☎ Appel Elliot ► Cléolya

Ce silence est pesant, j'le sais. Mais j'ai du mal à savoir quoi dire. J'ai l'impression que t'es totalement fermée et que quoi que je dise, quoi que je fasse, ça ne changera rien. "Non, je veux pas que tu me laisses." que je réplique finalement à ta question. "Pas ce soir, pas demain, ni les autres jours." Je me redressais dans mon lit, le téléphone toujours contre mon oreille, comme si ça pouvait me rapprocher un peu plus de toi. T'avais pas envie de parler, tu voulais m'écouter? Très bien. T'allais m'entendre. "J'suis fou de toi Cléolya, ok? Alors oui, j'ai fait une erreur. J'aurais pas dû te quitter. Si c'était à refaire, je referais tout différemment. Mais on peut pas changer le passé. Et ouais, j'suis désolé de t'avoir quitté, j'aurais pas dû, mais j'avais tellement mal, j'me sentais tellement trahi et j'arrivais pas à passer au-dessus malgré mes efforts." Parce que t'avais peut-être pas eu l'impression que j'en faisais à l'époque, mais j'en faisais, crois-moi. "Et ça, c'était pas toi le problème, c'était moi. J'étais trop aveuglé, trop... con? J'en sais rien. Juste, trop." Trop tout, en fait. "Mais j'me suis dit que c'était pas sain de rester avec toi en t'en voulant à mort, ni que tu restes avec moi en en aimant un autre. J'pensais faire ça pour notre bien à tous les deux. Et au final, j'peux pas parler pour toi mais personnellement, j'me suis jamais senti aussi mal que depuis ce jour où je t'ai laissée partir. Ça m'a pas fait du bien, en rien. Et j'suis pas prêt. J'suis pas prêt à laisser tout ça s'envoler, parce que c'que je ressens avec toi, je le ressens avec aucune autre. Et j'ai même pas envie de chercher à le ressentir avec une autre. C'est toi, c'est tout. Alors non, j'veux pas que tu me laisses." Et putain, c'est dur de parler de ce qu'on ressent. J'ai l'impression d'être à bout de souffle, et j'ai le coeur qui va exploser tant il tambourine dans ma cage thoracique. Au moins, c'est dit. J'suis même pas sûr d'avoir dit tout ce que j'avais à dire pour l'instant... Mais c'était déjà un bon début.

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Vendredi 30 Mars - Belgique - 2h du matin

C'était bizarre cette sensation de blanc, parce que j'savais pas quoi te dire étant donné que je ne m'attendais pas à ton appel. Le truc, c'était que j'avais l'impression d'avoir fait mon deuil de toi après notre nuit, parce que je m'étais forcé à me dire que c'était véritablement fini, sauf que t'étais là avec ta belle déclaration et peut-être que moi aussi, je devais te dire tout ce que j'avais sur le cœur pour qu'on puisse avancer.

« Tu m'as quitté Elliot, et même si tu regrettes tu l'as fait... Tu m'as laissé comme ça, m'arrachant le bonheur, me privant de toi et t'as laissé un vide. T'as laissé ta place à Hadès, t'as pris le risque de me voir partir avec lui parce que tu m'faisais pas confiance. J'ai toujours été honnête avec toi. » En prenant le risque de te perdre au passage. « Parce que je voulais que tu saches que justement, tu pouvais avoir confiance, que quoi que je fasse jamais je ne te mentirais. »

La confiance, l'honnêteté, la communication, c'était la clé pour une bonne relation non ?

« Tu m'as laissé... Tu m'as laissé et tu l'as laissé lui revenir, alors que je faisais tout pour que notre relation fonctionne. Tu lui as laissé la possibilité de mettre le doute dans mon esprit alors que je t'avais choisi toi... J'avais besoin de temps pour te prouver que c'était toi. J'étais heureuse avec toi, j'me sentais bien avec toi et t'as juste abandonné, nous laissant tout les deux malheureux et c'est ça que j'comprends pas, pourquoi t'as attendu aussi longtemps pour me dire tout ça ? »

