don't forget about a thing called love (jaxie)

Tu étais de retour à Boston depuis près un peu moins d'un mois maintenant. Tu avais retrouvé tes repères après deux mois dans le Vermont, et bon sang, le bien que ça te faisait était inouï. Tu avais retrouvé ta fille, la mère de ta fille, quelques collègues, la salle de sport dont tu gérais activement une partie de la gestion pour t'occuper, enfin bref, tu sentais tes idées noires te quittaient petit à petit tant que tu étais occupé. Pour l'heure tu rentrais de la salle de sport. Vous bossiez activement avec Devan sur la rentrée de la saison 2018. C'était l'objectif que vous vous étiez fixés. Après un an, vous pouviez vous le permettre maintenant. C'était donc toute logistique à mettre en place. Après cette réunion, il te déposa chez toi. Quittant la voiture, c'est avec tes béquilles que tu regagnais ton appartement en assurant pouvoir te débrouiller seul. Toi, qui ne prenait jamais l'ascenseur en temps normal, tu ne faisais plus que ça depuis ton retour. Quoiqu'il en soit une fois chez toi, près à refermer la porte, ton cœur finissait par s'emballer. Roxie ? Alors là ! Tu avais toujours su que vos chemins finiraient par se recroiser puisque vous étiez tout deux à Boston maintenant. Quand, comment, tu n'avais su mais là sur ton pallier sans trop de raisons, c'était trop pour ton petit cœur d'homme qui avait été brisé par votre dernière rupture. Qu'est-ce que tu fais là ?   

Roxie Solano. Roxane Solano. Celle tu avais toujours appelée Roxie, jamais Roxane. Celle pour qui tu n'avais jamais compté les mots doux, les surnoms affectueux. Roxie, ou l'amour. Le vrai, le véritable. Celui qui était tellement fort qu'il en devenait parfois irrationnel. Tu avais tellement souffert de votre rupture, et pourtant à chaque fois que tu la voyais ton cœur s'emballait. Pourtant tu ne la voyais plus, volontairement. Tu ne fouillais plus dans les souvenirs que tu avais gardé de votre histoire, volontairement. Et tu lui avais rendu ses affaires personnelles, volontairement en janvier dernier. Pourtant là, près d'un an après l'avoir revue pour la dernier, l'effet qu'elle te faisait était le même et l'entendre te dire oui c'est moi rendait ce moment réel, tant par sa beauté que par sa cruauté. Oui la voir c'était toujours cruel pour toi. Un plaisir coupable. La caresse après la gifle. La papouille après le coup de poing dans le ventre.  Umh, oui, oui bien sûr ! Gêné tu l'étais un peu. Puis tu essayais de te convaincre qu'il était normal qu'elle puisse venir aux nouvelles comme elle le disait si bien. Il ne fallait pas s'en offusquer quand on connaissait votre passé. Pourtant ce n'était pas non plus ce à quoi elle t'avait habituée après votre rupture brutale. Oui la dernière rupture avait été brutale, injuste. Pour autant, à cet instant tu en oublias presque tu n'étais pas sur tes pattes. Non, un moment de silence te poussait à observer ses traits, son visage, ses cheveux. Elle était la même tout en ayant changé. C'était à souhait très perturbant. Tu finissais par reprendre tes esprits et tu t'es contenté de dire. Entre.. je t'en prie.   

