camisia ○ et si on se remémorait de bons souvenir ?

Parce que je suis aux Etats-Unis, mon père ne prend pas la peine de se déplacer pour les soirées mondaine, me laissant y aller à sa place. Pour une fois, l'une d'entre elles se passe à Boston, non loin de là où je vis actuellement. Le Mamma Maria a été réservé pour la nuit afin d'y recevoir quelques personnalités marquantes, sans savoir qu'il y a une base caritative pour cette soirée. Je m'y rends en sachant que je peux boire et manger à l’œil, sans que l'on me casse les pieds. Et puis, il faut bien que l'entreprise familiale fasse bonne réputation. Bref, c'est habillé d'un costume trois pièces noir et blanc et d'un nœud papillon que je me rends au restaurant. On m'indique ma table où je m'y installe, il n'y a que des personnes âgées de plus de quarante ans déjà assis. Je sens que la soirée va être longue.

Les mondanités, elle s'en passerait bien l'italienne mais voilà elle a hérité d'un nom qui fait qu'elle doit représenter sa famille quand bien même l'entreprise ne lui appartiendra jamais. Son père a beau ne pas la porter dans son coeur, il sait parfaitement utilisé l'atout charme qu'est sa fille. Un misogyne dans toute sa splendeur. Et la belle n'a pas trop le choix si elle ne veut pas que son compte en banque soit suspendu. Vêtue d'une robe rouge flamboyante, et les cheveux parfaitement lissés, volant à l'air libre, elle pousse la porte de l'un de ses spots favoris à Boston. Au moins les organisateurs ont bon goût. Encore heureux pour elle son père n'est pas là pour surveiller si elle dégaine son plus beau sourire. Ce dernier étant bien souvent éteint. C'est l'air fermé qu'elle parcoure la salle avant de se servir un verre sans alcool, et de partir à la recherche de la place qui lui a été attribué. Autant dire qu'elle tombe de haut lorsqu'elle aperçoit Camille à la table où elle est supposés s'installer. Elle qui commençait à se dire que la soirée n'allait pas être si terrible, c'est clairement une douche froide. Elle reconnait les autres têtes de réputation seulement, Asia aytant souvent fréquenté la communauté élitiste à son plus grand désespoir." Je te conseille d'échanger ta place avec quelqu'un d'autre. " Une entrée en matière digne de l'italienne. Cash comme jamais.

Dans ce monde là, tout le monde se connaît, ou plutôt tout le monde sait qui est qui. Nul doute qu'ils savent que je suis l'héritier de Total, plus grosse entreprise française et le descendant direct de Napoléon Bonaparte, premier empereur de France. Un long soupir quand je vois arriver Asia Ferrari, mais ça ne m'étonne pas qu'elle soit présente ici et je vais devoir me la coltiner toute la soirée puisque mademoiselle est installée à mes côtés. A ma droite, précisément. Et, elle commence déjà à te piquer. La soirée s'annonce... palpitante, en fin de compte. Asia. C'est toi qui devrai t'en aller ailleurs, je pense. Quoique, ces messieurs de voir partir une aussi jolie femme que toi s'en aller. Pas faux, puisque les vieux ronchons ne font que de mater l'italienne. J'aurai du me douter que tu serais là après tout. Que je dis avant de boire une gorgée de ma coupe de champagne.

Il en faut peu à l'italienne pour la contrarier. La simple présence d'un être détesté et elle sort les crocs. La fureur de la ténébreuse risque de se faire entendre toute la soirée mais évidemment elle fera ça avec élégance étant donné le contexte dans lequel elle se trouve. Elle ne se serait pas trouver en présence des grands de ce monde, son langage aurait été tout autre tout comme son comportement. Les excès de violence d'Asia ne sont un secret pour personne. Le faux compliment de Camille ne l'aide en rien à calmer son mécontentement." Je ne vais pas quitter la table dite d'honneur. " Celle qui rassemblait les plus grandes fortunes à son plus grand désespoir parce que du coup elle allait devoir passer la soirée à côté d'un parasite." Oui contrairement à toi, j'ai bel et bien ma place ici. " Une façon de lui rappeler qu'il n'était pas à la hauteur de son rang." Et en plus tu manques de galanterie. " D'où on laisse poireauter une fille debout au lieu de l'inviter à s'asseoir ? Y'a vraiment de quoi se tirer une balle.

