LETICIA ▬ ma meilleure amie m'fait voir la vie autrement.

C'était obligé que Leticia se foute de la gueule de ma culotte, mais en même temps, c'était pas prévu que je me retrouve à moitié à poil devant quelqu'un, et encore moins devant elle. Alors peut-être que je suis aussi rouge de honte que ma culotte, mais elle arrive tout de même à complimenter mes fesses. « J'entretiens mon corps de temps en temps, il faut bien qu'un jour il serve à quelque chose d'autre que de cobaye pour des apprentis tatoueurs. » dis-je alors en riant. Puis après le body shot sur son corps, je sentais sa peau plus rugueuse, comme si tout cela l'avait émoustillée. Ou alors, c'était un coup de vent frais qui avait caressé sa peau. Elle réagissait quant au fait que je jouais les filles sages, alors qu'elle ne me connaissait pas ainsi. Si seulement elle savait. « Je suis beaucoup plus sage que tu ne le crois ma belle. J'suis persuadée que tu ne vas pas y arriver. » lui dis-je avec un sourire moqueur, en lui tendant son verre, tandis que je sirotais encore le mien. Elle voulait toute la soirée pour réussir à me rendre dingue, mais elle voulait une danse sensuelle, suivie d'un baiser passionné. J'éclatais alors de rire. « Ah ouais, carrément. Je te donne toute la soirée, mais tu auras quand même quelques défis à relever entre deux, sinon j'vais m'ennuyer. » J'attrapais alors mon téléphone et allait sur YouTube pour chercher une musique, rapidement, que je trouvais sans peine. J'activais le Bluetooth de mon smartphone que je connectais à mon enceinte portable, puis lançais la musique de mon choix, Skin, de Rihanna. Dès lors, je me relevais, posant mon verre d'alcool, puis je commençais à me déhancher sensuellement devant elle, au rythme lent de la musique. Puis je l'allongeais à nouveau sur le lit, me mettant à califourchon sur elle, collant mon corps contre le sien, laissant mes doigts glisser sur ses hanches, puis laissais mon corps se déhancher jusqu'à la fin de la musique, puis je l'embrassais passionnément, parfois avec, et parfois sans la langue, durant quelques secondes, avant de me redresser. « Défi relevé ? A toi de me montrer comment tu pourrais me rendre folle, maintenant. » dis-je avec un sourire satisfait, récupérant mon verre de vodka pour le terminer, ainsi que le remplir à nouveau.

Le body shot m'avait donné très chaud et j'étais déterminée à la rendre complètement dingue. « Je suis beaucoup plus sage que tu ne le crois ma belle. J'suis persuadée que tu ne vas pas y arriver. » Ses paroles me faisaient rire. Je savais très bien que j'allais réussir, quitte à me déshabiller entièrement devant elle car j'étais prête à tout. Elle acceptait mon défi et se mit a danser devant moi puis sur moi. J'étais complément folle, j'avais qu'une envie, c’était de lui sauter dessus. Mais je voulais avant tout savoir de quoi elle était capable. A la fin de la chanson, son corps collé contre le mien, elle m'embrassait passionnément avec la langue. J'avais enfin eu le bisou de mes rêves. J'étais au paradis, et ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. Elle me demandait de lui montrer comment je pouvais la rendre dingue. « T'es sûre chérie ? Je voudrais pas te choquer » lui dis-je pour la taquiner en rigolant. A ce moment là, je me lève puis l'attrape par la main et la plaque doucement contre le mur de sa chambre, en lui faisant des bisous tendres dans le cou. J'attrapais ses mains pour les poser sur mes hanches, avant de me déhancher sensuellement contre elle à mon tour, jusqu’à descendre au niveau de son nombril et je remontais doucement le long de son corps avec ma langue. Je sentais le rythme de son cœur s’accélérer. « C'est que le début chérie, et toi, montre moi de quoi tu es capable. » Je savais au fond de moi qu'elle ne pouvait pas résister bien longtemps à la tentation.

