Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« Sensei & Kohaï » - Page 3
Le Deal du moment : -50%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
54.99 €


« Sensei & Kohaï »

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Ne rigole pas, Law, ne rigole pas. Trop tard. Sa remarque avait visé juste. Un sourire avait pointé sur mes lèvres avant que je ne pouffe de rire pendant plusieurs secondes, mon arcade nasale serrée entre mon pouce et mon index, tentative désespérée de reprendre le contrôle ou de cacher mon humeur du moment. « Très bien, j'admets que tu n'as pas tout à fait tort sur ce point. » soupirais-je en relevant la tête, amusé. Tiens tiens, mademoiselle n'apprécie pas que l'on se moque de sa taille de liliputienne apparemment. Fort bien. Je viens de trouver l'élément déclencheur pour la suite des évènements. « Ohh mes excuses, un mètre soixante, cela fait toute la différence, effectivement. » me moquais-je à nouveau en levant les mains et les yeux au ciel dans le but évident de la provoquer. Allez savoir pourquoi ce soir, j'étais d'humour taquine. Et vu les réactions de Lily, je n'étais pas certain de pouvoir m'arrêter en si bon chemin. « Pardon ta...quoi ? » Sa force ? Parce qu'elle avait de la force à revendre maintenant ? Tiens c'est nouveau ça. Goguenard, je la jauge en silence, me demandant si le poisson allait mordre à l'appât, ou si la ligne était encore trop courte. Face à elle, j'attends maintenant son attaque, fronçant peu à peu les sourcils devant la rapidité qu'elle manifeste soudainement, et surtout son ébauche de mouvement. Etrange, je suis persuadé de ne pas lui avoir appris cela. Et pour cause, mes exercices se basaient sur des notions de self-defense d'origine asiatique. En gros : karaté, kung-fu, jujitsu...et j'en passe. Devant moi, Lily me dansait une toute autre valse. Une danse que je connaissais pour l'avoir pratiqué mais que je maîtrisais mal pour tout dire et que je n'appréciais pas tant que cela. J'avais toujours considéré la boxe comme le sport des durs à cuire et des amateurs de bagarres plutôt que d'être de vrais gentlemen. En somme, une activité que même un idiot bien bâti pourrait apprendre et qui malheureusement, je l'admettais, faisait pas mal de dégâts. Etonné par l'audace de la jeune femme presque autant surpris par cette nouvelle approche, je la laisse pourtant faire, évitant le premier coup qui ne s'avéra qu'être un leurre. Baissant la tête en croyant en une attaque frontale au vu du positionnement de l'ensemble de son corps, je sentis trop tard son coude entrer en contact avec ma mâchoire, me faisant aussitôt basculer en arrière de plusieurs centimètres. La douleur, bien qu'étant présente était insuffisante à me mettre hors jeu, bien que mon esprit devint aussitôt plus confus, et ma vue brouillée par le coup porté.


FICHE ET CODES PAR ILMARË


@Lily-Rose S. Hopkins
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

« Sensei & Kohaï »
lawrie & lily




Lily esquissa une grimace. Comme un petit chat qui montre les crocs lorsqu’il voit poindre une menace. Il avait l’air d’une humeur railleuse, à la taquiner en y prenant visiblement un réel plaisir. Et forcément, fière comme elle pouvait l’être parfois, elle ne marchait pas, elle courait littéralement. Rira bien qui rira le dernier, elle n’avait pas dit son dernier mot et comptait bien essayer de lui faire ravaler son petit sourire de mignonnet. « Bon aller, trêve de plaisanteries. » Elle s’était concentrée, étudiant avec concentration le positionnement du corps de son adversaire pour prendre le temps de vérifier les angles d’attaques. Elle était toujours beaucoup plus à l’aise avec les attaques frontales que furtives. Dès qu’on se trouvait dans son dos, et que dès lors sa vision ne lui permettait plus d’anticiper les mouvements de l’autre, elle avait tendance à vite perdre ses moyens. Elle n’était qu’une débutante après tout, et avait encore énormément de choses à apprendre. Et autant le dire, elle n’excellerait sans doute jamais dans la matière. Non pas qu’elle n’en ait pas les capacités, mais disons qu’elle n’aurait sans doutes jamais besoin d’être un prodige en arts martiaux. Du moins, l’espérait-elle. Elle n’avait pas prévu de se faire attaquer dans les années à venir. Si possible elle préférait qu’on la laisse tranquille. Mais bon, tout le monde n’est pas sans savoir que l’on ne prévoit guère ces choses-là.

