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Excursion en amoureux

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« Un jour, il faudra quand même que tu me dises d’où te vient cette manie des fessées » dit-il avant de se dire que peut-être, c’était pas plus mal qu’il n’en sache rien. C’était un coup à ce qu’il veuille casser la gueule d’un certain grec mais pour le moment, mystère complet sur les habitudes de sa femme. « Je veux dire, tu m’aurais caché une expérience sado-masochiste ? »lui demanda-t-il en penchant la tête sur le côté, réellement curieux. Summer ne lui laissa pas vraiment le temps de se poser davantage de question qu’elle retournait l’argument « sirène » contre lui. « Hein ?! » lâcha-t-il connement alors qu’elle se mettait à courir vers l’océan, ôtant son débardeur au passage. « SUMMER MACONAHEY, TU JOUERAS PAS A BROUTE ECAILLE AVEC UNE SIRENE ! » gueula-t-il avant de se mettre à la courser sur la plage, l’attrapant par la taille alors qu’elle pénétrait dans l’eau. Il était légèrement essoufflé mais complétement hilare tandis qu’elle gigotait dans ses bras. « J’en connais une qui va aller faire plouf dans l’eau avec Bob l’éponge » la taquina-t-il alors qu’il avançait dans l’eau jusqu’à avoir celle-ci au-dessus de son abdomen. Paris ramena sa femme contre lui avant de tout simplement la soulever comme il l’aurait fait avec une partenaire de danse pour un périlleux porté à savoir, une main au milieu de son dos, l’autre en-dessous d’une cuisse. « A la une, à la deux… ET A LA TROIS » s’écria-t-il en la jetant devant lui, de toutes ses forces, mort de rire. « Alors, elle est pas trop froide pour madame ? » la taquina-t-il alors qu’elle remontait à la surface.



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J’étais en train de courir sur le sable, pour prendre de l’avance sur Paris qui à coup sûr me rattraperait avant que je n’atteigne l’eau, quand je me sentis soulever avec aisance, prenant un peu peur d’ailleurs. J’avais une confiance aveugle à l’égard de Paris habituellement, mais là je ne sais pas pourquoi, mais je le sentais mal…sans doute parce que je n’avais pas arrêté de le charrier et que comme d’hab, j’allais devoir payer. On s’en amusait bien souvent je dois dire, ce petit jeu était une routine que l’on appréciait particulièrement et à laquelle on y mettait tout notre cœur, cette complicité étant essentielle pour nous. Mais j’aurais peut-être dû y réfléchir à deux fois, parce qu’une fois en apesanteur au-dessus des vagues, je faisais clairement moins la fière : « Sérieusement Paris, fais pas ça… » Tentais-je d’implorer avant de chercher la voix de la raison : « Tu sais en plus que c’est pas bien de foncer dans l’eau comme ça ! C’est risqué !! Pense à l’hydrocution » argumentais-je d’une voix suppliante en tournant la tête vers lui pour essayer de l’apercevoir. « Pariiiss ??? » je le regardais d’un air de défi cette fois, lui faisant comprendre du regard qu’il n’avait pas intérêt à faire ce qu’il avait envie de faire, mais….ni une ni deux, je me sentis radicalement prendre mon vol avant de finir à la flotte, en un plat parfaitement exécuté. J’avais bien entendu le décompte hein, mais jusqu’au bout, j’ai cru que Paris n’allait pas le faire…Et pourtant !

Je ressortais le haut de mon corps de l’eau en inspirant profondément bouche ouverte, pour me remettre de la surprise, et je passais mes mains sur mes cheveux tout mouillées pour les remettre en arrière avant d’effacer d’éventuel trace d’eau sur mon visage avec mes deux mains. Et là, une sorte d’exclamation tout droit venue du cœur, sortit de ma bouche « Espèce d’enfoiré !! » Voilà, ça c’était dit « Putain la vache... » Continuais-je en confirmant que j’usais bien plus facilement de gros mots quand je ne contrôlais plus rien, ou que je perdais au jeu. « T’es dégueulasse ! » lui assurais-je en fronçant le regard et en le regardant pour prouver mon mécontentement, et dans le même temps, je l’éclaboussais à plusieurs reprises pour le repousser – au cas où il lui viendrait l’idée de s’approcher de moi - tout en tentant de le mouiller tout autant que moi « Je ne voulais pas me mouiller les cheveeuuuxxx !!!!! »



