y a un temps pour tout. Même pour le shopping. (reaghan)

Reaghan avait l'air satisfaite du restaurant que j'avais choisi pour notre petite pause. On venait de passer plus de deux heures à travers les magasins, à marcher sans cesse, à revenir sur nos pas pour finalement acheter ce qui nous avait tapé dans l'oeil. C'est pas que, mais même si y a des escalators par moment, c'était plutôt fatiguant de faire du shopping. Surtout le shopping de Noël, quand y a beaucoup de monde, pressé naturellement, angoissé de ne pas trouver le cadeau idéal. Arf. Dure vie. Dans tous les cas, on avait réussi à arriver à destination. Le serveur vint prendre nos commandes puis repartit avec autant de discrétion, tandis que je reprenais la parole, lui posant une question sur ses cadeaux avec un sourire. « Oui très contente, pas toi? » J'acquiesça vigoreusement avant de répondre. Ah si ! J'ai les trois quart de mes cadeaux là, c'est plus que bien ! Surtout quand on voit le nombre de personnes à qui j'dois offrir quelque chose.. ca en devient affolant limite sérieux.. C'est qui était le plus cool c'est que j'avais trouvé plein de babioles pour Roxanna et ça c'était cool. J'avais prévu de lui faire un gros paquet cadeau, pour qu'elle ait un vrai beau cadeau de Noël pour une fois. J'voulais qu'elle soit heureuse, vraiment. « J'espère ne pas m'être planté royalement dans les goûts de chacun. » Pas faux du tout ce qu'elle disait là. C'est un risque à prendre ça.. Soit on prend ce risque, soit on offre rien. Et apparemment, Reaghan avait choisi la première option. « En parlant de cadeau... » Elle prit de son sac un paquet que je n'avais pas du tout aperçu depuis le début, vert avec un ruban rouge. Les battements de mon coeur s'accélèrent, l'excitation de Noël commençait à prendre place avant l'heure. « Je ne serais pas là pour Noël, mais j'ai pensé à toi. » Aww, mais elle est adorable cette fille vraiment. « Joyeux Noël. » Je pris le paquet qu'elle me tendait, hésitant à l'ouvrir. Mais fallait pas me faire un cadeau voyons, fallait pas te donner cette peine.. J'avais rien pour elle moi.. du moins, j'avais rien acheté pour l'instant. Je me sentais plus que bête là. « Alors, ouvre. » Je lui jeta un dernier coup d'oeil, puis finalement la curiosité domina tout et je mis à ouvrir mon cadeau. Un magnifique gilet, couleur crème, m'apparut alors. Ca se voyait qu'il avait été fait à la main. Il est magnifique Reagh.. C'est la première fois qu'on m'offrait quelque chose d'artisanal d'aussi 'gros' ! D'habitude, c'était un bracelet, un dessin mais là.. Merci, merci beaucouuuuup ! T'es la meilleure ! J'enleva aussi ma veste pour tester mon nouveau gilet apprécia immédiatement la douceur. Je ne savais pas que tu savais coudre !

J'adorais faire des cadeaux. Je n'avais pas toujours les moyens d'en faire alors j'avais appris très tôt à me passer d'argent. Mes parents et mes amis avaient tout eu: dessins, poèmes, décorations florales, gâteaux, chansons et fringues. Je crois que je me débrouillais pas trop mal en stylisme. D'ailleurs, j'aurais bien voulu en faire mon métier mais les études étaient trop chers et mêmes avec une bourse, je n'aurais pas pu supporter les frais de scolarité. Enfin, la création de fringues restait une passion et quand je pouvais offrir quelque chose à quelqu'un, je le faisais avec plaisir. Je ne pensais pas du tout au « retour » que certaines personnes peuvent attendre. Mes cadeaux n'avaient pas d'arrière pensée et j'espérais que Briony le savait. Je la regardais ouvrir le cadeau que j'avais bien gardé dissimulé dans mon sac en bandoulière dès notre rencontre du matin. Je l'avais emballé la veille au soir, après mes cours. Et je m'étais demandée si elle allait aimer. A vrai dire, je ne connaissais pas vraiment ses goûts vestimentaires. Je savais juste qu'elle avait un peu, un style rock. Et c'était pour cette raison que j'avais choisi cette coupe, évasé mais serré sur les bras. C'était le type de gilet que les fashionistas recherchaient en ce moment. Et moi, il ne m'avait couté quasiment rien. Enfin bref, il n'était pas question d'argent. Un sourire s'afficha sur mes lèvres tandis que je regardais Bri'. « Mais cela me fait plaisir. J'espère que tu vas aimer. » La faute de goût, je la redoutais. Au niveau des mensurations, je crois que je ne m'étais pas trompée. J'avais le coup d'œil pour ça. Mais les gouts et les couleurs. Cependant, j'avais pris une couleur crème, assez passe-partout. Et surtout une couleur qui pourrait s'accorder avec n'importe quelle autre fringue ou style. Puis je posais à nouveau mon regard sur la Mather alors qu'elle retirait sa veste pour essayer le gilet. Je souriais à ce moment là. « Contente qu'il te plaise. » Puis j'acquiesçais de la tête à ses propos. « Je confectionne des fringues depuis que j'ai douze ans... enfin mon style a évolué heureusement... » Je lui fis un sourire en coin. « J'adore m'emmitoufler dans ce genre de gilet quand je me sens... quand je suis devant la télé. C'est réconfortant, tu vas voir. » J'étais assurée de me rendre compte qu'elle aimait mon cadeau. En plus, il lui allait très bien. Les mensurations étaient parfaites. Il avait une super coupe et tombait pile correctement sur ses courbes.