Les gestes appris par son ami lui revenaient assez naturellement. Et si elle avait décidé de pratiquer de temps à autre cette discipline, ce n’était pas tant pour devenir une brute épaisse. Au contraire. Quoique l’on puisse en penser, la boxe était une discipline qui requerrait beaucoup de rigueur, de précision et surtout d’énergie. C’était surtout pour cette dernière raison qu’elle avait commencé à la pratiquer : parce que cela lui servait d’exutoire, lui permettait de suer un bon coup, de s’époumoner comme il faut. De prime abord elle ne cherchait pas à acquérir une technique hors pair dans ce domaine-là, juste à se défouler. Mais après tout, autant que cela soit utile, et puisse venir compléter l’apprentissage que lui prodiguait Lawrence. Elle pouvait facilement conjuguer les deux sans que ce soit choquant. Quoiqu’il en soit, en portant le coup avec son coude, elle n’avait pas tapé très fort. Pas assez pour le sonner mais suffisamment pour le désorienter une fraction de seconde et jouer de l’effet de surprise. « Bah alors, on se laisse avoir par une fillette, mon petit vieux ? » Provocation irrésistible, elle n'avait pas pu s'en empêcher. D'ailleurs elle avait profité de cet instant là pour le déséquilibrer, lui donnant un coup de genou dans l’estomac, provoquant ainsi forcément un mouvement de son corps vers l’avant. Pour contrebalancer ce mouvement vers l’avant, avec moins d’aisance cette fois ci, elle avait essayé de repousser le haut de son corps vers l’arrière en lui repoussant violemment les épaules. Pendant ce temps-là, alors qu’elle repoussait le haut de son corps vers l’arrière, sa jambe avait fait un crochet, son talon venant frapper l’arrière de son genoux, juste au niveau de l’articulation dans le but qu’il plie d’un seul coup, que cela le déséquilibre, et qu’éventuellement, elle réussisse à le faire s’affaler en arrière. Enfin ça, c’était le plan initial. Maintenant, s’il arrivait à la faire tomber aussi, elle donnait peu cher de sa peau. C’était pas avec ses 50 Kg toute mouillée qu’elle allait pouvoir l’écraser.



@Lawrence H. Austen

©️ ACIDBRAIN
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Amusé par la moue boudeuse de Lily, évidemment je ne l'avais pas vu venir. Mon arrogance pour cette fois m'avait joué un sacré tour. A moins que ce ne soit le fait que jamais je n'aurais imaginé que la jeune femme oserait me mettre au tapis, et aussi facilement. Voilà qui devrait m'apprendre à me méfier de mes « adversaires », même les plus chétifs et mignons en apparence. En attendant, légèrement ailleurs suite au première coup porté à ma mâchoire, je lui lance un regard teinté de défi tandis qu''un sourire fugace étreint mes joues. Ah, tu veux jouer à ça, gamine ? Et en plus elle a eu l'audace de me traiter de « vieux » ? Ca va barder. Plus dans l'optique de lui laisser compléter son mouvement afin de vérifier ses réflexes et de pouvoir ensuite y ajouter mes propres enseignements, je finis ma course par terre, repoussé en arrière par les bras que je jugerais néanmoins toujours fragiles de Lily. Assis au sol, les mains posées à plat sur le tatamis, je relève les yeux vers elle, mon sourire gagnant du terrain, une mèche rebelle traînant sur mon front. « Je dois dire que je suis agréablement surpris. Félicitations, tu me donneras l'adresse de ton professeur de boxe. » murmurais-je en m'appuyant sur mes mains pour me relever ; et aussi subitement qu'elle ne put le prévoir, mes bras attrapent ses jambes au passage, ceinturent également sa taille pour la soulever comme un rien et la bloquer sur l'une de mes épaules. « Alors, c'est qui le « vieux » ? J'exige des excuses immédiates. » énonçais-je à voix grave, très sérieusement en restant immobile, sourd à chacune de ses protestations tant que je n'aurais pas obtenu de plates excuses. Sur le moment, et bien qu'elle ne connaissait pas ce côté « bon enfant » que j'avais conservé en moi mais qui ne ressortait que très rarement, cela ne me dérangeait pas plus que cela. Comme si une partie de moi souhaitait qu'elle découvre autre chose, un trait de caractère plus ...humain en un sens.


FICHE ET CODES PAR ILMARË


@Lily-Rose S. Hopkins

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

« Sensei & Kohaï »
lawrie & lily




Pour être ravie, ça, elle l’était. En suivant méthodiquement le schéma qu’elle avait en tête, elle avait réussi à le faire tomber. Bon bien sur elle avait conscience qu’il n’avait pas beaucoup résisté. Ou alors, s’il était si « docile » face à de véritables adversaires, elle se demandait comment il était possible qu’il soit toujours envie. Non, il l’avait laissé faire, forcément, le bougre. Et si elle avait réussi son coup, la satisfaction qu’elle en retirait n’était pas aussi puissante que celle qu’elle éprouverait en parvenant à le mettre par terre en se heurtant à une vraie résistance de sa part. Un jour peut-être. Cela ne faisait qu’une semaine qu’ils avaient commencé à s’entraîner, et la masse musculaire ne se fait pas en un jour, surtout en partant de zéro. Dans quelques mois, ou années, qui sait, peut-être qu’elle y arriverait ? M’enfin elle espérait que ces cours ne dureraient pas non plus indéfiniment, si agréable puissent-être les moments passés à ses côtés. Des moments n’impliquant ni coup de poing, ni esquives, ce serait bien aussi, non ? « Médaillé olympique s’il te plaît. C’est pas de la rigolade. » Elle était assez fière de Ryan pour le coup. Il fallait de la rigueur, une certaine discipline et beaucoup d’entraînement pour en arriver à son niveau. D’ailleurs, de l’évoquer, Lily y songea quelques instants, son attention se dispersant en un rien de temps. Trop vite en tout cas pour lui laisser le temps de recouvrer ses esprits lorsqu’il décida de « riposter ».

