Behind blue eyes (Biki)

Ciarán & Bambi

Bambi faisait pour la première fois à la tête à son homme, pourtant non loin d’elle dans l’avion direction la Jamaïque, et avait désormais tout le temps du monde pour ruminer. La discussion sur Whatsapp, les mots de Ciarán, et sa propre remise en question : en faisait-elle trop ? Peut-être. Il y avait de quoi se poser la question étant donné qu'après avoir eu l'air tellement ravi de sa surprise de Saint Valentin, il en vienne à se moquer alors que la conversation n'avait rien à voir. Maintenant, rien n'était moins sûr quant à l’ambiance du Spring Break, mais c’était plus fort qu’elle. Le voyage lui parut interminable, même si elle avait pris quelques notes pour réviser, et ne fut pas fâchée de pouvoir se délasser dans la chambre d’hôtel qu’elle allait occuper avec le beau brun. Mais à peine la porte de ladite chambre ouverte, ce fut le drame… Ils nous ont mis des lits simples et séparés ?! Bande d’abrutis c’est vrai… soupira-t-elle en posant sa valise. Un coup de fil à la réception et l’italienne apprenait que toutes les autres chambres étaient prises, impossible de changer. Ils n’ont rien d’autre je suis navrée... reprit-elle en haussant les épaules, peinant encore à sortir de sa bouderie.

CIARÁN & BAMBI

Tu n'avais nullement eu besoin de le redire à Bambi : ta motivation n'était pas vraiment là. Tu n'avais pas spécialement envie d'être de la partie cette fois. Toutes tes histoires avec Patty y était pour beaucoup puisqu'elle avait soulevé de grandes questions sur ta propre histoire. Pourtant tu avais pris cet avion. Tu n'avais pris ta décision que difficilement. Tu n'y allais ni pour les champs de beuh, ni pour le soleil, ni pour les soirées étudiantes. Au fond, deux semaines sans elle, ça te ferait bien chier. C'était surtout ça, surtout si elle se mettait à t'en vouloir. Tu lui avais dit par message que tu avais pris ta décision, elle n'en avait pas été des plus ravies puisque trop occupée à bouder, et depuis rien ne semblait vraiment reconstituer votre bulle. Tu la sentais tellement loin de toi même quand elle était dans la même pièce. D'ailleurs arrivés dans votre chambre, cette impression ne s'arrangeait pas. Navrée ? T'es sûre de ça ? Cela ne se voyait pas autant que d'habitude. Tu la connaissais bien maintenant, et en temps normal elle n'aurait clairement pas réagit ainsi. Oui là c'était plus un manque de réaction que tu observais.

Ciarán & Bambi

La question de Ciarán sembla l'étonner. Certes, Bambi boudait pour la première fois depuis le début de leur relation mais cela ne voulait pas dire que le fait qu'ils aient une chambre avec deux lits séparés l'enchantait. Bien sûr que je le suis ! fronça-t-elle les sourcils, avant d'émettre un léger soupir. Je vais me changer, j'ai chaud... reprit-elle avant d'ouvrir sa valise sur son lit et de prendre ce qu'il lui fallait pour filer dans la salle de bain. Elle fut de retour quelques minutes plus tard habillée de son bikini adoré, acheté pour l'occasion, ainsi que d'un paréo autour de la taille. Une façon de provoquer un peu Ciarán ? Peut-être. On s'installe et on rapproche les lits ? proposa-t-elle, toujours secouée.

CIARÁN & BAMBI

Tu aurais pu être méchant en lui répondant on dirait pas.. mais tu ne l'as pas fait. Tu savais que tu étais un peu en tort. Pour cause, tu n'as pas désamorcé la petite bombe qu'était votre conversation whatsapp d'avant départ. Tu n'avais nullement compris ses arguments, et encore moins la raison de ce boudage à tes yeux presque futile. Elle te connaissait après tout, merde ! A croire que tu avais du mal à accepter le fait qu'elle puisse t'en vouloir, de l'avoir simplement et gentiment charrié. Tu n'as donc rien dit jusqu'à son départ pour la salle de bain. Te déchaussant et retirant ton tee-shirt à ton tour, tu t'es laissé tomber sur un des lits sans t'attendre à ce qu'elle débarque si joliment en tenue de plage. Non je crois pas.. Oui ça ne te tentait pas du tout. Non pas que tu veuilles pas coller les lits, ou t'installer. Juste que c'était pas une priorité du tout. Tu sais que parler c'est pas mon truc mais je passerai pas deux semaines comme ça.. explique moi, tu m'en veux ?! Te redressant tu as finit assis sur ce lit, pieds contre le sol et tu la regardais simplement.  

