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« Because one day I will aver »

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SAINT-VALENTIN.

Ponctuel parce qu'il n'est pas si aisé de changer ses vieilles habitudes, je patientais devant l'immeuble dans lequel vivait Lily. Appuyé contre la portière de la voiture, je songeais pour la énième fois à l'organisation de cette journée si particulière, non pas tant parce qu'il s'agissait de la Saint-Valentin que parce que c'était notre première sortie en tant que « couple », si l'on pouvait déjà nous qualifier ainsi, et que je n'avais pas envie de commettre d'impair. D'autant que Lily m'en voulait toujours pour mon silence à propos de l'existence de Paris. Je lui avais fait la promesse qu'on en discuterait aujourd'hui même, afin de crever l'abcès une bonne fois pour toutes et que nous puissions tous deux passer une bonne journée. Pour l'occasion, j'avais laissé Trafalgar aux bons soins de mes parents, notamment de mon père qui se faisait un malin plaisir à rendre le matou plus diabolique encore qu'il ne l'était déjà. Comme quoi, tout est possible. Peut-être qu'il parviendrait même à se faire croquer un doigt au passage, ou arracher un œil. Cruel, vous trouvez ? Il faut dire que je n'adressais plus la parole à Gordon Austen depuis que j'avais appris sa relation avec Jonathan.  Relation entretenue par le biais d'une activité professionnelle qu'il avait jugé bon de me cacher lui aussi. En résumé, je boudais également la compagnie du père de Lily. Pas de doute, cette journée tombait à pique pour apaiser mes démons intérieurs.

Lily ne le savait pas encore, mais j'avais choisi l'endroit où nous passerions la journée en fonction de ses goûts et de sa personnalité. Lors de l'unique soirée de charité à laquelle nous avions participé pour l'instant tous les deux, j'avais cru comprendre que cet univers de strass et de paillettes, la luxure dans laquelle baignaient les hauts statuts à longueur d'année, ce déballage de bruits, de rires et de non-dits n'étaient absolument pas sa tasse de thé. Ce pourquoi, j'avais pris grand soin de dénicher le lieu parfait, associant calme, air pur et charme rustique. Le Mont Mansfield. Ne le situant que par sa réputation, j'avais opté pour ce monstre de verdure, le plus haut sommet des montagnes vertes du Vermont d'après les recherches que j'avais effectuées sur le net, en apprenant qu'il n'existait que deux chalets sur le site. Or, les propriétaires, des gens apparemment charmants, m'avaient convaincu de faire une réservation en m'expliquant longuement le lac qui entourait le bois où ils avaient construit leur domaine, les activités proposées, ainsi que le faible nombre de résidents à cette époque de l'année. Tout était donc réuni pour permettre à Lily de passer une bonne journée.


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@Lily-Rose S. Hopkins
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Because one day
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Lawrie & Lily

Grand-père. Lawrence était un grand-père. Bordel de Dieu, cette idée-là lui trottait dans la tête depuis le dîner des Enfers, et elle ne parvenait pas à s’en remettre, presque choquée par la nouvelle. A côté de tout ça, la grandiloquence du caractère de Margaret Austen ne lui faisait plus ni chaud ni froid. Grand-père. Plus elle répétait le qualificatif, plus Lily avait l’impression de lui rajouter des années au compteur. Quel âge avait-il déjà d’ailleurs ? A quel moment s’était-elle dit que cela n’avait pas d’importance, et que le fossé des années qui les séparaient ne serait pas un frein pour ce qu’ils seraient susceptibles de créer ensemble ? Ah oui. Avant. Avant de s’apercevoir qu’il avait omis de lui parler de la personne la plus importante de sa vie, qui par ailleurs était un ami très cher pour elle. Et depuis elle tournait en rond, agitée, troublée même, à se demander s’il ne lui avait pas caché d’autres choses du même acabit. Il n’aurait pas une femme aussi, à tout hasard ? Planquée quelque part, depuis des années, et qui reviendrait pour faire coucou un jour ou l’autre ? Furieuse, Lily balança son cellulaire  sur le dessus du lit. Cellulaire avec lequel elle ne lui avait plus répondu depuis des jours. Mais il avait bien fallu songer à rompre le silence radio à un moment donné. Intérieurement elle espérait que l’endroit où il avait prévu de l’emmener était isolé : ce serait plus propice à un assassinat dans les règles de l’art. Parce que oui, elle allait le tuer. Au sens métaphorique du terme. Elle était si blessée qu’il lui ait caché cet élément-là de sa vie que cela frôlait la déception amère, et elle lui en voulait de lui faire éprouver cela alors que tout était déjà si fragile entre eux.

Levée depuis quasiment trois bonnes heures, Lily faisait des allers-retours frénétiques dans son appartement. De temps en temps, un vêtement quelconque se mettait à voler d’un point à un autre pour des raisons mystérieuses, et au final, elle avait rapidement terminé de remplir son petit sac de voyage. Pour le coup, elle n’avait pas emmené grand-chose, habituée à voyager léger depuis toute petite. Elle dérogeait à la règle des femmes qui emmènent dix fois trop d’affaires pour des séjours très courts, et qui au final ne mettent pas un quart de ce qu’elles ont emmené. Non, avec Lily, c’était rapide, concis. Ce qui prenait le plus de place dans son sac à la limite, c’était son attirail de dessin, et son appareil photo hybride dont elle ne se détachait jamais. Elle avait même pensé à glisser au fond du sac le petit présent qu’elle lui avait trouvé quelques jours plus tôt. Pas grand-chose, une anecdote. Elle verrait si elle lui donnerait, ou si au  contraire, elle le frapperait avec. Cela dépendrait de l’ambiance. Et de ses explications aussi.

Déjà 9h pétante, et il était là, en bas, à attendre sur le trottoir. S’en était presque agaçant cette ponctualité chirurgicale. S’assurant d’avoir bien tout éteint dans son sillage, son sac sur l’épaule, Lily avait opté pour une tenue décontractée, comme il le lui avait indiqué. Un jean, des boots en cuir, un pull blanc en maille épaisse, et par-dessus, un manteau en toile et une écharpe, pour lutter contre le froid ambiant qui régnait en ce moment et oscillait avec les températures négatives. Sans lui demander son aide, elle glissa son sac à l’intérieur du coffre et le rejoignit en se plaçant du côté passager, se débarrassant de son manteau au passage. « Bonjour. Alors, où va-ton ? » Les lèvres un peu pincées, beaucoup moins joviale qu’à l’ordinaire, elle était contente de le voir malgré tout. Elle n’avait pas eu le réflexe, comme lorsqu’ils se voyaient d’habitude, de déposer un baiser contre ses lèvres, comme refroidie d’un seul coup. S’il pensait que la pilule allait passer aussi facilement, il se fourrait le doigt dans l’œil. Et pour l’heure, elle était bien coincée en travers. « Si c’est loin, tu veux que je conduise un peu ? ça me tiendra les mains occupées. » Et évitera de me donner envie de te planter mes ongles dans le visage, mais ça, tu n’es pas censé le savoir. Petit pensée fugace alors qu’un sourire forcé, presque cynique, venait étirer ses traits un peu fatigués.



@Lawrence H. Austen
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SAINT-VALENTIN.


