le sauveur crétin de la forêt (denys)

" Elle t'aime bien Denys, elle t'a pas demandé de l'épouser ! Tu veux réfléchir à quoi ? Si tu l'aimes bien ou pas ? Tu le sais déjà ça... Il m'a pas fallu longtemps pour savoir que Priam me plaisait. Lui il était pas prêt et bien d'accord... Mais il savait " Soufflais-je doucement. Je ne sais pas si c'est le fait de passer le plus part de mon temps avec des mathers qui font la fête et ne se prennent pas la tête qui me fait réagir comme ça mais je crois que ouai, c'est vrai, on sait tous ce qu'on veut et si on hésite, c'est rarement bon. Si on hésite c'est qu'on a peur, qu'on a pas envie, qu'on se cherche une excuse pour dire non. Pourquoi ? Parce que lorsque la réponse est oui, on hésite pas, jamais. Enfin moi j'hésite pas... " Mouais... Ils n'osent pas parce qu'ils ne veulent pas " Ronchonnais-je en essuyant les larmes qui venaient de s'immiscer sur mon visage. J'allais ressembler à un putain de chou fleur tout gonflé et fripé à cette allure... Bon, y avait personne à draguer. Quoi que... Me retrouver avec Macsen pour enquiquiner Octavia, ça serait quand même pas de refus, on ne va pas se voiler la face. " La soeur de Lewis, celui qui a failli être notre VP. Ça passe pas trop le courant entre elle et moi " Lâchais-je simplement, constat d'une énième prise de bec avec une bécasse blonde. Quand je vous dis que j'ai que des problèmes ... Et encore à cause d'un garçon. Aucune n'est capable de partager avec le petit thon sur pattes que je suis ? Et j'ai mal aux pattes d'ailleurs. Et à ma dorsale de thon aussi, par la même occasion mais bon, ça, c'est une autre histoire. Son index sur mes lèvres, je louche pour le voir et fronce les sourcils. Ah oui, y a du monde qui pionce ici. D'accord. Je le suis, marchant sur la pointe des pieds, les bras le long du corps pour ne rien dégommer sur mon passage. Je l'écoute et regarde la porte qu'il me montre. " D'accord " Lâchais-je un peu trop fort avant de grimacer et de plaquer mes mains sur ma bouche. " Sorry " Soufflais-je à travers mes mains. " J'ai faim, j'peux avoir du pain avec du jambon s'il te plait ? " Demandais-je en tirant sur mon t-shirt pour l'envoyer valser à l'autre bout de la salle de bain. Des gestes un peu trop amples parce que je me cogne dans la porte de douche. Bordel... J'vais tous les réveiller sans le vouloir.

 « Je sais que je l’aime bien… C’est ma coloc, l’une de mes meilleures amies. Ca c’est tout vu. » Non mais il fallait quand même que je réfléchisses malgré tout à l’impact de tout ça sur notre amitié. « Je veux pas que ça interfère sur notre lien. » L’amitié, c’était toujours tellement plus simple, dès qu’un des deux protagonistes voulaient davantage, ça finissait mal. Meleya. Veïa… J’en avais eu quelques exemples dernièrement donc. Sous mes airs de petits rigolos, de fêtard qui ne se prenait pas le chou, j’étais plus complexe qu’il n’y paraissait. Et j’étais pas le seul dans cette voiture à me prendre la tête, Casey, elle s’était sur son apparence et le manque d’attraction qu’elle avait l’impression de procurer au garçon. Je tentais comme je pouvais de lui faire perdre cette idée, mais elle semblait en plein bad trip. J’allais lui resservir un verre en rentrant moi, ou lui rouler un joint. Elle évoqua l’idée d’enquiquiner une certaine Octavia. « Connais pas. » Elle devait donc s’intéresser à mon coloc en tout cas. Mais comme ça n'avait pas l'air d'être le big love avec mon interlocutrice, j'insistais pas trop. Bref, une fois dans l’appart, ce fut la cata. Du boucan. « Chuut. » répétai-je again avant d’acquiescer. « Je vais te préparer un casse dall. » Sauf que c’était cuit, je ne pouvais pas la laisser seule, j’avais pas fait trois pas dans le couloir en direction de la cuisine que j’entendis à nouveau du tintamarre provenant de la salle d’eau. « Casey ! » la sermonnai-je dans un murmure en rentrant à nouveau dans la salle de bain. Je couvrais mes yeux en la découvrant sans son T shirt, m’excusant alors : « Désolé… Je… Je peux te laisser prendre ta douche ? Tu vas pas tout casser ? » Et surtout, qu’elle se casse pas une jambe quoi…

