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SAINT-VALENTIN.
« Vraiment ? » Dans le fond, je savais ce que Lily tentait de faire. Et bien que surpris qu'elle veuille m'aider à nouer une relation plus solide avec mon fils, je lui en étais reconnaissant également. Un sourire avait d'ailleurs orné mes joues l'espace d'un instant, avant que l'hélicoptère ne prenne son envol. « Je lui demanderai dans ce cas, merci. » soufflais-je en y songeant déjà. Quant à son « nom de code » plutôt apparenté à un petit nom affectueux, oui il était mignon précisément. Tout à fait représentatif de la demoiselle qui était installée à mes côtés et qui admirait actuellement le paysage défiler à vitesse moyenne sous ses yeux. Une fois atterris, mes sourcils se fronçant brièvement à l'évocation artistique de Lily – encore une fois, il fallait absolument que j'améliore mes compétences inexistantes en art pour comprendre ce à quoi elle faisait allusion – avant que David, surnommé « Dav' » ne vienne à notre rencontre et ne nous propose de nous accompagner jusqu'au cœur de la forêt de Mansfield. Un jeune homme attachant, qui conversa davantage avec Lily qu'avec moi, concentré sur le chemin à emprunter et écoutant pourtant avec attention ce que les deux jeunes gens se confiaient tour à tour. Il ne nous fallut pas plus d'une vingtaine de minutes pour atteindre le chalet. Trois étages, en bois brut qui laissait clairement deviner sa solidité, une empreinte esthétique plutôt luxueuse malgré l'endroit où celui-ci se situait, d'immenses baies vitrées ici et là, des balcons de plusieurs mètres de long et de large. Il y avait même une barrière en bois poncé, une espèce de cour de fortune qui encerclait le tout, visiblement bien entretenue, avec des fleurs qui ne poussaient ailleurs que dans ce cadre restreint entouré d'arbres de plusieurs mètres de hauts. Des dalles avaient été placés sur la devanture de l'habitation, d'un vert mousse qui donnait l'impression de pénétrer dans un domaine féérique. « Oui, dommage. » relevais-je en avisant Lily d'un regard mi blasé mi ironique. « Etant donné qu'il porte un bonnet, je suppose que c'est pour cacher ses grandes oreilles de farfadet. Oui, ta théorie me semble tout à fait plausible. » répliquais-je à propos de Dav' en l'observant de dos s'éloigner, tandis que mes bras se plaçaient déjà autour de la taille de Lily, l'enlaçant tendrement tandis que mes yeux l'admiraient avec une tendresse non dissimulée. « C'est ainsi que tu me vois ? Un loup blanc ? » murmurais-je en abaissant mon front à sa hauteur, frottant à peine mon nez au sien. « A quel propos ? » Me parlait-elle de cet endroit ? De ce que j'avais prévu pour notre première journée en « amoureux » ou des faits relatifs à Paris ? Mon hésitation ne dura que quelques minutes, avant que mes mâchoires ne se contractent subtilement en songeant à son départ précipité de mon appartement la dernière fois. « Lorsque tu as quitté l'appartement, j'ai appris que ton père et le mien se connaissaient. Cela ne date pas d'hier, apparemment » Mon regard la confronte, tente de lui faire comprendre là où je voulais en venir sans avoir besoin de passer par le langage verbal. « Depuis, nous sommes un peu en froid tous les trois. » admis-je, sachant que la décision m'appartenait de les avoir envoyé sur les roses à chaque coup de fil de mon père tentant d'entamer une conversation dans l'optique de s'expliquer. Je n'étais pas prêt, et je n'en avais pas envie, pour l'instant. « Je n'ai pas envie de parler de ça maintenant, Lily. Demain promis, on pourra en parler autant que tu veux mais aujourd'hui... » Ma main se glisse sous son menton, le relève en douceur et y appose un baiser délicat avant de reprendre amoureusement. « Aujourd'hui, c'est notre journée à nous. Sans colère, sans non-dit, sans personne pour se demander ce que nous faisons