FRIENDS ∞ Everybody dance now !

Encore plus que d'avoir une nouvelle discussion avec Arizona après notre petite mésentente, je pense que voir Janessa débarquer près de nous est une des choses que je redoutais le plus ce soir. Qui plus est quand cela intervient avec son meilleur ami Jeff à me cotés. " Oh je commence à la connaitre un peu... ", pensais-je alors que le jeune homme nous présentait l'un et l'autre. Deux heures, voir même trois, coincés dans un ascenseur, je ne dirais pas que ça créer des liens mais on a eu le temps de discuter un peu. Regardant Janessa, ma plus grosse crainte serait qu'elle balance à son meilleure ami la cause du froid entre nous, le bonhomme fait bien une tête de plus que moi et ses épaules sont bien plus intimidante que les miennes. Suppliant quasiment la belle du regard, le soulagement me prit lorsqu'elle ne divulgua pas l'information. Toujours du regard, je la remerciais alors que j’enchaînais sur ce qu'elle venait de dire: " Ouais une histoire assez cocasse, bloqué tous les deux dans un ascenseur du métro ". Mais le silence qui s'instaurait confirmait le malais un peu plus tôt, il faut dire quelque chose ou les soupçons du baraqué se feront plus pressant, n'importe quoi ! Dis quelque chose ! Vite !

" Oh ! Je rêve ou c'est des gougères à la mimolette ! ", alors que je ne faisais que lire l'écriteau devant l'assiette, je ne savais absolument pas ce qu'était des gougères et le orange aurait pu être tout autre chose que de la mimolette dans mon esprit.

L'ambiance était bonne, sans être exceptionnelle, il faut dire qu'au dire du jeune homme précédent, je n'étais guère rassurer d'être ici, aussi proche de mon ex petite-amie alors que son petit-ami actuel est dans la salle. Pourtant, nous sommes toujours proche et de bon amis avec Piper. Bien sûr que nous sommes amis, tu compte toujours beaucoup pour moi et tu le sais et je pense que tu t'en rends compte, mais je ne veux pas créer de problèmes. Au final, le problème de la soirée, ça semblait être moi, du moins, d'un certain sens puisque je suis la personne en trop pour ce soir. Je lui fis alors un petit sourire en lui déposant un petit bisous sur la joue avant de m'éloigner. Je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps, pas moralement. Je lui fis un clin d'œil, avant d'attendre encore quelques minutes, mais la soirée allait déjà toucher à sa fin.

Mon esprit est ailleurs. Pourquoi ? Parce qu'au-dessus de l'épaule de Janessa, je peux apercevoir Arizona et je ne cesse de me demander comment faire pour réparer cette amitié qui est entrain de se perdre depuis qu'elle a m'a embrassée et que je l'ai repoussé. " Vous m'excusez une minute ? ", annonçais-je à Jeffrey et sa meilleure-amie alors que je prenais la direction du petit groupe où se trouvait mon mentor en médecine. D'une part, cela me permet d’échapper à une situation légèrement malaisante et d'autre part, de briser enfin la glace avec la jolie brune. Approchant du quatuor, c'est timidement que je m'adressais, pour la première fois depuis plusieurs jours, à celle que je risquais de perdre si je ne tentais rien ce soir :

" On peut se parler Arizona ? En privé si possible... "

Pas de Ari', pas de petits surnoms, tout est très solennel dorénavant. Je me tournais ensuite vers ses amis qui m'était totalement inconnus avant cette soirée. " Je vous promets de vous la rendre très vite ", leur dis-je avec un léger sourire.

Sans un mot, Arizona me mène jusqu'à sa chambre et ferme la porte derrière elle afin de ne pas être déranger. S'installant sur son lit, elle me signifie qu'elle est prête à entendre ce que j'ai à dire. J'avais bien prévus quelques mots d'excuses mais devant elle, je préfère opté finalement pour une toute autre approche:

" Tu sais quoi ? Je ne vais même pas m'excuser ! ", lui assénais-je alors que ses yeux commençait à s'écarquiller de surprise. " Et toi non plus tu n'auras pas à le faire. Parce qu'on a rien fait de mal. On a fait une erreur de jugement, rien de plus. ", tentais-je de la convaincre alors que je me posais à mon tour sur l’extrémité de son lit. " Et puis je n'ai pas envie de perdre une amie dans cette histoire. Je suis conscient de t'avoir blessé et pour cela par contre, j'en suis vraiment désolé.  Mais malgré la situation, mes sentiments envers toi restent les mêmes, tu es toujours une de mes proches amies, du moins je l’espère... ", lui-dis-je dans l'espoir d'une réponse positive à ma dernière affirmation.

