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SAINT-VALENTIN.
Elle avait aimé cette journée ? Vraiment ? Pourquoi ? Enfin plutôt...est-ce possible ? Incapable de le croire si je ne l'avais pas entendu de sa bouche, le front plissé, je l'écoute sans l'interrompre pensant qu'elle m'apprendrait peut-être quelque chose que j'ignorais encore. Je n'ai jamais cru qu'une vie de couple, que le quotidien dans une vie à deux n'était ponctué que d'heureux hasards. Au contraire, si mon mariage m'avait bien appris une chose, c'était que l'on pouvait tout avoir mais quand même tout raté. Il suffisait d'un grain de sable dans l'engrenage pour qu'un jour tout s'écroule même si vous vous croyiez préparer. « Tu...oui, d'accord. On fera ça demain matin c'est entendu. » acquiesçais-je, toujours surpris bien qu'un sourire sincère s'était inscrit sur mes joues à ce moment-là. Serait-il possible que la jeune femme apprécia autant les énigmes que moi ? Hum, ce ne serait pas si étonnant connaissant son passé, son paternel et la propre mésaventure que nous avions vécu plusieurs mois auparavant, née d'une simple clé usb. « Oui, à ce propos, je tiens à m'excuser. Je n'ai pas été correct avec toi, et ce n'est pas dans mes habitudes. Je suppose que le mauvais temps y a été pour quelque chose, mais ce n'est pas une raison. » précisais-je en caressant tendrement de mon pouce le haut de sa main emprisonnant la mienne à ce moment-là. Têtes de mûles, bon d'accord je l'avais mérité. Ce point, nous l'avions effectivement en commun je le reconnais. « Oh vraiment ? Je ferais des masques de boue plus souvent alors. » répliquais-je avec humour, riant à mon tour de notre déconvenue. « Hum... » Hochant la tête – et me déplaçant jusqu'au balcon pour éviter que mon odeur n'entâche définitivement le reste de la soirée – j'attends mon tour à la salle de bain, confortablement calé contre la rembarde derrière la baie vitrée grande ouverte. Ce n'est que lorsque Lily réapparut dans la chambre, les cheveux encore mouillés et une serviette autour du corps que je me dépêchais d'y pénétrer à mon tour. Mais ces bleus qui parcourait son dos, sa cuisse, et...son visage... « ... » Je n'étais pas dupe. Une broutille ? Un bleu de plusieurs centimètres de diamètre ? Sur le coup, je croise les bras sur mon torse histoire qu'elle comprenne bien que je n'avais pas l'intention de faire un pas de plus sans connaître le fin de l'histoire. « Oui, mais si je n'avais pas voulu prendre CE sentier pour résoudre un mystère de plus, tout ceci ne serait pas arrivé. » Têtes de mules, le retour. « Je vais prendre ma douche, on en reparle après d'accord ? » Bon, mon timbre avait été plus directif que je ne l'aurais voulu, mais elle pouvait le mettre sur le compte de mon inquiétude à ce sujet et non d'une volonté de la brimer. Quoiqu'il en soit, rejoignant la salle de bain et refermant la porte derrière moi, je peine à retirer le reste de mes vêtements, jurant intérieurement dans ma langue natale en promettant milles tortures à chaque pièce récalcitrante, jusqu'à pouvoir enfin, nu, me prélasser sous l'eau vrombissante. God, que ça fait du bien. Dix minutes plus tard, ponctuel comme d'habitude, et frais comme un gardon, je sortais alors de la salle de bain, ayant enfilé un ensemble pyjama gris que j'avais acheté pour l'occasion. Non pas que je veuille jouer les jolis cœurs, au contraire. Je ne dormais jamais autrement qu'en sous-vêtement, pour tout dire. Mais j'avais estimé avant de venir qu'il serait préférable, dans le cas où nous devions dormir dans la même chambre sans canapé – ce qui était le cas ici – que Lily ne soit pas obligée de s'allonger