plaisir coupable (biki)

Ce moment flash dans l'ascenseur, Ciarán, tu y avais pensé toute la semaine. Ta fierté t'imposait de ne pas craquer, ta conscience tentait envers et contre tout de te protéger mais elle était toujours là. Tu y pensais, et tu culpabilisais d'avoir tant merdé avec elle. Une chose est sure, tu es convaincu que tu lui rendais service tout comme tu te rendais service. Mais elle te manquait surtout maintenant que tu savais qu'elle partirait dans son pays d'origine. Tu étais incapable de savoir si elle était déjà partie ou non, et que tu le veuilles ou non il fallait reconnaître que tu avais scruté ses réseaux sociaux. En attendant ce soir, tu t'étais pointé à cette soirée, un peu à tout hasard, et tu l'as aperçue bien accompagnée. Elle était radieuse et semblait heureuse. A défaut de l'oublier tu arriverais peut-être à avoir bonne conscience en la pensant heureuse. Comme à chaque fois, en soirée et en sa présence, tu perdais ton temps à la regarder et à boire quelques verres, incapable de faire autre chose. Tu la regardais sans pouvoir t'en empêcher, jusqu'à ce que sa fameuse compagnie du soir te rentre dedans. Peut-être que t'aurais pas à t'excuser si tu regardais où tu fous tes pattes ! Reconnais le, si il n'avait pas été avec Bambi, tu n'aurais pas réagit ainsi, mais malheureux tu n'en étais même pas conscient.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi tentait de faire bonne figure, aidée par la présence de son frère aîné. Une chance qu'il soit là ! A aucun moment d'ailleurs elle n'avait vraiment pensé recroiser la route de Ciarán avant son départ. Pour elle, le glas de fin de leur relation avait déjà sonné - hélas - et il n'y avait plus rien à faire. Oh ce n'était pas faute d'avoir voulu sonner à sa porte pour le supplier de la reprendre comme une nénette perdue et éperdue. Mais sa fierté l'en avait empêché à la dernière minute, à moins que son frère ne l'y est aidée un peu. Quoi qu'il en soit, Fabio avait eu la mauvaise idée de bousculer le jeune homme, au bar, après avoir commandé deux mojitos pour lui et sa soeur. La réaction du beau Mather arracha un sourire narquois à l'italien, qui se tourna aussitôt vers lui, pas du genre à laisser passer une insulte verbale, même sous entendue. C'est moi ou t'as bouffé du lion ? Normalement je m'excuse, tu passes ton chemin, fin de l'histoire. Mais toi tu cherches la merde avec quelqu'un qui fait trois fois ton gabarit... t'as vraiment une case de vide ! souffla-t-il, méprisant au possible, l'exact contraire de Bambi qui aurait sûrement temporisé. Fabio, non. On le cherchait, il cherchait en retour. Je retire mes excuses, un abruti comme toi les mérite pas c'est net...

@Ciarán S. Halstead

Oh oui tu avais bouffé du lion et certainement que ce n'était qu'une habitude chez toi. À l'inverse c'était à se demander si ce n'était pas ta tête et ton coeur qui avaient été avalés tout ronds par le petit lionceau qu'était Bambi. Tu avais beau avoir un sacré caractère de cochon tu n'aurais jamais réagit de la sorte face à ce jeune homme si tu ne l'avais pas aperçu avec Bambi. Tu étais peut-être jaloux et surtout tu savais qu'elle partirait sous peu. D'ailleurs tu demandais si ce mec était foutu de lui faire renoncer à partir. Si lui aussi en valait la peine. D'ailleurs quand celui-ci prit le temps de te snobber tu n'as pas tardé à répliquer. Et tu penses faire peur à qui comme ça ? Qu'il retire ses excuses ça t'importait mais à sa provocation tu ne pouvais pas observer le silence. Tu étais trop impulsif pour ce genre de choses, trop prêt à ton type de scénario.

@Bambi C. Corleonesi

Fabio n'était pas du genre à faire dans la dentelle quand il s'agissait de tester quelqu'un pour sa soeur. Bambi allait lui en vouloir mais seulement si elle s'en rendait compte ce qui lui laissait encore quelques minutes au bas mot. Très honnêtement, l'italien n'aurait pas pensé que Ciarán réagirait après l'abandon de ses excuses mais c'était presque trop beau. S'il pensait le snobber au départ, Fabio se tourna bientôt vers le Mather pour le bousculer une nouvelle fois, sourire narquois et moqueur sur les lèvres. Bah toi t'as peur ma biche ! le provoquer, le faire réagir, frapper plus fort, quitte à gâcher la soirée. Nouvelle bousculade, et à peine son verre de mojito en main, il l'envoyait sur la gueule et le vêtement de Ciarán. T'attends de pleurer ta mère ou quoi ?! Défends toi, mauviette !!