Déjà ma main s'était levée pour récupérer son sac de voyage et le placer dans le coffre. La première fois, elle refusa et s'en chargea elle-même. La seconde fois, ne reçevant en retour de mon sourire qu'un faux-semblant, je compris. Pour autant, j'étais bien décidé à changer l'opinion qu'elle devait avoir de moi à l'heure actuelle et l'humeur morose qu'elle affichait. « Bonjour. Je te l'ai dit, c'est une surprise. » Conscient que le moindre faux pas pouvait me valoir les foudres de la jeune femme mais bien décidé à garder le « suspense » jusqu'au bout, je l'observais calmement, veillant à maintenir une apparence décontractée malgré le sous-entendu que je n'avais pas manqué. « Oui, si tu veux. Je te laisse le volant jusqu'à ce que nous soyons à l'aéroport. » lui répondis-je avec le sourire en m'installant alors côté passager. Ce qui faisait approximativement dix minutes, quinze à tout casser. Après tout, c'est elle qui me l'avait proposé non ? Oh, j'aurais peut-être dû lui préciser que nous ne prendrions pas la voiture. L'information était importante vous pensez ?

Attachant ma ceinture de sécurité, j'attends que Lily en fasse de même et que le moteur démarre, avant de lui jeter un regard en biais, hésitant à l'idée de tout lui expliquer maintenant, ou plus tard. L'avantage des explications immédiates, c'est que nous aurons ensuite la journée pour en discuter plus posément, et peut-être même crever l'abcès tout de suite. Sans compter que comme ses mains étaient occupées avec le guidon, je ne risquais pas de me lyncher au passage, car oui j'avais parfaitement compris le message tout à l'heure. L'inconvénient, c'est que je ne voulais pas commencer cette journée par des reproches qui risqueraient de tout gâcher. En même temps, l'humeur de Lily n'était déjà pas au beau fixe, aussi je ne changerai pas grand chose à moins de me confier le plus tôt possible. « Lily...je vois bien que tu es toujours fâchée, et je le regrette. » Comme début de Saint-Valentin, on a vu mieux non ? « Je t'ai déjà présenté mes excuses pour ce qui s'est passé à l'appartement. » Que veux-tu de plus ? Que je te déballe tout ce que je ressens ? Tu sais que je ne sais pas jouer à ce jeu-là. Une petite voix intérieure me criait déjà que j'avais tout intérêt à m'y mettre, justement. Laissant pendant de longues minutes le silence s'installer entre nous, ma voix retrouve bientôt sa gravité, tandis qu'au dehors, j'admire le paysage qui défile derrière la vitre. « Quand j'ai connu Paris, il avait de gros problèmes. Il traînait dans des coins mal famés, il participait à des compétitions de boxe illégales, bref il filait un mauvais coton. En tant que membre de la confrérie Dunster à l'époque, parce que j'étais l'aîné et surtout parce qu'il me rappelait mes propres folies à son âge, j'ai voulu l'aider à s'en sortir. Je l'ai surveillé, je lui ai prodigué des conseils, il m'arrivait même de le bousculer lorsqu'il récidivait. Un soir que je l'ai sorti d'un très mauvais pas qui aurait pu le conduire à l'hôpital, voire pire, je l'ai raccompagné chez lui, et j'ai découvert une photo de sa mère. C'est là que j'ai fait le rapprochement. Paris me ressemble énormément, mais physiquement, il a pratiquement tout tenu de sa mère. Enfin bref, j'ai fait faire un test de paternité qui m'a confirmé qu'il était bien mon fils et là... » Je soupire, les mâchoires soudainement crispées. « J'ai eu la peur de ma vie. Je me suis aperçu que je n'étais pas prêt à redevenir père. Quand Jane...quand ma fille est décédée, j'ai cru que le sol s'effondrait sous moi. Sincèrement Lily, si tu m'avais vu ce jour-là et les mois qui ont suivi...je ne sais pas si ton père t'en a parlé, mais j'ai failli être renvoyé de l'Agence pour insubordination, pour bagarres, pour beuveries...j'enchainais les idioties les unes après les autres. » Essuyant de la main une trace invisible sur mes lèvres, je poursuis, renvoyant mes cheveux en arrière. « Quand j'ai appris qu'à nouveau j'étais le père d'un gamin de vingt cinq ans, j'ai eu peur, parce que je n'avais pas envie de revivre ça. De me dire qu'un jour je pouvais le perdre à cause de mon métier, de mes absences. Je me disais : et si un jour tu n'es plus là, qu'est-ce qu'il va ressentir ? Et si un jour tu le mets en danger ? C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Ces hommes qui nous ont poursuivi, ils sont aussi venus le chercher. Je suis arrivé in extremis, Lily. Il aurait pu me l'enlever, lui aussi. » murmurais-je en revivant l'évènement comme si c'était hier. « Alors, j'ai disparu. J'ai préféré partir en prétextant vouloir le protéger. C'était vrai en un sens, mais je le faisais aussi pour moi parce que je savais que s'il lui arrivait à nouveau quelque chose, jamais je ne pourrais me le pardonner cette fois-ci. C'est aussi pour cette raison que je ne t'ai rien dit. Que je n'ai rien dit à personne d'ailleurs. Je ne voulais pas que tu ais l'image de moi comme celle d'un père qui avait abandonné son enfant. Surtout que j'étais persuadé de ne plus savoir m'y prendre avec lui. Après le décès de ma femme et de ma fille, je ne pensais pas avoir de nouveau la chance d'être père. Mais quand cette chance s'est présentée, je me suis aperçue que ce n'était pas le fait d'être parent à nouveau qui me terrorisait, c'est les conséquences que cela entraînait dans la vie de tous ceux qui comptaient pour moi. » concluais-je en l'observant, soucieux.


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Doucement, Lily temporise. Elle resserre la bride autour de son caractère parfois trop vif, trop impérieux par rapport au calme olympien qu’il arbore en permanence.  Elle a souvent du mal à modérer la colère. Pour ça, elle tient bien de son paternel qui ne répond plus de rien dès lors qu’on a trouvé comment le pousser à bout. Elle en a presque oublié avec tout cela que c’est normalement un jour symbolique. Commercial certes, mais symbolique. C’est le jour de ceux qui s’aiment, ou, qui s’ils ne sont pas prêts à l’avouer encore, qui s’apprécient. Il y a des élans d’affection partout, et où qu’ils aillent, il y aura forcément ces couleurs et des ces slogans niais dégoulinant de tendresse. Ses élans d’affection à elle frôlent le zéro universel lorsqu’elle s’installe finalement côté conducteur. Il est malin, il a de la suite dans les idées, de consentir à la laisser conduire alors qu’elle est bouleversée. Peut-être qu’avec un peu de chance elle ne renversera personne, ou ne finira pas dans un fossé. « L’aéroport ? … On a besoin de prendre l’avion ? » De plus en plus la destination l’intrigue. S’il faut prendre l’avion, c’est que c’est trop loin pour être rejoint en voiture. Quoique, maintenant on prend l’avion pour n’importe quoi afin de gagner du temps. Ils pourraient très bien rejoindre la ville adjacente que cela ne poserait pas de problème. Sans crier gare, d’un geste peut-être un peu trop vif, Lily met le contact, fait vrombir le moteur, quitte leur place de stationnement pour s’insinuer dans le trafic qui n’est pas encore trop encombré à cette heure. « Je ne suis pas fâchée, de quoi tu parles ?! » s’insurge-t-elle, les dents serrées, le regard focalisé sur cette route qu’elle voit à peine. Mauvaise foi, quand tu nous tiens. Bien sûr qu’elle est fâchée, et cela lui semble légitime. Quoique le terme de « contrariée » correspondrait peut-être mieux à son humeur actuelle. « J’aurais préféré apprendre la nouvelle de ta bouche plutôt qu’au fil de ce dîner, qui soit dit-en-passant était une riche idée. » Ironie cinglante, alors que ses sourcils se haussent. Elle ne poursuit pas, parce qu’elle sait que si elle commence à s’attaquer aux idées de la sacrosainte Mother Austen, elle risque de s’en prendre une. Ne jamais offenser une mère, surtout quand c’est celle de votre compagnon. Question de principe, même si ça lui démange la langue. Après tout ce n’était pas de sa faute si son fils adoré était plein de bonnes surprises et de mystères à élucider. Elle devait être pleine de bonnes intentions à la base.  

