i'm here with you now (oliver)

-Je...

Je sais pas ce qui m'a pris, juste... la logique s'est envolée l'espace d'un instant et j'ai peut-être fait une connerie. Il avait dit pourtant que...

Les explications qui auraient pu franchir mes lèvres se bloquent dans ma gorge quand je le vois mordiller la sienne. Sérieusement, faut que les mecs arrêtent de faire ça en face de moi! Ça me rends dingue à chaque fois. Et déjà que j'ai fait une avance que j'aurais pas dû... Jax, arrêtes ou je serai porté à retenter ce que je viens de faire et t'aimeras pas.

-Oh et puis merde!

Hein?! Avant que j'aie bien saisi le cheminement qu'il a pu se faire dans sa tête, il vient joindre ses lèvres aux miennes à mon grand étonnement. Quelques précieuses secondes passent avant que je ne réagisse vraiment, replacant légèrement ma main à son cou pour atteindre un bout de sa nuque et faire de ce baiser hésitant quelque chose d'un peu plus appuyé, de plus vrai. Fermant à nouveau les yeux, je réponds le guidant doucement pour augmenter un peu plus la chaleur. Ce n'est que lorsque le besoin d'air commence à se faire sentir que je ne le relâche vraiment.

Reprenant mon souffle, je baisse la tête, laissant glisser mes doigts de son cou à son torse ou je sens sa respiration irrégulière mouvoir sa cage thoracique. Ouvrant les yeux, je n'en suis pas moins un peu perdu. D'abors parce que je sais pas quel mouche m'a piqué pour que je fasse mon sans gêne comme ça. L'alcool peut-être. Même si c'était clair que j'étais sa seule incartade à son registre exclusivement féminin de conquêtes. Mais faut croire que sa façon de dire qu'il avait besoin de tendresse tantôt à mal cogné à quelque part dans mon cerveau. Du moins assez pour me donner ce genre d'impulsion. Mais lui… pourquoi il a répondu alors qu'il aurait simplement pu me repousser?

Je ne sais pas.

Et c'est pourquoi je relève la tête pour croiser ses iris claires et espérer trouver une réponse.

Je ne sais pas exactement ce qui m'a pris et je peux pas tout rejeter sur l'alcool. D'accord, je commence sérieusement à le ressentir et je risque de pas être super droit pour me rendre à la Lowell tantôt, mais c'est pas que ça. Le fait qu'il ai dit avoir besoin de tendresse, m'a influencé aussi. Un peu. Mais de base, ça reste mon impulsion. Et qu'il soit revenu en chercher ça me fait me poser encore plus de questions, même si j'ai clairement profité.

Se voulant rassurant, il m'explique que j'ai pas à m'inquiéter parce qu'il ne me fera pas regretter mon initiative à coup de poing. Ça aurait peut-être été une éventualité dans l'éventail de possibilité, mais ça ne m'avait pas effleuré l'esprit. Une pression pour m'écarter, une demande ou un ordre de quitter, ça m'a passé par le crâne. Après la première action. Et pourtant, je comprends que j'ai pas trop à m'en faire pour ça non plus puisqu'il appuie ses paroles d'une caresse sur ma joue. Agréable. Délicatement agréable, même si ça me rappelle automatiquement la dernière fois qu'un mec l'a fait.

- J'ai pas envisagé que t'allais me frapper, mais me repousser, oui, avouais-je en toute franchise.

Un léger sourire étire mes lèvres lorsqu'il mentionne ne pas être gay. Je sais ça Jax, mais y'a beaucoup de possibilité entre gay et straight. Je le vois tourner la tête et je m'en trouve amusé de le voir patauger. C'est pas pour être méchant, juste que je trouve que ça va pas avec sa carrure. Aussi stupidement simple que ça puisse paraître.

D'un mouvement, je me permets de saisir son menton, exerçant un simple pression du pouce pour qu'il lâche sa lèvre inférieur qu'il malmène à nouveau depuis quelques instants et dont j'ai de la difficulté à me détourner.

- Pour le bien de ma santé mentale, s'il-te-plait, arrête de te mordiller.