Je l'écoute et me gratte la tête pour être sure de tout bien comprendre... Je suis pas sure d'avoir tout bien pigé, on va pas se mentir. Je suis nulle en relation mais bon, ça me rappelle drôlement Maxence et moi au mois de juin. L'embrasser et lui qui me voit toute nue après, ça n'avait clairement pas fait justice à notre amitié mais bon... " À partir du moment où elle a été jalouse, ça a interféré sur votre lien et ça le fera toujours " Lâchais-je simplement. Je suis pas douée mais ça, je le sais. Ça a longtemps été bizarre avec Maxence mais on a fini par passer par dessus. " Avec Maxence on a fini par passer par dessus alors vous y arriverez aussi " Lâchais-je simplement. Pourquoi c'est si compliqué les amitiés sérieusement ? Genre je sais pas, on peut pas être ami avec un gros dégueulasse qui te donne carrément pas envie de le toucher et de le regarder ? Et encore, j'suis sure que même tomber amoureuse d'un gros pas beau ce serait possible. Parce que l'amour c'est pas deux physiques qui se plaisent - enfin pas que - mais c'est aussi deux âmes qui se retrouvent... Trop de philosophie en moi... Je devrais boire plus souvent. C'était si facile de se concentrer sur les soucis de Denys, tellement facile que j'oubliais les miens temporairement, préparant un plan machiavélique, plan que j'oublierais dans une poignée de secondes. J'entends un bruit, une remontrance et me stop net, comme si j'étais une statue dans un musée. " Non j'vais pas tout casser... Et je sais que je ressemble à un thon mais j'ai pas d'écailles sur le corps hein, pas la peine de te cacher les yeux " Ronchonnais-je en enlevant mon jeans puis en me laissant glisser sur le sol pour enlever mes chaussettes. Ça sera toujours moins risqué que de rester debout. " Aide moi à me relever, dégrafe mon soutif et file. J'vais pas y arriver sinon " Et je me connaissais, s'il partait, j'allais aller le chercher pour qu'il me débarrasse de cet engin de torture !

Casey et moi, c’était, et ça avait toujours été, un peu les montagnes russes. Un coup je l’exaspère, un coup elle se radoucit. Et quand je jouais les cas désespérés, elle m’étonna, s’improvisant courrier du cœur à écouter mes récents déboires avec ma coloc. Je restais songeur à l’écoute de ses paroles, sages, censées, surtout sortant de la bouche d’une fille bourrée, c’était étonnant. Peut être qu’elle avait raison Casey, peut être que quoi que je fasse ça ne serait jamais plus pareil entre Ash et moi. Mais le truc rassurant c’était d’entendre qu’elle, de son côté, avec l’un de ses amis, elle avait réussi à passer au dessus de tout ça. « On va croiser les doigts. » Je ne pouvais pas perdre Ashleigh, c’était inimaginable. On se reconcentra en passant le pas de la porte : objectif silence. Objectif vite mis à mal par miss maladroite à mes côtés. Je l’assaillais de chut incessants, de recommandations, et je l’avais pas abandonnée depuis deux secondes dans la salle de bain qu’il me fallut la rejoindre vu le boucan qu’elle faisait. Elle avait commencé à se déshabiller, par respect donc, instinctivement, je me cachais les yeux, ce qui la fit aussitôt se dévaloriser. « Si je te regarde tu vas me frapper et me traiter de vicelard, je te connais. » répliquai-je. J’entrouvris mes doigts pour tenter un coup d’œil et je constatais alors que pudeur et alcool n’allait visiblement pas ensemble pour miss Buchanan, qui finit par se laisser glisser sur le carrelage de la salle de bain et me demandait de l’aider dans son strip tease. Je risquais un coup d’œil inquiet vers la porte de la salle de bain. « Fais moins de bruit s’il te plait… » soufflai-je à mon amie avant de lui venir en aide, lui tendant la main et m’attaquant aux agrafes de son sous vêtement. « Tu fais attention, tu glisses pas dans la douche ? » Bon, c’était trop tard, je flippai. « Je reste, je préfère. Promis je regarde pas. » fis-je en me tournant, grand gentleman, vers la porte. « Si tu te sens pas bien tu me dis. »

