don't forget about a thing called love (jaxie)

Tu étais père. Tu avais trente ans, et tu avais assez souffert à cause du départ de Roxie. Deux ans et demi que tu essayais de te convaincre de tenter avec d'autres, de tourner la page. Tu avais été attiré par des femmes, et en disant cela on ne pensait pas uniquement au physique. Non tu avais été intrigué par des femmes, tu avais apprécié la compagnie de certaines d'entre elles et à chaque fois tu te défilais quand ça pouvait donner un début de quelque chose tout ça parce que la belle espagnole était trop présente dans ta tête et dans ton cœur. Quand elle te répétait une fois de plus, la même chose, tu finissais sur de toi. Elle te reprochait d'avoir un enfant avec une autre. Pouvais-tu le comprendre ? Moyennement. Avoir un enfant c'était une étape que tu n'avais pas pu envisager avec elle mais elle semblait oublier qu'elle avait été celle qui t'avait laissé. Inverse les rôles cinq minutes. Imagine toi quinze mois de relations avec ses hauts et ses bas, imagine te battre pour moi, pour nous quand tu te fais descendre par un de mes proches. Tu voulais qu'elle comprenne ? Pourquoi ? A l'évidence, tu savais que ça l'aiderait à mieux vivre la chose, peut-être mais en plus tu voulais lui montrer que toute cette galère n'avait été que des preuves d'amour véritables. Imagine que quoique tu fasses, on ne veuille pas toi, qu'importe à quel point tu m'aimes, et qu'importe ce que tu aurais pu faire pour être moi. Ça craint Roxie, crois moi ! Et maintenant imagine que je te largue sous la pression, que je déserte et un soir tu rencontres quelqu'un, tu finis enceinte sans le vouloir, et tu mets au monde un gosse. Tu as marqué une pause, sentant que tout ce côté hypothétique finissait presque par te ronger les tripes. Qu'importe à quel point tu m'aimes, crois moi que ton enfant passera toujours avant. Que j'en sois le père ou non. Tu m'as largué pour ton père, Roxie. Je renierai pas ma fille. Je sais pas que ton père me reproche, mais je sais ce qu'être père veut dire, ce n'est que le second point commun que j'ai avec lui. Etre père et votre amour pour Roxie. Je ne te reproche pas d'être partie, de m'avoir manqué pendant deux ans et demi. alors ne me reproche pas d'avoir une fille. Je l'ai pas conçue pendant qu'on était ensemble. A l'évidence tu semblait essayer de faire un pas vers elle et l'inviter à faire autant. Mais une chose est sure tu n’insisterais plus si elle n'y étais pas réceptive.

Deux ans et demi après, tu étais là à parler de cette rupture avec elle, tout ça parce qu'au fond vous ne l'aviez jamais fait jusque là. Seulement c'était désolant, perturbant, et ça soulevait beaucoup trop de choses douloureuses. Tu veux m'achever Rox' ? Ne me dis pas que tu as rompu parce que j'étais beaucoup trop rejeté, et rabaissé, parce que ça, je ne le te pardonnerai pas. Que tu aies fini par choisir ton père, je fais tout pour m'y faire, mais ça, je peux pas l'accepter. Jamais tu n'avais envisagé qu'elle t'ait quitté pour te préserver, ou parce que c'était trop difficile. Non pour toi, c'était clair elle ne pouvait pas couper les liens avec son père, et maintenir une relation qui l'éloignait de son père. Coincée entre deux hommes, il fallait bien faire un choix, et ça tu l'avais mal vécu mais tu t'y faisais. Arrête avec ça. Que ça te dérange c'est une chose, mais tu n'es plus légitime là-dessus, tu le sais et c'est pareil pour moi. C'est comme ça et on y peut rien. Tu ne savais plus rien d'elle depuis deux ans et demi, et au fond ça t'étais difficile de ne pas savoir quelles sont ses occupations des moments, ses réussites, son quotidien, sa vie.

Elle t'expliquait que pour elle ces deux choses là voulaient dire la même chose. Pourtant pour toi c'était différent. Tu aurais pris le parti de rester avec elle, encore, te battre quitte à être dans l'ombre quelque temps. Tu n'avais jamais aimé comme tu l'avais aimée. Je n'étais pas pieds et poings liés pourtant. J'aurais pu te quitter aussi, mais je ne l'ai pas fait. J'y ai pensé mais j'en étais pas capable. Sans trop t'en rendre compte tu avais sourit. C'était peut-être le seul truc de positif que tu tirais de toute cette histoire de rupture. Tu n'étais pas parti. Tu ne l'avais pas quitté, et tu t'es battu jusqu'au bout. Au fond de toi, tu étais ravi d'avoir aimé autant. Je vais bien je t'assure. En tout cas je vais beaucoup mieux. Le temps fera le reste. Tu n'avais jamais répondu à cette question de manière aussi nuancée mais avec Roxie tu te le permettais, maintenant, sans savoir pourquoi. Tu étais bien avec elle, en souvenir du passé. Il y avait encore des nuits où tu avais le sommeil perturbé mais les choses étaient ainsi et tu t'éveillais heureux d'être en vie chaque matin.

Elle avait peut-être raison, mais pourtant tu restais persuadé que pour elle tu aurais été prêt à beaucoup. Tellement que beaucoup de ton entourage ne t'avait compris. Mais cette belle espagnole t'avait volé ton coeur, et ce n'était pas rien. Tu n'avais tellement répondu à sa remarque alors qu'elle s'approchait, posant sa main à ton torse, glissant ses lèvres aux tiennes. Surpris, oui, et pourtant très vite tu répondais à ce baiser sans te faire prier. Tu restais assis sur le sofa et ta main venait se plaquer à sa joue pour rendre ce moment plus passionné. Dis le dès le moment où ton regard avait croisé le sien, tu avais voulu ce baiser, cette proximité. C'était toujours ainsi quand tu la voyais.

Tes lèvres retrouvaient les tiennes te procuraient cette sensation de retrouver quelque chose de familier qui t'avait cruellement manqué pendant longtemps, trop longtemps. Tu l'aimais Roxie, tu l'avais vite aimée très tôt.. au début de votre relation, et aujourd'hui tu avais cette impression que vous aviez fini par mettre un point final à votre histoire, et le réaliser semblait difficile pour elle comme pour toi. Tu étais conscient qu'une véritable page se tournerait une fois que tu la laisseras partir, et c'était peut-être pour ça qu'à cet instant tu ne voulais pas la voir partir. Tu sentais à la valse de vos lèvres, de vos langues se taquinant que ce besoin n'était que réciproque, et c'est pour ça que tu as pris le pari de l'attirer contre toi, de l'inviter à s'installer sur toi à califourchon. Ta main se perdait dans ses jolis cheveux devenus légèrement blonds sur leur chute. Si plutôt dans votre conversation tu semblais avoir perdue ta Roxie, à cet instant tu la retrouvais, tu la voulais, tu la désirais.