important. « allez, dis moi alex. » que ça sorte une bonne fois pour toute et qu’on en parle plus.

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crédit/ tumblr ✰ w/alezael

J’aurais pu rire. J’aurais très bien pu rire. Mais je n’en avais pas envie en cet instant, parce que c’était trop compliqué, d’autant plus que les choses que j’avais à dire n’étaient pas du tout drôles pour le coup. Az n’allait pas rire, c’était certain. Alors son humour, bien qu’il aurait pu être bien placé, je le retournais contre elle et… ouais, elle se décalait, sûrement surprise d’entendre ce que je venais de dire. « Je suis désolé… » Mais en même temps, elle avait de quoi avoir peur puisque ce que j’allais dire pouvait mettre notre couple en péril. Je soupirais en la sentant se mettre en tailleur à côté de moi, me conseillant de faire comme un sparadrap. Ouais, plus facile à dire qu’à faire. J’inspirais alors qu’elle me poussait à lâcher le morceau et ouais, il fallait que je me lance. « Tu étais… “morte” et je faisais tous les efforts nécessaires pour remonter la pente. Et comme on était à New York avec Ava, je suis tombé sur Billie. Elle était fiancée, heureuse et on était juste amis. » finissais-je par dire, marquant une pause. Pause qui semblait interminable, jusqu’à ce que je dise « Jusqu’au moment où on a couché ensemble. Une seule fois, la fois de trop » soufflais-je. Elle allait mal le prendre, j’en étais certain. Le pire étant aussi que ce n’était pas tout. Mais elle ne s’en doutait pas.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’crois que dans le fond, il pouvait sentir que j’étais tendu. parce que ouais, même moi je me rendais compte que j’étais complètement crispée dans tout ça. et c’était sa faute, c’était lui qui me stressait autant avec tous les mystères qu’il était en train de faire autour de sa « révélation ». m’enfin, on pouvait voir que j’avais changé parce qu’en soit, j’étais calme, je parlais doucement et j’attendais juste de savoir. et quand il commençait à parler, c’était déjà moche. quand j’étais « morte », rien que le terme était horrible. encore plus dans sa bouche. mais je ne tiquais pas, je ne disais rien. billie. ouais, là ça sentait mauvais. vraiment mauvais. mais encore une fois, je prenais sur moi. sauf que j’étais pas bête, je savais que ce n’était pas tout. me dire qu’il l’avait vu, qu’elle était fiancée et qu’ils étaient amis dans le fond, je m’en foutais. ouais j’avais du mal avec elle mais en soit, y avait pas de quoi m’énerver. alors ouais, y avait forcément autre chose et j’avais finalement pas hâte de l’entendre. jusqu’au moment où on a couché ensemble. ok, j’arrêtais là. je fermais les yeux inspirant un grand coup. ne pas crier. ne surtout pas crier. « ok. » juste ok. je prenais vraiment un maximum sur moi pour pas péter les plombs. « c’est tout ? » enroulant nerveusement une mèche de cheveux autour de mon doigt j’attendais juste sa réponse pour me lever et quitter la pièce. ne pas hurler ? ok. par contre, valait mieux pas qu’on soit au même endroit à ce moment précis parce que ça risquait de faire des étincelles.

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crédit/ tumblr ✰ w/alezael

J’avais peur de sa réaction parce que je savais comment elle se sentait vis à vis de mes exs. Alors entendre que j’ai couché avec Billie ET Alaska, ça n’allait pas lui plaire, clairement pas. Et j’appréhendais, forcément. Je voulais juste être honnête mais je n’étais pas sûr de m’y prendre de la bonne façon. Az était la femme de ma vie, elle bravait la mort pour être avec moi et je plaquais tout pour être avec elle. Mais là, j’allais l’achever, je le savais. Alors j’inspirais et je commençais mon récit. Au début ça allait. C’était la fin qui allait pas lui plaire. Et vu comment son “ok” était sec, je savais qu’elle se contenait. Elle se contenait et ça sentait la bombe qui allait exploser. « Non » soufflais-je avant de réfléchir rapidement. Il fallait que je dise tout d’un coup pour éviter qu’elle ne rage quit d’un coup sans entendre ce que j’avais à dire. « J’ai couché avec Alaska aussi » Et maintenant je fermais les yeux, pas vraiment prêt à faire face aux conséquences mais je n’avais pas vraiment le choix. Az était en droit de savoir, pour que notre relation reparte du meilleur pied. C’était nous deux contre le reste du monde, ça avait toujours été le cas. Alors oui, j’étais honnête, ça blessait, mais je ne mentais pas.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’étais pas douée pour prendre sur moi. je l’avais jamais été. et toutes les crises qu’on avait pu avoir le prouvait. alors ouais, c’était un exploit en soit que je ne sois pas déjà en train de hurler en lui jetant ma tasse de café au visage. et le « c’est tout » que je lançais, c’était plus de l’ironie qu’autre chose. j’étais pas du tout préparée à ce qu’il me réponde non. à ce qu’il me balance comme ça que non, y avait d’autres choses à me dire. je lâchais ma mèche de cheveux serrant les poings si fort que mes phalanges devenaient blanche et ça tombait. il avait aussi couché avec alaska. billie et alaska. ouais, non. je me redressais d’un coup sec alors qu’il fermait les yeux. « t’as bien raison de pas me regarder. » j’attrapais mon paquet de cigarette sur la table avant d’ouvrir la porte fenêtre pour passer sur le balcon. la clope coincée entre mes lèvres, les mains tremblantes pour allumer le briquet, j’avais l’impression d’être une bombe à retardement qui n’allait pas tarder à tout exploser sur son passage. adossée contre la rambarde, je continuais à le fixer me demandant s’il allait avoir le courage de lever les yeux sur moi ou s’il allait se contenter de rester là, les yeux clos, comme si la tempête allait passer en un claquement de doigt. « t’es vraiment.. tu m’écoeures. » ouais, juste ça. écoeurant. et sûrement que le fait que je ne sois pas en train d’hurler comme une dingue était encore pire mais franchement, j’en avais rien à foutre de comment est-ce qu’il pouvait se sentir.