Déferlant en silence son agacement sur le pauvre volant du véhicule, ses mains raffermissent leur prise, semblent vouloir se modeler autour. Il commence à d’expliquer enfin, et peu à peu les élans frénétiques de ses mains se calment. Concentrée qu’elle est sur ce qu’il est entrain de lui dire, elle s’arrête au feu vert, se faisant immédiatement fustiger par les conducteurs derrière elle qui se déchaînent sur leurs klaxons. « Oh ça va ! » maugréé-t-elle en faisant un geste agacé de la main, reprenant le fil de son discours en même temps. Elle apprécie l’effort qu’il fait pour se confier. Elle sait bien que pour lui c’est loin d’être naturel. Doucement la colère se dissipe, elle se mordille l’intérieur de la joue. Tout s’éclaire peu à peu même si elle n’accepte pas encore qu’il ait attendu tant de temps pour lui en parler. Alors après qu’il ait prononcé sa dernière phrase, Lily demeure silencieuse. Assez longtemps pour qu’un léger malaise s’installe. Elle réfléchit en réalité, à ce qu’elle doit dire et conclure de tout cela. « Même si tu avais peur, et même si je comprends tes raisons, tu aurais dû en parler plus tôt au lieu de garder toutes ces craintes et incertitudes pour toi-seul. Il y a des gens qui tiennent à toi tu sais. Des gens qui tiennent à toi et qui ne demandent qu’à te soutenir, et faire partie de ta vie plutôt que d’être mis à l’écart. » Parle-t-elle seulement de Paris ? Non. Elle pense aussi à la tentative presque désespérée de sa mère, de réunir ses amis dans son dos pour en savoir davantage à son sujet. Au fond elle comprend pourquoi il l’a fait : la crainte viscérale de perdre ceux auxquels vous tenez, qu’ils vous soient arrachés si vous les impliquez un peu trop dans votre vie. « Je comprends pourquoi tu l’as fait. Je comprends que tu te sois éloigné par crainte de le perdre. Mais … » Elle s’arrête un instant, lui jette un regard en biais furtif. Quoiqu’elle dise, elle sait qu’il trouvera des arguments pour lui donner tort. Il lui donnera encore l’impression d’être naïve, et lui trop expérimenté. Tant pis. « Si tu continues d’exclure de ta vie ceux qui tiennent à toi par crainte viscérale de les perdre, tu finiras quand même par les perdre en voulant les protéger. » Car ils considèreront que la confiance n’existe pas, ou du moins, pas dans les deux sens.  Ils s’éloigneront à leur tour, car il n’y a que les fous qui s’attachent à une relation où il n’y a qu’un seul décisionnaire. « Ceux que tu laisses entrer dans ta vie, ceux qui te connaissent réellement ... Tu dois leur laisser le choix. Leur laisser le choix d'accepter ou non les conséquences que leur relation avec toi implique. Tu ne peux pas systématiquement prendre la décision à leur place. Enfin si … Tu peux. Mais ça te condamne à être seul. » Elle tourne, bifurque. Ils ne tarderont pas à arriver, ils entrent déjà dans les bouchons souvent présents aux abords des aéroports. « Et … Il te ressemble tu sais … Paris. » En disant cela, elle n’ose pas trop le regarder. Comme si ces détails-là appartenaient à une intimité fragile dont elle ne voulait pas encore faire partie. Mais c’était une façon de le rassurer aussi. « Outre la couleur des cheveux, et le fait qu’il faut vous violer pour que vous disiez ce que vous ressentez … Vous avez cette même lueur dans le regard … Quand vous riez … Avec cette fossette … Juste là. » Elle effleura un point sur sa joue, avec douceur, pensive, avant d’esquisser un sourire en se focalisant de nouveau sur la route. « Plusieurs fois je l’ai vue chez Paris … Et dans ces moment-là il me faisait penser à toi. Sauf que j’ignorais à ce moment-là … Enfin jamais j’aurais pu imaginer que … » Ses lèvres se pincent, elle fronce les sourcils un instant puis pousse un petit soupire. Il va peut-être lui falloir un petit moment pour se faire à l’idée. « Ah, et vous avez un accent russe abominable aussi. » Ses yeux s’agrandissent. Elle a rencontré Paris en lui donnant un coup de main en russe justement, et pour l’accent, au départ, c’était un désastre. A croire que l’anglais et le guttural ne faisaient pas bon ménage.




@Lawrence H. Austen
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SAINT-VALENTIN.


Loin de moi l'idée de la regarder trop longtemps. Si je refusais obstinément de montrer la moindre émotion, Lily avait le don de me rendre mon humanité perdue. Sans conteste, le fait de l'observer m'aurait affaibli, dans la mesure où j'aurais éprouvé des difficultés à mettre mes mots dans un ordre sensé. Le regard est le miroir de l'âme, parait-il. Le mien demeurait voilé, orienté vers le paysage qui défilait, repassant en boucle les images du passé, du présent, et d'un avenir incertain. « En quelque sorte, oui. » A dire vrai, l'avion ne faisait pas partie du mode de transport pour lequel j'avais opté afin d'atteindre notre destination finale. C'est plus petit, moins bruyant et plus rapide. La conversation reprend, sur les confidences de Lily maintenant. En silence, mes paupières s'abaissent une fraction de secondes. Oui, c'était à moi de lui en parler, sur ce point je ne pouvais que confirmer. « Ma mère se mêle de tout. » sifflais-je, un tantinet agacé en comprenant l'allusion de la jeune femme à ce sujet. S'il n'avait tenu qu'à moi, il n'y aurait pas eu de « surprise » ce soir-là à mon appartement, et par corrélation, Paris et Lily auraient fini par découvrir la vérité autrement, une autre fois, ou peut-être jamais. Le bras appuyé sur le rebord de la portière, le dos bien calé au fond de mon siège, je parcours maintenant la route devant moi, sourcillant à peine aux excès d'humeur de Lily, aux coups de klaxon et aux feux qui passaient au rouge ou au vert. N'étant pas de nature à m'exprimer aussi facilement que je venais de le faire, mon esprit avait besoin de retrouver son énergie vitale derrière sa carapace façonnée par les années. Ce pourquoi, je me taisais, acquiesçant parfois, pinçant les lèvres souvent mais toujours respectueux de l'opinion de Lily même si je n'étais pas toujours en accord avec ses propos. « Je...ne peux pas aller à l'encontre de ma nature, Lily ». répliquais-je pour commencer, avant d'inspirer profondément et d'ajouter pour me faire pardonner. « ...mais j'essaie. Je te jure que j'essaie. » Est-ce ma faute si j'ai tenu de mon père cette propension à garder pour moi mes souffrances, mes angoisses et le moindre sentiment coupable ? Sur ce point, ce n'était pas l'Agence qui avait conditionné mon état, j'étais né avec ce défaut. Même si, pour être honnête il pouvait m'arriver de me montrer loquace. Notamment aux personnes de confiance. Lily en faisait partie, même si je ne la connaissais véritablement que depuis peu, et qu'elle était encore trop étrangère à ma nature profonde pour parvenir à y faire face.