Mes dents grincent, je souris sans vraiment le vouloir. Elle m'attaque, alors qu'elle sait très bien qui je suis. Les vieux croûtons me lancent tous un regard noir, apparemment ils ne sont pas content que je connaisse et manque de respect à mademoiselle Ferrari. Pourtant, je n'en ai cure. Je me dois de répondre à cette attaque, c'est ce que je fais. Oh, j'oubliais que Ferrari ne laisse pas les clés de l'entreprise à une femme. Donc, je ne sais pas si tu as ta place ici... Cette fois-ci, je ris, nos voisins aussi. Je finis par me lever, approchant mes lèvres à l'oreille de la brune. Tu as commencé, princesse... Puis, je finis par tirer la chaise où Asia doit s'asseoir. Je t'en prie. Une fois installée, je reprends ma place, dirigent mon regard sur Asia. T'sais que je repense à quelques souvenirs de toi et moi, y'a pas si longtemps que ça. J'aime les jeux dangereux, elle va vite le comprendre.

L'italienne n'a jamais fait dans la dentelle et ce n'est pas elle qui va tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Elle ne tarde pas à remettre en cause la présence du jeune homme à cette soirée sensés réunir uniquement les meilleurs de ce monde. Mais sa réponse est pire qu'une gifle. Enfin le pire est d'entendre les rires du reste des convives. Elle se contient pour ne pas frapper chacun d'entre eux en commençant par Camille." Tu sauras que je préfère être reconnue pour mon talent et non pour nom de famille. " La belle ayant choisi le cinéma pour faire sa place dans ce monde et se débarasser définitivement de ce père qu'elle méprise. Un frisson qui parcourt son échine alors qu'il ose se rapprocher bien trop près d'elle." Merci. " Elle est loin de le penser mais pas le choix que de faire bonne figure face aux invités. Il la pousse dans ses retranchements et Asia elle a bien du mal à refreiner ses instincts primaires alors sa main serre dangereusement son verre." Ne t'inquiètes pas que je vais vite refreiner tes pensées. " Ca vaut mieux pour eux deux. " T'as intérêt à ne pas ébruiter le fait qu'on se soit côtoyer ce soir. " Clairement Asia n'a pas envie que les gens s'inventent des histoires et encore moins que son statut en prenne un coup à cause de sa présence indésirable à cette soirée.

Son talent ? De ce que je sais, elle étudie dans le cinéma. J'espère pour elle qu'elle a du talent, car elle ne va pas faire long feu dans ce monde cruel qu'est le cinéma. On m'a déjà proposé des rôles dans le passé que j'ai tous refusé. Être acteur, c'est une véritable blague pour moi. Mes épaules se haussent : Espérons que tu réussisses là où d'autres ont échoué. Au final, je ne souhaite pas vraiment qu'elle se casse la figure dans ce domaine là. J'ai beau être un salaud, Asia a été une personne... importante de ma vie. Dans le passé, j'ai pour elle un minimum de respect. Assis, je la regarde, me rappelant de doux souvenirs avec elle. Dire qu'elle a été la première femme avec qui j'ai fait l'amour. Oh, j'adore quand tu t'énerves comme ça, jolie tigresse. Je parle normalement, je m'en fiche un peu de ce que peuvent penser les petits vieux autour. Après tout, je suis sur que j'ai bien plus d'argent qu'eux. J'avais oublié que t'étais contre les Mather. Si j'aurai été Eliot, tu aurais préféré hein ? Doucement, ma main vient frôler la cuisse de ma voisine, je lui lance un petit clin d’œil.