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« Donne-moi une seule bonne raison de ne pas le faire » rétorqua-t-il en continuant d’avancer dans l’eau, son précieux fardeau dans les bras. Il n’avait pas du tout l’intention de revenir sur son idée mais il adorait quand elle le supplier tout en le fusillant du regard. Oui, il était un masochiste sur les bords. « Sérieusement ? Bébé, l’eau est chaude, tu risques rien et puis, je suis là pour te porter secours s’il se passait le moindre truc » rigole-t-il en secouant la tête, s’amusant à la soulever au-dessus de sa tête comme il pourrait le faire avec une partenaire de danse. Mine de rien, cela lui manquait affreusement de ne plus danser mais avec le départ de Kyla, il n’avait pas eu le courage de se chercher une nouvelle partenaire. C’était vraiment chiant de devoir reprendre des automatismes, nouer une complicité artistique. « Oublie pas que je t’aime » s’exclame-t-il avant de commencer son compte à rebours pour mieux la propulser dans les airs et la voir retomber dans l’eau dans une figure des moins… gracieuses songea-t-il avec un grand sourire.

« Bébé voyons, appelle moi Paris… Enfoiré, c’est mon deuxième prénom » s’amusa-t-il à répondre, totalement hilare. Il était vraiment mort de rire surtout que Summer ne se privait pas pour l’éclabousser. « Ma pauvre petite puce, quelle tragédie d’avoir les cheveux mouillés » la taquina-t-il avant de plonger sous l’eau pour mieux venir lui choper les pieds et lui remettre la tête sous l’eau seulement cette fois-ci, il la fit remonter à la surface pour mieux la garder entre ses bras. « Quand on rentrera à l’hôtel, on prendra un bain et je te laverai tes cheveux, c’est promis. Je me propose même pour te les démêler après » proposa-t-il pour se faire pardonner, déposant un léger baiser sur ses lèvres. « Tu sais, toi, moi, dans l’eau… ça me fait penser à Dirty Dancing quand ils tentent de maitriser le porté » avoua-t-il tandis qu’il nageait, sa femme entre ses bras musclés.



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Je suppliais mais cela ne servait à rien. Ça se voyait à la tête de Paris, à son petit sourire en coin, à ses yeux rieurs, et à ses remarques faites pour me faire dédramatiser : J’allais finir à la flotte, et avant même de m’y faire, je terminais complètement mouillée. Remontant à la surface, je déchargeais ma colère tandis que Paris, lui, se marrait et insistais à me faire sortir de mes gonds parce que cela l’amusait. « C’est ça marre-toi ! » j’avais envie de le menacer de le priver de tout ce qu’il pouvait imaginer pour ce soir, mais…il le savait malheureusement : je n’allais pas pouvoir le faire, parce que ce serait me punir aussi. Alors la seule chose que je réussissais à faire, c’est de bouder, en tentant de me recoiffer et de m’essorer. Mais là encore, cela ne servait à rien : on m’agrippait les pieds pour me faire boire la tasse !! Et quand je revenais à la surface de l’eau, c’était pour être emprisonnée dans les bras puissants de mon mari « Oh bah ça va alors, si t’as décidé de m’aider à me coiffer, ça change tout dans ce cas » sifflais-je ironiquement, alors que de mes mains j’essuyais tant bien que mal mon visage tout mouillé, frottant mes yeux pour tenter de les ouvrir sans sentir une gêne, tandis que Paris évoquait une scène d’un film cher à mon cœur. Là, j’ouvrais un œil, puis un deuxième difficilement, me détendant un peu dans les bras de Paris : « T’essaye de m’amadouer là ? » lui demandais-je un peu sceptique à l’idée que le Dunster parle de cette scène que j’adore – toutes les scènes de ce film en fait – me demandant si cela sous entendait qu’il avait une idée derrière la tête. Je posais alors mes mains sur les épaules de Paris, les caressant inconsciemment pour faire écouler l’eau sur sa peau et soudain bien plus apaisée, je lui demandais plus innocemment « Tu as déjà fait ça ? …Avec une de tes partenaires de danse, je veux dire ? »
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Paris était fier de sa connerie et il ne le cachait absolument pas dans le sens où il affichait un énorme sourire -autant dire qu’il avait tout de la tête à connerie par excellence. « Ouais madame parce que tu es vraiment trop mignonne quand tu me grognes dessus » se moqua-t-il gentiment de sa femme avant de lui jouer un nouveau sale tour en la tirant par les pieds pour à nouveau lui mettre la tête sous l’eau. Mine de rien, c’était pratique qu’elle soit plus petite que lui car là où il avait toujours pied, elle, elle ne l’avait plus depuis très longtemps. Néanmoins, il tint à se faire pardonner en la prenant dans ses bras, déposant un baiser sur sa joue. « Allez bébé, arrête de bouder ! Tu vas pas ressembler aux Cabot qui râlent dès que leur brushing se fait la malle » dit-il mi-figue mi-raisin. Ce n’était pas avec lui, qu’elle finirait cette journée à la plage, propre sur elle. Au contraire, il voulait faire le dingue et profiter de leur liberté retrouvée pour ces trois semaines de vacances. « Ouais un peu… est-ce que ça marche ? » lui demande-t-il distraitement tandis qu’il s’amusait à la faire tournoyer dans l’eau, ses bras fermement autour d’elle pour la maintenir contre son torse. « Le porté ? Non jamais celui-là. Je sais pas pourquoi, j’ai jamais voulu le faire même avec Zoia » avoua-t-il en haussant les épaules. « Peut-être parce que c’est un de mes films préféré et que je voulais que ça reste quelque chose de magique. Et puis maintenant, ça risque d’être compromis, je n’ai plus de partenaire again » soupira-t-il.



