christmas is coming (jasper)

Noël. La période préféré de Nina. C'est enfin là. Pour son plus grand bonheur. Même si en ce moment, tout va de travers. Et seulement à cause de ce foutu conflit entre les deux maisons. En fait, de base, elle s'en fiche, qu'ils fassent leur affaire mais quand ça la touche, personnellement.. non, ça ne va pas. Son amitié avec Cole est bien compromise et elle ne sait même plus vers qui se tourner, parmi ses amis. Et à force, elle finit dans les bras du camp adversaire. Là, elle veut appuyer sur pause, au moins pour cette journée. Passer son temps à flâner dans les rues jusqu'à fin d'après-midi pour se retrouver aux illuminations de Noël. C'était beau. Il ne manque plus que la neige et elle est heureuse. Parce que là d'où elle vient, il n'y avait pas de neige en cette période. Plutôt du soleil. Alors, oui ça lui a toujours manqué. Gobelet de chocolat chaud à la main, Nina parcourt un peu le grand jardin, regardant autour d'elle et profitant de ce moment, rien qu'à elle. Loin du quotidien universitaire. S'arrêtant ainsi devant l'arbre. L'immense arbre, d'ailleurs. Et première fois qu'elle le voit. Elle n'est qu'à Boston, depuis quelques mois, depuis neuf mois. Et elle a encore tant de choses à découvrir. Pour une fois, elle vivra un véritable Noël, elle se le promet.

Noël, quelle fête à la con. On t'oblige à sourire, à adorer même, te ruiner dans les magasins, te coltiner la famille, le repas interminable. Soyez heureux, ou taisez-vous. Et surtout, ne dites pas que n'aimez pas Noël. C'est pas de sa faute à Jasper, s'il a un tel esprit de contradiction qu'il préfère jouer les grincheux quand tout le monde lui demande de sourire. Mais, d'accord, avouons-le, le marché de Noël n'est pas une épreuve si terrible, ni la vision des lumières, ni les gens ravis. Alors, même l'homme esquisse un léger sourire, dissimulé sous son écharpe, alors qu'il arpente les rues éclairées, les mains dans les poches. Disons que la bonne humeur est contagieuse, la fourbe. Qu'elle vous pousse même, à, quand s'aligne dans votre champs de vision une silhouette connue, reconnue plutôt, vous approcher. Va dans la direction du souvenir, presque jusqu'à la dépasser, mais s'arrête à son épaule. Ses lèvres sortent du barrage de laine, pour laisser apparaître un fin sourire amusé. Elle a l'air captivée par l'arbre, imposant. « Compte pas sur moi pour plaider ta cause au Père Noël. » Qu'il pose enfin ses prunelles sur la demoiselle.

Un véritable Noël. Dans le froid, dans la neige. Et non, sous le soleil. Oui, ça va la changer mais c'est ce qu'elle aime. C'est sa période favorite. Non pas, pour les cadeaux mais pour l'ambiance, l'esprit. C'est beau. Tout simplement. Et comme, c'est sa première fois à Boston, elle en profite grandement. Et seule. Parce qu'avec tout les soucis au sein de la Eliot House, elle a besoin de ce moment. Même si, elle est triste de perdre son meilleur ami, à cause de cette parano. Devant cet arbre, elle fut interrompu, par quelques paroles, près de son oreille. Elle arque un sourcil, alors qu'elle se retourne pour faire face à... lui. Le regard dans le sien. Le temps de comprendre qui était bien en face d'elle. Jasper. Non, elle n'a pas oublié son nom. Ni son visage. C'était un bon moment mais.. elle l'a écourté, bien rapidement. Pourquoi ? T'as pas aimé, te réveiller tout seul ? dit-elle d'un sourire en coin. Non, hors de question d'être négative. J'en déduis que tu ne m'as pas oublié.. taquine-t-elle. Vaut mieux en sourire, peut être en rire ? Non, mais le prendre bien que de craindre ces retrouvailles. C'est une façade.