« Qu … Quoi ?! » Le mot était sorti de sa bouche comme un petit cri aigue de souris qui se fait prendre au piège dans son propre trou. Pas le temps d’ajouter quoique ce soit, et ses pieds étaient déjà en train de battre dans l’air, alors que son regard rencontrait la couleur verdâtre du tatami. Il venait vraiment de la balancer sur son épaule comme un vulgaire sac de pomme de terre là ? « Lawrie … Repose-moi ! Je ne trouve pas ça … » Drôle ? Si, en réalité elle trouvait cela amusant. Elle ne l’aurait jamais pensé capable de la « défier » de cette façon-là. « J’ai pas le souvenir que tu m’aies enseigné cette prise-là ! C'est une attaque ... Sournoise ! » pesta-t-elle en continuant de gigoter, en vain. Elle essayait bien de se redresser avec ses bras en cherchant à tâter ses épaules, mais à cause du poids du corps elle avait tendance à perdre l’équilibre, et à recommencer à brasser de l’air aussitôt. Et voilà qu’il lui demandait de s’excuser. Alors-là, certainement pas. « Alors là tu peux toujours courir, pas question que je m’excuse de quoique ce soit. » Un sourire carnassier vint poindre à la commissure de ses lèvres. C’est que le sang commençait à lui monter à la tête dans cette posture-là. Le défi, elle ne connaissait que ça. Quitte à s’y brûler les ailes. « Aller Lawrie, repose moi. Tu vois bien que je suis trop lourde … Pense à tes vieux os. Sois raisonnable. A ton âge, il faut se ménager ...» Quoi, elle venait d’insister sur le mot « vieux » encore ? Si peu. Elle n’avait rien entendu franchement. Rien du tout.


@Lawrence H. Austen

© ACIDBRAIN
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Ouuh, pardon médaillé olympique, suis-je censé être impressionné ? Un sourire de circonstance démontrait parfaitement le sentiment que je ressentais pour le bonhomme. Car hélas, on peut être charpenté et savoir se servir de ses muscles dans un contexte bien déterminé, un ring de boxe par exemple, et se comporter en vraie mauviette à l'extérieur. Quoi ? Non je ne suis absolument pas jaloux. « Et puis-je te demander ce pourquoi tu as contacté ce... « médaillé » ? » A comprendre par là : est-ce que mon enseignement ne te convient pas ? Tu aurais pu me le dire quand même, c'est la moindre des choses. Pourtant, loin de bouder ou de me montrer dubitatif quant à ce que cet homme lui avait appris, j'étais au contraire heureux de savoir que Lily suivait assidûment des leçons de self-defense, avec moi ou avec un autre n'y changeait rien. Bien que, je devais l'admettre, j'aurais aimé faire passer un test général à cet inconnu au préalable, ne serait-ce que pour confirmer le fait qu'il ne cherchait pas à duper Lily de quelques façons que ce soit, et pourquoi pas, mesurer nos domaines de compétences. Bon d'accord, un peu jaloux je l'admets.

« Non. » Que ce soit clair, tant que je n'entendrais pas des excuses de ta bouche, je ne te lâcherai pas. « A quoi bon, petite, tu crois vraiment que tu aurais eu la force de me soulever et de me porter sur ton dos ? » soupirais-je en riant, sournoisement pour le coup. C'était mignon cette façon qu'elle avait d'essayer de s'échapper en donnant des coups de pieds pour me permettre de bloquer un peu plus ses jambes entre elles, et des coups de poings que je sentais à peine dans mon dos. Décidément, il faudra vraiment que j'aide Lily à s'endurcir et à prendre un peu de matière parce que là, même les moustiques font plus de dégâts. Quoique leurs langues par contre, étaient bien moins pendues. Non mais elle me cherche la petite, ce n'est pas possible ! « Mes vieux os sont en excellente santé, je te remercie de t'en soucier. » grommelais-je en la déposant soudainement sur le sol, la faisant glisser tout doucement le long de mon épaule et contre mon torse. Je n'en avais pas fini avec elle. « Et puisque je suis si « vieux » à t'écouter, je peux encore te mettre une bonne fessée pour t'apprendre à respecter tes aînés, qu'est-ce que tu en dis hum ? » la menaçais-je en m'avançant lentement un pied devant l'autre, bombant le torse avant de lui attraper soudainement les deux poignets pour l'empêcher de se débattre. « Non, les fessées, je vais les laisser pour ton père. A la place, séance de torture improvisée. » Tout à coup, mon pied accroche sa cheville sur l'arrière, la faisant basculer sur le dos. Voilà une prise que tu devrais apprendre et maitriser, petite. Tout en douceur, en faisant attention à ne pas la blesser, je me penche jusqu'à ce que son corps soit étendu sur le tatami, m'agenouillant bientôt à ses côtés et relevant mes manches au passage en retenant toujours ses poignets avec plus ou moins de difficulté. Très sérieusement, mes doigts s'agitent bientôt le long de ses côtes, glissant, roulant, pressant à différents endroits...Les chatouillis, c'est bien de la torture non ? « Ohh la mignonne petite princesse ! C'est qu'elle aime les chatouilles, hum ? » entonnais-je presque en riant. « Alors, tu t'excuses ou je continue ? » lâchais-je de nouveau sérieux, en stoppant net mes mouvements de bras et de mains après une bonne minute à la torturer, le temps qu'elle reprenne son souffle.