Ça me rends cinglé. Surtout si j'ai déjà embrassé.

- Même si tu t'es laissé aller, t'es pas à l'aise avec l'idée, n'est-ce pas? Demandais-je, doucement en le relâchant. On peut faire comme s'il s'était rien passé Jax, finis-je par lui proposer, retenant un soupir.

J'ai pas envie. Mais je le mettrai pas mal avec ça pour rien.

- Ça sortira pas d'ici et je rentrerai, expliquais-je, déposant un nouveau baiser au coin de ses lèvres, m'attendant à ce qu'il prenne ma proposition et que ça s'arrête là.

Je le vois se mordiller la lèvre inférieure, chose qui m'est difficile d'ignorer en tant normal de la part d'un mec. Et c'est encore pire quand j'ai déjà goûter la dites lèvre en question et que j'ai plus ou moins de résistance à recommencer. De son côté, je ne suis pas certain s'il se fout calmement de moi ou s'il tient juste à m'expliquer pourquoi il va me rendre cinglé sans trop s'en rendre compte.

- Doublement difficile de te laisser faire sans envie aussi, marmonnais-je sans filtrer mes paroles.

N'empêche que ça semble l'avoir affecté tout ça et c'est lorsqu'il précise qu'il n'est pas gay que je comprends la gêne ou le malaise que ça peut lui occasionner. Aussi, même si j'en ai pas particulièrement envie, je lui propose, malgré son signe de tête négatif à ma question, de mettre ce qui vient de se passer aux oubliettes. Je quitterai les lieux et soit on reviendra au stade avant que ne vienne le voir ce soir, soit on ne se verra plus si c'est ce qu'il préfère. Même si je trouverais ça dommage parce qu'on passait un bon moment. Déposant un baiser au coin de ses lèvres comme un aurevoir, je m'attends à ce qu'il me dise qu'il accepte ma proposition et qu'il pose ses conditions. Je reçois plutot un léger coup de langue avec surprise. Il m'explique qu'il n'a pas envie que je partes, arguant qu'on s'est déjà rendu plus loin. Vrai. Totalement vrai. Les paroles qui suivent me tire un léger rire.

- Tu fais de la thérapie par le baiser, toi? M'amusais-je un instant.

Je dis un instant parce que tout de suite après il recommence à se mordiller les lèvres attirants mon attention. Je peux cependant remarquer son léger sourire. Il fait exprès! Secouant la tête pour montrer mon découragement - assez faux - avant de me pencher à nouveau vers lui, dégageant d'une main les mèches qui nous retombent au visage pour les placer derrière mon oreille, même si je sais que ça ne tiendra que temporairement. M'appuyant un peu sur lui, je joins à nouveau ma bouche a la sienne, me laissant aller. Il a demandé, non? Et j'ai pas envie de faire l'inverse en ce instant, alors on tait le cerveau et je me donne un peu plus, glissant à nouveau ma main à son cou par habitude.

Ma question semble l'amuser. Je joue un peu avec son domaine en la posant et il me répond simplement sur le même ton. Discussion encore légère et agréable. Pas de quoi stressé et au final, pas de quoi se prendre la tête. Je l'avoue, j'ai été étonné lorsqu'il m'a confirmé sa filière tantôt. J'aurais pas cru qu'il étudiait la psycho, j'aurais étrangement pensé à un truc plus sportif, mais sa façon de faire voir les choses sous un autre angle… je sais pas, ça colle la psycho finalement.

Mes joues se colorent légèrement quand il affirme que mes lèvres sont douces. Je crois pas qu'on m'aie mentionné ça avant. Commentaire somme toute un peu marquant et sweet de sa part. S'il apprécie, autant lui en faire profiter encore puisqu'il semble partant pour une "thérapie par le baiser". Penché sur lui, je frissonne légèrement lorsque je sens sa main entrer en contact avec ma taille, mes nerfs se tendent quelque peu, évaluant encore la possibilité qu'il me repousse. Possibilité qui part en fumée quand, au contraire, il se fait plus présent, plus fougueux, me faisant échapper un vague gémissement de surprise vite étouffé dans ce baiser plus intense dans lequel je plonge avec plaisir.

