To more than I can be (Alejandro)

   Après le moment intime que nous avions passé, Alejandro, qui était apparemment comblé par quelques désirs assouvis, me glissa tout en me caressant la joue qu'il était content d'avoir eu le courage nécessaire d'avoir toucher du piano. C'était vraiment touchant de sa part, et je n'en pensais pas moins. « Et moi d'avoir eu le cran de chanter avec toi » lui soufflais-je en embrassant la main qui touchait ma joue. Il me demanda dans la foulée s'il pouvait rester dormir et j'avais accepté. Après tout, ce que je voulais, c'était le garder le plus longtemps possible auprès de moi. Le moment du coucher en sa compagnie était alors plus que bienvenue. Avant de sombrer dans un doux sommeil, il m'avait souhaité bonne nuit en espagnol et je lui répondis dans une langue assez proche « Buona Notte ». Je déposa un dernier baiser sur ses lèvres et m'endormis.

Je n'étais pas spécialement plus matinale que ça, mais il fallait croire que la nuit que j'avais passé m'avait requinquée et je me leva donc la première. Mon premier réflexe du matin était de démarrer la journée avec un bon petit déjeuner, et je parti en cuisine afin de le préparer, habillée de sous-vêtements et d'une chemise. Peut-être que les bonnes effluves allait réveiller mon bel endormi ?
   

Une sacrée rencontre, une sacrée soirée et une sacrée nuit. Le tout se terminait de la meilleure façon et ils purent s'endormir en toute quiétude, comblés tous les deux. Ce n'est pas Alejandro qui allait se réveiller le premier après une soirée pareille. Son côté espagnole fait de lui un amateur de grasse matinée et le lendemain matin, il n'avait pas de cours de toute façon, alors il pouvait prendre cela relax. Le beau brun finit quand même par se réveiller. D'abord, il avait eu vaguement connaissance du levé de Sheila qui avait laissé un vide à ses côtés, puis, ce sont les odeurs qui viennent finir de le réveiller. L’Espagnol ouvre les yeux, baille, s'étire et s'assoit dans le lit, le temps de reprendre ses esprits de constater que tout cela n'avait pas été qu'un rêve. Hey non, puisqu'il n'était visiblement pas dans sa chambre.

Alejandro se lève, trouve son caleçon éparpillé quelque part et l'enfile, avant de rejoindre la cuisine d'où les bonnes odeurs venaient et n'était pas surpris d'y trouver Sheila en train de faire de la popote.

-Déjà debout en train de cuisiner?

Le beau brun arrive derrière elle, caresse une fesse de la jeune femme et dépose un baiser contre son cou, avant de la laisser tranquille et de s'adosser au plan de travail.

-Va savoir pourquoi, mais je suis à la fois amorphe et énergique ce matin. Paradoxal je sais.

   Sans doute avais-je vu juste avec un réveil agréble, mené par le parfum du petit-déjeuner que je m'apprêtais à préparer, car je vis Alejandro me rejoindre en cuisine, qui fut sûrement surpris de me voir ici aussi tôt. Il me salua d'une caresse sur mon postérieur et d'un baiser dans le cou, avant de me regarder à l'ouvrage. Il était, selon ses propos, amorphe et énergique à la fois. Ca ne manqua pas de me faire sourire, et je lui répondis : « Oh pas vraiment si on réfléchit bien. Tu as peut-être un mélange de ... rythme de vie à l'espagnole et d'un regain d'énergie dû à notre union charnelle ». Je lui accorda un clin d'oeil avant de le questionner sur ses préférences alimentaires : « Qu'est-ce que tu prends d'habitude ? A moins que tu ne manges pas le matin ? »
   

La réponse de Sheila était amusante et probablement vraie aussi. Alejandro a toujours eu du mal avec le rythme de vie à l'américaine, toute cette façon de se lever tôt, de ne jamais prendre de pause, le rythme effréné quoi... et le sexe d'hier a fait du bien, c'est certain.

-C'est sûrement cela!

Puis, la jeune femme lui demandait s'il déjeunait. Bien sûr, c'est le repas le plus important de la journée.

-Oh, plein de petites choses, quand je suis pressé, des viennoiseries, mais sinon, j'aime bien me faire une omelette, de la charcuterie, des rôties, un peu de tout quoi. Ce matin, je mangerai la même chose que toi. Tu veux que je te file un coup de main, que je mette la table?