Avais-tu seulement peur ? Point du tout. Pas une once de crainte. Tu ne craignais même pas que Bambi puisse t'en vouloir de t'en être pris à sa compagnie, à ce stade. Non et comme souvent tu ne craignais nullement d'en venir aux mains. Il te prenait de haut, tu détestais ça. Il était bien trop proche de Bambi, ça te dérageait. Tu avais voulu chercher l'affront à cause de la proximité entre ce mec et Bambi, mais là tu avais clairement trop de raisons de ne pas maintenir ton sang froid, bien qu'un mec à tes côtés t'y encourageait. Tu t'es pris un mojito en pleine face, et on osait s'attendre à ce que tu tournes le dos ? Tu l'as bousculé avant de lui mettre ton poing dans la gueule. Enfoiré ! Ça allait finir en bagarre tu le sentais bien. D'ailleurs on commençait à s'interposer entre vous pour éviter que ça ne dégénère de trop.

@Bambi C. Corleonesi

Fabio venait de se prendre un poing dans la gueule et l'agitation autour de Ciarán et de lui finit par attirer l'attention de Bambi. Ni une ni deux, elle bondit littéralement vers cette espèce de rixe qui se jouait alors que des gens intervenaient déjà pour essayer de les calmer. Mais l'italienne avait mieux. Plus radical. Elle demanda rapidement un sceau à champagne rempli d'eau pour mieux le balancer à la tête de son frère aîné une fois que l'opportunité se présenta. Il n'était pas question de mouiller Ciarán ou même de lui en vouloir une seconde dans son esprit... elle connaissait bien trop Fabio pour savoir qu'il avait commencé. T'es content de toi j'imagine ? Basta ! Je t'ai assez vu pour ce soir, on se verra demain à l'aéroport et... TAIS TOI ! Je veux même pas t'entendre. La colère de la femme italienne dans toute sa splendeur, mais d'une soeur furieuse qu'il ait osé utiliser sa confession plus encore. Sans autre forme de procès, elle se tourna vers l'objet de son bonheur et de ses tourments, s'emparant de sa main pour l'emmener loin de cette foule en délire. T'es trempé, il est vraiment con c'est pas vrai ! Je suis désolée. On va essayer de chiper une chemise, y'en a dans les locaux du service... Bambi ne lâchait pas sa main. Elle s'en voulait. T'as mal à ta main ?

Ta main avait peut-être reçu un petit choc mais tu ne le sentais pas. Il valait toujours mieux être le puncher que le punché, ça faisait moins ça mal. Tu étais peut-être le plus lésé de vous deux, ce soir, quand il s'agissait de l'attention de Bambi mais comparé au jeune homme face à toi tu n'avais pas à te plaindre. Il avait prit le coup et un sacré saut glacé. D'ailleurs tu n'expliquais nullement le geste de Bambi. Tu te libérais de l'emprise des témoins de la scène bien trop occupés à vouloir apaiser les tensions, tout en observant la demoiselle. Tu la savais proche de lui maintenant, ça ne te plaisait pas du tout, tu apprenais qu'elle partait demain ce qui te bouffait véritablement et détendant tes doigts tu t'es laissé entraîner. Je vais retirer tout ça, et j'enfilerai ma veste, te prend pas la tête pour ça. Trop souvent vous vous croisez le soir, trop souvent tu avais pris par à une altercation et trop souvent elle s'était pas du soucis pour toi. Tu as regardé ta main gauche en détendant à nouveau tes doigts sous ses yeux avant de lui répondre. C'est rien, ça va me passer. Oui tu en avais l'habitude, malheureusement. Tu as relevé le regard vers elle sans rien dire. On pourrait presque croire que tu cherchais à déceler de potentiels changements. Cela faisait une semaine que tu l'avais pas vu, pourtant, tu avais l'impression d'avoir été privé d'elle bien plus longtemps. Tu pars demain alors ? ... avec lui ? Tu ne pensais pas qu'un mec aurait eu ce privilège de partir avec elle. Soit.