C'était la première fois que le jeu du cap ou pas cap aux côtés de Leti dégénérait autant. En même temps, c'est la première fois qu'on le centre uniquement sur nous deux et, l'alcool aidant, qu'on se laisse aller à de tels délires basés uniquement sur des rapprochements. Danse sensuelle, bisous, body shots, tentative de séduction, tentation ? Je pensais que mes idées étaient relativement claires avant que cela ne tourne à un quasi porno scénarisé pour un site de boule, alors qu'en réalité, si c'était le cas, j'aurai sans doute tout stoppé avant qu'on ne soit dans cette position, moi contre le mur, en sous-vêtements, et elle, qui se dandine, se montre sensuelle, avenante et ô combien séductrice et séduisante. Je me trouvais sous ses ordres, contre le mur froid de ma chambre, contrasté par la chaleur de son corps et de ses lèvres qui parcouraient mes hanches, mon ventre, ma poitrine et mon cou. Mon coeur battait plus fort que d'habitude, car un contact aussi charnel que celui-ci m'était devenu purement inconnu depuis Aly. Mon corps entier frissonnait, alors que mes doigts si crispaient pour dissimuler au mieux cette tentation débordante qui commençait à me submerger par chaque pore de ma peau. Elle me mettait alors au défi de lui montrer ce dont je pouvais être capable. Le souffle court, la respiration haletante, dévorée par le feu ardent qui se déclarait en moi, j'inversais les rôles. Elle, plaquée contre le mur, les poignets retenus dans mes mains de manière assez forte sans pour autant être violente ou douloureuse, je plantais mon regard dans le sien. Un regard qui voulait dire tant de choses sans rien dire. Un regard qui prouvait toute mon envie et à la fois, toutes mes craintes. « Petite joueuse. » me laissais-je aller à dire, avant d'embrasser fougueusement ses lèvres, relâchant ses poignets pour déposer mes mains sur son corps et l'entraîner vers le lit, et lui offrir ce que je n'avais pas pu donner à qui que ce soit en trois longues années, dans le désir fervent de l'instant, l'envie insatiable de ce temps d'abstinence, la tendresse de la relation confiante qu'on partage depuis des années, la magie des caresses échangées, les effluves d'une passion débordante. Nous étions là, nues, à nous donner mutuellement, cette chose qu'on ne se serait jamais donnée en temps normal.

Je n'y croyais pas, je devenais dingue. Harley inversait les rôles, et moi, je me trouvais là, si heureuse de vivre enfin cet instant. La sentir si près de moi fait battre mon coeur si fort. Je voulais que ce moment ne s'arrête jamais, que cette nuit soit éternelle, qu'Harley soit mienne pour toujours. Sa façon de m'embrasser me laissait rêveuse, sa façon de serrer mes poings fermement et doucement à la fois me donnait des frissons. Je lui appartiens toute entière, depuis toujours. Quand elle m'entraînait dans son lit, je savais que ce moment allait être magique. Je voulais lui montrer tout cet amour que je lui portais, dans nos ébats, comme dans la vie courante. Au bord de l'extase, je m'écriais « Putain je t'aime Harley ! » sans m'en rendre compte. Je venais de lui déclarer ma flamme en plein milieu d'un feu d'artifices d'émotions. Une émotion que j'avais jamais ressentie. C'était complètement différent de toutes les autres filles que j'avais eues avant. Je venais de faire l'amour avec celle que j'aimais plus que tout, et j'avais jamais autant aimé ça qu'avec elle. Chaque moment de cette soirée m'a marquée à jamais, et si je le pouvais, je passerais chacune de mes nuits à ses côtés. Après ces instants d'ivresse charnelle, après avoir touché le septième ciel toutes les deux, étendues nues l'une contre l'autre, je ne voulais pas la lâcher. Je la gardais dans mes bras, sa tête contre mon coeur, et j'espérais secrètement, qu'elle n'avait pas pris ma déclaration au sérieux, tandis que d'un autre côté, j'espérais qu'elle comprenne que je l'aime vraiment, et que cette partie de jambes en l'air n'est pas une simple distraction comme j'en ai souvent eues. Je restais silencieuse, attendant une réaction de sa part, comme un bisou, une parole, une caresse, ou un deuxième round. Quand on goûte à Harley, on ne peut plus s'en passer. Et j'espère, qu'elle pense la même chose pour moi.