J'me demande encore comment seront mes prochains Noël. J'vois le monde qui avance, les amis qui partent, qui évoluent loin d'Harvard, et moi qui reste. Combien de temps avant que je finisse par partir, moi aussi ? Leyna sera de la partie, surement, avec le patriarche Ellington. Elle finira bien par se moquer de la vie amoureuse catastrophique de l'homme, après s'être assurée qu'il n'en était plus atteint. Parce qu'il fait bien semblant, le garçon. Mais la page se tourne, quoiqu'on en dise. La page se tourne, et il tâche de laisser derrière tous les souvenirs. De s'en faire de nouveaux. Bon, avec la demoiselle devant ses prunelles, c'est plus un bond dans le passé. Un moment bref. Bref, car tu l'as décidé, douce ingénue. Pourquoi ? T'as pas aimé, te réveiller tout seul ? Les sourcils masculins se froncent, à peine. Juste pour lui souligner qu'il doute sérieusement de cette réplique. « J'ai espéré un instant que t'ai été chercher les croissants.. mais.. non. » Qu'il s'en amuse, sourire aux commissures. L'avantage de ne s'attendre à rien. J'en déduis que tu ne m'as pas oublié.. Mais puisque tu as chatouillé mon égo, ce matin là, je te rends la pareille. En me penchant, légèrement, pour murmurer un taquin : « J'te dirais bien que t'es inoubliable, sauf que, c'est surtout que j'ai une très bonne mémoire. J'me souviens de tout un tas de trucs sans importance. » C'est faux, j'ai tendance à zapper tout ce qui ne m’intéresse pas. Mais ça, t'as pas besoin de le savoir.

Ne pas se démonter. Ne pas prendre peur. Par ce retour. Oui, elle a fuit. Parce qu'elle l'a décidé. Et qu'elle ne pensait pas pouvoir l'assumer. Mais finalement, si. Puisque le jeune homme est face à elle. Pourquoi maintenant ? Et pourquoi pas, un autre jour ? Ouais, ça l'arrangerait, elle l'avoue. Mais il est hors de question qu'elle soit négative. Vaut mieux se montrer forte. Malgré les pics du jeune homme. Non.. ça fait grossir et pour toi.. dit-elle en venant tapoter très légèrement au niveau du ventre de Jasper. Il la cherche, il va trouver. C'est certain. Petite grimace alors qu'elle retire sa main. Sauf que la suite ne lui plait guère. Pas du tout, même. Oui, ça touche son égo, quand même. Mais c'est juste le revers. Faut s'y attendre. Son regard change, presque d'un regard noir.. mais elle tente de reprendre face et d'avoir ce sourire, faux. Tu trouves que cette nuit était sans importance ? demande-t-elle en s'avançant, voulant le provoquer encore un peu plus.

Ca aurait été plus simple d'ignorer qu'il l'avait reconnu, de se concentrer sur autre-chose. Ca manque pas d'excuses ce lieu, y a des lumières partout. Autant de bonnes raisons de ne pas s'arrêter à son niveau. Mais que voulez-vous, la tentation est plus grande de venir perturber sa quiétude. Comme un juste retour des choses. Et car je n'ai pas que des mauvais souvenirs de notre entrevue.  Non.. ça fait grossir et pour toi.. Il doit suivre de ses prunelles son geste, pour comprendre où elle veut en venir. Ouais, le ventre et les quasi trentenaires, c'est un sujet sensible. Pas pour l'Ellington, heureusement, merci le métabolisme de papa. « N'en profite pas.. » Qu'il se contente de soupirer doucement, ne pouvant camoufler correctement que tout ceci l'amusait. Il en faudra plus pour me vexer. Tu trouves que cette nuit était sans importance ? Allez, avance, allez, provoque de tes mots. Je t'ai vexé, n'est-ce pas ? Je le vois dans tes prunelles qui s'obscurcissent. Léger rictus de l'homme, pas malheureux d'avoir effleuré sa cible. « C'est pas moi qui suis partit, c'est pas vraiment à moi qu'il faut poser cette question. » Qu'il reprend en se pinçant les lèvres, lui renvoyant la balle avec malice. C'est toujours plus simple comme ça.