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Je savais qu’elle était blessée. Ça se sentait dans sa posture, dans sa façon de me parler et le pire, c’est que j’allais l’achever avec Alaska. Mais quand elle me demandait si c’était tout, j’étais tenté de dire oui. Sauf que non, parce qu’autant Billie elle ne la verrait plus jamais puisqu’elle s’était évaporée dans la nature, autant Alaska était là, et j’étais proche d’elle et… ouais, il fallait que je parle d’Alaska. Soufflant, je lui avouais cette confidence et… elle se redressait d’un coup d’un seul, non sans me lancer une pique scindante. Je finissais par me caler contre le dossier du canapé alors qu’elle s’en était allée je ne sais où. En fait, j’avais posé mon bras sur mes yeux pour me remettre de ce silence qu’elle imposait entre nous. Je regrettais déjà  d’avoir joué les confidences mais je savais que c’était pour le bien de notre couple. Et alors que je pensais qu’elle était partie dans la chambre ou même dans la salle de bains, je l’entendais du balcon et je finissais par tourner la tête vers elle, retirant ce bras qui m’obstruait la vue. « Je sais » Je humectais les lèvres avant de me relever et d’aller vers le balcon, bien qu’elle soit dans le dégoût à propos de moi. « Je suis désolé… » Et c’était la seule chose que je pouvais dire pour l’instant, parce qu’elle ne criait pas, elle avait juste des piques acerbes et je n’avais pas matière à argumenter.

— loving you had consequences

— boston, city center, mars 2018
j’crois que j’aurais pu tout entendre. et dans le fond, j’pouvais comprendre en soit. la situation était compliquée, il pensait que je n’étais plus là et quelque part, au fond de moi, je savais qu’il était pas resté à rien faire pendant tout ce temps. mais sérieusement ? alaska et billie ? ouais, là, non. c’était juste les deux filles qu’il ne fallait pas et c’était exactement celles vers qui il était allé. alors non, ça pouvait pas passer. parce que je m’étais toujours senti en insécurité et il le savait. il savait à quel point la jalousie que je ressentait pouvait me bouffer alors non, qu’il me dise ça, là, comme ça.. j’pouvais pas encaisser. parce que ça me faisait mal en fait de me dire qu’il s’était tourné vers elles et je venais à m’en demander qu’est-ce que je foutais là. est-ce qu’il ressentait toujours des trucs pour ces filles là ? j’étais froide, acerbe et lui, il se levait me rejoignant petit à petit alors que je ne bougeais pas d’un pouce. ouais, il était désolé. sauf que jusqu’à preuve du contraire, être désolé ça n’effaçait pas grand chose à vrai dire. alors ouais, même s’il était désolé ça ne changeait pas du tout le fait qu’il l’avait fait et qu’il venait de me l’envoyer. alors ouais, bravo pour l’honnêteté mais c’était pas pour autant que j’allais pouvoir rester calme. dans la finalité, j’haussais juste les épaules sans trop savoir quoi lui répondre. rien de ce que je pourrais dire n’allait changer quoi que ce soit de toute façon. « tu peux t’en aller ? » genre vraiment. qu’il retourne dans le salon. dans la chambre. peu importe en fait. je m’en fichais tant qu’il restait pas à côté de moi parce que clairement c’était la dernière chose que je voulais.

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crédit/ tumblr ✰ w/alezael

Le pire dans tout ça, c’était le calme qu’elle gardait. Enfin, le “calme”. Parce qu’elle n’était pas vraiment calme dans le fond, elle bouillonnait de l’intérieur mais se contenait pour ne pas exploser. Elle s’en était alors allée pendant que moi, je tentais de me remettre de mes émotions. Elle me détestait, je le savais. Elle m’aimait oui, mais c’est justement pour ça qu’elle me détestait en cet instant. Elle savait que je l’aimais aussi mais… j’apportais des doutes. Il fallait que je les taise, le plus rapidement possible. Et c’était bien pour cette raison que j’allais jusqu’au balcon où elle se trouvait pour m’excuser. Ce n’était pas suffisant, je le savais. Preuve étant qu’elle voulait même que je m’en aille. Elle ne voulait pas me voir Az et je pouvais comprendre, sauf que je n’avais pas terminé. « Il n’y avait pas de sentiment Az… c’était juste… facile » soufflais-je, sans vraiment répondre à sa question. Et anticipant le fait qu’elle veuille elle s’en aller, je bloquais l’accès à l’intérieur de l’appartement, pour qu’on se fasse face. Qu’elle explose, je préférais ça à ce silence sourd qui me tuait un peu plus. « Je veux pas te blesser, je voulais juste que tu l’apprennes de ma bouche »