« Mais cela me fait plaisir. J'espère que tu vas aimer. » Je cessa de fixer mon paquet cadeau pour relever mes yeux, remplis d'étoiles, vers celui de Reaghan. Hey, mais bien sûr que je vais aimer ! Y a pas de "j'espère" qui rentre en compte voyons.. Et là comme une enfant j'enleva le plus rapidement possible tout en même temps prenant mon temps -ouai, j'suis maso avec mi même, j'aime faire durer le plaisir huhu- le papier cadeau. Et c'est là que je vis mon présent. Ma bouche commença à s'ouvrir puis se referma aussitôt. Y avait rien à dire et je crois que mon regard ou même l'immense sourire que j'avais parlaient pour moi. Elle m'avait fait un gilet. La folle devant moi s'était cassée la tête à me tricoter ou coudre ou un truc dans le genre un gilet.. Et en plus pas un des plus petits. « Contente qu'il te plaise. » Elle avait vraiment douté comme quoi j'allais pas aimer ? Hey mais est-ce qu'elle avait regardé objectivement ce qu'elle venait de m'offrir ou moins ? Son gilet vendait du rêve et je savais dès maintenant que des tas de jeunes femmes de la mather house notamment allaient me demander où est-ce que je l'avais trouvé. Et moi j'pourrais leur dire fièrement que je l'ai pas acheté mais que c'est une amie qui me l'a fait ! « Je confectionne des fringues depuis que j'ai douze ans... enfin mon style a évolué heureusement... » Je lui souris doucement tout en enfilant mon cadeau. T'es une super styliste il n'empêche ! Ou couturière ! Je sais pas comment te qualifier.. Je profita pendant de longues secondes de la douceur du gilet. J'aime Noël. « J'adore m'emmitoufler dans ce genre de gilet quand je me sens... quand je suis devant la télé. C'est réconfortant, tu vas voir. » Quand elle se sent comment ? Mal, déprimée ? C'est ce que laissait supposer ces paroles et son ton, mais je ne releva pas. De toute façon, j'avais compris le sous-entendu. Ou devant un feu de cheminée, ça peut être cool aussi.. En tout cas, merci beaucouuuuup pour ce cadeau ! Je me leva et allai faire un groos bisous sur la joue à Reaghan. Ca me touche vraiment que tu te sois défoncée pour moi..

Quand je ne me sentais pas très bien, je m'occupais l'esprit. Et quand je m'occupais l'esprit, soit je dessinais, soit je cousais. Et ces derniers, j'avais passé beaucoup de temps à coudre. Alors j'en avais profiter pour faire quelque chose d'utile. J'avais remarqué que Bri' n'avait rien de très chaud. Enfin, chaud comme on le conçoit chez moi à Londres. Chez nous, pendant l'hiver, on opte pour des pulls et des gilets en grosses mailles. Avec ça, on pouvait avoir chaud, se lover dans le canapé et glander toute la journée. Et puis, après ce que Bri avait fait pour moi depuis mon arrivée à Harvard, je voulais en profiter pour la remercier. Elle avait été l'une des seules personnes à me parler à mon arrivée. Et malgré mon accent british, elle ne m'avait pas regardé de haut. Je suppose que c'est aussi parce que l'on vient toutes les deux d'un milieu modeste. Nous avons appris à ne pas faire attention aux apparences mais plutôt à juger les gens pour ce qu'ils sont, au fond d'eux. Et je peux vous assurer après plus de deux mois passé ici, les plus grandes beautés du campus sont aussi les plus grandes garces. Bref, je ne pouvais m'empêcher de sourire aux propos de Briony. Cela me faisait plaisir de voir que mon cadeau lui plaisait. « De rien, tout le plaisir était pour moi. » Je fermais quelques secondes mes yeux à son smack sur la joue. Je finis par pousser le paquet à présent vide, puis j'ajoutais. « Et puis, tu as été l'une des premières personnes à me supporter à Harvard, cela valait bien un peu d'effort. » Je lui fis un sourire malicieux. Cette matinée shopping m'avait littéralement vidé de mes forces. J'étais un peu raplapla alors un bon chocolat allait me réchauffer et me faire le plus grand bien. « Bon et bien si on buvait quelque chose? Tu m'as dis que ce café faisait de succulent café. Je veux y gouter. »

