no need to complicate, i'm yours (biki)

Dire que les premiers semestres tu n'avais été bon à fourrer ton nez dans des bouquins, avaler des notions par centaines, aujourd'hui le terrain te plaisait bien plus qu'au départ. A croire qu'on y prenait goût. Les cas variés et concrets, tu adorais. Fouiller les détails du passif des patients, pour mieux cerner la situation actuelle, c'était très stimulant. Quoiqu'il en soit tu avais une petite pause devant toi, et tu allais la consacrer à mettre la main sur Bambi, ce qui s'avérait être une sacré mission vu les lieux, et vu le peu de temps dont tu disposais. Cette histoire de blâme était arrivée à tes oreilles il n'y a pas moins d'une petite heure, et tu en étais juste perturbé. C'est dans les vestiaires que tu as retrouvé Bambi. P'tain c'est sérieux cette histoire de blâme, en prime ? Oui tu étais étonné, mais du coup en la voyant faire son sac tu finissais par te dire qu'il s'était forcément passé quelque chose qui justifierait tout ça, sans compter qu'elle était assez réglo, ta Bibi en général.

@Bambi C. Corleonesi

Cette connasse avait eu sa peau et en prime devait bien jubiler avec son arcade sourcilière ouverte. Pour peu qu'elle aille pleurer dans les chaumières, le blâme de Bambi allait vite se transformer en mise à pied définitive et ça, l'italienne ne pourrait décemment pas le supporter. Pour le moment, alors que tous étaient contre elle, la brunette se contentait de vider son casier bien sagement en marmonnant de temps à autre. Il fallait qu'elle calme ses nerfs de toute urgence. Par chance, Ciarán débarqua à ce moment précis et elle eut, au départ du moins, la naïveté de croire qu'il était là pour la soutenir, la consoler, lui dire que tout irait au mieux dans le meilleur des mondes. Ouais c'est sérieux ! Cette grosse salope de pouffiasse voulait le champ libre avec toi tu parles elle a obtenu gain de cause... soupira-t-elle en plaçant sa blouse dans son sac.

Tu avais peut-être commencé ta phrase par un juron, mais tu n'étais même pas étonné par Bambi qui balançait des insultes. Son accent était toujours plus prononcé quand elle était follement énervée. En attendant tu n'as pas pu apprécier la chose à ce moment-là. Non il fallait qu'on t'éclaire un peu plus, et surtout il fallait tu amortisses le peu de temps dont tu disposais. Tu sais que tu crains rien, pourquoi t'as répondu à ses provocations ?! Oui, Bibi ne craignait rien. Tu étais bien trop mordu pour aller voir ailleurs, et en plus bien trop épris par ce que tu faisais pour être distrait par une collègue. D'ailleurs c'était peut-être pour ça que tu ne voyais pas assez clair dans son jeu. Concrètement, qu'est-ce qu'on te colle au derrière, là ? Un bail ? Combien de temps ? Tu voyais bien qu'elle était nerveuse autant par la rage qu'elle avait contre cette demoiselle, que par cette histoire de blâme certainement.

@Bambi C. Corleonesi

Hein ?! Bambi manqua de s'étrangler face aux propos de Ciarán. Il ne la croyait pas capable de foutre un coup de boule à une nénette qui l'aurait poussée à bout quand même ? D'accord, l'italienne pouvait avoir certains coups de sang passagers mais elle n'en venait jamais aux mains. Cela lui rappelait trop son passé de femme battue et elle n'avait pas besoin de ça. Alors toi aussi tu crois que je l'ai punchée ? Alors celle là c'est la meilleure de l'année au top cinquante... elle a foncé dans un mur toute seule comme une grande, elle a pas eu besoin de moi cette cinglée !! Je pensais que tu me connaissais mieux que ça... soupira-t-elle en lançant son déodorant dans son sac d'un geste sec. En même temps, ce n'était pas comme si les propos de son cher et tendre l'aidaient à cet instant précis. On parle d'une semaine révisable ! Mais je manque ce stage et ça sera marqué dans mon dossier... alors que j'ai rien fait ! RIEN !