Alors à mon tour, je t’écoute parler tout comme tu viens de m’écouter déballer mes sentiments et les mots que je retiens depuis un mois. « Je sais que t’as toujours été honnête et t’as bien fait. Mais comprends que même si tu m’as dit la vérité, la vérité fait mal. » Tu pensais que ça serait plaisant à entendre, que la fille que j’aime en aime un autre? « Je pouvais pas rester avec toi en sachant qu’il était plus important que moi. En sachant que c’était lui que t’aimais et pas moi… » Et ouais, les sentiments s’en allaient avec le temps apparemment, mais j’ai le sang chaud moi, et la patience n’est pas mon fort. « Je pensais pas être assez fort pour ça. » avouais-je finalement. « Pour m’imposer. Face à… lui. » Parce qu’Hadès, c’était le Prince de Belgique. Et moi, j’étais quoi? J’étais qui? Face à lui, rien ni personne. « J’ai attendu aussi longtemps parce qu’au début, j’attendais que tu choisisses. Puis j’ai compris que tu choisirais pas. Que tu reviendrais pas. Que t’avais tiré un trait sur moi. Alors j’ai abandonné l’idée de me battre, j’me suis dit que si toi tu pouvais m’oublier, moi aussi j’en serai capable. Sauf que ça marche pas. J’t’oublie pas, au contraire. Plus les jours passent, plus le temps passé loin de toi se rallonge, moins je t’oublie, plus je pense à toi et aux regrets et remords que j’éprouve. » Alors ouais, j’ai peut-être trop attendu. J’ai essayé de t’oublier, pendant ce temps. J’ai essayé d’écouter mes potes m’insulter d’être aussi accroché à toi. Mais j’peux pas. Parce que l’amour, ça ne fonctionne apparemment pas comme ça.

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Vendredi 30 Mars - Belgique - 2h du matin

Et j'crois que ça nous faisait du bien à tout les deux de se dire la vérité, de mettre des mots sur notre relation et sur nos sentiments...

« Ouais.. Je suis désolée pour ça, pour être une boulette ambulante, parce que j'suis comme ça. Je fais des connerie, tout le temps, parce que j'sais pas gérer. » La seule chose où j'étais forte, c'était de gérer l'entreprise, mais me gérer moi par contre... « Ce n'était pas une question de qui est le plus important, je t'avais choisi toi, ça voulait bien dire ce que ça voulait dire Elliot... Tu m'faisais juste pas confiance. »

Et c'était peut-être normal après tout, parce que je n'étais pas la fille la plus facile à vivre, je n'étais pas la fille la plus compréhensible, mais je restais celle qui t'avais choisi face à lui.

« Parce que tu crois que lui ce gène ? Dans notre monde Elliot, quand on veut quelque chose, on doit être prêt à tout pour l'avoir et lui, il l'a bien compris. »

Et vois rien dans mes paroles de méchant, c'était juste la triste réalité du monde dans lequel on vivait. On devait être pire que des requins, on devait jouer de la manipulation et du chantage pour arriver à nos fins.

« J'ai jamais dit que je t'avais oublié.. Je n'aime pas les ultimatums, je n'aime pas être humiliée et rejetée et je n'aime pas qu'on m'impose les choses... Tu sais que j'ne suis pas parfaite et que quoi que j'fasse, malgré moi, je fais du mal aux gens... T'as beau ne pas réussir à m'oublier, qui te dit que j'vais pas te faire encore souffrir ? J'suis peut-être amoureuse de l'amour, mais j'crois que j'suis pas douée pour ça... »

‘Je t'avais choisi toi, tu m'faisais juste pas confiance.’… J’vais pas te contredire. Même si j’ai jamais eu l’impression que tu m’aies choisi, oui, j’avais perdu confiance en toi à la minute où je suis sorti de ta chambre d’hôtel à New York. Et ta remarque sur votre monde, elle me fit serrer les dents. « C’est pas mon monde ça Cléolya. C’est pas moi, c’est pas ma personnalité. » J’ai jamais été un requin. J’ai jamais été habitué à manipuler les gens pour avoir ce que je veux, à foutre des bâtons dans les roues de mes concurrents. C’est simplement pas moi. Et si tu ne m’acceptes pas comme ça, si tu considères ça comme un défaut ou une faiblesse d’esprit de ma part, soit. Mais j’vais pas changer juste pour que ton monde m’accepte. « Arrête Cléolya, tu dis des bêtises… Personne n’est parfait, toi ou moi, aucun de nous deux l’est. Et t’es pas bonne qu’à faire du mal aux gens qui t’entourent. » T’es un rayon de soleil. Fallait que je te le dise combien de fois pour que tu commences à y croire? « Moi non plus, j’suis pas doué pour ça. Mais p’têtre qu’à deux on y arriverait mieux…? » Si j’en croyais tes dires, tu m’avais choisi moi à la base, non? Avant tout ça? J’avais été peut-être trop idiot pour m’en rendre compte à l’époque, mais comme tu le disais, on était loin d’être parfait ou doué dans ce genre de trucs toi et moi, et je croyais sincèrement qu’on apprenait de nos erreurs. Alors… « Choisis-moi. »

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Vendredi 30 Mars - Belgique - 2h du matin

Alors je t'écoutais à nouveau, répondre à tout ce que j'avais sur le cœur, parce que ce que tu ressentais, ça m'importait beaucoup, même si t'avais du mal à y croire.