FICHE ET CODES PAR ILMARË


@Lily-Rose S. Hopkins
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

« Sensei & Kohaï »
lawrie & lily




Etait-il d’un professionnalisme tel qu’il refusait de partager ses « élèves », ou était-ce de la jalousie qu’elle voyait poindre au coin de ses traits ? Difficile à dire. Et étrangement, la seconde option lui plaisait davantage que la première. Plus flatteuse pour elle, plus révélatrice aussi, même si au fond son côté pragmatique lui murmurait qu’il la questionnait ainsi plus par souci du détail, pour être sûr de la rigueur de l’apprentissage qu’autre chose. « Je ne l’ai pas « contacté ». Ça s’est fait comme ça, parce qu’on se connaît depuis … Au moins une éternité. » Des années en fait, presque toute une vie. Elle avait quoi, quatre ans la première fois qu’elle l’avait rencontré ? Sa mère n’était même pas encore partie de la maison à cette époque-là, c’était dire. « Pourquoi, tu n’es pas partageur ? » De but en blanc, avec un sourire espiègle, histoire de le charcuter juste un peu tout en sachant qu’il allait certainement lui trouver une réponse à la hauteur de ses espérances, à savoir : tout à fait pertinente, pleine de sagesse et de pédagogie. C’était quoi cette manie qu’avaient tous les hommes de son entourage de se méfier de ceux qu’elle fréquentait, comme si elle était trop naïve, et incapable de juger par elle-même si tel ou telle personne était bonne pour elle. Paris avait eu une réaction assez similaire une fois, alors qu’ils discutaient, à la mettre en garde au cas où elle se serait « entichée d’un vieux pervers dangereux ». Avait-elle l’air si stupide que ça ? Peut-être. Elle était tout sauf volage pourtant. Versatile peut-être, mais pas volage.

« Quoi ?! » s’indigna-t-elle à ce « non » catégorique qu’il venait de prononcer, redoublant d’effort pour se tortiller dans tous les sens, ses poings tambourinant à présent contre son dos. Mais visiblement ça n’avait pas l’air de lui faire grand-chose. Ni chaud ni froid. Il faut dire aussi qu’elle n’y mettait pas une détermination sans failles. « Oui et bien si tu veux que ça continue tu ferais mieux de … » Ah, le voilà qui revenait à la raison, et le sang pouvait enfin cesser d’affluer uniquement dans son crâne et recommencer à se disperser dans l’intégralité de son corps. Quoique. Ses paupières balbutièrent un instant, à l’observer entre ses cils, une moue bougonne au coin des lèvres, alors qu’il la laissait redescendre avec lenteur. Son cœur ne battait pas particulièrement vite, mais plutôt fort. Si fort qu’elle avait l’impression que quelqu’un lui assenait des coups à l’intérieur. Elle était presque gênée qu’il puisse l’entendre. Retrouvant un semblant d’emprise sur ses sens qui n’en faisaient qu’à leur tête tout d’un coup, c’est une expression à la fois indignée et amusée qui figea ses traits, ses mains s’étant arrêtées contre ses épaules dans la redescente. « Tu n’oserais pas. » Ses lèvres formaient un « o » parfait d’indignation. Non … Il n’oserait pas. Lui si guindé, il ne pouvait pas être adepte de ces pratiques douteuses là.  « Tu es trop bien élevé pour être sadique. » ajouta-t-elle avec une moue amusée, hoquetant de surprise alors qu’il « attaquait » de nouveau. Bordel, elle ne l’avait pas vu venir celle-là. « Quoi ?! Comment ça ?! » Ni une, ni deux, elle passait d’une position verticale à une horizontalité totale. Heureusement que ses fesses avaient servi d’amorti. S’apprêtant déjà à se relever, instinctivement ses muscles se contractèrent, alors qu’un rire irrépressible commençait à lui échapper. « Quoi ?! Qu’est-ce que tu … Non … Non ! Arrête-ça ! » Réussit-elle à articuler, pleurant presque à présent, le souffle court. « Lawrence Harvey Austen, ça suffit ! » gronda-t-elle en se tortillant comme un beau Diable, essayant de repousser ses mains démoniaques, toute essoufflée lorsqu’enfin il lui laissa un labs de temps pour reprendre ses esprits. « T’es du genre tenace toi. » Et ça, c’était peu dire. Mais il devait savoir à qui il avait affaire non ? « Ça tombe bien. Moi aussi. Tu crois vraiment qu’un Hopkins, ça présente des excuses si facilement ? » Ses sourcils se haussent, défient, encore. Son père était une teigne. Elle était encore pire, et elle avait bondit, sans prévenir, comme un chaton qui s’attaque à une pelote de laine, ses index allant se planter entre ses côtes en des dizaines de petites piques destinées à le torturer à son tour, quitte à se retrouver dans une position totalement déséquilibrée et précaire. « Alors quoi, tu fais moins le malin, gamin ?! » A escient, elle avait employé ce surnom que son père utilisait à son encontre. Parce qu’elle savait pertinemment qu’il le détestait. Rira bien qui rira le dernier, il n’était pas né celui qui obtiendrait des excuses de sa part grâce à la torture chatouilleuse.