Ouai on va croiser les doigts parce que y a que ça à faire en fait. Y a juste à espérer que ça aille bien entre sa pote et lui. Je peux pas prédire que ça fonctionnera. Déjà a jeun je pourrais pas le prédire mais avec les litres d'alcool que j'ai dans le bide, je peux pas trop me prononcer non plus. En tout cas, Denys avait vraiment pas envie de se retrouver dans une situation délicate et je le comprenais bien. Personne n'a envie de se retrouver dans une drôle de situation. Et pourtant, on se dirigeait direct vers une drôle de situation lui et moi parce que lorsque j'étais dans la salle de bain, je tapais limite dans tous les murs et la cabine de douche ne mit pas bien longtemps à trembler. Oh le bordel, c'est pas possible... Je l'écoute et ris légèrement. " Ouai t'as raison, c'est totalement le genre de truc que je pourrais dire " Mais pas ce soir parce que ce soir, je suis complètement bourrée et quand c'est ça et bien... J'ai pas autant de répartie que ce que je voudrais. Je sens sa main dans mon dos et je me tortille dans tous les sens. " T'as les mains froides purée " Soufflais-je avant de m'appuyer sur son épaule pour enlever ma petite culotte. Et je filais sous l'eau. Eau que je chauffais petit à petit, progressivement. Seulement, il faisait tellement chaud qu'il y avait vite de la buée sur les portes et je commence à faire des dessins dessus. Une vraie gamine... Une vraie gamine qui prend grave son temps aussi. Tout est normal dans le monde de Casey.

J’étais gêné. Je pensais à Ash, qui dormait dans la chambre d’à côté, et si elle nous entendait, si elle se ramenait ? L’excuse –j’aide une pote qui sent la gerbe à se doucher- ça allait franchement marcher ? Et pourquoi j’étais comme ça, à chercher une justification, alors qu’Ash n’avait pas à être jalouse, que je n’avais pas d’explications à lui donner ? C’était juste que je redoutais qu’elle soit blessée, vexée… C’était surtout pour la ménager que j’insistais pour que Casey et moi soyons discrets. Mais fallait croire que miss Buchanan n’avait pas le mode sourdine. Sans savoir où poser mes yeux, je tentais de lui donner un coup de pouce pour ôter ses habits restants. « Chuut Casey… » rigolai-je alors qu’elle soulignait la fraicheur de mes doigts. « Va te réchauffer sous la douche. En silence. » lui ordonnai-je sur un petit ton autoritaire, jetant un énième coup d’œil vers la porte, vers laquelle je me tournai, dos à Casey, laissant le loisir à la demoiselle de se savonner à l’abri de mon regard. « T’as fini ? » demandai-je quand après plusieurs minutes de douche, j’avais l’impression d’être dans un vrai hammam. « L’alarme incendie va finir par se déclencher avec toute cette vapeur. » Et là, on aura tout gagner. C’est pas simplement mes colocs qui seraient réveillés mais tout l’immeuble.

Je devais me faire discrète mais semblerait que mon cerveau ne connaisse pas ce mot parce que je m'étais transformée en éléphant dans un magasin de porcelaine. C'était assez drôle pour tout dire mais juste pour moi. Quoi que non ! Il était entrain de rire là et ça m'arrachait un large sourire, je pouvais pas le nier. Ces derniers temps, je passe lus de temps à bader et à pleurer qu'à entendre quelqu'un rire alors ça me fait du bien, beaucoup de bien. " Oui j'y vais ça va " Soufflais-je en entrant dans la cabine de douche pour mettre l'eau en route. Aïe, ça brûle. Je sautille et me glisse petit à petit sous le jet d'eau. Et plus mon corps s'adapte et plus j'augmente l'eau chaude. Parait que c'est mauvais pour la peau, j'ai vu ça sur internet mais je m'en contre fou en fait, pour tout vous dire. Moi, tout ce qui m'intéresse c'est d'avoir chaud. Mais là commence à faire sacrément chaud et j'en profite pour faire des dessins sur les carreaux. Je sais pas vraiment dessiner, c'est plus Isaiha le doué de ses mains et mon coeur se serre quand je pense à ça. Allez Casey, te met pas à pleurer. Je refuse. Et puis, la voix de Denys me sort de mes pensées. " Ok ok, je sors... " Soufflais-je en rinçant mes cheveux et ouvrant doucement les portes de la cabine de douche pour tendre le bras. " J'peux avoir une serviette ? Je sais pas où je l'ai mise... " J'avais pas regardé puis bon, il est là pour superviser non ? Alors qu'il supervise.