Trois années de solitude à attendre une personne, pour finalement tout envoyer péter, avec une autre personne. Deux personnes complètement différentes, qui se détestent, et qui sont pourtant liées l'une à l'autre par une seule chose : moi. J'ai profité de chaque instant, de chaque caresse, chaque mouvement, chaque feulement dans sa voix, de chaque soubresaut provoqué par la sensation qu'elle me procurait, sans penser une seule fois aux conséquences qui allaient en découler. J'étais bien, et je me sentais libre, sûrement pour la première fois en trois ans. Alors je lui rendais toutes ces choses qu'elle m'a données, tout ce plaisir partagé, jusqu'à son implosion. Dans sa jouissance, elle exprimait son amour pour moi, que je prenais simplement pour un compliment quant à ma capacité à l'avoir menée jusqu'au nirvana. Après quoi, je venais me lover contre elle, machinalement, silencieusement, reprenant mon souffle, tandis qu'elle me serrait contre elle. Je profitais de cet instant de silence pour contempler son corps avec plus d'attention, essayant de voir chaque détail de ses nombreux nouveaux tatouages. Sur sa hanche, je voyais un "H" dissimulé au milieu d'une pièce déjà tatouée avant, qui m'intriguait. « C'est qui, H ? J'veux tout savoir ! » Je savais que ce n'était pas ses parents, ni l'une de ses nourrices. Peut-être une fille qui s'appelle Hayley, Henriette ou un mec qui s'appelle Henrique. Dans tous les cas, je voulais connaître qui se cachait derrière ce "H" qui est marqué sur sa peau. Je lui souriais, tout en caressant doucement son ventre. Puis je quittais le lit dans lequel nous nous trouvions, entièrement nue, pour aller chercher mon paquet de clopes dans mon sac à main, un cendrier, puis je me calais à la fenêtre pour m'en griller une. Je lui tendais le paquet pour qu'elle en prenne une, puis je regardais dehors, où la vie suivait son cours, où les étudiants s'amusaient comme ils le pouvaient. « J'dois avouer que t'as bien réussi ton cap ou pas cap, ceci dit. »lui dis-je en riant légèrement, en lui donnant un léger coup d'épaule. Les conséquences commençaient à venir embrouiller mon esprit. Je ne voulais pas que ce qu'il venait de se passer ruine notre amitié, comme c'est souvent le cas. Ca me ferait grave chier de me dire que pour une histoire de sexe sous la joug d'un cap ou pas cap, puisse provoquer la fin de cette relation qui dure depuis vingt ans.

On était nues, toutes les deux l'une contre l'autre. J'étais encore toute tremblante. J'avais l'impression que mon coeur allait sortir de ma poitrine. L'amour que je lui portais, était encore plus fort maintenant. C'était la première fois de ma vie que je laissais entièrement le contrôle sur moi à une fille. C'était la première fois que je faisais vraiment l'amour et que ce n'était pas juste de la baise. Elle était là, contre moi, et je sentais encore son souffle puissant et la chaleur que nos corps avaient laissé s'échapper. Le silence montrait qu'on était encore au septième ciel. Jusqu'à ce qu'elle me dise  « C'est qui, H ? J'veux tout savoir ! » J'avais complètement oublié mon tatouage, celui que j'avais fait pour elle, par amour. A ce moment là, je me retrouvais vraiment piégée.  « Ce tatouage je l'ai fait après ton départ, il est pour toi Harley. T'es ma meilleure amie et ça changera jamais. J'ai fais ce tatouage, comme ça je pense à toi tout le temps et partout. »  C'était la vérité. J'avais fait ce tatouage pour elle, et pour qu'elle soit gravée en moi. Même si à mes yeux elle comptait bien plus qu'une meilleure amie. Mais là, mon objectif était de changer de sujet. « Tu veux qu'on mange un peu chérie ? »  Avec ces quelques mots, je voulais qu'elle remarque dans ma voix et sur mon visage, que ce qu'il venait de se passer changerait rien à notre amitié. J'avais envie de lui dire que j'étais vraiment amoureuse d'elle de profiter du fait qu'on soit seules toutes les deux. Mais je ne voulais surtout pas la faire fuir et encore moins maintenant, avec ce qu'il venait de se passer entre nous. Je venais m'installer près d'elle à la fenêtre pour allumer la cigarette empruntée dans son paquet, quand elle m'a dit que j'avais finalement réussi mon défi de cap ou pas cap. C'était trop facile pour moi je me doutais ben qu'elle n'avait pas fait l'amour depuis quelques temps. Puis comment aurait-elle pu résister à mon corps ? J'étais en train de réaliser ce qu'il venait de se passer entre nous. Je commençais à repenser à Aly. Je me demandais comment elle allait réagir, et si elle comptait m’empêcher de revoir Harley. Chose qu'elle n'a pas intérêt à faire d'ailleurs, car personne m’empêchera de parler à ma meilleure amie.