Quelques mots, juste quelques mots avaient suffi à me faire sourire. Un sourire triste, blasé presque...ironique. Si elle savait...elle ne comprendrait pas. Elle m'en voudrait et je la perdrais pour de bon. Je devais pourtant faire preuve d'autant de sincérité qu'elle en avait pour moi, même si je risquais forcément de la blesser. « Je préfère perdre les personnes qui me sont chères en sachant qu'elles seront plus heureuses sans moi et que je pourrais les protéger de loin, plutôt que de vivre auprès d'elles et qu'un jour elles soient malheureuses ou ne meurent par ma faute. » murmurais-je en la fixant intensément. Car oui, je faisais bien référence à la mort, mon fardeau, ma profession. « Je regrette Lily, ce n'est pas seulement notre différence d'âge qui me dérangeait au départ, c'était aussi l'idée qu'à mes côtés tu n'aurais jamais une vie normale, et Paris non plus. Personne. » soupirais-je, les mâchoires crispées. C'était un choix auquel j'avais consenti avant de signer avec l'Agence. Mais il y avait eu Catherine et tout avait changé. Ce en quoi je croyais, ce que je pensais être bon pour notre couple. Mon envie de bien faire avait heurté celle de rendre cette justice amère, et finalement nous avait submergé jusqu'à ce qu'il ne me reste plus rien. Je ne souhaitais pas reproduire les mêmes erreurs avec Lily, encore moins avec Paris. Ce pourquoi, depuis plusieurs mois déjà je réfléchissais. Trop, au point d'en avoir des migraines une fois le soleil levé. Je savais qu'au bout du compte, il me faudrait faire un choix : l'amour ou le travail, car malheureusement dans ma vie, l'un ne pouvait exister tant que l'autre subsistait. « Je ne suis pas en train de te dire que je regrette de te connaître et de...vivre cette histoire avec toi. Mais...viendra un moment où je devrais faire face à mes anciens démons, et je ne veux te mêler à une bataille qui n'est pas la tienne. » Face à ses paroles, je la juge pourtant suffisamment expérimentée et mûre pour la prendre au sérieux. Je n'ai pas besoin d'y réfléchir bien longtemps pour admettre l'évidence et lui offrir un sourire sincère mais fugace. « ...même si je n'ai pas envie de me retrouver seul, c'est vrai, parce que je me sens bien auprès de toi. » Ma voix grave ne casse rien à l'atmosphère qui vient tout à fait de se réchauffer. Pour autant, gêné comme d'ordinaire lorsqu'il s'agissait de dévoiler mes failles, je me détournais bien vite de son regard pour me concentrer à nouveau sur la route, mal à l'aise.

Elle m'apprend alors la ressemblance existant entre mon fils et moi, et naturellement un sourire empli de fierté vient poindre sur mes joues. Oui, je ne pouvais nier qu'il existait des similitudes. « C'est normal, lui ne sait pas parler russe. » Sous-entendu moi, si. Bref regain d'humour destiné à la dérider totalement. Car effectivement le gaelique et le russe ne vont décidément pas bien ensembles, je le confirme. On a presque l'impression d'un ogre ayant avalé de travers un os de poulet. « Est-ce que...ça ira ? Tu réussiras à encaisser le choc ? » Pour Paris j'entends. Va t-elle s'en remettre ? « Parce que l'idée d'être grand-père que j'ai sincèrement appris très récemment par contre me reste encore en travers de la gorge. » grondais-je en fronçant les sourcils. A quarante ans, être grand-père, vous imaginez la honte ? Je n'ai même pas encore de cheveux blancs ! Arrivés à l'aéroport, je descends de la voiture une fois que nous sommes garés au parking, faisant le tour de la voiture pour aller me placer face à Lily. Là, je me penche en avant, usant de mon charme et de mon sourire pour tenter de briser ses dernières défenses. « Est-ce que...tu acceptes de me pardonner ? Au moins pour aujourd'hui. Demain, tu pourras m'en vouloir à nouveau si tu veux. » la taquinais-je en glissant sa main dans la mienne.