@Lawrence H. Austen

© ACIDBRAIN
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


« Hum, je vois. » murmurais-je en grinçant des dents. Ce que j'avais retenu, c'était qu'elle connaissait cet homme depuis une décennie. Et que ce constat en plus de me faire fronçer les sourcils parce que je méfiais du bonhomme par nature – je suis paranoïaque ne l'oublions pas – m'agaçait prodigieusement parce que cet individu douteux – oui je l'avais déjà catégorisé – se permettait peut-être de faire du mal à Lily. Un mal consenti certes, puisqu'il était son coach, et en tant que tel sans doute lui apprenait-il des mouvements et des positions destinés à améliorer ses notions de self-defense, mais qui dit qu'il n'en profite pas pour jouer les gros bras devant elle ? Non décidément, ce type, qui qu'il soit, ne m'inspirait pas confiance. Bon, évidemment je nierai vigoureusement la jalousie qui me prenait de savoir que Lily côtoyait un autre homme. Moindre, mais existante pourtant, je mettais mon souhait de le voir piétiner par un troupeau de bisons sur le compte de mon instinct protecteur à l'égard d'une jeune femme que je considérais comme... Soyons sérieux, voilà un moment qu'elle n'était plus simplement une amie à mes yeux. C'était plus profond et insidieux que cela. D'ailleurs, le simple fait que je révèle devant elle une autre partie de moi-même, plus...joyeuse dirons-nous, prouvait que je souhaitais faire sa connaissance et qu'elle voit en moi autre chose que l'agent de terrain ou le coach. « Je suis plutôt possessif en général, c'est vrai. » reconnus-je en fronçant les sourcils, cherchant à deviner si sa question n'avait que pour seul but de se moquer. « Je ne voudrais pas qu'il te fasse mal, même involontairement. » énonçais-je brièvement en la fixant avec attention, histoire de deviner ses intentions. Autant être honnête, au moins en partie et omettre les émotions confuses que je ressentais à l'idée qu'elle soit au contact de cet homme.

« Chère Lily, tu me connais si mal... » répliquais-je en soufflant contre son oreille. Oh que si j'étais un adepte de la torture, j'y croyais dur comme fer même. Mais j'estimais en revanche qu'elle ne devait pas s'appliquer à tout le monde, et surtout que chaque moyen différait selon le type d'individus. Enfin, n'entrons pas dans ces considérations fâcheuses pour le moment. Après plusieurs minutes à la voir hoqueter, et étonné de constater qu'elle connaissait mon second prénom, je finis par lâcher prise, attendant qu'elle reprenne son souffle pour mieux la torturer de nouveau plus tard. « Est-ce que cela signifie que tu n'en as pas eu assez ? » Si tu es tenace, je ne lâcherai pas non plus le morceau. Trop facile, et en plus, c'est toi qui as commencé. Et non, je ne suis absolument pas puéril, je m'amuse, nuance. « Hey, qu'est-ce que tu...Non... j'ai dit n... Lily ! » m'exclamais-je alors que ses doigts roulaient le long de mes côtes, m'obligeant à me décaler sur le côté tandis que mon sérieux était rapidement remplacé par un rire grave et mal contenu. Je ne l'avais pas vu venir, évidemment. Comment croire que cette petite chose oserait riposter ? Agrippant toujours au moins l'un de ses poignets, je parviens à la faire rouler sur le dos grâce à mon poids et la force de mes muscles, calant sa taille et le haut de ses cuisses grâce aux miennes. Mes mains elles relèvent les siennes sur le haut de sa tête, position qui m'oblige à me pencher en avant, mon visage se retrouvant à quelques centimètres du sien. Etrangement, malgré l'ambiguïté de la position dans laquelle nous étions, l'érotisme même, je ne réalisais pas encore l'erreur que je commettais, plus concentré sur l'idée de soumettre Lily, et de recevoir des excuses qu'au fond, je n'attendais pas vraiment. « Je te défends de me qualifier de « gamin » ou de « vieux ». » fis-je mine de gronder en soufflant contre ses lèvres. « Il n'y a que ton père qui a ce privilège. » murmurais-je pour tout argument en la fixant toujours. Peu à peu d'ailleurs, ma vision se troublait. Si au départ l'amusement m'avait poussé à une telle parade de défense, plus les minutes passaient, et plus je me rendais compte de mon erreur, et plus mon cœur s'emballait. Mon visage si proche du sien s'éloignait brusquement, conscient du danger que je lui faisais courir. A elle comme à moi.