Quand j'étais plus jeune, à peu près dans l'adolescence, j'avais toujours aimé offrir des cadeaux aux personnes que j'aimais le plus et leur montrer tout l'amour que j'avais pour elle même si par moment, ce n'était pas réciproque. J'étais gentille à la base comme fille. Pour ça que j'avais été chez les Quincy en entrant à Harvard. J'pense aux autres avant moi, j'hésite pas à dépenser le peu d'argent que j'ai pour eux, pour leur offrir quelque chose qui leur foutra les étoiles dans les yeux. C'est ce moment que j'préfère. La découverte du cadeau, le sourire qui illumine petit à petit le visage. Mais depuis que j'étais étudiante, j'avais beaucoup moins le temps pour moi, pour fabriquer des petites choses. Disons que mon temps libre, je le passais la plupart du temps avec mes meilleurs amis donc bon.. c'est un peu pareil non ? Ma présence est un cadeau pour eux ? *toussote* « De rien, tout le plaisir était pour moi. » Ouai, mais j'me sentais con quand même de n'avoir rien prévu pour elle. Limite, 'jhésitais à lui donner un des bracelets que j'avais acheté ce matin pour l'une de mes soeurs ainées. « Et puis, tu as été l'une des premières personnes à me supporter à Harvard, cela valait bien un peu d'effort. » Je fronça des sourcils. Pardon ? J'étais l'une des premières ? Pourtant, Reaghan était quelqu'un d'adorable, pourquoi pas plus de personnes étaient allé la voir ? Elle, la mignonne et craquante Quincy.. Arg, d'un coup, elle me faisait mal au coeur. J'sais pas si toi t'as été très chanceuse de m'avoir dès tes débuts ici haha ! Après tout, j'étais l'une des brebis perdues de la quincy house, celle qui s'était devergondée, enfin encore plus et qui avait finalement rejoint la maison du pêché. « Bon et bien si on buvait quelque chose? Tu m'as dis que ce café faisait de succulent café. Je veux y gouter. » Je lui souris grandement et commença à me lever, tout en prenant mon porte-monnaie. Quelques minutes plus tard, après avoir été passé commande, je reviens auprès de la belle blonde avec son café, plus des tas de petites viennoiseries. Voilààà ! J'espère qu'il y a ta pâtisserie préférée dedans.. joyeux noël reaghan ! Puis, je commença à boire mon chocolat chaud. J'aime pas le café.

Ces dernières semaines n'avaient pas été faciles. A mon arrivée à Harvard, je croyais que trouver Andy aurait été facile. En fait, j'avais un peu trop tendance à croire que cela se passerait comme dans les films. Qu'il me prendrait dans ses bras tout en disant qu'il m'avait attendu pendant tout ce temps. Mais en fait, rien ne s'était passé comme je l'avais imaginé. Harvard était une grande fac, énorme même. A Saint-Jude, je connaissais quasiment tout le monde. Ici, j'étais une petite orange parmi des milliers d'autres. Je m'étais sentie noyée dans la masse. Mais j'avais rencontré des tas d'amis avec lesquels j'avais passé pas mal de temps. Mais avec Andy, c'était toujours aussi difficile... Il ne m'avait pas recontacté depuis la dernière fois et je doutais sérieusement qu'il le fasse à présent. Et pour couronner le tout, ma santé s'était détériorée. Je savais que rien n'était plus efficace mais je pensais qu'un nouveau changement de climat, un autre environnement allait m'aider. Mais j'avais tort. Comme souvent ces derniers temps. Je ne pouvais pas parler à Andy des tests, sachant qu'il ne voulait même pas me voir... Comment pourrais-je lui demander ça? Je sortais de mes pensées aux paroles de Briony. Un sourire s'afficha alors sur mes lèvres légèrement rosées. Si j'avais eu de la chance de la rencontrer. Bien sûr j'avais quand même eu d'autres personnes qui étaient venues vers moi, mais Bri' c'était différent. Elle n'avait fait aucun chichi en me parlant. Elle m'avait mise à l'aise dès les premières minutes, sans savoir qui j'étais. « Je crois que j'aurais pu tomber plus mal. » Et j'étais sincère. Je souriais alors qu'elle se levait pour aller chercher les boissons. J'en profitais pour ranger un peu le bordel sur la table et de bien caler mes sachets d'achats sous la table. Au retour de la jolie brune, je remarquais qu'elle avait pris des viennoiseries. C'était chou de sa part. Je la remercia toutefois avant de dire; « C'est gentil mais je n'ai pas le droit à ce genre de truc normalement... » Je n'avais pas envie de rentrer dans les détails. « Je fais attention à ma ligne... mais bon, allez un ne va pas me faire de mal. » Je lui souriais avant de piocher dans le paquet et de prendre un muffin à la noisette.

