i'm having one of those days where my middle finger is answering every question (ruben)

Bryna n’avait pas le moral. Bryna n’a jamais le moral. Pourtant sa vie n’est pas si difficile : boulot, métro, dodo. Elle poussa un soupir de désespoir, se laissant lourdement tomber sur son lit. La jeune femme observait le plafond de sa chambre, qu’elle ne connaissait déjà que trop bien, la tête complètement ailleurs. Le regard brumeux et les cheveux en vrac, les cernes foncées et l'allure désinvolte, elle tentait vainement de taire les petites voix qui encombraient son esprit. « tu es laide. » chuchotait l’une « tu es qu’un gros tas de graisse. » ajouta sérieusement une autre « mais qui voudrait bien de toi ? » renchérissait une dernière, tel un petit diable sur son épaule. Elles avaient raison se dit-elle, Bryna n’était rien d’autre qu’une moins que rien. La jeune looperg avait déjà entendu ces remarques bien trop souvent. Son ex était la cause de tous ses malheurs, celle qui lui avait faire perdre toute confiance en elle, et à la croyant du mot amour. Ses yeux la picotaient, mais elle se refusait de pleurer. Elle tourna la tête vers la gauche, et grogna en voyant que toutes ses bouteilles d’alcool étaient vides, leur cadavres trainant sur le sol. Pourtant elle en avait besoin, c’était une des rares choses qui arrivait à la conforter. Sa gorge déjà sèche et ses yeux brillaient d’une lumière nouvelle rien qu’à l’idée de pouvoir boire. Loin d’être blasée, elle attrapa son sac à main et se dirigea dans les ruelles sombres. Il était déjà bien tard, mais la nuit ne lui faisait pas peur, bien au contraire ses mystères l’intriguait. Son besoin était tel, qu’elle pressa le pas. Elle se rua dans le premier bar qu’elle vit, s’apercevant rapidement qu’elle n’était point familière avec le décor plutôt irlandais de l’environnement. L’endroit était déjà plein à craquer, mais la demoiselle se fraya s’en mal un chemin jusqu’au bar. Une odeur de transpiration semblait suer des murs à son plus grand dégoût. Elle commanda un whisky sans glace au barman qui affichait un immense sourire à sa demande, sans doute lassé des petites princesses qui mélangeaient ce délicieux nectar avec des glaçons ou pire, du coca. « Ça fait plaisir de voir une fille qui boit comme un garçon » soufflait-il en lui tendant son verre avec un clin d’œil. Heu pardon? Il était en train de lui dire qu'elle avait des couilles à la place d'un vagin c'est ça? Elle ne savait pas si c’était un compliment ou au contraire un reproche. Ses sourcils se froncèrent, mais la jeune femme lui donna un billet de $10 ne lui rendant qu’un maigre hochement de tête. Elle n’avait pas envie de sourire, pourquoi sourire quand on n’aime pas vivre ? Elle observa le contenu de son verre pendant un long moment, perdu dans ses pensées, se demandant comment elle avait pu tomber si bas. Putain, elle se rebutait elle-même. Elle réprimanda des mots haineux à son égard de sortir de sa bouche. S’asseyant sur l’un des tabourets, elle tenta de se laisser emporter par l’ambiance des lieux.