FICHE ET CODES PAR ILMARË


@Lily-Rose S. Hopkins
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

« Sensei & Kohaï »
lawrie & lily




Les questions feignent l’innocence, et recueillent pourtant la confidence sans l’avoir voulu. Un sourire discret vint éclairer ses traits empreints de calme. Même si son constat semblait vouloir dire la vérité, elle avait du mal à l’imaginer possessif, détaché qu’il semblait parfois des êtres qui l’entouraient. A force de le côtoyer elle avait appris à concevoir, et à comprendre qu’il était par nature réservé, et non pas détaché de ce qui l’entourait comme on aurait pu le croire. Au début, quand ils s’étaient revus, elle avait pensé qu’il était de ces êtres qui imposent une distance entre eux et les autres par orgueil. En ce qui le concernait, elle tablait davantage à présent sur les stigmates d’une éducation rigoureuse, et une crainte quasi maladive de perdre ceux qui lui étaient cher. Créer des liens, c’était prendre inévitablement le risque de les voir se briser un jour sans que l’on y consente. Le destin nous jouait souvent des tours cruels, il était très bien placé pour le savoir, et elle aussi. D’ailleurs, quand on y pense, leur lien à eux était une ironie en lui-seul. Franchement, qui aurait pu croire, il y a de ça vingt ans, quand il jouait avec elle comme si elle avait été sa toute petite sœur, qu’ils en seraient là aujourd’hui ? A se chercher sans jamais consentir à se trouver tout à fait ? Il est des liens qui se tissent bien malgré nous, et dont on ne peut ignorer éternellement la présence. Alors l’instinct possessif renaît. Il naît de la crainte de voir s’étioler ce que nous avons mis tant de temps à accepter. Et cette possessivité-là est souvent plus intense chez ceux qui ont déjà souffert, et qui savent avec une infinie cruauté ce qu’il advient lorsque le lien est brisé, profané à tout jamais. « Je vois … Ce ne sera pas le cas. Ne t’en fais pas. J’ai une confiance absolue en lui. Et puis, de toute façon, la plupart du temps quand on se croise, on a autre chose à faire que de boxer. » Aucune méprise à avoir sur cette remarque-là, elle parlait d’activités tout à fait respectables entre deux amis d’enfance, qui préfèrent souvent se pelotonner devant un film, ou discuter de tout et de rien, sans que cela ne vire au tendancieux. Avec lui en plus, elle trouverait ça presque malsain. Il était comme son frère. Quelle horreur de l’imaginer un instant autrement. Non … Aucun risque à ce sujet.

Une lueur d’inquiétude traversa ses traits à son murmure. Celle qui vient après le constat réaliste, celle qui vient lui murmurer qu’il y a effectivement des travers chez lui qu’elle ne souhaite pas forcément connaître. Cette ombre évanescente qu’il traînait derrière lui notamment, qui le rendait à la fois terriblement attirant et inquiétant. Il y a des choses qu’il vaut peut-être mieux ignorer. Et c’est ce qu’elle fit cette fois-ci, ne parvenant à oublier le côté presque cocasse de l’échange. Il avait l’air plus jeune tout d’un coup, avec cette petite expression maligne, à rire avec un naturel spontané qu’elle avait peu souvent vu chez lui. A part peut-être lors de cette soirée, dans le pub irlandais. « Ha ha, victoire ! » entonna-t-elle sur un ton impérieux en continuant ses assauts contre ses côtes, riant trop, beaucoup trop, à se défendre en même temps des ripostes insidieuses. Elle n’avait même pas remarqué la position dans laquelle elle se trouvait à présent, à sa merci totale, ses mains s’étant refermée pour toucher le haut de ses doigts qui enserraient ses poignets. Jamais avant cet instant-là elle n’avait eu une telle conscience de sa sensualité, et de son corps. C’était comme si chaque fragment de sa chair endormie s’éveillait à son contact, lui procurant de délicat frissons qui se réverbéraient en ondes délicates jusque dans sa colonne vertébrale. Était-ce la pulsation brutale de son cœur qu’elle sentait cogner contre sa cage thoracique ? Ou était-ce le sien ? la suspension de l’instant était si silencieuse tout d’un coup en comparaison des rires de la seconde précédente qu’elle ne savait plus. Ses lèvres s’entre-ouvrirent légèrement, juste pour laisser passer un filet d’air qui vint rencontrer la tiédeur de son souffle. Elle ne se débattait même plus, ne riait pas non plus. Pourtant elle lui répondit, avec une douceur pleine de contrastes : elle était troublée, mais en même temps, elle n’avait pas peur. Pas autant qu’elle ne l’aurait cru. « Corde sensible ? … Il n’y a que mon père aussi qui a le privilège de m’appeler « petite », tu devrais le savoir, et pourtant, tu n’en fais qu’à ta tête toi aussi. » murmura-t-elle avec une pointe d’amusement, tiraillée entre l’envie de briser le lien pour en créer un autre que certains jugeraient indécent, et celle de se tourner vers l’irrésistible fuite. Car il y avait quelque chose entre eux. Une chose étrange, sur laquelle elle n’avait jamais réussi à mettre le doigt avant cet instant-là. Une chose terrifiante. Une chose interdite. Il avait pris la décision de fuir avant elle, la laissant interdite quelque instants à ce dire qu’elle n’était peut-être pas la seule à avoir senti cet indicible lien qui la tirait vers lui pour mieux le précipiter vers elle.

Alors qu’il s’éloignait brusquement, comme s’il s’était brûlé, ou avait emprunté un territoire proscrit, Lily demeura un instant statique et mutique à la fois, à contempler le plafond pendant quelques secondes comme s’il avait pu lui fournir une réponse. La souffle court, un peu gênée tout à coup en se forçant à ne rien laisser paraître, elle se redressa pour s’asseoir en tailleur, remettant de l’ordre dans sa coiffure et réajustant son tee-shirt qui basculait un peu trop contre son épaule. Pour « détendre » l’atmosphère, elle tenta d’orienter la conversation sur un autre sujet : « Je ne pourrais pas venir  entre jeudi, et lundi prochain. Une amie, Alysse Frank, m’a invité à passer quelques jours dans le chalet de sa mère, à la montagne. » Bon en réalité, c’était la mère d’Alysse qui était à l’initiative de cette invitation, et elle avait également convié son père pour des raisons qu’elle ignorait.