Il était trop tard pour avoir des regrets, et je ne voulais pas vivre le reste de ma vie remplie de remords quant au fait que cette histoire de cap ou pas cap soit la clé de la destruction de mon amitié avec Leticia, comme je ne voulais pas qu'elle soit le fruit de la fin définitive de la relation que j'avais eue avec Aly. Les idées se bousculaient dans ma tête, et mon esprit embrouillé me laissait oublier que j'étais complètement nue face à cette fille que j'ai toujours connue, et qui pourtant me semblait si différente durant cette union sensuelle, douce, qui semblait presque romantique de son côté, comme si elle ne voulait pas brusquer quelque chose en moi, ou comme si elle cachait un secret jamais dévoilé. Et si l'expression de son extase, était en réalité un aveu de sa part, qui s'était enfui du fond de son âme, offert par ce cri de délivrance ? Et si tout ceci n'était qu'un alibi pour me montrer ce qu'elle pouvait ressentir ? Je ne pouvais pas penser de telles choses, c'est complètement impensable pour moi. Leticia est ma meilleure amie, et c'est impossible qu'elle puisse avoir plus de sentiments que ceux-là à mon égard. Je ne voudrais pas la blesser en lui disant que tout ceci était une regrettable erreur, bien que je ne le pense pas réellement. Je ne peux pas imaginer une seule seconde pouvoir lui faire du mal, en ne partageant pas les mêmes sentiments qu'elle. Quand elle m'expliquait que le "H" me représentait car j'étais sa meilleure amie, je me sentais rassurée, apaisée. Toutes les idées étranges qui parasitaient mes idées s'envolaient les unes après les autres. « Des amies comme toi, y'en a pas deux, c'est clair et net. » répondis-je simplement. Je n'ai rien sur mon corps qui me rappelle Leti. Cependant, j'ai des albums photos souvenirs cachés dans la chambre, qui remontent à notre enfance, jusqu'il y a trois ans. Il semblait qu'elle avait faim, alors que je n'étais pas trop portée vers la nourriture à ce moment précis. Je me demandais si je devais l'avouer à Aly, ou si je devais garder cela pour moi. « Mange si tu veux, pour le moment j'ai pas très faim. » lui répondis-je avec un léger sourire, avant de boire un nouveau verre d'alcool, accompagné de ma cigarette. Toute cette histoire allait avoir des répercussions à un moment donné, mais je ne savais pas lesquelles pour le moment. Les yeux perdus vers l'extérieur de la chambre, je me suis mise à penser à comment ça se passerait si j'apprenais que Leticia était amoureuse de moi.

La cigarette à la bouche et le verre à la main, nous étions là toutes les deux, pensives. Je me doutais bien qu'elle pensait à Aly. Mais dans ma tête, j'étais sur le point de tout lui dévoiler, je ne pouvais plus garder tout ça en moi, surtout maintenant, surtout ce soir. Quand elle m'a dit qu'elle n'avait pas faim, j'ai tout de suite compris que ça n'allait pas. Mais c'était là, maintenant. Il fallait que je lui dise. J'ai attendu qu'elle ait fini sa clope et d'avoir fini la mienne avant de la prendre par la main et de l'asseoir sur le lit, à côté de moi. « Il faut qu'on parle Harley. J'ai des choses à te dire.» Je la regardais dans les yeux avant de la prendre contre moi et de lui dire « Tu penses à Aly c'est ça ? T'inquiète surtout pas, ça changera rien entre nous, promis. Puis, tu sais très bien que je t'aime chérie. Je serai toujours là pour toi. Allez viens là, » Je venais de me dégonfler. Je savais que si je lui avouais mes sentiments, ça changerait notre relation et je ne voulais surtout pas la perdre. J'étais triste et à la fois heureuse. Je me rendais compte qu'elle pensait à Aly. J'espérais une chose, c'est qu'elle ne pensait pas à elle quand on était en train de faire l'amour. J'étais perdue dans mes pensées elle était là dans mes bras, sa tête contre mon corps et une larme que je versais dans ses cheveux. Je lui relevais doucement la tête et plongeais mon regard dans le sien avant de lui dire « Chérie, on va pas déprimer. Je regrette pas du tout ce qui s'est passé ce soir, et j'ai pas envie de regretter. Je sais très bien que toi non plus. Après tout, on est toutes les deux célibataires, non ? Tu peux remplir mon verre, s'il te plait.» A ce moment là, je venais poser mes lèvres sur les siennes, pour lui faire notre bisou habituel, pour la rassurer.