@RUBEN TAYLOR

ll était temps pour Ruben de s'adonner à son activité préférée : pilier de bar. Il avait toujours eu un problème avec l’alcool. Il en était conscient. Mais c'était l'une des façons pour lui de se retrouver avec lui même. De faire le point sur sa vie. Il avait commandé un whisky. Avec glaçons. Il est du genre a aimer tout ce qui est plutôt "glacial".
La tête dans son smartphone et plongé comme à son habitude dans les mails pro. Des commandes, des négociations avec les fournisseurs... Cela devenait fatiguant à force. Mais c'était le jeu. Il bossait maintenant H24 sur son entreprise. Il appréciait grandement cette sensation d'être son propre patron, de n'appartenir à personne.
Accoudé au comptoir, il sentait un regard posé sur lui. Avec insistance. Les premières secondes, il n'y portait pas plus d'attention que cela. Il était habitué. C'était l'une des choses à accepter quand on choisi de tatoué la majorité de son corps. Visage compris. Mais cela devenait plutôt gênant. Il leva la tête vers un groupe de jeunes étudiants d'une vingtaine d'années qui le dévisageait de l'autre bout du bar. Pour la peine, il leur adressait l'un de ses regards les plus noirs dont il a le secret.
Une gorgé de whisky plus tard, Ruben entendait des éclats de rire venant du petit groupe. Cette fois-ci, s'en était trop. Il descendit son verre cul sec. Tourna les talons. Et fonçait vers les principaux intéressés. Ruben était relativement grand et couplé à son look plutôt hors du commun, ce n'était pas forcément le genre de scène qui vous laisse indifférent. "Vous avez un soucis ? On peut en parler dehors si vous voulez ?" Expliquait-il de sa voix grave. Les jeunes en restaient bouche bée. De retour à sa place, il ne pu s’empêcher de grommeler quelques jurons : "Putain mais c'est pas possible... On peut pas boire tranquille ici... Merde !"

Bryna laissa échapper un long soupire, passant une main dans ses cheveux fins. Elle aurait vraiment aimé être ailleurs, si ça n’avait pas été pour son besoin d’alcool. Elle ferma quelque secondes ses yeux, se demandant si elle était capable d’arrêter sa consommation, son addiction. Non. Définitivement non. On n’appelait pas ça une addiction pour rien, et tentait déjà faiblement de ne pas boire son verre de whisky cul sec. Un mec la bouscula en tentant d’attraper sa bière. « connard. » dit-elle énervée plus à elle-même, qu’au monsieur en question qui ne c’était même pas excusé. Putain. Elle lui lança un regard qui en disant long sur ses pensées, ses yeux perçant le dos du jeune étudiant. Elle détestait particulièrement les gens, et se retrouver ainsi au milieu d’une telle foule ne faisait rien pour arranger son caractère. D’habitude elle fuyait ce genre d’endroit, surtout un vendredi soir. Son regard parcourra la salle, à la recherche de quelque chose qui pourrait la distraire. N’importe quoi. Tout valait mieux que ses idées noires. Il y avait bien évidemment des filles, habillées de manière bien trop courte et beaucoup trop moulante dans l'histoire de se faire remarquer. C'était triste tout de même, de tenter de se vendre si désespérément. Bryna s'esclaffa devant ce spectacle si minable, avant de reporter son attention sur un autre groupe. Elle ne les avait presque pas vu, trop obnubilée par les filles aux gros nichons mais zéro QI. Ce qui la surprenait n'était pas tellement leurs nombres, ce qu'ils faisaient ou même disaient mais l'homme en question. Des tatouages semblaient recouvrir l'ensemble de son corps, même si elle n'était pas allée vérifier. Sa peau naturelle n'était presque plus visible. Bryna avait étrangement envie de les toucher, par simple curiosité. Les tatouages n'avaient jamais été vraiment son truc, mais ça l'intriguait. Elle trouvait ça hilarant la volonté des gens à suivre le troupeau, à se faire tatouer le signe de l'infini sur leur poignet. Manque de personnalité bonjour. Lui semblait différent, il avait une aura qui disait "ne vient pas me faire chier". Elle observait l'inconnu écouter les jérémiades du groupe d'étudiant avant de les remettre sans ménagement à leur place. Elle rigola à nouveau devant cette scène, cette fois-ci pour d'autres raisons. Les gens étaient définitivement trop con. Elle vit l'homme retourner au comptoir, et sous une impulsion alla le rejoindre prenant son verre dans la main. Elle bu quelques gorgées comme pour se donner du courage. "t'es pas désiré, pas désirable, vazy pas." disait une petite voix dans sa tête, et dont bryna répondit par un ta gueule mental. Elle avait une vie intérieure très riche. S'asseyant à quelques mètres du jeune homme, elle posa son verre sur le comptoir qui était maintenant presque vide. Elle ne voulait pas passer pour une stalkeuse voyeuriste, mais elle était impressionnée par le détail des dessins qui trônaient fièrement sur sa peau. Combien d'heures avait-il passé sous une aiguille? Pourquoi ce genre de dessin? se demanda-t-elle. Elle savait que cela était mal de fixer mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne sait pas si l'homme en question s'en était aperçu, ou l'ignorait par habitude. "Tu te fais pousser une barbe parce que les tatouages du dessous son loupés?" s'exclama-t-elle la voix sans émotion, comme toute sa personne.