aux côtés d'un exhibitionniste. Humour mis à part, je ne m'étais rendu compte de la tenue de la jeune femme que lorsque je fus près du lit. Un air mi béat mi gêné sur mes traits, je fis de mon mieux pour ne rien laisser paraître, bien que la chute de ses reins, soulignée par sa lingerie, ne cessait d'attirer mon regard. Quant à ses jambes... Non la tenue complète en fait était d'une rare sensualité. God, pourquoi n'avait-elle emporté de pyjama ?!! « Pardon ? » Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? Pestant contre le péché capital qui faisait de moi un homme et pervertissait notre nature à tous au bout du compte, je hochais vigoureusement la tête, faisant signe que j'avais compris alors que j'avais à peine entendu. Seuls les mots « crême » et « dos » avait atteint mon cerveau. Par quel miracle, je vous le demande. Son épaule dénudée, je toussota, versant quelques gouttes de crème dans la paume de ma main, avant d'appuyer doucement contre sa peau violacée et boursouflée par endroits. « Dis-moi si je te fais mal surtout. » soufflais-je dans le creux de sa nuque. Ne sait-on jamais, avec ce genre de blessure, elle avait peut-être aussi un tendon abîmé. « Je ne m'affole jamais. » Enfin, tout dépend des évènements en vérité. En attendant, continuant à masser son épaule pour imprégner sa peau de la pommade, je ne l'interrompis pas, gardant le silence jusqu'à la fin malgré la contraction soudaine de mes mâchoires lorsque j'eus appris qu'elle s'était...battue. Si c'était avec un homme, elle aurait été plus amochée. A moins qu'il ne s'agisse d'un jeune encore fragile, et dans ce cas-là je me ferai une joie de l'amocher à mon tour. Ah non, l'agresseur était de sexe féminin. Ce qui me rassurait en un sens. Ce n'est après tout pas faire preuve de sexisme que de penser qu'un homme provoquait plus de mal et savait généralement mieux se battre qu'une femme. « Tu lui as cassé le nez ? » répétais-je comme si j'avais mal entendu. Entre rire et lui faire des remontrances, mon cœur avait alors balancé. Après tout, si cette fille qui qu'elle puisse être l'avait provoqué, est-ce que ce n'était pas juste de la légitime défense ? « Lily, tu me dis que c'est elle qui t'a sauté dessus la première. » Reposant mes mains, je l'oblige à se retourner avant que nous puissions en discuter face à face. « Tu n'as fait que te défendre. Je comprends que tu te sentes coupable, mais tu as été blessée toi aussi. D'accord peut-être pas autant que cette fille, mais elle n'est pas morte que je sache. Si elle ne t'avait pas attaqué, rien de ceci ne serait arrivé. Tu n'as pas à t'en vouloir. » Nos opinions divergeaient peut-être sur ce point. Je savais Lily plus prompte à réagir de manière verbale que physique en règle générale. Mettons cela sur le compte de son altruisme et de son envie de croire en l'autre, qui qu'il en soit. Contrairement à moi qui me méfiais de tout et de tout le monde et qui, de ce fait, n'aurait pas eu une once de culpabilité à frapper un homme qui aurait eu l'audace de m'agresseur, quelle qu'en soit la raison. « Ecoute, si tu t'en veux tant que cela, tu peux tenter de réparer les choses avec cette fille. Avoir une discussion avec elle me paraît être un bon début, qu'en penses-tu ? » A l'écoute et compréhensif, j'en venais à me demander maintenant qui pouvait bien être son « adversaire » et quelle était la raison de leur dispute. J'avais la vague impression qu'une troisième personne y était mêlée. Les filles ne se querellent pas le plus souvent pour les beaux yeux d'un garçon ?
FICHE ET CODES PAR ILMARË
@Lily-Rose S. Hopkins
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