Ton cœur battait toujours pour elle mine de rien, malgré tout, alors il ne fallait pas s'étonner que tu sois un temps soit peu perturbé de la voir, là surtout quand on sait votre passif. Mais là encore c'était particulier. Tu devrais lui dire qu'elle n'avait pas le droit d'être là. Qu'elle n'était plus légitime. Après tout c'était le cas. En te quittant comme ça, elle avait, sans le vouloir, piétiner ton cœur. Tu avais beau savoir qu'elle avait subi la rupture autant que toi, c'est bien plus dans sa manière de faire les choses que tu lui en avais voulu. Pourtant tu étais conscient que rien était évident pour elle. Il était là ton problème avec Roxie. Tu lui en voulais autant que tu la comprenais. Tu pensais qu'elle n'avait aucun droit de se pointer ainsi, et en même temps c'était pour toi, comme un repère de ta vie que tu ne pourras jamais effacer. C'était comme si elle aurait toujours une place dans ton cœur, et tu t'en voulais pour ça. Tu aurais aimé l'aimer autant que tu la détestais, mais la vérité c'est bien que les sentiments que tu avais pour elle étaient plus forts que ta rancune. Si ce n'est que ça, t'avais pas besoin de le faire. Mais c'est gentil. As-tu répondu sans trop y réfléchir, presque impulsivement en repoussant la porte de ta main jusqu'à ce qu'elle ne se ferme. Tu savais qu'elle n'était pas là pour commérer par contre tu réalisais que finalement elle était là pour se rassurer, et s'assurer que tu allais bien. Ça n'avait rien à voir avec toi. Il aurait suffit qu'elle ne te croise pas ou que tu sois en parfaite santé, pour que potentiellement tu ne la recroises plus jamais. A l'évidence, tu n'étais pas encore prêt à cette éventualité. Toi, comment tu vas ? Tu ne pouvais t'empêcher de demander des nouvelles. Tu te demandais souvent de quoi était fait son quotidien. Il était plus que temps pour toi, de faire le deuil de cet amour, mais tu n'y arrivais toujours pas.

Vu sous cet angle, il fallait reconnaître que ta remarque n'était pas des plus agréables à recevoir, pourtant ton objectif n'était certainement pas de la blesser et encore moins de la blâmer. Tu réalisais qu'elle était là pour se rassurer, parce qu'inquiète et c'était normal. Mais toi quand tu pensais à Roxie sur ton pallier, tu n'espérais qu'un seul motif de visite, celui d'être avec toi. Le temps d'une heure, d'une soirée ou plus encore. Tu étais piqué, tu étais encore amoureux d'elle même si ce mot semblait t'être de moins en moins assumé. Pas plus que la raison qui t'amènes. Tu sais ce que je voulais dire par là Roxie. Mais c'est toujours bon de te voir. Oui, c'était légitime ce que tu ressentais à cet instant mais tu avais beau l'avoir mauvaise de voir qu'elle venait parce que tu n'étais pas foutu de marcher sur tes deux pattes, tu étais content de la voir, même si ça te piquait dans la poitrine. C'était autant bon de la voir, que douloureux. Oui. Je, j'ai eu un petit accident. Jusqu'à aujourd'hui tu n'avais encore parlé à personne des détails de cet accident. C'était une forme de déni, c'était certain.

C'était bon d'être honnête l'un envers l'autre, n'est-ce pas ? Vous l'aviez toujours été du temps où vous étiez en couple. C'était peut-être ce qui avait causé vos étincelles, et votre amour si fort. Vos hauts, comme vos bas. Encore une fois, cette femme avait le chic de te faire planer tout en poussant ton cœur à s'écraser dans ta poitrine. Oui, justement. La dernière fois, c'était il y a près d'un an. Il fallait le dire pour le réaliser, et ça te faisait mal. Tu n'avais pas vu l'année passée, et pourtant tu avais souvent pensé à elle. Trop souvent dirons certains. La preuve depuis votre rupture tu étais encore célibataire, et toute tentative de sérieux c'était soldé par un échec. Malgré tout ça quand elle te regardait, et te demandait les détails, tu trouvais ça presque naturel. Tu étais en confiance avec elle. Elle a longtemps été celle qui réparait tes maux, et confortait tes peines. Une intervention qui a mal tourné. Gêné, tu te rendais compte que ça ne vous aiderait pas d'en parler et inconsciemment, tu as changé de sujet. Tu veux boire quelque chose ? As-tu demandé pour t'asseoir une bonne fois pour toutes.