Ruben était maintenant d'humeur massacrante. Putain on ne pouvait plus boire tranquille dans cette ville ? Il se vengea sur son verre. Son whisky fut fini d'une traite. Son métabolisme était maintenant rodé sur les méfaits de l’alcool. Et son gabarit plutôt costaud lui permettait d'encaisser sans trop de soucis les doses qu'il ingérait. D'un geste transpirant de dédain - couplé avec une tête des mauvais jours -, il commandait un deuxième verre au serveur.
Mais une voix de femme venait perturber ses sombres pensées. Il tournait la tête presque automatiquement. Prit quelques instants pour encaisser cette phrase qui résonnait dans son crane : "Tu te fais pousser une barbe parce que les tatouages du dessous son loupés?". D'habitude, il aurait sauté à la gorge de son interlocuteur en lui assenant quelques coups de poings ravageurs, dont il avait le secret. Les sports de combats - la boxe en particulier - était l'une de ses grandes passions - mais cela lui avait aussi enseigné le contrôle de soi. Cette phrase venait de le déstabiliser. Elle se logeait directement dans le top 5 des répliques les plus absurdes qu'on lui avait adressé.
*Putain mais merde, elle veut quoi l'autre connasse ?* Songea-t'il. Il fallait maintenant faire preuve de répartie et d'envoyer paitre royalement sa voisine."Ouais et si tu veux, je te fais les mêmes. On pourra peut-être sauver le désastre qu'est ton faciès." Il était satisfait. Cette réplique lui était venue comme ça. Presque automatiquement. Il s'empressait même d'ajouter l'une de ses mauvaises têtes favorites pour appuyer ses dires.
Mais en réalité, oil mentait complétement. Il l'a trouvait plutôt canon cette jolie brune. Mais il ne devait absolument pas se laisser déstabiliser comme ça, c'était pas son genre à Ruben. Vraiment pas.

Bryna n'était pas du genre à parler aux gens, surtout des inconnus. On lui disait souvent qu'elle était trop froide, et irrespectueuse des sentiments d'autrui. Comme si elle en avait quelque chose à faire d'autrui et de ses putain de sentiments, quand elle n'arrivait même pas à évaluer les siens. Généralement, il suffisait d'un simple coup d'oeil pour que la personne dégage de sa vue. Si elle ne souhaitait la mort de personne, elle regrettait la naissance de beaucoup. Sauf que cette fois-ci c'était différent. C'était elle qui commençait la conversation. Alors on peut dire que ce soir c'était clairement une première. L'homme semblait bourru et agacé par les propos de la demoiselle. Qui pouvait lui en vouloir? La jeune Looperg manquait toujours de tact. Elle n'était pas du genre à faire dans le social, et prendre les gens par des pincettes. Lui non plus apparemment. "Ouais et si tu veux, je te fais les mêmes. On pourra peut-être sauver le désastre qu'est ton faciès." répondit-il avec une satisfaction non dissimulé. Si un peu plutôt le regard de Bryna semblait admiratif, ce n'était plus du tout le cas. Ses yeux s'étaient noircis, annonçant un mauvais présage. Un peu comme le calme avant la tempête. Et dire qu'elle avait essayé d'être polie. Crevard. Elle attrapa son verre, le finissant d'une seule gorgée. Mais pour qui ce mec se prenait? Il allait tellement s’en mordre les doigts qu’il allait devoir se branler avec les coudes pensa-t-elle avec amertume. Pour une fois elle avait simplement voulu se montrer sympa. Voilà ce qu'on recevait à être gentil, nada. Ses lèvres se pincèrent, mais ses mots glacials eurent le temps de franchir sa bouche. "Arrête de faire le caïd, le seul Q que tu as touché c’est celui de ton clavier, connard." Oui bryna était du genre vulgaire, à insulter tout et n'importe quoi. Elle n'allait certainement pas se laisser marcher sur les pieds. Elle toisa du regard pendant plusieurs secondes s'inquiètant légèrement de sa réaction. Elle y était peut-être allé un peu trop fort? Non il me méritait. De toute façon il n'allait pas oser frapper une femme en public. "Et ma tronche me va très bien, merci non merci." ajouta-t-elle cette fois-ci plus calmement. Elle allait avoir besoin d'un autre verre.