Ses encouragements quant à l'avenir sonnent terriblement faux mais elle ne manquera pas de lui prouver qu'elle a l'ambition et le talent qu'il faut pour se faire une place chez les grands d'Hollywood. Elle est faite pour cela, elle le sait, depuis qu'elle a reçu sa première caméra à l'âge de 6 ans. Alors depuis le temps, elle a eu beaucoup d'années pour se perfectionner en la matière. Et finalement elle peut s'asseoir, pas vraiment là où elle désire car elle aurait préféré que des milliers de kilomètres les séparent mais le destin les avait réunis. Ses remarques lourdes l'agacent déjà." Tu devrais faire attention à ce que la tigresse ne sortent pas les griffes. " Mais elle le sait qu'il n'en fait qu'à sa tête. Sur ce point, ils sont pareils et c'est malheureusement ce qui la dérange. Ses yeux virent au noir lorsque sa main se pose sur sa peau. Ni une ni deux, elle attrape sa serviette de table pour la glisser sur ses genoux avant de lui serrer fort sa main baladeuse." Ne te fais pas trop d'idées. Même si t'avais été Eliot, tu restes quand même méprisable. " Ses doigts se resserrent autour des siens." Surveille ton langage et ta main parce que mon couteau pourrait très bien déraper. " Et elle est parfaitement sérieuse en disant ça. Un accident est si vite arrivé. Heureusement pour elle un serveur se glisse entre eux juste au moment pour leur proposer un nouveau verre. Elle paierait cher pour un whisky sec hélas elle est contrainte de carburer au soft. Et c'est justement le fait qu'elle est toute sa tête qui la rend si dangereuse et imprévisible.

Ce que je vois, c'est qu'Asia a changé. Elle n'est plus la fille qui m'a dépucelé, elle s'est un peu plus affirmé. Oui, c'est ça ce que nous partageons tout les deux. Nous nous connaissons déjà depuis quelques temps, elle a été ma première fois. Et auparavant, elle n'était pas la fille que je vois actuellement. Sa remarque me fait extirper un petit sourire alors que ma main frôle sa cuisse, prête à se poser sur celle-ci. La main de l'italienne se pose sur la mienne qu'elle commence à serrer fort... Si elle croit que je vais avoir mal de sa petite force microscopique. Par contre, lorsque ses doigts se resserrent, je sens là ses ongles et une grimace se fait voir sur mon visage. Le serveur arrive, nous proposant un nouveau verre. Un bourbon. Pas de politesse pour le petit personnel. Mon regard se pose sur Asia alors que le serveur s'en va voir les autres convives de la table. Méprisable ? Ce n'est pas ce que tu pensais avant, non ? Mon regard sur elle, je finis par lui faire un sourire malicieux. J'aimais bien l'Asia d'avant... mais, je dois dire qu'aujourd'hui, tu es bien plus intéressante. Cette fois-ci, je m'approche d'elle, murmurant à son oreille. Je ne t'ai pas dit que tu es ravissante ce soir ... ?

Elle donnerait tout pour être à la place de Camille, et ainsi pouvoir tenir en main le verre qu'il a commandé. Une goutte rien qu'une goutte pour oublier, pour l'aider à supporter mais surtout pour mettre fin à ce jeu dangereux qu'il semble vouloir installer. Asia elle a un rapport assez complexe et addictif au danger alors forcément elle se sent vulnérable. Elle attaque pour se défendre." Les gens changent. " répond t-elle d'un ton sec. Il aurait été plus judicieux de nier plutôt que d'avouer à moitié qu'il avait raison. Oui elle l'avait apprécié mais leurs modes de vie n'étaient désormais plus compatible. Sans doute qu'elle le regrettait mais lui faire dire cela relevait d'une mission impossible. Sourire provocateur auquel elle répond en roulant des yeux. Il la préférait ainsi mais elle ne savait pas trop comment le prendre. Savoir qu'on l'aimait pour le monstre qu'elle était et non pour ce qu'elle était vraiment au fond d'elle même était un coup dur. Quelque peu perdue dans ses pensées, elle ne réalisa pas que sa voisine de table lui avait adressé la parole et c'est le murmure de Camille dans son oreille qui la réveilla de sa léthargie. Sa remarque fouettant tout de même son estime. " Profite de la vue alors car c'est la dernière fois que tu te retrouveras assis au premier rang. " La soirée ne se réitèrerait certainement pas de sitôt.