Pensais-tu qu'elle l'avait punché ? Pas vraiment. En attendant tu n'arrivais pas à te dire qu'elle que l'autre était vraiment timbrée au point d'aller se taper la tête et se provoquer une blessure à l'arcade sourcilière. Non parce qu'on ne dirait pas comme ça, mais ça fait mal ces conneries. D'ailleurs tu avais toi-même une petite cicatrice à l'arcade sourcilière, provoquée par tes bêtises d'adolescent rebelle. Soit. En attendant ça n'expliquait pas pourquoi une sorte de groupie ferait un truc pareil par jalousie pour t'éloigner de Bambi. En voilà, une autre faille ! Tu n'avais pas l'habitude d'être bien en couple, donc tout ça était encore nouveau, pourtant c'était connu un mec en couple c'était toujours plus une tentation. Non, non ! Je pense pas que tu l'aies punché, mais elle s'est quand même pas fait ça toute seule. Il paraît que vous vous êtes disputés un peu plus tôt. Tu détestais la voir comme ça, tu ne supportais pas de manquer autant d'informations et en prime tu te sentais affreusement stresser par le temps qui passait et qui n'allait pas tarder à te manquer. Tu sais ce temps de pause qui normalement te suffit à peine pour un passage aux toilettes, et la commande de café. Et ça te quitte pas ce genre de connerie, c'est pas un truc qui sera possible d'annuler, mais peut-être que la durée peut être réduite, y'a forcément un truc que tu peux faire. Bizarrement tu n'y croyais pas trop. Est-ce que ça voulait dire que tu avait tort ? Tu n'en savais rien. L'alarme de ton téléphone se mit à retentir, et tu détestais l'idée de la laisser comme ça.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi venait de finir son sac et se tourna vers Ciarán, dépitée qu'il ne parte pas du principe que cette folle ait tout manigancé pour lui nuire. Ce n'était pourtant pas le genre de l'italienne ne mentir ou d'avoir suffisamment d'imagination pour inventer des trucs pareils ! Elle secoua négativement la tête, le visage fermé à toute émotion. Elle était... déçue. Normal, ce n'était pas le discours qu'elle attendait de la part de quelqu'un partageant sa vie. Si les rôles avaient été échangés, Bambi aurait plutôt rué dans les brancards pour le défendre, ne remettant aucunement sa parole en doute. Bah si tu vois elle s'est fait ça toute seule... mais me crois pas c'est pas grave, ça change pas grand chose de toute façon. Et ouais on s'est disputées, mais je vais même pas t'expliquer pourquoi, ça pourrait me retomber dessus déjà que tu me crois pas ! haussa-t-elle les épaules, l'air toujours aussi fermé. La sonnerie du portable de Ciarán venait de retentir et Bambi afficha un sourire moqueur. Ouais je peux prier pour qu'elle évite de m'enfoncer la tête sous l'eau pour griller ma carrière, ça je peux faire... retournes-y, pas la peine de te griller en plus pour moi ! Sans autre forme de procès, la brunette le dépassa, sans le toucher, son sac en main, ouvrant et refermant la porte le cœur au bord des lèvres. Sa seule solution fut de fuir la ville quelques temps, en ne prévenant que sa colocataire, Cassie. Passer un peu de temps à la campagne en salopette loin de toute cette agitation et surtout de cette nana toxique bien décidée à lui piquer son mec lui était apparue comme salutaire...

A chacune de ses répliques tu n'avais pu que placer deux trois syllabes avortées. Il avait fallu que tu retournes ta tâche et reconnais le, tu avais été surpris de la réaction de Bambi à ton égard. Pire quand on sait que tu ne l'avais pas vu depuis quatre jours. Tu as patouillé pour trouvé le numéro de sa colocataire, et Bibi t'as confié être à trois km de Boston au ranch. Non sans mal tu as trouvé même sans l'adresse. Tu ne l'avais pas prévenu du tout, mais tu comptais bien lui faire comprendre qu'elle avait à son tour merdé en te laissant derrière elle sans un mot. L'idée t'insupportait follement. Arrivé sur place, tu as retiré ton casque observant les lieux. Les lieux avaient l'air sacrément calmes. Bonnet sur la tête, assorti à ta tenue comme à chaque fois, tu regardais autour de toi avant d'aller à sa recherche.