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Est-ce le propre des mères de se mêler de tout ? Non, peut-être pas. Jusque récemment, on ne pouvait pas dire que la sienne se soit montrée particulièrement intrusive dans son existence. C’est peut-être pour cela que Lily avait vu Margaret d’un œil étrange, comme s’il s’agissait d’une créature venue d’un autre monde. En réalité ce qu’elle incarnait, ce côté « mère » poule extrême, ne correspondait à rien pour Lily. Jonathan avait toujours veillé sur elle, mais il n’était pas d’un caractère débordant d’affection comme elle. Elle ne connaissait pas l’univers dans lequel avait grandi Lawrence pour avoir partagé une enfance en binôme. Son père. Elle. Les incertitudes. Les moments d’une complicité singulière qu’il était difficile d’imaginer quand on ne les avait pas vécus soi-même. Quoiqu’il en soit elle nota dans sa tête de ne jamais envoyer de messages tendancieux sur son téléphone lorsque sa mère était dans les parages. Il y avait peu de chances pour que cela arrive, mais au cas où, mieux valait se souvenir que cette dame pouvait avoir des yeux partout. « Je sais … J’ai vu. » murmura-t-elle, toujours focalisée sur la route. Elle ne pouvait nier avoir vu une nette évolution depuis qu’il était « revenu ». Depuis qu’ils s’étaient disputé la première fois surtout, et qu’elle avait dû lui arracher des explications en se baladant à moitié dévêtue dans une rue passante alors qu’il claudiquait comme un vieillard (oui, ça aussi, elle s’en souvenait bien …). Elle ne s’attendait pas à ce qu’il devienne du jour au lendemain une vraie pipelette. Les efforts qu’il faisait lui suffisaient, même si elle n’avait pas forcément pris l’habitude de le lui dire. Ils n’avaient jamais été assez intimes encore pour cela. Ils en étaient encore à s’apprivoiser, se connaître. Même s’ils se côtoyaient depuis des mois ça n’était pas suffisant pour tisser une relation de confiance aveugle. Ces choses-là prenaient du temps. « C’est ce que tu avais fait pendant ces trois mois d’absence n’est-ce pas ? Nous protéger … de loin ? » Elle lui jeta un regard en biais, sachant pertinemment qu’elle n’avait pas visé loin de la vérité. « Si c’est pour te retrouver dans le même état que la dernière fois, je préfère que tu restes dans les parages. » murmura-t-elle ensuite, plus pour elle-même qu’à son attention. Ça l’avait rendue malade de le voir dans cet état, tout en sachant qu’elle n’avait rien pu faire pour l’aider dans la mesure où il s’était isolé du monde. « Je comprends ce que tu ressens vis-à-vis de Paris. Tu lui as parlé … de l’Agence ? » osa-t-elle demander, espérant intérieurement que c’était le cas. Autrement elle comprenait ses réticences. S’il avait été policier par exemple, ou même pompiers, les risques auraient été les mêmes certes, mais moins grands. Sa profession était à part. Lily était bien placée pour le savoir. « Quant à moi je … Je n’ai jamais eu une vie qu’on peut qualifier de « normale » tu sais. Contrairement à Paris, je connais les risques. Je les connais depuis … depuis toujours en réalité. C’est triste à dire, mais ces risques-là font partie de la « normalité » de mon quotidien depuis que je suis toute petite. » Pour le coup elle n’osa pas le regarder, car il y avait des pans du quotidien qu’elle avait vécu avec Jon qu’il ne connaissait pas. Il ne connaissait pas les nuits où les agents venaient pour la surveiller en l’absence de son père, ou celles passées dans diverses planques, parfois pendant des jours, parce que l’une des missions comportait des risques. Il y avait eu les interrogatoires aussi, souvent de routine, pour vérifier qu’au-delà des contraintes de son quotidien elle grandissait « normalement ». A cinq ans elle avait appris comment se cacher si des inconnus en venaient à entrer dans leur maison. A douze ans il lui avait montré comment disparaître, et à partir de combien de secondes un appel sur un cellulaire peut être tracé. Si sa santé n’avait pas été si fragile dès le départ, elle aurait sans doute été recrutée elle-aussi, une fois ses quinze ans passés. Plusieurs fois des supérieurs de son père lui avait fait la remarque, parce que forcément, elle avait été amenée à les côtoyer, comme Lawrence. Car il n’était pas le seul. Elle se souvenait très bien de Connor, l’ancien « coéquipier » de son père. Un grand brun, un peu joufflu, avec des bras énormes et un sourire d’enfant. Il lui faisait faire l’avion quand elle était toute petite, dégustant le thé avec des petits biscuits en les picorant comme un oiseau, chose qui la faisait beaucoup rire à l’époque. Elle l’appelait « Tonton Connor ». Il faisait partie de leur famille, d’une certaine façon. Pendant des années son père et lui avaient été étroitement liés. C’était son meilleur ami, presque son frère. Ils avaient été enrôlés quasiment en même temps et se connaissaient depuis toujours. Toutes les semaines il venait les voir. Jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’ils étaient partis à deux, Jon soit rentré seul. Connor avait été abattu froidement, d’une balle dans la tête. Connor. Lily s’en souvient même si l’image qu’elle a de lui s’est déformée avec le temps. C’était la première fois que son père lui avait parlé de la mort. Il avait été plus sombre après cela, pendant des mois, presque des années. Puis Lawrence était arrivé, et l’humeur de Jon avait changé. A croire que « veiller » sur lui l’avait réconcilié en un sens. Mais jamais il n’avait accepté de lui parler de ce qui s’était passé avec Connor, de ce traumatisme qu’il avait enfoui au fond de lui, bâtissant peu à peu un mur entre lui et ceux qui l’entouraient. Même sa propre fille. « Je sais bien que ce sera à toi de lutter, et que cette bataille t’appartiendra. Mais … Sache que tu ne seras pas tout seul, si tu as besoin. » Elle esquissa un petit sourire, pour dire implicitement qu’elle serait là si son soutient lui était nécessaire. Si ce n’était pas le cas, et qu’il était assez fort pour affronter ses propres noirceurs tout seul, alors soit, elle ne s’imposerait pas. Mais il était toujours « rassurant » de savoir que d’autres étaient là pour nous, au cas où. « Ça c’est parce que je recouds les plaies comme personne. Directement, ça met toutes les autres hors catégorie. » plaisanta-t-elle, désireuse d’alléger un peu la conversation, se mordillant légèrement la lèvre inférieure pour réfréner son sourire.

« Toi non plus. Ton russe est mauvais. Cette façon que tu as de prononcer certains mots, c’est une injure pour notre mère patrie. Même mon père le dit, et c’est un anglais pure souche pourtant. » le taquina-t-elle avec un petit air désinvolte, alors qu’elle se tournait pour faire une marche arrière, et se garer soigneusement en bataille.  « Pour Paris … laisse-moi un peu de temps d’accord ? » Elle coupa le contact, poussa un petit soupire. Non la pilule n’était pas facile à avaler, il lui faudrait du temps pour se faire à l’idée, et pouvoir en parler de façon plus « décontractée ». Bon sang, si Paris en arrivait à savoir qu’elle nourrissait de tels « sentiments » pour son père, il allait la tuer. Elle voyait ça d’ici. « Que veux-tu, c’est de famille apparemment d’aller fricoter à des âges indus. » référence à lui-même, qui avait dû avoir Paris bien trop tôt, et à Paris, qui avait suivi son exemple en ayant une fille de bonne heure aussi. Les chiens ne faisaient vraiment pas des chats. Un dernier coup d’œil dans le rétroviseur avant de sortir, et Lily se frotta légèrement la joue gauche, au niveau de la pommette. Le bleu que lui avait fait Capucine en la giflant était en train de disparaître tout doucement. Une chance qu’il n’ait rien remarqué pour l’instant, étant donné qu’il s’agissait de la joue orientée du côté de la fenêtre lorsqu’elle conduisait. La portière claqua, et elle le rejoignit, se massant la nuque alors qu’il la surplombait d’une bonne tête. Un regard dans sa direction et ses lèvres s’ourlèrent dans une moue mécontente. « Tss … Je sais bien ce que tu essaies de faire avec ton sourire là … » bougonna-t-elle, poussant finalement un soupire désespéré. Il aurait pu lui faire la pire des injures qu’elle aurait pu tout pardonner juste pour entrevoir ce sourire sur ces traits. Quel manipulateur. On croyait rêver. « Bon. D’accord. Mais à une condition … » Son regard espiègle rencontra le sien, alors qu’elle mordillait presque avec indiscipline sa lèvre inférieure, carnassière. « Interdiction de m'en vouloir si je te surnomme Papy Law. » Vengeance vengeance. Pour faire passer la pilule, elle déposa un baiser sur ses lèvres, s’esquivant en vitesse en balançant son sac de voyage sur son épaule. « Dépêche-toi je suis sure qu’on va être en retard ! » Bon en vérité, elle n’en avait aucune idée. Mais c’était plus pour s’éloigner vite qu’autre chose, avant qu’il ne lui renvoie la pareille pour pallier l’injure du « Papy Law ».