"Arrête de faire le caïd, le seul Q que tu as touché c’est celui de ton clavier, connard." Elle était pas mal celle-la. Son visage se fixa pendant quelques secondes et Ruben éclata de rire, à presque en tomber du haut de son tabouret. Cette petite avait du tact. Derrière son visage presque angélique se alors cachait une véritable hyène. *J'aime ça.*. Il tourna le visage, bu une nouvelle fois son whisky cul sec. Il serrait les dents et ferma les yeux une demi seconde. Il venait de le sentir passer celui-ci. Le liquide chaud lui piquait alors la gorge.
Quelques secondes plus tard, un geste au serveur : deux whisky de plus. Pour lui et la belle inconnue. Il était temps de la tacler à son tour : "Tu te sens plus pisser parce que tes parents t'ont donné la permission de minuit ? " Satisfait. C'était plutôt bien trouvé. La jeune femme paraissait relativement jeune avec son air presque crédule. C'est certain qu'il y avait un énorme fossé culturel entre elle et lui. Ruben se demandais d'ailleurs ce qu'une fille "comme elle" faisait dans un endroit comme celui-ci, à une heure aussi avancée de la soirée.
Il était temps de voir si elle tenait vraiment l'alcool ou si elle avait "que de la gueule". Encore une belle et longue nuit de débauche qui s'annonce. Il pris l'un des deux verres et le tends pour trinquer. "Moi c'est Ruben."

À sa plus grande surprise, le jeune homme s’esclaffa de rire comme si ce qu’elle venait de dire était la chose la plus drôle qu’il n’avait jamais entendu. Point du tout la réaction qu’elle s’attendait. Au contraire elle l’avait imaginé furibond, un air grognon sur son visage, à s’époumoner car elle avait osé l’insulter. Il semblait le genre de personne à se lancer et tout brûler sur son passage. Elle l’observait pendant quelque seconde, le visage légèrement confus, un pâle sourire faisant son apparition sur les commissures de ses lèvres. Il était définitivement quelque chose. Les mots qui suivirent ne la surprirent même pas, comme si elle s’y était attendue. Ce fut au tour de Bryna de s’esclaffer à gorge déployée. Son rire pourtant mélodieux, semblait complètement faux à ses propre oreilles. Rigoler aussi ouvertement ne lui arrivait pas très souvent. En réponse, elle accorda un sourire malin au jeune homme. Elle appréciait à sa juste valeur la répartie de ce dernier. Les gens n’aiment pas les confrontations, et fermaient trop rapidement à son goût leurs clapets. "Tu te sens plus pisser parce que tes parents t'ont donné la permission de minuit ? " « Petit un va gentiment te faire foutre. Petit deux, j’me sens plus péter car j’ai trente-trois ans et je suis toute ridée. » précisa-t-elle avec un certain sarcasme dans la voix, se retenant de rouler les yeux au ciel. À se demander quel âge il lui donnait ? De toute façon elle s’en foutait c’était qu’un nombre dans l’espace-temps qu’était la vie. Son regard se perdit pendant quelques instants, avant de revenir sur le jeune homme. Bryna qui était comme d’habitude trop intéressée par sa petite personne, n’avait même pas remarqué que le jeune homme venait de finir son verre. Il semblait avoir pris la même boisson que la demoiselle. Alors comme cela il se la joue virile pensa t-elle. Le barman n’avait peut-être pas tort, c’était surement une boisson de mec. Peut-être qu’elle allait devoir se faire pousser des pectoraux à la place de nichons. Elle observa l’inconnu commander deux nouveaux wiskys. Elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil. S’il commençait à la draguer elle allait se barrer. Pour peu qu’elle savait il pouvait être le genre de lourd dingue. Elle l’évaluait à nouveau du regard, avec ses tatouages c’était probablement pas le cas. De toute façon elle était trop dégueulasse à regarder. Puis bon alcool gratuit. Probablement la meilleure chose qu’il lui soit arrivé aujourd’hui. Si elle avait été sympa et polie elle lui aurait dit merci, sauf que voilà ce n’était pas le cas. De toute façon il l’avait insulté en premier, bien qu’elle s’en foute, donc c’était juste normal. Elle attrapa son verre, toujours impassible. Les traits de son visage se détendirent à la vue de ce verre si familier. "Moi c'est Ruben." « Ruben huh. » s’amusa-t-elle à dire pour voir comment son prénom sonnait sur sa langue. C’était intéressant. « J’aurai cru que tu t’appelais Kevin, ou Travis. Nan t’as bien à une tête à t’appeler George. » ricana-t-elle doucement. Ils devaient trinquer, mais elle ne savait pas à quoi. Elle n’avait rien à remercier, alors elle secoua les épaules. « Trinquons à tous les pauvres mecs sur la terre s’appelant ruben. » ajouta-t-elle malicieusement, lui offrant un petit clin d’œil au passage pour montrer qu’elle rigolait.