J'étais terrifiée à l'idée que tout le semblant d'équilibre que j'avais trouvé jusqu'à maintenant se pète la gueule. Terrifiée à l'idée même que ma meilleure amie ne puisse souffrir de ce qu'il venait de se passer entre nous, qu'elle ne s'imagine des choses qui ne sont pas réelles. Terrifiée de me dire que Calixte puisse couper les ponts avec moi et qu'elle ne veuille plus jamais entendre parler de moi. Je me sens tiraillée par des idées que je me fais sans même savoir pourquoi. Leticia me tirait de mes pensées, voyant sur mon visage que je n'allais pas aussi bien que ce que je ne l'espérais, après cette libération momentanée. La réalité de ma bulle me rattrapait bien plus vite que je ne pouvais un jour l'imaginer. Je tournais légèrement la tête vers elle, pour lui montrer que je l'écoutais. Quand elle m'annonçait qu'elle devait me parler, mes peurs commençaient à crisper mes muscles et mon estomac, comme si j'avais peur qu'elle m'annonce qu'elle était amoureuse de moi, que cette partie de jambes en l'air était ce qu'elle avait vécu de plus beau. Puis toutes ces craintes se déversaient dans un long soupir à la suite de ses mots. « Plus ou moins. Mais t'as dis que tu voulais pas en parler, alors on en parle pas. J'ai eu peur, j'ai cru que t'allais me dire que t'étais amoureuse de moi ! » lui répondis-je en riant légèrement avant de l'enlacer à mon tour. On était à poil, en train de se faire un câlin, après avoir consumé notre amitié sexuelle. Et visiblement, je suis la seule à être perturbée par cette situation et des conséquences futures. Elle a beau me dire que cela ne changera rien entre nous, j'ai pourtant l'impression que beaucoup de choses ont déjà changées. Elle me disait qu'il ne fallait pas regretter, ne pas déprimer, et qu'on avait de comptes à rendre à personne. Théoriquement, c'est vrai qu'on n'a aucun compte à rendre, mais pour le bien de l'avancée des nouveaux rapprochements entre Aly et moi, je ne pouvais pas ne jamais lui avouer. Ca serait lui mentir, la blesser, et je ne voulais pas qu'elle puisse ressentir ce que j'ai pu ressentir quand elle est partie. J'hochais simplement la tête avant de prendre son verre pour le lui remplir et lui tendre à nouveau. « Tu veux manger, du coup ? » me contentais-je de lui demander. J'étais un peu plus froide qu'au départ sans réellement le vouloir, mais trop de choses se passaient dans ma tête pour rester aussi joviale qu'avant qu'on passe à l'acte. Je commençais réellement à penser que tout cela était une erreur, car notre amitié allait en prendre un sacré coup.

Elle était là, face à moi, et je voyais dans son regard la tristesse et les regrets apparaître. Le plus beau moment de ma vie était en train de se transformer en cauchemar. Je commençais moi-même à regretter ce qu'on avait fait. Comme si, maintenant, mes sentiments étaient en tain de changer. J'avais l'impression d'avoir fait une bêtise, et que tout était de ma faute. J'avais envie de partir, de fuir et de la laisser là. J'étais triste de savoir qu'elle pensait à Aly, et quand je lui ai dit que je devais lui parler et qu'elle m'a répondu « J'ai eu peur, j'ai cru que t'allais me dire que t'étais amoureuse de moi ! », j'ai compris qu'elle me considérait vraiment comme sa meilleure amie et qu'il n'y aurait jamais plus entre nous. J'avais envie de pleurer. J'étais amoureuse d'elle depuis l'âge de mes seize ans, et là, elle venait de briser le peu d'espoir que j'avais. Sans le vouloir, elle venait de détruire une partie de moi, alors que mon cœur était en train de transformer mon amour pour elle en haine. « Moi ? Amoureuse de toi ? Tu rigoles j'espère ? Bon d'accord, on vient de passer un moment hyper romantique, mais c'est tout. Te fais pas des films chérie. On a juste passé du bon temps. Il y a quoi a manger ? » Je venais de lui dire ce que je disais la plupart du temps aux autres filles. Pour la première fois de ma vie, j'étais en train de lui mentir, et de fuir devant une fille. J'avais plus du tout envie de lui avouer mes sentiments car je ne voulais pas qu'elle me brise encore plus le coeur en me disant un truc du genre "Nous deux c'est pas possible, je suis amoureuse d'Aly." Je le savais très bien et j'avais pas envie de l'entendre me le dire. Mes larmes commençaient à couler sans que je puisse me contrôler. J'étais en train de pleurer et je venais vers elle pour m'excuser. « Harley, je suis désolée. » J'étais désolée de ce qui venait de se passer, et je savais plus si je devais regretter ou pas. Je voulais pas lui faire du mal et la rendre triste. Je me retrouvais là, en pleurs, en attendant un mot de sa part.