ici tous les deux seuls l'un avec l'autre... » ronronnais-je en retrouvant le sourire. « Bonjour bonjour !!! Désolée de ne pas être venue vous accueillir avant, j'étais en cuisine et je ne vous ai pas entendu arriver. Normalement, il faut entrer si on veut être remarqués. » se moqua l'aubergiste en nous tendant les bras. Un petit bout de femme d'un mètre 60 de hauteur, des joues rebondies et rouges, un sourire avenant qui ne laissait pas indifférent, des grosses boucles blondes qui retombaient de son chignon défait jusqu'à ses épaules, une corpulence moyenne voire ronde qui lui laissait un air débonnaire. Une robe longue d'un rouge éclatant touchant presque le sol était recouverte par un tablier à pois verts, signe qu'elle tenait effectivement les fourneaux avant d'arriver ici. « Mais entrez, entrez donc...je suis Andy, la propriétaire de ce bijou. Excusez l'absence de mon mari, il doit probablement être allé couper du bois pour la cheminée et les fourneaux. Alors...vous avez réservé à quel nom ? » nous demanda t'elle, en se frayant un chemin parmi les tables disposées ici et là à l'intérieur du logis. « Austen, madame. » La décoration était rustique et chaleureuse à la fois. Quelques œuvres d'art, des tables rondes plutôt que carrés sur lesquelles reposaient déjà une nappe à carreaux rouge et blanc et ses couverts, un plafond de plusieurs mètres de hauts, du bois beige pour le parquet qui donnait l'impression d'un espace plus grand et lumineux à l'ensemble de la pièce. Dans un coin, trônait plusieurs canapé en velours, une table basse et une mini bibliothèque dans laquelle se mélangeaient livres sur la région, les coins à visiter, des recettes de cuisine et contes pour enfants. Il y avait même quelques jeux pour amuser ces chers bambins. « Andy, pas madame. Je ne suis pas si âgée mon garçon. » répliqua sévèrement quoiqu'en souriant, notre hôtesse en vérifiant sur son carnet de note. « Ah voilà. Austen, une chambre pour une nuit. Et vous avez déjà payé, mais c'est parfait tout ça. D'ailleurs, si vous souhaitez conserver la suite pour demain, il n'y a pas de problèmes, elle est encore libre. Suivez-moi messieurs dames, je vais vous montrer où se trouve votre petit nid d'amourrr !! » s'exclama t-elle devant mon air gêné, la suivant néanmoins jusqu'au troisième étage, une valise dans une main, l'autre sur mon dos. « Et voilàààà !! Tout est propre. Nous faisons le ménage deux fois par jour, quand vous serez de sortie évidemment. Vous avez deux armoires pour mettre vos affaires, deux tables de chevet avec leurs lampes, une salle de bain avec baignoire. Il y a l'eau chaude toute la journée en cette saison, rassurez-vous. Les serviettes sont dans le placard. Le lit... » Un sourire coquin et un regard tout aussi rempli d'allusions vint alors nous fixer longuement l'un après l'autre, avant qu'Andy ne se dirige vers le balcon, fière de son petit effet. « Ici, c'est le balcon. Vous avez une vue imprenable sur le lac en contrebas et la forêt dans son ensemble. Vous avez aussi une petite table avec deux chaises, si vous préférez manger en chambre. Voilà messieurs dames, si vous avez besoin de moi, je suis en bas, n'hésitez pas. Je vous souhaite un bon séjour parmi nous mes chéris. » Disparaissant aussi vite qu'elle était apparue en refermant la porte derrière elle, je l'ignorais pour Lily, mais j'avais l'impression d'avoir eu affaire pour le coup à une fée des montagnes. Aussi rapide qu'imprévisible. Et la langue bien pendue en plus. Cela change des urbains, pour sûr. « Hum, intéressant. Elle est...sympathique. Un peu effrayante mais sympathique. » finis-je par soupirer avec humour en déposant nos bagages près de l'une des armoires en jetant un coup d'oeil à Lily.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
@Lily-Rose S. Hopkins
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