Ciarán & Bambi

La réponse de Ciarán la fit s'arrêter nette. Bambi le regardait, espérant qu'il lui explique pourquoi il ne voulait pas s'installer. Elle fut néanmoins rassurée de se rendre compte que ce n'était juste pas une priorité et qu'il voulait savoir si elle lui en voulait. L'italienne serra ses bras contre elle et mit à les caresser du bout de ses doigts, preuve de stress chez elle. Honnêtement ? Oui, un peu. Sur la discussion Whatsapp on parlait surtout de ta venue ou non au Spring Break et tu as dévié sur quelque chose n'ayant rien à voir. Tu as sûrement trouvé ça très drôle ta plaisanterie, et sans doute que d'ordinaire j'en aurais ri parce que je ne suis pas susceptible mais tu ne sais pas le temps que ça m'a pris pour mettre en place tout ce que je prévoyais pour ici. Quant à la Saint Valentin, je voulais te surprendre, c'est tout. C'était une grande première pour moi aussi, faut pas croire ! Et le fait que tu t'en moques... ça m'a blessée. J'ai mis trois semaines pour organiser notre Saint Valentin... et dans ton message, on aurait dit que tu t'en foutais juste, que j'en avais fait trop. Moi tout ce que je voulais c'était retrouver notre bulle, prendre soin de toi, que tu ailles mieux. Mais bon j'ai peut-être tort.

CIARÁN & BAMBI

C'était la première fois que tu te sentais vraiment en situation délicate avec Bambi. Tu l'as blessée, non pas volontairement mais tout de même et pour une fois elle ne revenait pas. Elle te boudait vraiment, et ce n'était pas pour te plaire. La raison ? Tu ne savais même pas vraiment ce qui justifiait tout ça, et ça te suffisait à te rendre fou. Tu l'écoutais, désolé de voir qu'elle en avait autant sur le cœur mais pour autant tes sourcils plisser témoignait de ton incompréhension. Tu crois vraiment que si je voulais m'en moquer, j'aurais laissé passer trois semaines avant de le faire ? Il fallait être honnête, tu l'aurais potentiellement fait le soir-même. Non ce que toi, tu voulais dire dans ce message, c'est qu'elle avait toujours des surprises que jamais tu ne soupçonnerais, toujours des surprises grandes comme le monde. Elle n'était jamais raisonnable sur ce champ, et tu savais que son côté romantique et minette y étaient pour beaucoup. Tu l'aimais pour ça aussi même si tu ne lui avais pas assez dit.  C'est vrai que tu vois toujours les choses en grand et je t'aime aussi pour ça... mais dans un hôtel miteux, sur un bulding de Boston, ou dans un lit une place, j'arrive toujours à la retrouver notre bulle. Tu venais entre les lignes de reconnaître que cette bulle tu l'avais découverte bien avant votre mise en couple. C'est vrai que cette nuit dans cet hôtel qui n'en valait pas la peine tu avais déjà ressenti ce confort d'être à ses côtés.  

@Bambi C. Corleonesi  

Ciarán & Bambi

Je ne sais pas... sans doute que non. Bambi l'admettait bien volontiers mais sa plaisanterie avait été blessante tout de même, que le timing puisse jouer en la faveur de la bonne foi de Ciarán ou pas. Sûrement l'italienne n'y avait elle pas pris goût car elle balisait sincèrement que son homme ne vienne pas avec elle au Spring Break, ne profite pas de ses vacances en sa compagnie pour se faire de nouveaux souvenirs. Cette nouvelle inquiétude, mêlée à la blague vaseuse, avait achevé de faire péter un plomb à la brunette, qui manquait encore de sommeil et avait usé toute sa patience à attendre qu'il ne revienne à l'appartement, chaque nuit, lors de ses semaines de trouble. J'en fais sûrement trop je suppose haussa-t-elle les épaules en se mettant à triturer une mèche de cheveux. A ma décharge tu n'étais tellement pas motivé pour venir même juste pour moi que je voulais te donner envie... on peut pas dire que tu m'aies beaucoup aidé cette fois ! Il ne se rendait pas compte qu'elle avait bataillé un peu en solo pendant ces longues semaines et qu'aujourd'hui elle avait besoin qu'il la rassure aussi. Pour une fois, elle ne mettait pas de côté ses besoins. Ça risque d'être un peu juste un lit simple pour deux... et je ne savais pas que tu étais déjà bien avec moi dans cette chambre de Motel. Tu ne me l'avais jamais dit...