Taquine. Même si, dans le fond, elle est un peu déstabilisé de le revoir. Elle, qui pensait pouvoir ne jamais assumer ces retrouvailles. Non pas qu'elle a passé un mauvais moment,ça serait mentir. C'est un bon souvenir mais disons qu'elle n'assume pas forcément. Mais vaut mieux qu'elle le masque et qu'elle en joue. De plus, elle n'est pas si mécontente de le revoir, si elle enlève sa fuite. Penche sa tête, légèrement sur le côté d'une légère grimace. Oh, je n'oserai pas. dit-elle alors qu'elle finit par retirer cette main mais il finit par lui envoyer une pic.. et ça marche. Il marque un point. Mais, le truc, c'est qu'elle n'a pas réellement de bonnes raisons. C'est peut être ça, le pire. Pourquoi, tu comptais me revoir après ? Oui, en gros, elle lui a peut être facilité la tâche en ne restant pas. Cette fuite, cette soi-disant fuite ne signifie pas qu'elle regrette ce moment. Non, rien de négatif mais pour le moment, elle ne dit rien de plus. Veut-elle vraiment le lui faire croire .

Une succession de revers, une balle qui passe d'un côté puis de l'autre, quelques piques qui s'échangent. Le feeling était vite passé, quand on s'est rencontré à cette soirée. Suffisamment pour nous mener à l'écart de la foule. Pas assez pour que tu restes. Mais, je ne t'en veux pas. L'Ellington a eu l'instant qu'il souhaitait, un temps à ne pas penser à elle, dans une période où elle remplissait son esprit. Tu lui as donné ça, Nina, et les petites remarques qu'il t'assène, c'est juste pour consoler son ego. Moi, je laisse au moins un mot sur la table quand j'abandonne les draps. Ouais, j'suis un gentleman, toussa. Pourquoi, tu comptais me revoir après ? Beau retournement de situation, ça fait sourire Jasper, du coin des lèvres. Je sais apprécier le sens de la répartie. « Je n'avais rien exclu. » A dire vrai, à cette époque, je pense que si, c'était exclu. Je ne suis plus dans le même état d'esprit. Du moins, j'essaye. « Enfin du coup, ça a réglé la question. » Qu'il hausse les épaules, un sourire amusé sur les traits. « T'as profité de moi et t'es parti, c'est plutôt moche. » Reprend l'homme dans un rire.

C'est lui faciliter la tâche. Parfois, certains hommes aiment quand leur partenaire disparaissent au petit matin.. alors, elle l'a fait. Bon, d'accord, ce n'est pas cette raison. Peut être que c'est elle, qui ne voulait pas avoir à se réveiller. Certes soirée, cette nuit a été comme une parenthèse. C'était agréable.. mais ça devait se terminer. Donc non, elle n'a pas de réelles raisons à lui donner. Aucunes justifications. Tant pis. Tu m'aurais proposé un rendez-vous, dans un beau restaurant puis après, nous nous serions promenés dans la ville ? demande-t-elle de ce sourire en coin, consciente de ce qu'elle disait. Honnêtement, il n'est jamais trop tard. La seule chose qui manque, c'est.. l'envie. Surtout du côté du jeune homme. Et toi, tu n'as pas profité de moi ? Allez, encore ce sourire et cette provocation. Et elle adore ça, en fait. Tu sais, si une nuit comme celle-là se reproduit, je pense que je ne ferais pas deux fois la même chose.. Une proposition ? Oui et non, en fait.

J'dis pas, tu m'as sûrement arrangé. Tu nous as évité ce moment de flottement, au réveil, tu nous as évité les questions, et cet instant où on ne sait pas si on doit proposer à l'autre de se revoir. Ta fuite nous a facilité les choses, qu'importe qu'elle ai froissé quelque peu mon ego au passage. L'homme a trop l'habitude qu'on ne se satisfasse pas d'une nuit. « Peut-être quelque-chose de moins cliché, mais.. ouais, surement un truc comme ça. » C'est facile à dire maintenant. Et c'est surement un peu mentir, j'suis pas sur que j'étais prêt, à cette époque. Pas prêt à la mettre de côté plus d'une nuit. Maintenant ? Disons que le temps fait son œuvre. « Ca y est, t'as des regrets maintenant ? » Qu'il reprend avec un sourire légèrement moqueur. Allez, tu peux le dire. L'Ellington s'amusait beaucoup de cet échange, et cela lui rappelait pourquoi elle avait aiguisé son intérêt, ce soir là. « Si une nuit comme celle-là se reproduisait, je fermerai la porte à clé. » Glisse l'homme avec un rictus amusé, avant de reprendre, en se penchant à peine vers la belle. « Par mesure de sécurité, tu comprends. »