@Bambi C. Corleonesi

L'échange par sms avait été rude. Bambi se sentait fautive de l'avoir laissé derrière quasiment sans nouvelle mais c'était plus fort qu'elle, cette histoire l'avait retournée. Alors après le dernier message, resté sans réponse, elle avait dû se rendre auprès de sa jument préférée qui mettait bas. Plusieurs heures durant l'italienne lui prêta main forte pour que vienne au monde un petit poulain à la robe sable, nommé Kiki. Pourquoi ? Haha. Sa façon de penser à Ciarán sans avoir envie de pleurer parce qu'il n'était pas à ses côtés. Elle frotta doucement le poulain avec de la paille avant qu'il ne se lève pour téter, pile au moment où elle entendait un bruit de moteur. Ni une ni deux, Bambi sortit les mains pleines de sang, qu'elle frottait avec un torchon, alors que le beau brun semblait la chercher. Tu m'as trouvée... murmura-t-elle en s'approchant de lui, légèrement échevelée, habillée d'une salopette. Tu vas me beugler après je suppose ?

Sur ce coup, Google Maps était ton ami. Jamais tu n'aurais soupçonné un lieu pareil si proche de Boston. Quoiqu'il en soit tu n'as pas tardé à remarquer la silhouette de Bambi. Tu la savais ici, pourtant la voir apparaître t'avait presque surpris. Tu l'avais trouvé, oui. Oui carrément ! Tu allais lui beugler après comme elle le disait si bien. Tu lui avais dit les grandes lignes de ce que tu pensais par texto, et pourtant ça n'allait pas t'empêcher de te répéter. Mais sur le coup, tu l'avais sous les yeux les mains ensanglantées, enfin bref dans une posture que jamais tu n'aurais soupçonnée. Tu te barres quatre jours sans me prévenir et tu me dis même pas où t'es. Je suis quoi moi, là-dedans ?! Tu savais bien qu'elle n'avait tué personne mais bon sang tu n'arrivais pas à te dire qu'elle venait d'aider une quelconque femelle à mettre bas. Tu as besoin de temps pour toi, tu m'en veux, tu veux plus me voir peu importe ! Mais tu me laisses pas sans un mot. Ferais plus jamais ça, Bambi, je déconne pas. A croire que tu avais dit ce que tu avais à dire et même si il y avait beaucoup de choses à dire encore tu as fini par ajouter. Maintenant si je dois t'aider à te débarrasser d'un corps, je préfère que tu le dises maintenant. Tu n'étais pas sérieux, mais tu ne souriais pas pour autant. Elle te manquait, hun ? Oui. Plus que tu ne l'aurais imaginé, en fait.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi s'était préparée mentalement à la soufflante. Disons qu'elle s'y attendait tellement vu l'échange de textos qu'ils avaient eus il y avait de quoi craindre le pire. Et pour une fois elle parvint à ne pas dire un mot jusqu'à ce que la tempête retombe. Cela ne signifiait pas qu'elle n'avait rien à dire, loin de là, car si l'italienne se savait fautive, les torts étaient partagés. Et toi hein ? A me croire capable de m'engueuler suffisamment avec une personne ou d'être la cause d'une blessure ! Je frappe jamais personne jamais et tu sais très bien pourquoi ! La vérité c'est que tu m'as juste pas défendue, pas crue et que ça m'a blessée, alors je voulais pas qu'on s'engueule et je suis venue ici ! répondit elle le souffle court. Avec tout ça, Bambi n'avait pas beaucoup mangé en quatre jours, parce qu'elle était mal et tremblait un peu d'hypoglycémie. Mais ça ne l'empêchait pas de s'exprimer quitte à en avoir le souffle coupé, tant pis. Comment tu peux demander ce que t'es pour moi en plus ! Tu le sais très bien je te l'ai dit que je t'aimais ! En fait elle avait dit amoureuse, mais perturbée, les mots étaient sortis tous seuls. Aux mots suivants de Ciarán, elle regarda ses mains encore pleine de sang avant de grimacer. Elle s'empara de la main de son cher et tendre pour lui montrer l'enclos où se trouvait le petit poulain tout juste né. Je ne suis pas une meurtrière hein... j'te présente Kiki. J'ai pas réussi à avoir l'aide d'un véto alors comme je suis pas sûre de redevenir médecin bah... j'ai aidé ma jument au moins...