@Ciarán S. Halstead

CIARÁN & BAMBI

Sans doute que non. Elle tenait là toute la réponse bien qu'elle n'en était pas convaincue. Tu ne pouvais pas le lui reprocher d'avoir été blessée, mais tu n'avais compris pour autant c'était certain. D'ailleurs ta confusion durait depuis trop longtemps, et tu avais même du mal à crever l'abcès tant tu étais paumé face à ça tout ça. C'était comme si retrouver Bambi devenait difficile, pourtant tu ne demandais qu'à ça. A chaque fois que tu espérais un retour à la normale, une ombre apparaissait sur le tableau. Trop, je n'sais pas, mais tu devrais pas avoir à te poser la question du trop, ni du pas assez. Je n'voulais pas venir, c'est vrai mais ça n'avait rien à voir avec toi. Au contraire, je suis là parce que deux semaines à Boston sans toi, ça me rendrait dingue, surtout en ce moment. Patty, oui. C'est vrai que plus le temps passait plus tu pensais à elle. Cela faisait près de deux semaines que tu l'avais confronté par téléphone, et que tu ne donnais plus de nouvelles. Te manquait-elle ? C'était la question à éviter. Ta rancune, elle, était bien là. La regardant alors qu'elle te reprenait sur le lit simple, tu ne te gênais pas pour répliquer. Arrête, tu vois très bien ce que je veux dire. Sur le plan pratique, ça ne te dérangerait aucunement de partager un lit simple avec elle, mais bien sûr que ce serait juste, tu n'avais pas besoin de l'entendre de sa part mais c'est là que tu voyais qu'elle boudait et qu'elle était loin de toi. Ouais.. c'était la période où je m'efforçais de ne pas tomber amoureux. Flop total.

@Bambi C. Corleonesi  

Ciarán & Bambi

Si justement, je me pose la question du trop ou du pas assez... enfin pas assez je ne suis pas sûre que l'on puisse dire ça de moi, ce qui me concerne c'est le trop justement ! J'ai souffert d'un homme violent, alors je suppose que je compense. Bon ça entre autres choses... haussa-t-elle les épaules, n'ayant aucune envie de parler de ses casseroles maintenant. Ce n'était ni le sujet, ni le moment, et cela n'aiderait pas Bambi à se rapprocher de Ciarán qui plus est. Pourquoi t'as tant hésité alors quand je t'ai proposé que le Spring Break, on le passe surtout tous les deux ? C'est ça que j'ai pas compris... A la décharge de l'italienne, même pour ça, la motivation de son beau brun avait frôlé le degré zéro. Pas évident de ne pas le prendre pour elle... Je vois totalement ce que tu veux dire, mais pour une fois c'est drôle que tu le répètes... Le taquineur taquiné. Une fois n'est pas coutume ! Et tu regrettes ? Je veux dire... de ne pas avoir réussi à... éviter de tomber amoureux de moi ?

@Ciarán S. Halstead

CIARÁN & BAMBI

Cette conversation vous ne l'aviez jamais eue. Pourtant tu avais bien remarqué tout ça et tu avais décidé que ce ne serait pas du tout un problème qu'elle veuille en faire trop parfois, même si tu lui avais déjà dit en la taquinant que ça finirait par créer un fossé entre vous. Tu ne le pensais pas, enfin tu pensais surtout que tu n'étais pas assez. Tu ne savais pas ce qu'elle attendait de toi. Pas assez, c'est de moi qu'on devrait le dire. As-tu ajouté pour confirmer qu'elle n'était clairement pas dans le pas assez. De ton côté, tu craignais surtout que ces attentes soient autres, que tu les aies même pas saisies, comprises et si cela était le cas vous finiriez certainement en crise pour de vrai. Parce que je sais que tu as aussi envie d'en profiter. On aurait pu aller ailleurs au soleil, si vraiment ce n'était qu'une question de climat. Que tu veuilles aussi en profiter avec tes potes, c'est normal. Je le voulais aussi, c'est juste que mon humeur ne s'y prêtait plus assez mais on est là. Alors il ne restait plus qu'à profiter. Mais en profiter avec Bambi qui te boudait c'était juste pas possible. C'était un cauchemar. Tu n'avais pas compris les raisons mais venir à reculons pour ne pas en profiter du tout avec elle, c'était pas imaginable. Petit à petit elle se mettait à te taquiner, ce que tu n'avais pas ignoré. Bien sûr que non je ne regrette pas. C'était évident pour toi.

@Bambi C. Corleonesi