« Je crois que j'aurais pu tomber plus mal. » Ouaip, elle avait pas tort. Genre Andy, le président Eliot. Avec lui, elle se serait vite rendu compte de la différence entre les gens gentils, merveilleux, tels des anges comme moi avec les gens qui utilisaient à souhait leur argent, qui étaient fourbes, manipulateurs aka les Eliots dont leur président. Bien sûr, à cet instant, j'étais loin,très loin, à des années lumière de penser que la douce jeune blonde qui était en face de moi pouvait avoir un lien de parenté avec l'un des caïds d'Harvard. Comment est-ce que cette idée aurait-elle même pu effleurer mon esprit qui était pourtant pas mal détraqué ? Voulant réparer mon erreur, de ne pas avoir de cadeaux, j'allai acheter quelques viennoiseries pour lui faire plaisir. Tout le monde aime ça non en général. J'espérais vraiment tomber juste cette fois et ne pas me planter. Mais bon, apparemment, j'avais pas mal de choses fausses aujourd'hui. « C'est gentil mais je n'ai pas le droit à ce genre de truc normalement... » Comment est-ce qu'on ne pouvait pas avoir le droit là dessus ? C'était inhumain de ne pas manger ça, de ne pas se faire plaisir. « Je fais attention à ma ligne... mais bon, allez un ne va pas me faire de mal. » Finalement la jeune Quincy céda et prit l'un des muffins, tandis que de mon côté je prenais une petite tartelette à la fraise, un de mes péchés mignons. Tu fais attention à ta ligne ? Mais t'es sérieuse là ? T'es toute fine ! Est-ce qu'elle était malade ? Tu fais.. de l'anorexie ? Et si c'était le cas, franchement, je ne saurai vraiment pas comment l'aider. Si on accepte le fait qu'elle me le dit. Ce qui était très loin de la réalite.

Il était clair que j'étais à mille lieux de mon frère. Charlie avait déjà mit le doigt dessus. Nous étions diamétralement opposés l'un de l'autre. Et plus le temps passé, et plus je désespérais un jour de pouvoir lui parler comme j'aimerai le faire avec un frère. Pour l'instant, ce n'était pas le cas. Je croyais même, à tort ou à raison, qu'il me fuyait un peu depuis la dernière fois. Il venait d'une famille riche et il avait toujours eu ce qu'il voulait. Moi, j'avais du me passer de certaines choses même si j'en avais envie. J'avais bossé les week-end et après les cours dès que j'avais eu 14 ans. Je ne m'en plains pas. Cela m'a apporté beaucoup. Je connais la valeur de l'argent que lui, ne doit pas connaître. Peut-être qu'il a tout simplement honte de moi. Je viens de la banlieue de Londres, celle dont on pointe du doigt. Pourtant, je n'y ai pas été malheureuse. Je m'y sentais bien. Andy ne devait pas comprendre. J'avais pris le muffin en main. Il me faisait envie. Mais ces derniers temps, je ne pouvais rien avaler. J'avais constamment un goût de sang dans la bouche ce qui était désagréable et je n'avais pas d'appétit. Je prenais un morceau du bout des doigts alors que Bri' buvait une gorgée de son chocolat. Je portais mon regard sur elle quand elle reprit la parole. Je redoutais ce qu'elle venait de me dire. Mon poids ces derniers temps, j'en avais honte. J'avais du mal à me regarder dans un miroir parce que je me rendais compte que j'avais perdu beaucoup de poids depuis mon arrivée. Mais je ne pouvais rien y faire... Et les paroles de Briony sans même le vouloir, me blessèrent profondément. Je baissais mon regard sur la viennoiserie. Je secouais doucement la tête. « Bien sur que non... » Et le pire, c'est que tout le monde le croyait quand il me regardait. Je sentais mon cœur battre la chamade. Je me sentais terriblement moche sur le coup. Je n'étais pas une fille très agréable à regarder. Malgré moi, mes yeux se brouillèrent de larmes. Mon voix était un peu tremblante. « Et c'est pas super sympa... c'que tu dis... »

