help your enemy (ciaràn)

Respire. Pause. Il y en assez de ce conflit permanent et cette paranoïa qui contamine la plupart des bleus. Elle ne sait plus quoi faire. Oui, déménager.. ça serait une bonne solution mais elle est très bien chez Lucky. C'est l'ennemi ? Pas pour elle. Point. Donc après les cours, elle décide de s'accorder une pause. Une détente. Un plaisir pour elle seule. Un bon café par ce temps si froid. Et à l'intérieur, elle vient se commander une boisson chaude à emporter. Une gourmandise ? Pourquoi pas, ça lui donne faim de les voir aligner de cette façon. Un cookie fera l'affaire. Mais voilà, il y a toujours un obstacle qui rend votre journée.. chiante. Vaut mieux rester dans son lit, dans ce genre de cas... En fait, en sortant, elle trébuche légèrement, elle ne tombe pas mais en revanche son café, lui, il est au sol. Plus de café. Et merde. dit-elle spontanément, lâchant un soupir. Super, il ne manquait plus que ça.. Elle se baisse pour ramasser le gobelet et pouvoir le jeter à la poubelle, la plus proche. Oui, il ne manque plus qu'à en commander un autre.. Parce qu'elle y tient à ce café. C'est sa détente. Mais au moment où elle se retourne, elle vit.. lui. Ciaràn.

Peut-être que l'hiver s'installait véritablement cette fois. Il était temps. La période des fêtes approchait à grands pas. Ce n'était pas une période qui te parlait outre mesure. Il fallait reconnaître que tu n'y avais pas été très habitué dans le courant de ta vie. Mais l'ambiance générale était pas mal. Quoiqu'il en soit, tu étais en route pour te payer une boisson chaude quand tu tombas nez à nez avec Nina. Quoique avant d'avoir ça, tu t'étais retrouvé face à une flaque de boisson chaude que tu t'apprêtais contourner. Quelle maladresse, c'est balot. Disons que tu ne perdais pas de temps pour piquer la jolie Eliot. A l'évidence, elle n'avait pas une mine enjouée et de bonne humeur. On l'était rarement quand on renversait son café, il fallait le reconnaître, et peut-être qu'elle le serait encore moins en ta présence.

Et un café en moins, un ! Non mais cette journée, valait mieux la passer dans son lit que d'être dehors. Elle le savait pourtant mais non, elle a voulu sortir et voilà le résultat. Elle lâche un soupir mais vient quand même à mettre son gobelet à la poubelle et pour le reste... et bien pas le temps d'y penser puisque, quand elle se retourne, les ennuis ne font que commencer : Ciaràn. Oui, il ne manquait plus que lui, honnêtement. Un nouveau soupir alors qu'une personne du personnel du café vient nettoyer le bordel qu'elle venait de faire. Lâche un sourire faussement gêné avant de reposer son attention sur le jeune homme, sur ce Mather. C'est tout autant balot de tomber sur toi. Carrément. Mais respire, ne gâche pas cette journée. T'es toujours là, au mauvais moment. C'est dingue, non ? Café à terre et Ciaràn là. Mais comme tu es là et que tu prends la peine de me parler, tu pourrais pas me payer un café, par hasard ? Et honnêtement, il devrait accepter. Ouais, montre ta gentillesse Mather.

Tu avais eu cet air faussement fier en l'entendant se plaindre de te croiser. C'était presque flatteur à ton sens. Forcément tu t'amusais de toutes ces tensions quand tes interlocuteurs y accordaient de l'importance. En attendant il fallait avouer que les Eliot étaient tout ce que tu n'étais pas. C'est le clivage qui existe depuis la nuit des temps. Il y a eux, et vous, les gens comme toi, si toutefois il y en avait. Oui tu avais ta manière de gérer ta vie et surtout tes opinions et émotions. Mettre tout le monde dans le même sac que toi serait peut-être injuste. Elle n'a pas fini de se plaindre la princesse à son papa ? Tu t'en plaignais faussement puisque tu t'en amusais même si tu ne laissais rien paraître. Tu aimais lui faire du rentre dedans c'était plus fort que toi. Tu étais persuadé que tous les deux vous pourriez bien vous amuser. Elle avait un truc intéressant à exploiter. Te connaissant on se demanderait vite si tu étais capable de trouver une jolie jeune femme sans intérêt. Tu vas pas me faire croire tu manques de sous pour un misérable café ? C'est pas le genre de dépense qui ferait la différence chez toi quand on y pense. Tu le savais, ça n'avait rien à voir avec l'argent. Elle voulait t'utiliser. User du mather qui est en toi. Alors oui les clichés tu en usais volontiers.