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Est-ce que ça marche ? je le regardais de haut en bas une ou deux secondes avant d’hausser les épaules et d’avouer « Peut-être bien… » ** Ma pauvre Summer, tu es vraiment pathétique parfois…et pas crédible dans ta façon d’en vouloir à Paris ** En même temps, il faut me comprendre : un mec grand, puissant, musclé à souhait, et tout ruisselant d’eau qui vous prend dans ses bras en vous parlant de votre film préférée, en vous signalant que les deux protagonistes, bah ça peut-être vous deux ??! Y’en a plus d’une qui aurait céder. D’ailleurs, les paroles de Paris piquaient ma curiosité, me forçant à lui demander si cette portée dans Dirty Dancing avait été expérimentée par lui et sa partenaire de danse, un jour dans sa vie. Je sais qu’il n’en a pas eu qu’une d’ailleurs malheureusement pour lui. Après Zoïa, il avait été difficile pour Paris de chercher une danseuse en qui il pouvait avoir confiance, et avec qui il n’aurait pas eu l’impression de tout avoir à refaire. Il y avait bien eu Sienna, pendant une petite période, pour pallier aux absences de Zoïa, et plus tard c’est Kyla qui avait pris la relève, mais…depuis un mois, Paris se retrouvait à nouveau seule, et on pouvait lire dans ses yeux la déception et le renoncement. Cela me faisait de la peine…A chaque fois que l’on évoquait sa passion. A tel point que j’aurais vraiment tout donné pour devenir une danseuse douée du jour au lendemain et lui proposer d’être sa partenaire. « Tu dis ça comme si c’était peine perdue de toute façon » lui lançais-je doucement en penchant la tête pour mieux l’observer en détails. Après tout, pourquoi ce quelque chose de magique qu’il attendait ne pouvait pas se faire ?? Et puis pourquoi, moi, je ne me décidais pas à me foutre un coup de pied au cul et faire enfin le nécessaire. Bon sang, je le vois que ça le tiraille, que son envie de danser le démange. Et moi, la seule chose que je sais faire, c’est croire au miracle en pensant qu’un jour on me donnera le don de la danse, sans que je n’ai à bosser un minimum. « Tu…Tu penses que….ce serait assez magique pour toi si…enfin…si on le tentait tous les deux ? Maintenant ? » Et puis, plus tard aussi…en fait, voilà ce que je devrais faire : Prendre des cours de danse pour lui. Pour être sa partenaire, pour être assez à la hauteur, pour qu’il soit fier de danser avec moi !!