Lorsqu'il me relâche, mon souffle est irrégulier et rapide, comme les battements de mon coeur. Me redressant pour revenir en position assise et arrêter de mal forcé mon dos et mes côtes, je fais sauter mes converses déjà à moitié attachés qui tombe au sol. Avec l'idée de m'allonger à côté de lui, sur le ventre, je suspens mon mouvement pendant un temps à ses paroles, étonné de ce qu'il demande. Mais un sourire indulgent vient prendre place sur mes lèvres et je décide de finalement m'appuyer à moitié sur lui. Un bras sur son torse, l'autre à côté de lui, je pose mon menton sur mon avant-bras pour le regarder.

- Rassure-moi, t'as pas de copine qui voudra ma mort si ça finit par se savoir? Demandais-je sur le ton de la plaisanterie.

Je ne referai pas ce genre d'expérience : être une pièce rapportée et cachée dans un couple supposément existant. Mais il a dit qu'il était pas trop du genre investi. Et pour le moment, ça me convient parfaitement.

- T'inquiètes, pas de démonstration publique, lui promis-je. J'irai pas dire nul part… qu'on a des petits jeux, ajoutais-je, reprenant ses termes après une hésitation. Tu parles de quel genre de jeux exactement? Le questionnais-je. Comme maintenant, fis-je en m'approchant pour effleurer ses lèvres à nouveau, le titillant légèrement. Ou comme y'a deux ans? Demandais-je, intrigué de savoir s'il a l'intention de renouveler son expérience d'une nuit. Si cette envie commence à se faire sentir ou si c'est moi qui débloque et perverti ce qu'il a dit.

À moitié avachi sur lui, je souris et rit doucement à sa réponse à ma moquerie au sujet d’une potentiel copine qui voudrait me lapider parce que je lui ai piquer son mec. Je ne voudrais pas m’immiscer dans un couple, mais tel que je le croyais aux vues de ses dires de la dernière fois, il est célibataire. L’entendre me dire aussi qu’il empêchera quiconque de s’en prendre à moi à ce sujet adoucit mon sourire. C’est lui qui se traitait de connard? Et il veux que je le crois maintenant? N’importe quoi.

- T’aurais pas besoin de l’assumer : je suis un grand garçon et ce serait pas la première fois que ça m’arrive. …Mais merci de le dire, soufflais-je.

Je sens pas qu’il me baratine, après, une fois confronté à la situation, ça peut changer et je lui en voudrai pas. À moins qu’il me coule sévèrement pour se sauver la peau du cul, mais j’ai des doutes. Il a l’air trop sincère en ce moment pour que je crois qu’il me planterait un poignard dans le dos. J’ai pas de mal avec le fait qu’il n’accepte pas de s’afficher, tant qu’il n’agit pas comme un jerk. Alors j’acquiesce à sa demande de garder nos « petits jeux » secrets, lui demandant de spécifier jusqu’à quel niveau sont censé se rendre nos activités. Détournant la tête, les joues rosies, il évite mon regard, préférant se concentrer sur un quelconque point au plafond qui semble soudainement capter toute son attention. Pour ma part, mon regard se porte un instant sur sa lèvre qu’il mordille encore et toujours. Étouffant un soupir de frustration, je ferme les yeux jusqu’à ce qu’il prenne à nouveau la parole.

- Tu me laisses souvent le choix, lui fis-je remarquer. Mais je ne veux pas que tu te sentes poussé en aucun cas, expliquais-je tranquillement. Ce que j’ai envie, c’est de ne pas me prendre la tête. Si on s’embrasse et que ça va pas plus loin, je suis partant. Si finalement, la température monte au point qu’on ne peut plus endurer nos vêtements, je serai probablement pas celui qui renversera la vapeur pour tout arrêter. Ça te conviendrait comme programme? Le questionnais-je. Parce qu’honnêtement, j’ai encore envie de t’embrasser, confiais-je avec une moue coupable.

T’embrasser et sentir encore ta main à ma taille, la chaleur de ton corps et réaliser qu’on arrive à foutre en l’air notre rythme cardiaque et respiratoire.