Je n'aime pas les conflits, je n'aime pas les tensions ni les froids entre les gens. Même si j'ai tendance à être plutôt rancunière, il y a des gens avec qui j'ai plus de mal à rester éloignés, car leur amitié est une source de bonheur trop importante pour moi. Et c'est le cas avec Alan. C'est pourquoi je décide d'accepter de lui parler en priver. Je pense qu'on mérite tout les deux des explications et cette fois ci avec la pression redescendu, plus sous le feu de l'action.
Assis au bord du lit, je suis prête à l'écouter. Ces premiers mots me frappe comme une gifle en pleine gueule mais je le laisse continuer.
Tout à coup je me sens vraiment mal. Déjà repenser au vent monumental que Alan m'a mis ne m'aide pas à me sentir bien. Je repense aussi à cette danse que je viens d'avoir avec Danneel, à toutes les choses qu'elle me fait ressentir. Je sens l'alcool qui me monte un peu à la tête, le bruit des gens à l'extérieur de la pièce. Tout ces couples qui me rappelle que je suis seule. Je finis par ne même pas entendre la fin de son discours. En fait je n'ai même pas écouté ce qu'il a dit. Tout ce que je sais c'est que j'ai à nouveau cette envie irrépressible de l'embrasser et que j'ai le choix entre la voix de la sagesse et ce petit démon qui me dit de faire ce que j'ai envie, parce qu'on a qu'une vie et la mienne à déjà été brisée. C'est donc sans réfléchir que je me lève et attrape Alan par la nuque, le "forçant" à se lever. « Ok, alors je suis pas désolée pour ça non plus  » Et sans hésiter une seule seconde, je viens coller mes lèvres contre les siennes, cette fois sans prudence. J'ai très envie de l'embrasser alors je ne passe pas par quatre chemin.

Vous les connaissez ces petites voix dans votre tête, celles que l'on appelle généralement bonne et mauvaise conscience. L'une vous propose souvent le chemin le plus vertueux tandis que l'autre, des options bien plus risquées. A ma grande surprise, Arizona s'est une nouvelle fois essayé à m'embrasser et si le petit ange sur mon épaule droite me soufflait à l'oreille de me retirer comme la dernière fois, c'est bien le petit démon dans mon oreille gauche que mon cerveau décidait d'écouter actuellement. Glissant ma main jusque dans le bas de son dos, je prolongeais ce baiser pourtant interdit, continuant de profiter de ses lèvres pulpeuses jouant avec les miennes tout en fermant les yeux. Seul un flash me fit reprendre mes esprit, une image de ma jolie rousse, de ma Absolem qui revint en pleine figure alors que j'étais entrain de fauter lamentablement. Décollant mon visage du sien je laissais échapper ces quelques mots:

" Non Ari' ! Je ne peux pas faire ça ! "

Je sais que demain je vais sans doute regretter mon geste mais c'est plus fort que moi. Pourtant ce n'est pas du tout mon genre d'aller chercher un mec qui à déjà une copine mais Alan est différent pour moi. Avec lui tout est différent, même moi je le suis. J'ai l'impression d'être meilleure. Et j'aime cette version de moi améliorée. Alors j'avais décidé de céder à cette petite voix qui me disait de prendre ce que je désirais. Sans penser aux conséquences pour notre amitié ou pour son couple. J'avais l'impression sur le moment de céder à une pulsion mais je savais que c'était bien plus. Ce que je pouvais ressentir pour Alan était bien plus qu'une simple pulsion ou juste qu'une envie comme ça qui me passerait le jour suivant. Et quand je sentie la main d'Alan se poser dans le bas de mon dos, je sentie que je n'étais pas seulement qu'une simple amie. Je le savait, je savais que je ne m'étais pas fait d'idée. Y'avait un truc clairement et je l'avais sentie seulement à la façon dont il avait posé sa main. Il prolongea mon baiser jusqu'à s'arrêter subitement pour me dire qu'il ne pouvais pas. Je souris, avant d'ajouter ;
« Tu ne peux pas ? Tu viens déjà de le faire pourtant.  »  Et ça n'avait pas l'air si douloureux ni difficile que ça. A ses mots, mes lèvres vinrent se poser à nouveau sur les siennes et je fis danser ma langue contre la sienne, posant mes bras autour de son cou et collant mon corps contre le sien.

Aurait-elle raison ? Aurais-je déjà fait la plus grosse erreur qu'il m'était donné de faire en ayant eu des difficultés à repousser la brunette ? Absolem pourra-t-elle me pardonner une telle bévue ? Devrais-je même lui en parler ? Toutes ces interrogations me firent revenir à moi, le vrai Alan, celui qui aime sa Absolem et qui ne triche pas, qui n'est pas un faible qui ne résiste pas a ses pulsions. Certes, les sentiments ont toujours étaient très fort avec Ari', elle est ma kryptonite, mon point faible mais les sentiments que j'ai avec l’israélienne le sont tout autant, surement plus et l'optique de gâcher tout ça est horrible, que dis-je, cauchemardesque même. " Non je n'ai pas le droit ! ", m’écriais-je tout en repoussant sur le lit une Arizona devenant trop entreprenante. Je ne me sens pas bien, comme étouffé, tout se bouscule en moi. Les sentiments pour Absolem viennent se confronter avec ceux pour Arizona, ajouté à cela le remord, le regret, la culpabilité même. Faisant les 400 pas dans la chambre de la pensionnaire de la Cabot, je répétais frénétiquement cette phrase: " Mais qu'est-ce que j'ai fait ? " comme pour essayer de me réveiller, espérant que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve, que je me réveillerais demain sans avoir fait cette bêtise. Je saisis la poignée de porte et me retourne une dernière fois vers Arizona, lui faisant comprendre d'un signe de tête de droite à gauche que nous venions de passer à coté de la chance de recoller les morceaux de notre amitié. Quittant la pièce en vitesse, je passais, tête baissée devant toute l'audience présente. Je croisais le regard de la grande sœur qui compris surement très vite que quelque chose n'allait pas alors que je fuyais cet appartement qui ne m'avait pas franchement réussis ce soir...