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« Oui. » répondis-je, songeur. Sa question avait-elle un autre but que celui de confirmer mes propos ? Comme celui de tenter de découvrir – encore une fois – ce qui s'était passé durant ces trois mois d'absence ? J'estimais que ce n'était pas le moment d'en parler. Même s'il s'agissait là d'un argument que je lui avais déjà opposé à mon retour sur le territoire américain. Je savais qu'en tous états de cause, je ne pourrais pas toujours me cacher derrière mon silence et qu'elle exigerait tôt ou tard de tout apprendre. Quoiqu'il en soit, même si je me senti touché par sa sollicitude, me laissant entendre qu'elle tenait véritablement à ma personne, je gardais le silence, pinçant à peine les lèvres, signifiant mon désaccord sur ce point. En tant qu'agent, j'étais conditionné pour donner ma vie pour mon pays si nécessaire. Alors, je ne parle pas de ce que je ferai pour ma famille ou mes amis. Je ne crois qu'elle apprécierait si ma langue se déliait à ce sujet. « Oui, il sait ce que je suis. » C'était bien là le sens de sa question, n'est-ce pas ? « Je n'ai pas eu le choix après la tentative d'enlèvement dont il a été victime. C'était soit lui avouer mon statut professionnel, soit le laisser croire que j'étais un psychopathe échappé de l'asile. » soupirais-je très sérieusement avec néanmoins une lueur amusée au fond de l'oeil. « Il ne sait rien de plus, je ne voulais pas l'effrayer. Qui plus est, moins il en sait, moins il sera impliqué. Il est jeune, il n'a pas besoin de ça dans sa vie. » ajoutais-je en lui jetant un coup d'oeil discret. Intérieurement, je faisais le parallèle avec la vie vécue par Lily aux côtés de son père agent. Ce n'était pas une vie pour une enfant, ni pour quelqu'un de son âge actuel d'ailleurs. J'aurais préféré qu'elle connaisse autre chose. Car, bien que j'avais conscience d'ignorer de nombreux secrets, ce n'était pas difficile de comprendre ou de voir que la vie que menait son père avait eu un impact sur sa fille. Logique et dommageable. D'ailleurs, Lily venait de me confirmer mes pensées, alors que je fronçais les sourcils en signe de désapprobation. Un jour, j'aurais une discussion avec Jon, juste pour éclairer certaines zones d'ombres. Peut-être que cela me permettrait de mieux connaître certains traits de personnalité de Lily. Hérités de sa mère, de son père, ou de l'environnement dans lequel elle avait grandi ? « Tout le monde devrait avoir droit à une vie « normale ». » grondais-je pour moi-même en lui lançant un regard compréhensif mais sévère. Paradoxalement, je ne crois pas pouvoir être à l'aise en côtoyant la routine d'une vie tranquille. J'avais tellement vécu d'aventures, tellement voyagé, connu l'ailleurs, le danger, qu'il m'arrivait de me demander comment les gens dits « normaux » ne devenaient pas fous à force de tourner en rond dans leur train train quotidien.

« Merci. » Un sourire étreint mes joues alors qu'elle me propose implicitement son aide, au besoin. Aussi confiant en mes capacités physiques et psychologiques que je le suis, je n'en demeurais pas moins un homme avec ses faiblesses et ses angoisses. Se savoir épaulé par une personne de confiance vous permet parfois de remettre certains faits en perspective et de vous relever de vos blessures, quelles qu'elles soient. « Je ne l'oublierai pas. » ajoutais-je en songeant notamment à ma vie auprès de Catherine et de Jane qui tenait encore grande importance dans mon présent. Des détails qu'un jour, je devrais partager avec Lily si je tenais à renforcer notre relation. Mon sourire s'élargit à son humour...noir. J'ose même un rire en m'aperçevant que sur ce point, elle n'avait pas totalement tort. C'est vrai que toutes les autres ne faisaient pas le poids à côté d'elle.

« Chut. Je ne veux même pas en parler. Vous avez tort tous les deux, point final. » fis-je mine d'être vexé en regardant ailleurs. Hochant ensuite la tête pour lui signifier mon acceptation quant à l'existence de mon fils et son appréhension sur l'avenir de cette nouvelle « filiation », je descends du véhicule, observant d'abord autour de moi le hangar n°7, celui où nous devions nous rendre pour prendre...notre second moyen de transport. Un regard noir plus tard, jeté sur les épaules de Lily qui osait me comparer à Paris en ce qui concernait notre engeance précoce – je n'étais pas au courant ni volontaire moi, d'abord ! Lui, oui ! - je décidais de sortir le grand jeu afin que la jeune femme retrouve définitivement sa bonne humeur, afin que la journée se passe ensuite sous de parfaites auspices. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Je souris, c'est tout. » ronronnais-je contre son front, puis son nez, et m'arrêtant finalement à quelques millimètres de ses lèvres si tentantes. M'apprêtant à y goûter puisque dorénavant, j'éprouvais de plus en plus de mal à m'en passer, mes ardeurs stoppèrent net à son appelation. « Pardon ? » Ais-je bien entendu ? Non, elle n'a tout de même pas osé ?! Les yeux ronds comme des balles de tennis, je demeure interdit quelques secondes, avant de la fixer de dos, s'éloignant comme si de rien n'était. « Ne t'avises jamais de m'appeler comme ça. JAMAIS. » grognais-je une fois que je l'eus rejointe, la menaçant du regard. « Ce privilège ne revient qu'à Ashlynn, God thanks. » sifflais-je en la devançant pour qu'elle me suive jusqu'au hangar, situé plus à droite. Rajustant la brassière de mon sac à dos sur l'épaule, j'attrape alors sa main, entremêlant ses doigts aux miens avant d'ouvrir la porte de garage. Notre carosse est avancé. Mesdames et messieurs, un hélicoptère dernier cri que j'avais pris soin de réserver pour ce court périple jusqu'au Mont Mansfield. « Si tu oses m'appeler papy encore une fois, je serais obligé de te traiter de « gamine » ou de « fillette » et je crois que tu n'apprécies pas trop ces surnoms, n'est-ce pas ? » me moquais-je en attrapant son sac puis le mien pour les placer sur les sièges arrières de l'hélico. « D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il faut que je te trouve un nom de code, pour le cas où je te téléphonerai alors que ton père serait dans les parages. » Faisant mine d'y réfléchir sérieusement, je l'aide à s'installer du côté passager, avant de monter à mon tour, lui passant un casque et enfilant le mien au même moment. « J'espère que tu n'as pas le vertige. Le voyage ne devrait pas prendre plus de trente minutes avec ce bijou. » Contre trois heures si on avait pris la route avec la voiture. L'hélico au moins donnait la possibilité d'admirer la vue du ciel, ce qui n'était pas négligeable outre sa vitesse. « Prête ? » lui demandais-je en commençant à allumer les moteurs, enfilant mes lunettes de soleil au passage.

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Paris savait. Cette conclusion la rassura en un sens, car cela faisait des mensonges de moins à fournir au cas où il déciderait de poser des questions. En revanche, elle supposait que sa petite famille, elle, n’avait pas été tenue au courant. Tant mieux, tant pis. Il était de sa responsabilité de faire ses choix à ce sujet, et de décider de les informer ou non de son statut. « La seconde option aurait été assez appropriée.  Tu as vraiment une petite tête de fou lorsque tu as l’air effaré … » murmura-t-elle entre ses lèvres avec un sérieux irréprochable, afin de rendre la boutade plus convaincante. Ah tiens, il venait de faire l’air en question, à mi-chemin entre l’effarement et l’indignation en réalité. « Ah voilà. C’est exactement ça. » ajouta-t-elle, lui adressant un regard de prédateur par-dessous ses cils. Mieux valait tenter d’alléger la conversation qui risquait de prendre des allures dramatiques s’ils continuaient ainsi. « J’imagine qu’après c’est une question de point de vu, et que la normalité varie d’une personne à une autre. » Comme s’il pouvait y avoir une conception universelle de la notion de normalité. C’était impossible. Chaque être était différent, avait son propre vécu, et ses aspirations personnelles. C’était la société moderne qui essayait de ranger tout le monde dans des cases, en divulguant des stéréotypes surfaits : la famille banlieusarde posée, avec une stabilité financière, des personnalités rangées et des habitudes encrées dans un quotidien sans nuances. Si ça c’était la définition du bonheur universel, elle voulait bien passer son tour. De toute façon elle ne mènerait jamais une existence comme celle-ci. C’était inscrit dans son patrimoine génétique depuis le départ.