« Petit un va gentiment te faire foutre. Petit deux, j’me sens plus péter car j’ai trente-trois ans et je suis toute ridée. » » Wait ? What ? Cette fille à trente-trois ans ? Pas croyable. Il lui en donnait à peine la vingtaine. La demoiselle restait impassible. Cela perturbait fortement ce cher Ruben. "C'est donc ça les traits disgracieux sur ton visage ? Boom. Upercut du droit. Dans les gencives. Il ajoute : "Parce que moi, les trucs sur mon visage, bah c'est voulu." K.O. L'espace d'un instant, il savoir ce qu'il croit être sa victoire. Mais la brune réplique : « J’aurai cru que tu t’appelais Kevin, ou Travis. Nan t’as bien à une tête à t’appeler George. » Et merde, ce n'était définitivement pas gagner d'avance. Il reprends ses esprits et enchaine sur le ton de la blague."Ca aurait été carrément plus Bad Ass, mais ma mère en a décidé autrement... Que veux-tu ...On choisi pas sa famille !" « Trinquons à tous les pauvres mecs sur la terre s’appelant Ruben. » Il s'empressa immédiatement alors d'ajouter : "Et dieu sait qu'ils sont nombreux. Tu as en phase de toi le plus beau spécimen." Puis pour conclure :  "Et pour les pauvres filles hystériques qui noient leur chagrin dans un whisky sans glace. Il lève une nouvelle fois son verre. Cul sec. Ce verra-la ne le laissera pas indemne, c'est certain.