@Lawrence H. Austen

© ACIDBRAIN
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Autre chose à faire que de boxer. Vraiment très rassurant. Sur le moment, mes sourcils s'étaient incurvés, tandis que mon imagination défiait la réalité. Non, elle ne voulait tout de même pas dire que... Non, non Lily n'était pas ce genre de fille, je me faisais sans doute des idées. Et puis elle ne l'aurait pas formulé ainsi, non ? Encore que c'était peut-être une manière polie de m'annoncer qu'elle était en couple avec cet imbécile. Pardon, son coach. « J'aimerai beaucoup le rencontrer, si cela ne te dérange pas. » finis-je par lui demander presque comme un ordre, l'air encore plus grave que d'ordinaire, si c'était possible. Bien que je n'aimerais sans doute jamais le bonhomme, je pouvais au moins lui laisser le bénéfice du doute quant à leur « relation ». Tiens, rien que de savoir qu'elle avait une « confiance absolue » en lui me hérissait le poil. Il est vrai que par opposition à Lily, je faisais rarement confiance aux gens, uniquement à ceux qui m'avaient prouvé leur valeur au fil des années, ou la famille.

Sa victoire avait été rapide et obtenue par un processus sadique. Cependant, elle était parvenue à me faire oublier mes problèmes, l'espace d'un instant. Durant ces quelques minutes passées à rire et à la voir se rouler par terre, je n'avais vu qu'elle, laissant derrière moi un univers qu'elle ne pouvait comprendre et qui m'était destiné. Mais la nature reprend toujours ses droits, et le silence son inconfort lorsque deux êtres si intimement éloignés dans leur caractère et leur façon d'entrevoir la vie. La peur vous prend alors aux tripes de vous apercevoir qu'il ne suffisait que d'un geste pour tout chambouler. Un seul mot pour tout changer du cours de l'histoire. Même si vous savez que vous commettriez là une erreur, que cette vie ne devrait pas être la vôtre, malgré vos doutes, l'espoir revient en force. De croire que finalement, c'était une possibilité. Un risque que certains courent sans hésiter, conscient du bonheur éphémère que cela leur apporte. Je n'étais pas cet homme. La peur ne me quittait pas lorsque j'étais auprès de Lily, contrairement à la jeune femme qui, elle, semblait garder toutes ses facultés intactes. La fuite devenait alors l'ultime solution. Lui répondant par un sourire fugace, je m'éloigne sans un bruit, évitant de toucher la moindre parcelle de son corps, brûlant déjà de l'intérieur d'y avoir simplement posé les yeux, même l'espace de quelques secondes. « Pardon ? » L'esprit ailleurs durant ce laps de temps qui m'avait poussé à l'écart, je reviens aussitôt à la charge, l'air grave voire incrédule. « Alysse Franck, la détective privée ? » lui demandais-je un peu brusquement en me mettant enfin debout sur mes deux jambes, lui tendant alors les mains pour l'aider à se relever à son tour. « Puis-je savoir d'où tu connais cette...personne ? » Dans mes yeux, une lueur méfiante et de la colère s'entremêlaient. Hors de question que Lily reste seule trop longtemps avec cette fille, et en pleine montagne qui plus est, elle serait totalement à sa merci. Isolée du monde. Non décidément, ce ne serait vraiment pas prudent. Sauf que Lily étant aussi curieuse sinon plus que son père, je craignais presque autant les questions qu'elle viendrait à me poser si je me montrais trop intéressé à ce sujet. Ce pourquoi, j'ajoutais rapidement un « Aucune importance » en m'éloignant pour aller ranger mes affaires. « C'est terminé pour ce soir. Tu peux partir. » maugréais-je alors en lui tournant le dos, conscient que ma conduite pouvait lui paraître étrange voire discourtoise sur le moment.



FICHE ET CODES PAR ILMARË


@Lily-Rose S. Hopkins

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

« Sensei & Kohaï »
lawrie & lily




Encore soucieuse, encore interdite, Lily resta assise à contempler la surface verdâtre du tatami pendant quelques minutes. Elle comprenait sans accepter de concevoir la raison pour laquelle il s’était retranché derrière cette façade étrange, et plus lointaine, en souhaitant ardemment s’éloigner d’elle. Qu’avait-elle commis d’irréparable ? Rien en réalité. Rien ne se situait dans l’acte en lui-même, la faute incombait à sa nature. Il avait des principes, trop de principes, voire des préjugés à son sujet. Il la pensait sans doute trop jeune. Et il avait raison. Sur le papier elle l’était, et ils n’étaient pas encore prêts l’un et l’autre à admettre que cela ne signifiait pas grand-chose en réalité, hormis un acte de naissance sur un livret de famille et une date marquée au fer rouge sur le calendrier du temps. « Oui, c’est ça. » Perturbée qu’elle était, à essayer de faire le tri dans toutes les pensées contradictoires qui assaillaient ses tempes, elle n’avait pas relevé plus que ça la question et ce qu’elle signifiait. En temps normal elle l’aurait probablement questionné davantage. Comment savait-il par exemple qu’elle était détective privé ? La connaissait-il ? Bref, des questions élémentaires qui cette fois-ci ne sortirent pas, car elle était ailleurs, si loin déjà. Et ses réponses étaient plus mécaniques qu’autre chose, alors qu’elle saisissait prudemment la main qu’il lui tendait pour se hisser sur ses jambes. « C’est une amie depuis quelques années. Mon père connaît bien sa mère. » Elle n’avait pas compris la brutalité de son changement d’humeur, presque froide en réalité. Statufiée par l’incertitude, avec une lassitude monotone, elle s’était éclipsée pour aller chercher ses affaires et partir, sans s’étendre.