   Alejandro approuva mon explication sur le fait qu'il était à la fois amorphe et énergique depuis son réveil. Je lui avais demandé au préalable ce qu'il avait pour habitude de déjeuner, et il appréciait de prendre le temps pour une omelette, de la charcuterie, et toutes sortes de protéines animales quand il avait l'occasion. Mais vu qu'étais aux fourneaux, ça ne le dérangeait pas de manger la même chose que moi. Il se proposa même de se rendre utile, comme par exemple mettre la table. « Ah euh, oui je veux bien ! » lui répondais-je, légèrement décontenancée par un homme aussi avenant tel que lui. Je lui indiqua alors où se trouvait tout le nécessaire afin de m'assister au mieux dans mes préparatifs. Puis, je m'attela à mitonner de quoi se remplir l'estomac. J'avais bien retenu ses préférences, et je partis donc sur une omelette agrémentée de quelques morceaux de chorizo, un petit clin d'oeil discret à son pays natal.
   

Puisque Sheila voulait bien qu'il mette la table, Alejandro s'exécuta après avoir demandé où se trouvait les couverts, etc. L'Italienne avait retenu qu'il aimait les omelettes, alors c'est ce qu'elle préparait pour qu'ils puissent manger. Le beau brun se rapprocha et caressait le bas du dos de la jeune femme, sa main ayant glissé sous la chemise.

-Euhm... ça sent bon.

   En deux temps, trois mouvements, la table mise par Alejandro était prête à accueillir la bonne omelette au chorizo dont la cuisson venait de se finir. J'avais à peine eu le temps de la glisser sur un plat quand il m'interrompit amoureusement, en me caressant le bas du dos pour me signifier que toutes ces bonnes odeurs le mettait en appétit. Je lui vola un baiser avant d'ajouter : « Merci ! J'espère que ce sera tout aussi bon à la dégustation ». J'amenai le plat sur la table et invita mon beau partenaire à prendre place. Je le servis puis remplis à mon tour mon assiette, et avant d'engloutir quoi que ce soit, lui souhaita un Buon Appetito.
   

Alejandro était affectueux le lendemain. Faut dire que le sexe, c'est un acte intime quand même et le beau brun considère toujours avec importance ses partenaires, même si le jeune homme ne saurait dire encore comment leur relation évoluera.

-Je ne m'en fais pas.

Glissait-il avec un petit sourire. Installé à table, il renvoie un "bon appétit", en espagnol de son côté et commençait à manger de cette délicieuse omelette au chorizo. Bien sûr, le beau brun essayait aussi d'entretenir le conversation, chose que Sheila, sans doute absorbée par la cuisine jusqu'ici, avait été trop occupée pour se faire.

-La prochaine fois, il faudra que ce soit moi qui te cuisine un petit déjeuner.

   Le bel Espagnol ne doutait de la qualité gustative de ce que j'avais préparé et me souhaita également un bon appétit dans sa langue. Je piqua alors un bout dans l'omelette et l'écouta sagement. Je fus attendrie lorsqu'il m'annonça que la prochaine fois, c'était lui qui s'occuperait du petit-déjeuner et lui souris en même temps que je mangeais. C'était un très bon signe car il pensait déjà en son âme et conscience de me revoir ! « Je me demande ce que tu nous vas nous faire, mais en tout cas j'en ai déjà l'eau à la bouche » lui répondis-je. Je me doutais qu'il avait dormi comme un bébé dans mon lit, mais je lui posa tout de même la question histoire d'entretenir la conversation. « Bien dormi ? » lui demandais-je.
   

Alejandro haussa doucement des épaules avec un petit sourire. Il ne fallait pas croire qu'il excellait en tout, y compris à la cuisine... quoique... C'était quand même un peu plus prudent de baisser les attentes un brin.

-Oh tu sais, je ne crois pas être aussi bon cuisinier que toi.

Un petit compliment à la cuisinière au passage ne faisait pas de tord. Maintenant qu'ils mangeaient à table, la conversation se poursuivait et le beau brun eut un léger rire quand la jeune femme demanda s'il avait bien dormi. Elle était plutôt bien placée pour se douter de la réponse.

-Si. J'étais dans un lit confortable, en douce compagnie, ne m'en faut pas plus pour dormir comme un bébé. Et toi?

Elle s'était levée avant lui après tout. Quand il finit son assiette, Alejandro la ramasse et attendait que Sheila ait fini aussi pour continuer à se montrer serviable et ramasser la sienne.

-Je vais devoir rentrer bientôt par contre, j'ai des cours cet après-midi.

Puis, comme on dit, toute bonne chose a une fin.