« Je pourrais te donner des cours de langue, si tu veux. » Tendancieuse, à escient, elle le scruta fixement comme pour le défier de se détourner. Et bien quoi ? Toute personne normalement constituée saurait qu’elle parlait bien évidemment de cours de russe, voyons. Lily, frôler l’insolence au point de faire preuve d’un humour tentateur douteux ? Non, jamais. Pas du tout son style. Pourtant ça ne l’empêcha pas de pouffer de rire derrière ses doigts, tout en descendant du véhicule. « Tu as ce sourire de petit démon tentateur là, ne crois pas que je suis aveugle, et que je ne vois pas clair dans ton jeu. » bougonna-t-elle avec un certain délice en réalité, même si son regard se faisait inquisiteur. Ah, le petit air indigné venait de reparaître. Visiblement  on touchait un point sensible avec le « Papy Law ». « Hmm … Sinon quoi ? Tu n’es pas très convaincant franchement … Ni très effrayant. » Espièglerie désinvolte encore, alors qu’elle filait en douce. Entre minauder devant le chat, le titiller, et devoir affronter réellement ses griffes, il y a toujours un monde. Mieux valait s’éloigner avant qu’il ne se montre plus « convaincant » justement. Au fait, pourquoi ne prenaient-ils pas la même direction que tous ces passagers qui allaient vers les grands halls de l’aéroport. « On ne devait pas prendre l’avion ? Je pensais que … Ah. Oh. »  Ses lèvres formèrent un « o » parfait alors qu’ils entraient dans le fameux hangar, et que son regard détaillait enfin l’engin qui s’y trouvait. Sacré volatile. Décidément, il lui sortait le grand jeu avec l’hélicoptère. « Tu vas rire mais c’est Paris qui m’a initiée au vol en hélico. » avoua-t-elle avec une certaine ironie en constatant que les détails communs s’accumulaient de plus en plus. « Tss. Essaie un peu pour voir, tu ne seras pas déçu. » marmonna-t-elle en prenant sa main pour grimper. Il n’avait pas forcément besoin de surnommer explicitement « fillette » pour qu’elle se sente ainsi parfois en sa présence, et ce malgré elle. « Un nom de code ? » Un rire lui échappa encore. Alors quoi, ils étaient dans un opus de Mission impossible maintenant ? « Et qu’imaginais-tu comme nom dis-moi, qui me correspondrait ? » Elle l’interrogea d’un regard malicieux, bouclant sa ceinture avant de placer le casque sur ses oreilles. « Non attends j’ai oublié quelque chose. » fit-elle en ouvrant de grands yeux, se penchant finalement sur le côté alors que les doigts de sa main droite capturaient son menton pour l’attirer à son visage, et que son autre main abaissait consciencieusement le micro de son casque pour ne pas les gêner. Sans crier gare elle déposa ses lèvres contre les siennes pendant quelques secondes, le gratifiant d’un premier baiser véritable depuis qu’ils étaient partis. Elle se recula finalement, remettant son micro en place comme si de rien n’était. « Voilà. Prête. » Petit sourire en coin, ses prunelles glissent vers l’extérieur : elle est toujours fascinée par le mouvement des hélices au moment du décollage, et la façon dont elles prennent de la vitesse. « Tu ne veux toujours pas me dire où on va ? » Même si elle commençait à s’en douter à présent. Et par chance, le temps était clément pour l’instant même s’il faisait un froid de canard. Peut-être arriveraient-ils à en profiter finalement.  




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Protestant vigoureusement mais...intérieurement à la boutade de la jeune femme, je gardais pour moi mes reproches à son encontre, sachant pertinemment que ce jeu que nous nous renvoyons sans cesse à la figure n'avait au fond que pour but de pimenter notre relation et à court terme, de mieux nous connaître et d'accepter nos différences.

Nous rapprochant de plus en plus du hangar n°7, je retiens un sourire carnassier à sa réplique qui, soyons sérieux, n'avait rien de très catholique. Et non, je ne crois pas que ce soit mon esprit qui m'ait joué des tours cette fois-ci. Malgré son « jeune » âge, Lily n'était pas une nonne, même si elle n'entrait pas non plus dans le palmarès des femmes les plus séductrices et provocatrices de Cambridge. « Ce n'est pas déjà ce que tu fais...de temps à autre ? » la taquinais-je à mon tour en lui jetant un regard en biais. On devrait peut-être rapprocher un peu plus les cours d'ailleurs, je suis persuadé que je pourrais moi-même lui apprendre quelques...notions. « Tu crois toujours voir en moi ce qui n'a pas lieu d'être. » soupirais-je en signe de désespoir dissimulé, feignant une peine immense à l'ombre de mes paupières éteintes avant de retrouver un sérieux glacial face à sa remarque audacieuse jugeant mon âge. « C'est cela oui...cours petite...cours vite avant que je ne t'attrape. » murmurais-je entre mes dents découvertes, mes lèvres formant un sourire de prédateur pendant un court instant.

« Paris ? J'ignorais qu'il avait son brevet. » la questionnais-je quelques minutes plus tard après qu'elle eut enfin découvert notre dernier moyen de transport. Une lueur mi fière mi triste voilà une infime seconde mon regard azur en m'aperçevant qu'une fois encore, mon ignorance à son sujet ne serait pas comblée avant longtemps. « Laisse-moi le temps d'y réfléchir, sweety. » Comme nom de code, ce n'était pas si mal non ? Les réacteurs sur le point d'être enclenchés, je fronce légèrement les sourcils à la demande de Lily, me penchant vers elle pour tenter de voir ce qu'elle comptait faire, sans m'attendre une minute à ce que ses lèvres viennent capturer les miennes avant de les relâcher comme si tout n'avait rien eu de prémédité. Encore surpris mais non moins heureux de recevoir cette première forme de pardon de sa part après les excuses formulées tout au long de la route, je toussote avant d'enfiler mes lunettes de soleil et de prendre les commandes, direction...  « Au Mont Mansfield, miss Hopkins. » finis-je par céder avant de décoller pour de bon.