Le comportement de Bambi pouvait paraître excessif à quiconque ne connaissant pas le lien de famille qui la liait à Fabio. Ce qui était le cas de Ciarán, et elle l'oubliait, tout à sa défense. Ce qui l'avait mise hors d'elle, c'est qu'il utilise le mal être qu'elle lui avait confié, les sentiments qu'elle ressentait pour ce même jeune homme qu'elle embarquait loin de la mêlée pour mieux le tester, le provoquer. C'était lâche, bas. Son aîné l'avait habituée à mieux. Mais pour le moment, l'italienne devait faire face à un autre cas de figure. Ciarán partait du principe que sa chemise mouillée n'avait aucune importance et qu'elle ne devait pas s'en faire... mais c'était bien mal la connaître. Tu vas choper la crève en mettant juste ta veste ! Ça me dérange pas j't'assure... on va trouver ça rapido ! tenta-t-elle en penchant la tête sur le côté. Il finit par croiser son regard de lui même, paraissant si sérieux que la demoiselle n'eût pas envie d'en rire, bien au contraire. J'sais bien que t'as la tête dure mais on peut au moins mettre un peu de glace dessus, tu sais... je t'ai déjà soigné tu te souviens ? Bambi essaya un petit sourire mais la question du jeune homme la ramena très vite sur le plancher des vaches. Il l'avait quittée... J'ai un vol à huit heures et c'est avec lui en effet. J'y arriverai pas. Surtout si tu te trouves quelqu'un de mieux que moi, qui te correspond. Te voir avec cette personne... non... reprit-elle fébrilement.

Tu avais la tête dure, mais elle était pas mal elle aussi sur ce champ-là. Tu n'avais nullement la motivation de récupérer un morceau de tissu quelque part pour l'enfiler. Peut-être que l'idée d'enfiler n'importe quoi te révulsait aussi. Tu n'as rien parce que vous connaissant vous pourriez débattre là-dessus longtemps ou pire elle pourrait mal interpréter ton refus. Tu étais en train de décliner son invitation à te couvrir et celle à te soigner. Pourtant ce n'était pas elle que tu repoussais, mais simplement l'idée de faire abstraction de ton état d'esprit du moment. Il se passait trop de choses dans ta tête pour que tu puisses la regarder te bichonner. Tu avais besoin de laisser redescendre la pression, tranquillement, à ta manière. A sa question tu as simplement répondu. Oui, mais ça va aller, c'est trois fois rien, et tu as certainement mieux à faire.. Oui pourquoi sacrifierait-elle la fin de sa soirée à prendre soin de toi, alors qu'à l'évidence elle avait passé le plus gros de cette même soirée avec un autre ? Tu ne voulais pas qu'elle se sente obligée, et surtout tu capitulais complètement. Persuadé que tu ne tomberas pas sur mieux qu'elle, tu osais te dire que c'était peut-être son cas. Tu étais complètement aveuglé par cette jalousie, cette amertume, ce sale caractère qui étaient les tiens. Comme toi, avec l'autre tu veux dire ? Oui peut-être qu'il valait mieux que toi, tu n'en savais rien mais autant dire que tu ne lui portais pas d'estime du tout après votre altercation. En attendant, tu avais retenu qu'elle partait demain, à huit heures, et  ça te bouffait mais tu n'en disais rien.

@Bambi C. Corleonesi

La réponse de Ciarán fit froncer les sourcils à Bambi. Elle ne comprenait d'autant pas cette amertume visible dirigée dans ses propos que pour elle, cette soirée était surtout faite pour oublier que demain, elle allait justement partir de Boston, dire définitivement adieu à ce qu'elle avait essayé de construire. Elle l'observa un moment, haussant un sourcil de surprise. Tu veux dire quoi exactement par là ? Pour l'italienne, la situation paraissait irréaliste. Elle l'avait défendu, elle lui proposait d'éviter d'attraper la crève et elle se prenait une excuse fumeuse dans la tronche. Mais la vérité lui éclata tout autant au visage quelques secondes plus tard. T'es... t'es jaloux ? dit elle d'abord très sérieusement, essayant de contenir l'hilarité qui ne demandait qu'à sortir. Bambi finit par éclater de rire et le prendre spontanément dans ses bras, sans savoir pourquoi. Elle se contrôla au bout d'un instant, ayant trempé et taché sa robe mais elle s'en moquait. Tu parles du con que je me suis permise de remettre à sa place ? Je me serais pas permis un truc pareil si ça avait pas été mon frère... mais je donne pas dans l'inceste moi ! Si tu crois que je serai capable de te remplacer...