A la base ma remarque était ironique sans plus. J'veux dire qu'à plusieurs reprises j'avais déjà dit à des amies dans le feu de l'action "hey mais tu vas finir anorexique si tu continues à pas manger ça." Fin, c'était un truc bidon quoi.. Mais j'sais pas Reaghan avait l'air de vraiment très mal prendre cette touche d'humour vaseux.. Je fronça les sourcils et fis alors un peu plus attention à la jeune femme devant moi. A vrai dire, j'avais connu la Quincy vers septembre-octobre, c'est à dire à la période où j'commençais à revoir Hendrix, où mes sentiments étaient de plus en plus forts pour lui. Pourquoi je disais ça ? Parce que ça expliquait le fait que je n'avais pas fait gaffe au corps de Reaghan, moi qui était pourtant bi à la base. Mais maintenant qu'elle semblait à ce point affectée, j'y regarda d'un peu plus près.. c'est vrai qu'elle avait un visage un peu maigre.. ainsi que le corps.. même si il était caché par des vêtements, on voyait bien qu'il flottait. Je déglutis. J'avais touché un point sensible ? « Bien sur que non... » Je croqua à nouveau dans ma tartelette, ne quittant pas une seconde du regard la belle blonde en face de moi. Elle avait des réactions beaucoup trop étranges à mon goût. « Et c'est pas super sympa... c'que tu dis... » Hein ? Quoi ? J'aimais absolument pas la façon dont elle parlait.. comme si les larmes menaçaient de couleur à tout moment.. Hey mais à l'origine j'disais ça pour rigoler.. j'trouve pas que tu as l'air d'une anorexique Reaghan.. Je laissa sur la table ma tartelette, me leva et tira la chaise vers la quincy pour me mettre assise à côté d'elle. Je la pris dans mes bras. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi t'es autant sensible sur ça.. ? Elle s'était mise à pleurer en moins de dix secondes, c'était trop gros, pour que ce ne soit pas important...

Je m'adaptais à la maladie. J'avais appris à l'apprivoiser ou en tout cas, je faisais tout pour qu'elle ne me gâche pas la vie. Mais il y a des choses avec lesquelles j'avais du mal. Notamment quand chaque semaine, je voyais que mon poids diminuait un peu plus. J'avais du mal à me regarder dans un miroir et encore plus à me mettre en sous-vêtements devant ce dernier. Je n'aimais pas mon corps malade. Et forcement, je faisais parfois une fixette sur lui. Ce n'était pas pour rien que j'évitais les jupes, les débardeurs qui faisaient apparaître mes bras. Bon la plupart du temps, j'essayais d'y faire abstraction mais à d'autres moments, je laissais la peur et la tristesse prendre le pas sur mes émotions. Je savais bien que Briony n'avait pas voulu être blessante. Mais j'avais ressenti ses paroles de cette façon. Il faut dire que j'avais passé une mauvaise nuit et j'étais à fleur de peau. Est-ce qu'elle pensait vraiment que j'étais anorexique? Pourtant, je pensais faire tout pour qu'on ne remarque pas mon poids. Apparemment, je m'étais trompée. J'essuyais les larmes qui s'étaient échappées de mes yeux. Je remarquais ensuite la Mather qui venait jusqu'à moi, abandonnant sa chaise pour s'asseoir à mes côtés. Maintenant, je m'en voulais de mettre laisser aller de cette façon. Je n'avais pas envie de lui faire des confidences. J'avais très bien sû cacher mon état de santé à tout le monde. Ce n'était pas pour l'avouer de vive voix, même à une amie comme la Verte. Je trouvais déjà que ma vie était compliquée, je ne voulais pas la rendre encore plus complexe. Je la laissais me prendre dans ses bras. Finalement ça faisait du bien d'avoir ce réconfort... Je me détachais un peu d'elle avant de dire: « C'est rien... Excuse-moi. C'est surement les fêtes qui me rendent sensible... » Je l'observais, lui faisant un petit sourire pour lui montrer que ça allait. « Ma famille me manque, encore plus pendant cette période. » Ce qui n'était pas totalement faux. J'avais hâte de revenir à Londres.