« Donc t'as préféré abandonner ? T'as préféré m'abandonner... » Que je chuchotais la gorge serrée.

T'as préféré m'abandonner que de te battre, alors ouais ça m'faisait douter sur tes sentiments, parce qu'Hadès, même s'il avait choisi Charlie, il c'était toujours battu pour nous et possiblement qu'il se battait encore pour nous. Mais tu reprenais et j'étais encore moins prête pour la suite de tes mots, alors je m'effondrais, en silence, parce que ce que j'avais à te dire, ça allait probablement te faire encore du mal et j'laissais mes joues s'inonder.

« Je... Elliot... Avant de te donner une réponse, j'ai besoin que tu sois conscient de ce à quoi tu t'engages. » Que je soufflais avant de reprendre directement pour ne pas te laisser le temps de répondre. « Demain, je vais voir Hadès, je vais réclamer une pause dans notre dispute et probablement qu'on va s'prendre dans les bras, mais je ne vais pas le voir pour le retrouver, j'y vais parce que j'ai besoin de retrouver mon ami. Alors dis-moi qu'après ça t'as encore envie que je te choisisse. »

(Invité)

Tes mots, ils me brisent le coeur. Parce que si tu savais combien ça m’a coûté de te laisser, si tu savais à quel point je m’en mordais les doigts depuis ce foutu texto, depuis cette fameuse nuit d’horreur à New York. Si tu savais à quel point je regrettais. Et j’avais beau te le dire et te le répéter, j’pense que jamais tu ne pourrais réellement imaginer à quel point je me sens mal depuis que t’es plus là. Et je ne jouais pas la victime, on avait tous les deux nos torts. Mais crois-moi quand j’te disais qu’avec toi, je ne vivais plus. J’étais juste une coquille vide qui essayait tant bien que mal de survivre, un jour après l’autre. Et c’était triste d’en être arrivé là, moi qui ne voulais dépendre de personne. Mais j’étais bien dépendant de toi. Alors je t’écoutais me parler d’Hades et de votre rencontre prévue demain. Est-ce que j’étais surpris? Non. J’avais compris que t’étais en Belgique avec mes recherches sur le fuseau horaire, et même si t’y étais pour Camila, tu pensais vraiment que j’étais assez naïf pour croire que t’irais dans son pays sans passer le voir? Come on Cléolya, aies un peu plus d’estime pour moi. « J’m’en fous que tu sois amie avec lui. Au contraire, tant mieux. J'pense que vous en avez tous les deux besoin. Comme je te l’ai déjà dit à l’époque, je t’ai jamais demandé de couper les ponts et je le ferai jamais. » C’est comme si tu me demandais de couper les ponts avec Serah, Nath ou Hae, ou me demander de quitter la Winthrop House. J’ai beau t’aimer, c’est pas quelque chose que j’accepterais. Alors jamais je te demanderai quelque chose que je ne serai pas capable de faire moi-même. Et puis, honnêtement, j’m’en fiche que tu sois amie avec lui. Ça n’a jamais été un problème. Ça en devient un quand tu lui dis que tu l’aimes, c’est tout. Et si on arrive à avancer toi et moi, j’espère que plus jamais tu ne me referas le coup là, même si c’est ce qu’il a besoin d’entendre ou je ne sais quelle autre connerie. Parce que ça passera pas deux fois. Mais en soi, j’pense que vous avez un lien unique et te le retirer arracherait une partie de toi. Tu serais jamais pleinement heureuse, et c’est pas ce que je veux. Alors… Oui. « Choisis-moi. » que je répétais, le ton de la voix assuré. Mais choisis-moi en entier. Pas qu’à moitié. Choisis-moi entièrement, pleinement. Comme en Australie. Comme quand tu t’es réveillée après la greffe. Comme quand on a décidé de se mettre ensemble. Choisis-moi, Cléo.