 La catastrophe. Franchement elle était pas possible Casey. A jeun, comme bourrée, c’était dur de ne pas rigoler avec elle. Et alcoolisée, elle avait sa maladresse naturelle qui était juste décuplée… Je l’encourageais à filer sous l’eau chaude ce qu’elle fit et moi, dos tourné à elle, j’attendais… Enfin, avec toute cette vapeur, c’est moi qui allais finir par tomber par terre. La salle de bain était un vrai hammam. Elle annonçait qu’elle allait sortir, je m’apprêtai donc à quitter la pièce, pour éviter d’être accuser de voyeurisme, mais la brunette me réclamait une serviette, son bras s’échappant de la paroi de douche pour agiter la main et réclamer son du. « T’es pas possible. Va falloir que je t’aide à enfiler le T shirt aussi ? Et que je te brosse les cheveux ? » me marrai-je en lui tendant ce qu’elle réclamait, non sans tourner la tête à l’opposé, pour ne pas la mettre mal à l’aise. Quoique, je crois que je pourrais être en train de la mater délibérément qu’elle ne le remarquerait même pas… Enfin, j’aurais mauvaise conscience. J’étais pas du genre à profiter de l’ivresse des filles, et dans le cas présent, il s’agissait en plus de Casey, l’ex de l’un de mes meilleurs amis. Malgré nos débuts compliqués, elle méritait pour ça un traitement de faveur..

J'étais littéralement entrain de profiter de la gentilles de Denys mais c'est pas grave non ? Denys est un gentil nounours et puis, c'est lui qui a voulu rester pour être sur que je ne fasse pas de conneries donc il vaut mieux qu'il me donne tout ce dont j'ai besoin pour être sûre que je ne fasse pas de bruit. Ouai parce que je suis bien capable de vider la salle de bain et tout faire tomber pour trouver une serviette. J'avoue que là, je le ferais exprès mais bon.. J'avais pas vraiment envie d'être seule en fait, qu'importe la circonstance et la tenue-l'état dans lequel j'étais. J'avais tellement peur d'être seule bordel. Sans mon frère, je suis plus grand chose et c'est maintenant qu'il est chez ces cons de british que je m'en rends compte. J'en veux tellement à Capucine de l'avoir emmené loin de moi parce que là, j'aurais besoin de l'appeler, de courir vers lui et de lui sauter dans les bras. C'était la deuxième fois qu'il était si loin de moi en 25 ans et c'était pas facile. Je tends le bras et attends ma serviette. " Oua... Tu veux pas me faire des tresses ? Isaiha me faisait toujours des tresses quand on était petit parce que Kathleen ne voulait jamais " Lâchais-je doucement au jeune homme. Ouai, ça serait quand même cool quand même... Mais bon, je doute qu'il ait envie de me faire des tresses le coco. Et je me dis qu'au final, je connais pas tant que ça Denys parce que ça se trouve, c'est un pro des tresses parce qu'il a une frangine qui lui en demandait tout le temps... " Mais j'ai faim aussi... Tu me fais un casse croute et on se rejoint dans ta chambre dans cinq minutes ? " Demandais-je en m'enroulant dans la serviette avant de sortir de la cabine. Sympa la serviette éponge bleu mais un peu.. à ras la salle de jeu. Faut que les mecs, ils ont que la partie basse de leur corps à cacher. Injustice.

  J’étais plutôt patient, ça m’amusait un peu de jouer les nounous comme ça, surtout qu’à ma décharge, j’avais eu mon lot de cuites en série du genre. Je me rendais vraiment compte du boulet et du poids que j’avais du être alors pour mes amis. Sans juger, plus amusé que lassé, mais manifestant quand même que les exigences commençaient à être trop nombreuses, je lui remis la serviette, en évitant soigneusement de regarder. A ma question ironique du brossage des cheveux, elle répliqua avec sérieux qu’elle voulait une tresse. « J’ai l’air de savoir faire des tresses ? » me marrai-je alors. Et puis elle enchaina alors, en parlant de son grand frère, qui s’occupait de natter ses cheveux quand elle était gosse alors que sa sœur se refusait à l’exercice. Un raide voile de tristesse passa sur mon visage, parce que oui, si Thalya n’était pas partie si jeune, si vite, peut être qu’à la question de la tresse ma réponse aurait été tout autre, peut être que moi aussi, j’aurais été le genre de grand frère qui aidait sa cadette à se coiffer. Mon sourire refit néanmoins vite surface, chassant cette pensée nostalgique de mon esprit lorsqu’elle répéta que son estomac criait famine. « Manger ça va te dessaouler, bon plan. » opinai-je avant de me tourner vers elle, une fois qu’elle fut sortie et enroulée dans ma serviette. Mon regard vrilla malgré moi sur ses cuisses, très peu couverte car le morceau de tissu était un peu short pour la couvrir intégralement. « Enfile le T shirt que je t’ai filé. » lui soufflai-je alors, avant de faire volte face pour quitter la pièce et allait lui préparer un casse dalle copieux de fin de soirée, de quoi plâtrer son estomac.