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« Seulement peut-être bien ? Mince, va falloir que je me montre plus convainquant alors » dit-il avec un petit sourire en coin. Paris avait la désagréable impression que les prochaines semaines allaient être compliquées pour sa femme. Appelez cela de l’intuition mais il ressentait comme un sentiment d’urgence. Il voulait croire qu’il agissait ainsi simplement par désir de la faire sortir de ses gonds, de profiter à fond de leurs vacances à deux. Dans le fond, c’était le cas. En partie. L’autre raison était qu’il n’arrêtait pas de se remémorer le regard de Bonaventure à l’aéroport. Le Quincy avait accompagné Mira mais également Summer. Il avait eu le regard d’un type qui jouait sa vie à quitte ou double. Il connaissait trop ce regard pour l’avoir aperçu mainte et mainte fois chez des potes, des combattants. Un regard qui vous laissait dire : si ça marche tant mieux, si cela fonctionne plus, vous ne reverrez plus. Depuis, le Dunster veillait jalousement sur sa petite blonde car sensible comme elle l’était, un au revoir de la part de son meilleur ami lui ferait énormément de mal. Summer n’était pas habituée à laisser les gens partir, elle s’attachait trop. Trop vite. Une qualité qui pouvait devenir rapidement un défaut dans ce genre de situation. « Parce que ça l’est. J’ai plus envie de me casser le cul à chercher une partenaire. J’en ai marre de m’investir, de nouer une complicité avec quelqu’un pour au final quedal. C’est du boulot de trouver quelqu’un qui d’une danse bien, de deux qui n’ira pas s’imaginer une histoire d’amour à la con à cause de deux trois rumbas et de trois, de créer des automatismes. J’en ai ma claque de croire à ce projet, d’y consacrer du temps pour au final, tout recommencer à zéro à chaque fois. Je pense que je vais arrêter la danse » décide-t-il en haussant les épaules. Il avait d’autres projets comme sa salle de boxe, sa dernière année d’étude, l’entrée dans la vie active etc. La danse lui manquerait mais il était peut-être temps qu’il tourne également cette page. « Maintenant ? Pourquoi pas… tout ce que tu touches est magique » dit-il avec un sourire. Rien que cette demande lui remontait le moral songea-t-il. Summer avait ce don sur lui, c’était hallucinant. « Tu as déjà fait ce genre de chose ? Je veux dire, un porté ? »



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Je pouvais ressentir la déception dans les propos de Paris et cela me faisait mal au cœur. Je comprenais qu’il s’était investi dans sa recherche de Partenaire, à deux reprises, et qu’aujourd’hui il en avait marre. Mais bon sang, la danse, c’est SON truc. Et le fait qu’il vienne me dire aujourd’hui qu’il envisageait de faire une croix dessus, c’était tout bonnement impensable pour moi. Je l’écoutais avec un air de compassion mêlé à de la tristesse, avant de poser mes mains autour de son cou et de l’implorer : « Nan ! S’il te plait, n’arrête pas la danse... » Je lui demandais cela comme si le fait qu’il arrête aurait un impact sur nos vies. Et dans un sens, c’était le cas : je connais assez Paris pour savoir ce que cela lui couterait d’abandonner un rêve, une passion, un idéal… « Je veux dire…prend le temps d’y réfléchir ?? Je comprends ta déception mais…tu pourrais peut-être te laisser un mois…deux ? Histoire de voir si tu n’aurais pas soudain l’envie à nouveau de te battre pour une partenaire ? » Après tout, ce n’était pas une mauvaise idée ?

Tout en réfléchissant à cela, mon envie de lui redonner le sourire et de partager avec lui un moment qu’il espérait magique, me poussa à lui proposer qu’on s’applique à tenter le porté du film. Sa réponse me fit sourire d’excitation, mais très vite, je prenais un air concentré, prêt à écouter ses directives. Avais-je déjà tenté un porté ? Euh…pas de ce genre. Je grimaçais tout en réfléchissant avant de dire « Est-ce que le fait d’avoir tenté de devenir cheerleader au lycée et du coup, d’avoir dû s’entrainer à quelques acrobaties, ça compte pour toi ? »