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Vendredi 30 Mars - Belgique - 2h du matin

Je me devais d'être honnête avec toi, parce qu'avant de plonger à nouveau dans une relation avec toi, j'étais obligée d'être certaine que t'étais conscient de ce à quoi ça t'engageais. J'voulais pas à nouveau te faire de mal, mais face à tes mots, face à ta déclaration, face à tes sentiments, j'pouvais pas rester de marbre, quand quelques jours plutôt je t'avais avoué de manière détournée que je t'aimais. Ouais, je t'aimais aussi Elliot, et rien que pour ça, je devais être franche.

« Je ne suis pas facile à vivre.. Je ne suis pas quelqu'un qui va savoir te rendre heureux Elliot.. » Que je soufflais toujours en pleure. « Parce que je sais que même si tu acceptes ma relation avec Hadès, tu vas en souffrir et je n'ai pas envie de te faire de mal Elliot.. »

J'ai plus envie de te faire de mal, j'ai plus envie d'être celle qui te coupait le souffle, qui te bloquait à tous les niveaux, alors je fermais les yeux, je calmais ma respiration, je stoppais mes larmes et je rapprochais le téléphone de ma bouche.

« Mais... J'te choisis toi Elliot... »

(Invité)

Que tu sois amie avec Hadès, j’m’en fous. J’pense que le lien que vous avez est unique et personne ne pourra le briser. Et c’est pas moi qui vais essayer. J’aimerais pas que t’essayes de m’éloigner de Serah ou de quiconque d’autre proche de moi. J’veux juste pas qu’il y ait d’ambiguïté. De débordements. Surtout si t’es censée être avec moi… Alors tu pleures, et ça me brise le coeur, j’aimerais être avec toi pour pouvoir te serrer dans mes bras et essuyer tes larmes. « Y’a pas d’amour sans souffrance… » que je soufflais doucement. « Moi non plus je suis pas facile à vivre Cléo, je suis jaloux et possessif quand je tiens à quelqu’un. Mais j’ai espoir que nos bons côtés peuvent surpasser les mauvais… » Parce que de toute façon, des mauvais côtés, des difficultés, il y en aurait toujours. Je t’entendais doucement te calmer à travers le combiné et moi, au contraire, mes battements de coeur s’intensifiaient sous l’attente. Et la réponse tombe. C’est étrange, c’est à la fois comme si on m’avait enlevé un énorme poids des épaules en même temps qu’un nouveau y ait pris place. Je déglutis difficilement, je lâche un petit soupire de soulagement, même si je reste un peu surpris et dubitatif. « Tu… C’est vrai? » J’ai l’air d’un gamin qui n’a pas bien compris ce qu’on vient de lui dire. Parce que c’est un peu ce que je suis, là tout de suite. J’ai vraiment bien entendu ce que t’as dit? Ou c’est mon cerveau qui m’a joué un tour, déformant la réalité pour me donner ce que je rêvais d’entendre?

(Invité)

Vendredi 30 Mars - Belgique - 2h du matin

Alors, j'étais là, en train de m'effondrer au téléphone, parce que tout ce que tu me disais, ça me touchait. Bien sûr que moi aussi ça m'avait rendu malheureuse d'être sans toi, mais j'pouvais pas te promettre tout un tas de choses, parce que me choisir Elliot, c'était choisir l'insécurité. En voulant de moi, c'était aussi prendre le risque de souffrir encore une fois, parce que même si tu semblais être prêt à accepter ma relation avec Hadès, est-ce que t'allais vraiment supporter, me voir partir à l'autre bout du monde s'il avait besoin de moi ? Alors je t'écoutais répondre à toutes mes négations, parce qu'ouais, tu devais savoir ce à quoi ça t'engageais.

« Tu crois qu'on est assez fort pour ça ? »

Parce que moi oui, je l'étais, j'étais prête à faire tout les efforts du monde pour nous, mais j'pouvais pas renier qui j'étais ou ceux à qui je tenais et me prendre moi, c'était choisir Cléolya, mais aussi Cléolya avec Camila, Hadès, Noah, Lenny, Hecate et tout ceux pour qui je me battais au quotidien. Me choisir moi, c'était aussi être accepté par mon père et t'étais près à ça Elliot ? Parce que comme tu avais su le dire, tu n'étais pas de mon monde. Pourtant, malgré toutes mes interrogation, je laissais mon cœur parlé.

« Bah.. Oui idiot. » Que je soufflais un sourire aux lèvres. « Je te choisis toi Elliot. Je te choisis, parce, je n'aime pas la facilité. Je te choisis toi, parce que pas un seul jour depuis notre rupture, je n'ai cessé de penser à toi. Et... J'te choisis toi, parce que quand j'aime, j'aime en entier et j'crois bien que je t'aime Elliot... »

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