Trois heures plus tard, nous arrivions sur site. La piste, dégagée de manière à pouvoir faire atterrir quelques appareils sans être aussi gigantesque que celle d'un aéroport, permettait toutefois de ranger  au moins cinq hélicoptères dans une sorte de hangar recouvert par la faune environneante. Deux d'entre eux laissaient supposer leur appartenance à une société touristique. Un autre était utilité vraisemblablement vu son sigle, par l'ONF, tandis que le dernier devait appartenir à un particulier qui, comme nous, faisait escale dans la région. Libérant le volatile en métal après avoir coupé le moteur, je propose mon aide à Lily afin d'y descendre, avant de m'occuper de nos bagages, tandis qu'un jeune homme nous rejoint, grand sourire sur son visage de jeune premier. « Bonjour madame, monsieur. Vous devez être les Austen ? » « Les » Austen ? Il n'y en a qu'un, petit, mais passons pour cette fois. « Pile à l'heure, monsieur. Voulez-vous que je m'occupe de vos bagages ? » Pour un peu et on se croirait vraiment à l'aéroport. « Non merci, je m'en charge. Si vous pouviez juste nous indiquer le chemin. » lui demandais-je poliment en avisant le panneau en bois, élimé à plusieurs endroits qui indiquaient plusieurs routes différentes et opposées à travers la forêt luxuriante de Mansfield. « Je suis votre guide, monsieur. » s'exclama alors le jeune femme en comprenant que je n'avais pas fait le lien avec sa présence à nos côtés. « Si vous voulez bien m'suivre. » Des rangers aux pieds, un pantalon marron et une chemise manches longues qui devait être verte à une certaine époque, ainsi qu'un bonnet sur le crâne, le jeune homme, qui finit par se présenter sous le prénom de  « Dav' » - un surnom sans doute – nous expliqua à mesure que nous escaladions la montagne, le charme étrange et reposant de ces lieux. Des légendes aux disparitions, en passant par le coucher de soleil qui éclairait toute la vallée chaque matin et qui rendait l'endroit presque irréel, il semblait évident que ce garçon était né ici, et qu'il y mourrait. « Et voilà, messieurs dames, je vous présente The white wolf ! » articula t-il avec zèle et enthousiasme, un bras dévoilant le perron du chalet situé en plein cœur de la forêt du Mont Mansfield. « Je dois redescendre pour aider à accueillir d'autres touristes. On s'verra peut-être plus tard. J'espère bien. » Jetant un dernier regard sur Lily qui semblait lui avoir tapé dans l'oeil, il lui offre son plus beau sourire avant de lui embrasser la main et de dévaler à grande vitesse le long de la montagne. « Je crois que tu lui plais. » soufflais-je à Lily en posant une main sur sa taille.

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« De ce que j’ai pu en voir, il adore ça. Vous devriez … Vous organiser des escapades ensemble. Je suis sure que ça lui plairait … De voler avec toi. » Suggéra-t-elle du bout des lèvres sans oser le regarder directement. Qu’était-elle en train de faire ? Il y a de cela une heure, elle était furieuse à la seule idée qu’il ait pu lui cacher que Paris était son fils biologique, et la voilà maintenant qui essayait de les rapprocher davantage. Au-delà de la blessure qu’elle avait éprouvée en réalisant qu’il ne lui faisait pas suffisamment confiance pour lui en avoir parlé plus tôt, elle comprenait la position de Paris. Devoir du jour au lendemain se faire à l’idée d’un père dans son existence, il n’y avait pas plus complexe. Comment réapprendre à se connaître ? Comment se comporter ? Il fallait tout reconstruire. Et la reconstruction passait surtout par des instants privilégiés partagés. De ceux qui permettent de tisser de nouveaux liens solides. C’est ce que Lily avait essayé de faire avec sa mère, même si … ça ne se déroulait pas exactement tel qu’elle avait pu l’imaginer. « Ça me va. C’est mignon. » murmura-t-elle du bout des lèvres, un sourire énigmatique éclairant sa peau diaphane. Cela sonnait un peu comme une friandise sucrée. Ça lui convenait bien. De son côté il lui faudrait réfléchir au « nom de code » qu’elle pourrait lui donner, à lui aussi. Cela viendrait sans doute spontanément avec le temps. Quoiqu’il en soit un petit rire discret lui échappa face à son petit air surpris. Visiblement il n’était pas encore « habitué » aux marques d’affections venant d’elle. A croire qu’il avait parfois l’impression qu’elle pourrait le mordre …

Les hauteurs du Mont Mansfield étaient vraiment magnifiques vues du ciel. Lily en prenait plein les yeux. D’ailleurs elle s’était penchée vers la vitre, contemplant l’extérieur sans mot dire, préférant profiter du paysage autant qu’il était possible. Quand ils se posèrent enfin, ses mains se crispèrent légèrement autour de sa ceinture. Elle n’aimait pas particulièrement la sensation qui vient avec l’atterrissage, et poussa un soupire soulagé quand il coupa enfin le moteur. « C’est magnifique par ici. Avec le temps qui menace à l’orage par endroits en plus, ça n’en est que plus beau, grâce au contraste des couleurs. » dit-elle dans un élan peut-être un peu trop passionné et contemplatif en prenant appui sur ses épaules pour descendre de l’appareil. Elle en avait presque oublié qu’il n’était pas très sensible à tous ces discours-là. Tant pis, elle ne se referait pas. « Bonjour ! » fit-elle avec entrain, un sourire enthousiaste au coin des lèvres. Il avait quoi, vingt ans ? Vingt-cinq ans ? Difficile à dire avec ce bonnet enfoncé sur son crâne et ce look de baroudeur. Mais en tout cas il lui fit une impression charmante, il avait l’air de connaître le coin comme sa poche, même si la façon dont il les regardait tous les deux n’était pas de bonne augure. Il observait Lawrence comme un patriarche respectable et elle plutôt comme … Une fraise des bois ? Peu importe.  « Alors heu … Dav’, vous êtes un autochtone n’est-ce pas ? » Déjà entrain de faire la conversation, après tout mieux valait surveiller leurs arrières en entretenant des rapports cordiaux avec ce cher Dav’ au cas où ils se retrouveraient perdus, dans les bois, frigorifiés, à se nourrir de châtaignes, Lily était déjà entrain d’alimenter ses récits en le questionnant davantage sur la faune, la flore, et particulièrement les légendes qu’il leur raconta en chemin. Elle avait toujours trouvé tous ces récits folkloriques fascinants. Et puis, ce Dav’ était un conteur né. On voyait qu’il avait l’habitude de balader des touristes à longueur de temps. « C’est cela oui, à plus tard. » fit-elle avec un sourire en coin, esquissant un petit signe de main amusé alors qu’il s’éloignait à grandes enjambées. « Dommage que la réciproque ne soit pas vraie. » murmura-t-elle du bout des lèvres, un air énigmatique nimbant ses traits alors qu’elle continuait d’observer au loin la silhouette en train de disparaître. Son regard se releva vers lui, l’observant calmement entre ses cils. « Je le soupçonne d’être l’un de ces farfadets des montagnes … Dont il parlait le long du chemin. » Avec douceur, elle se hissa sur la pointe des pieds, enveloppant ses épaules de ses bras, visiblement concentrée sur l’image projetée de ce farfadet en question. « Ma théorie te semble plausible ? » ronronna-t-elle avec délicatesse, avant d’ajouter en haussant un sourcil. « C’était un choix consciencieux, « The White Wolf » ? C’est la tanière du loup blanc que tu es ? » Même si elle parierait plutôt sur le hasard, mais elle trouvait cela plutôt amusant. Ne souriant plus à présent, dans l’instant suspendu, elle se contenta de l’observer avec intensité, plus sérieuse dans la question qu’elle souhaitait lui poser. « Est-ce qu’il y a d’autres choses, que je serais censée savoir ? » Par-là elle entendait d’autres choses du même acabit que Paris. Mieux valait poser la question de but en blanc, au moins n’aurait-elle rien à regretter par la suite.  




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