Bon elle avait menti sur son âge, mais bon qui ne le faisait pas de nos jours ? Elle aurait dû se sentir coupable mais c’était loin d’être le cas. Elle avait l’habitude de mentir, c’était maintenant comme une seconde nature. Elle grimaça légèrement sachant que des mots houleux allait forcément suivre. Ce Ruben ne semblait pas être le genre de mec à lâcher si rapidement. Au contraire il avait la tête de quelqu’un qui avait l’habitude d’obtenir ce qu’il souhaitait. Il devait surement intimider la plus part des gens avec un corps si tatoué et imposant. Pas qu’elle le matait, c’était plus une constatation. Oui voilà une constatation. Comme elle l’avait prévu les mots suivant sortir de la bouche du jeune homme. "C'est donc ça les traits disgracieux sur ton visage ? Tellement prévisible voilà ce que c’était. « Tu veux vraiment prendre mon poing dans la tronche c’est ça ? » demanda-t-elle le plus mielleusement possible. C’était plus des mots que des actions, sachant pertinemment qu’elle n’était pas à la hauteur face à une bête pareille. « Au moins je les assume, je ne les caches pas sous des tatouages » souligna-t-elle avec une certaine amertume. Si on la cherchait, on la trouvait. "Parce que moi, les trucs sur mon visage, bah c'est voulu." Elle roula les yeux au ciel, ne pouvant s’en empêcher. Il disait ça maintenant, mais est ce que ça serait toujours le cas dans vingt ans se demandait-elle. Il était tout de même marquer à vie. « T’inquiète pas avec ou sans tu es quand même moche. » rajouta-t-elle du tac ou tac. Encore maintenant elle mentait. C’est ce qu’elle savait faire de mieux. Il avait une beauté particulière, bien à lui. Elle ne savait pas vraiment comment l’expliquer, mais il lui donnait l’impression d’être une forêt mystérieuse et sombre. Il semblait d’ailleurs plutôt bien prendre les remarques de bryna sur son prénom. "Ca aurait été carrément plus Bad Ass, mais ma mère en a décidé autrement... Que veux-tu ...On choisi pas sa famille !" Elle hocha simplement de la tête, c’était vrai on ne choisissait ni son prénom de naissance ni sa famille. C’était le moment de trinquer, et la demoiselle regardait son verre avec envie. Si le premier était passé sans soucis, elle savait que le suivant allait être un peu plus compliqué. Elle était grande, mais mince, peut-être trop et avait eu la bonne idée de rien manger avant de venir. Si si. "Et dieu sait qu'ils sont nombreux. Tu as en phase de toi le plus beau spécimen." « Ah bon ? Et c’est toi qui t’es autoproclamé comme tel ? » souligna la demoiselle avec humour, un début de sourire s’approchant de ses lèvres. Il était drôle. "Et pour les pauvres filles hystériques qui noient leur chagrin dans un whisky sans glace. rajouta-t-il. Ils trinquèrent et vit le jeune homme boire le liquide d’une traite. Erk mauvais plan. Définitivement mauvais plan. Elle en bu la moitié. Elle n’était pas suffisamment stupide, elle savait qu’elle avait besoin de rester un minimum consciente. Le whisky lui brûla la gorge. Putain que c’était fort. Elle se retenu de tousser, ne souhaitant pas passer pour une faible. Ne vous détrompez pas, elle avait l’habitude de boire, mais elle évitait de tout boire d’un coup appréciant la saveur. Elle aimait sentir son corps devenir plus léger. « Et qui a dit que j’avais dû chagrin ? Faut-il toujours avoir une raison pour boire ? Puis qu’est ce que tu es venu faire ici à part pour pleurer sur ton sort ? » demanda-t-elle dans un haussement de sourcil.

« Tu veux vraiment prendre mon poing dans la tronche c’est ça ? » Dix ans de boxe. *J'en ai maté des bien plus coriaces. C'est pas une petite pisseuse qui me chiera sur les bottes.* Pensait-il. Elle avait vraiment quelque chose cette petite. « Au moins je les assume, je ne les caches pas sous des tatouages » Mouais. C'était facile ça. "Moi je pense que que c'est parce que tu as pas les couilles d'en avoir un..." Ce n'était peut-être pas vrai, mais Ruben aimait utiliser cet argument contre les non-tatoués-briseurs-de-cojones. « T’inquiète pas avec ou sans tu es quand même moche. » Voila qu'elle s'attaquait une fois plus au physique. Cela devenait une véritable obsession chez la jeune femme. Ruben se souvenait que c'était un signe d’attirance. Il l'avait lu dans je-ne-sais-plus-quel magazine féminin que l'on trouve généralement dans les salles d'attente de médecins.  « Ah bon ? Et c’est toi qui t’es autoproclamé comme tel ? » Il lança. "D'ailleurs, je suis précisément en train de t'en apporté les preuves... Mais je suis pas au max, tu veux que je te montre vraiment ?" Il observait la scène en ne pouvant retenir ses ricanements. Elle lui donnait du fil à retorde sur la répartie, mais sur l’alcool, le match était bel et bien gagné d'avance. « Et qui a dit que j’avais dû chagrin ? Faut-il toujours avoir une raison pour boire ? Puis qu’est ce que tu es venu faire ici à part pour pleurer sur ton sort ? » Elle ne démentissait donc pas être hystérique ? Fun. "Moi je n'ai aucunes raisons particulières de boire. C'est surement ça le plus triste ?". Pour la première fois, il adressait un sourire plutôt sincère à sa voisine de comptoir.