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« Je n’arrête pas la danse mais simplement la compétition et tout ce bordel » répondit-il en soupirant. Ce n’était pas une décision qu’il avait prise à la légère mais Paris en avait marre de s’investir dans un projet pour au final, être déçu. Il comptait bien danser de temps en temps et pourquoi pas entrainer sa femme dans l’aventure pour des moments de couple sans prise de tête, sans recherche de l’excellence : juste le plaisir de la danse. Oh ce n’était pas non plus gagné d’avance car il baignait dans l’univers de la danse et de ses compétitions depuis qu’il était gosse mais à un moment, il faut se rendre à l’évidence : quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Il pouvait tout de même se consoler car il avait déjà remporté de nombreux prix ! « Bébé, j’ai déjà réfléchis à tout cela… J’ai pas le temps et encore moins l’envie de rechercher une nouvelle danseuse. La saison des compétitions approche à grand pas et je n’ai pas l’énergie à consacrer à cela. Je dois avant tout réfléchir à mon avenir personnel car c’est pas la danse qui nous fera vivre et qui nourrira deux enfants » dit-il car après tout, il y avait toujours ce projet d’agrandir la famille. Quand ?! Bonne question ! « Et puis je t’ai toi pour danser, cela me suffit amplement » reprit-il avec un sourire charmeur avant d’embrasser sa femme pour ne pas qu’elle s’inquiète pour lui.

Il était bien avec elle, la danse pouvait bien passer au second plan. « Sérieusement ? Tu as tenté d’être cheerleader ?! Je veux une démonstration » rigole-t-il tandis qu’il les amenait progressivement vers une zone où elle aurait pied car elle allait avoir besoin de prendre appui pour qu’ils puissent essayer de faire ce porté. « L’important dans ce porté, c’est que tu arrives à bien gainer ton ventre afin de garder la position. Essaie de prendre un bon appui sur tes jambes et d’assouplir tes genoux » la guida-t-il.



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J’avais de la peine. De la peine pour Paris, parce que même s’il m’assurait ne pas quitter la dance, je savais que se priver de la compétition serait un énorme vide pour lui. Je l’écoutais m’expliquer son point de vue, me dire combien ça l’agaçait de devoir refaire la même chose, retrouver une partenaire tout en sachant que la saison des compétitions arrivaient à grand pas et qu’il n’aurait de ce fait pas assez de temps pour s’accorder à une autre danseuse…oh oui, j’écoutais. Mais en même temps, je réfléchissais, mon cerveau tentant par tous les moyens de lui trouver une solution. Et alors qu’il concluait avec plus de légèreté qu’après tout, il m’avait moi pour danser, là, ça a fait tilt dans mon cerveau : Pourquoi pas ?
Je veux dire : à chaque fois que j’ai pu voir Paris danser, j’ai toujours eu l’envie d’apprendre. Pire encore lorsqu’il m’invitait à danser. Là, je ressentais plus cela comme une sorte de besoin, d’obligation. Pourquoi ? Parce qu’il était doué, et pas moi. Et que je ne voulais pas faire tâche, et ne voulait pas lui gâcher son plaisir de danser en faisant n’importe quoi. Alors oui, à chaque je m’étais promis dans un coin de ma tête qu’un jour, j’apprendrais à danser, à faire quelques pas dans l’unique but de ne pas lui faire honte le moment venu. Et maintenant ?? Bah maintenant, j’étais tout bonnement en train de me dire que j’avais ENVIE d’être sa partenaire. Envie de tout faire pour qu’il n’ait plus à s’inquiéter de trouver la bonne. Bon okay, je n’allais pas être tout aussi douée qu’une danseuse avec 15 années d’expérience mais….le fait d’apprendre les bases, peut-être que cela l’aiderait à reprendre le gout de la compétition, de se redonner une chance, de se remotiver ??

C’est avec cette nouvelle idée en tête que je proposais à Paris de faire la porter culte du film Dirty Dancing. Et c’est une élève soudain très disciplinée et concentrée qu’il avait en face de lui. Je riais bien entendu a sa remarque sur ma tentative passée de cheerleader, mais revenait bien vite à l’essentiel : l’élève face à son maître « Une démonstration ? Tu en as tous les jours. Tu crois que je la tiens d’où ma souplesse ?? » Et finalement, je me tendais droite comme un piquet – une fois dans la zone ou j’avais pied – et j’attendais les instructions de Paris, rejetant quelques mèches trempées derrière mes oreilles en m’aidant de mes deux mains. Gainer le ventre, bon ça je sais faire….mais assouplir mes genoux ?? « Tu veux dire quoi par assouplir ?? Que je les plis ? » Demandais-je tout en arquant mes jambes vers l’extérieur, dans une position très peu gracieuse.

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