Environ trois semaines plus tard, à la mi-janvier

« Allô ?! Allô Lily, tu m’entends ? Bordel, c’est n’importe quoi le réseau ici ! … Allô ?! Ah voilà. Lily ? C’est moi. Ta mère. Je t’appelais pour te prévenir qu’une soirée est organisée sur Boston ce soir. Au Casino. Je t’ai inscrite sur la liste des invités, il faut absolument que tu y ailles. Ils seront tous là, c’est très important ! Malheureusement je ne pourrais pas t’accompagner, j’ai un avion qui décolle pour Londres dans deux heures, mais profites-en pour saluer madame Wellington de ma part, elle sera présente ! Je compte sur toi. Je t’embrasse ! » Un message sur son répondeur. Elle l’avait écouté deux fois, avant de s’affaler sur son canapé, de dépit. Depuis le retour du chalet, et la découverte impromptue que son père avait une liaison avec Susan Frank, tout allait beaucoup trop vite. Les semaines avaient défilé les unes à la suite des autres sans qu’elle s’en rende compte. Les repas ne cessaient de s’enchaîner, les rencontres aussi, à une vitesse si fulgurante qu’elle avait du mal à suivre le rythme. Entre les cours, les rendez-vous à l’extérieur, son travail au café, les fins de journées passées à s’entraîner avec Lawrence … La fatigue commençait à se faire sentir. D'ailleurs elle avait dû annuler leurs petites séances si souvent ces dernières semaines que leurs entrevues pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main. Mais il y avait tant de perspectives qui s’offraient à elle d’un seul coup, c’était grisant. Elle n’avait jamais eu l’occasion de savourer l’existence avec un rythme si effréné. Quoiqu’il en soit, elle allait encore devoir se dérober pour ce soir auprès de Lawrence, et assister à cette soirée même si elle n’avait pas une grande motivation pour s’y rendre. C’était pour son avenir. Pour l’après. Elle le savait. Elle n’avait pas le choix, le domaine qu’elle avait choisi ne lui ferait pas de cadeau. Aussi dégaina-t-elle son cellulaire pour envoyer un message à l’intéressé, avant d’entreprendre de trouver quoi se mettre pour cette fameuse soirée … Où était-ce déjà ? Lily réenclencha le répondeur, pour obtenir l’information. Robe noire, ça ferait l’affaire. Un intemporel.

***

Le lendemain de cette fameuse soirée au Casino, Lily n’avait pas cessé de cogiter. Elle y avait vu du monde, des gens qu’elle commençait à connaître à présent. Elle s’y était ennuyée, au point d’en déserter les contours pour s’aventurer plus avant dans les méandres du jeu. Jusqu’à un jeu étrange dont elle n’était pas sure de connaître les règles, et auquel elle ne s’était jamais adonnée auparavant. Un jeu qui avait un nom. Isaiha. Il dormait encore lorsqu’elle était partie. Elle avait aimé la façon dont il l’avait regardé. Ce même regard qu’elle ne croiserait sans doutes plus jamais chez lui, parce qu’il aurait sans doutes l’impression d’avoir fait une erreur. De son côté, elle avait pris le parti de ne pas se jeter la pierre, et de cesser de se poser des questions. Ce n’était pas une erreur … Juste un intermède. Un intermède qui la laissait songeuse, ailleurs, un peu perplexe aussi alors que le souvenir de la tiédeur de sa peau était encore gravé contre sa chair.  Et le sentiment qui l’avait animée aussi, troublant et culpabilisant à la fois, de s’apercevoir qu’elle avait beau avoir passé ce moment-là avec lui,  mais que ce n’était pas son image qui la hantait. Que c’était celle de quelqu’un d’autre. Ce même autre qui ne la regarderait, ou ne la toucherait jamais comme il avait pu le faire. D’ailleurs quand on parle du loup, il se présente. « Désolée … Je suis encore un peu en retard, je devais faire la fermeture aujourd’hui. » statua-t-elle après être entrée dans la salle. Il était là, pile à l’heure comme d’habitude, infaillible, alors que la ponctualité n’était pour elle toujours pas une notion tout à fait acquise. Elle s’empressa d’aller se changer. Deux minutes plus tard elle reparaissait, la mine un peu fatiguée parce qu’elle n’avait pas beaucoup dormi, et couru partout aujourd’hui. « C’est bon. Prête à en découdre. Excuse-moi pour hier, ces temps-ci c'est n'importe quoi. Tout arrive en même temps. » fit-elle, d’un air faussement décontracté. Mais allez savoir pourquoi, elle n’osait presque pas le regarder, happée qu’elle était encore par ses souvenirs et ses impressions gâchées.



@Lawrence H. Austen

©️ ACIDBRAIN
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)