Non pas que c'est désagréable de croiser Ciaràn. Ouais, c'est le truc des Mather, d'être attirant mais surtout d'être interdit. Elle le sait, elle en joue. C'est plus fort qu'elle. On lui demande de ne pas les approcher et elle fait tout le contraire. Mais en faisant ça, elle s'attire les foudres de son meilleur ami et se met carrément dans la liste des suspects. N'importe quoi. Aux paroles du jeune homme, elle fronce le regard. Princesse à papa ? Elle ? Si seulement, elle avait un père. Mais elle s'abstient de le dire. C'est princesse, maintenant, mon nouveau surnom ? dit-elle d'un faux sourire mais toujours dans une légère taquinerie. Vaut mieux le prendre un peu à la légère. Elle ne compte pas s'énerver sur lui.. enfin, tant qu'il lui paye un autre café. Mais sinon... Tu penses que je dispose combien d'argent ? En vrai ? Oh assez pour vivre tranquillement mais faut pas oublier que ce n'est pas vraiment le sien. Tu me payes le café ou pas ? Tu sais, ça te permettrait de passer plus de temps avec moi.. ce n'est pas donné à tout le monde. C'est vrai qu'elle adore s'amuser à la Eliot. Parce que oui, elle n'est pas l'exemple type de cette maison. Certains oui mais elle, pas trop. Sinon, elle ne serait pas là, à parler avec un Mather.

Voilà pourquoi tu te lassais pas de Nina. Elle flirtait avec toi, se jouait des tensions de confréries, et se montrait faussement désagréable avec toi. Tu aimais quand elle se plaignait de toi, alors que toi tu aimais la dragouiller. Tu le sentais tout de suite quand tu étais le seul dans cette danse prédatrice. La tentation était là, c'était certain. Ça dépend, si ça te plait... tout se négocie. Tu vois qu'elle flirtouillait avec toi. Tu adorais ça forcément, toi qui ne te lassait jamais de ce jeu. Etonné de la question qu'elle venait de te poser, tu la regardait comme si le montant finirait par apparaître sur son front. Un joli petit pactole à ton nom et grâce à ton nom uniquement, sans aucun doute. C'est vrai que toi tu ne connaissais pas, ça. Ton père, ou plutôt ton géniteur puisque tu aimais le réduire à ça quand tu te laissais aller à un minimum de politesse, ne t'avait rien légué, rien transmis si ce n'est des déboires, des problèmes, des sales souvenirs et des blessures. Même son nom tu l'avais radié de ton état civil, c'est dire ! Et comme ça je pourrais m'en vanter, c'est ça ? C'est fou ce qu'ils pouvaient être prétentieux ces Eliots. Qu'est-ce qui te fait croire qu'un truc offert par ma personne, soit donné à tout le monde ? Te dirigeant vers l'intérieur de l'enceinte tu n'avais aucun doute sur le fait qu'elle se joindrait à toi, après tout, tu n'avais pas refusé de le lui offrir... ce café.

Honnêtement, il doit y avoir un casting pour rentrer dans cette confrérie. Mais pour elle, il est hors de question de franchir la limite... bon d'accord, c'est pratiquement fait avec l'un des membres. Mais quoi ? C'est interdit ? Bah ouais, c'est genre dans le règlement, la poisse, non ? Pour autant, elle aime le petit jeu qui s'est installé avec le jeune homme. Elle ne le déteste pas, ni rien de négatif mais elle ne le compte pas non plus, parmi des amis proches. C'est à la fois un plaisir de le revoir et presque une contrainte. Oui, entre deux. Reine aurait été plus approprié mais je peux me contenter de princesse. dit-elle, toujours accompagné de ce sourire. Hausse alors les épaules. Pas le nom que tout le monde connaît. Oui ici, elle s'appelle Dunford mais en réalité, elle possède son autre nom, celui de sa mère. Celle qui gagne l'argent. Mais, elle n'allait pas non plus se confier à lui. Juste le remettre sur la bonne information. Pourquoi pas ? Ouais enfin, elle n'est pas non plus populaire. Difficile de l'être ici, de toute façon. Puis, ce n'est pas le lycée. Pour autant, elle le suit quand même, à l'intérieur du café. Peut être qu'elle a de l'espérance ? Parce que je suis ton exception. répondit-elle d'un sourire en coin.

Reine ? Tu vois ce côté prétentieux des bleus ?! Tu ne t'en étonnais même pas. En attendant l'expression à ton visage la contredisait clairement. Il ne fallait pas pousser mémé dans les orties pour autant. D'ailleurs pour toi princesse c'était un surnom aguicheur, une manière de lui rentrer dedans plus subtilement. Pour elle c'était tout de suite un moyen de se surélever. Vous n'étiez vraiment pas les mêmes hein ? En attendant, elle semblait en jouer de tout ça c'est peut-être pour ça que ça collait un minimum entre vous mais clairement si elle avait été le genre princesse, coincée, à cheval sur ses principes et pensant que tout lui était du tu n'aurais jamais pu lui porter un intérêt quelconque. Pourquoi tu ferais pas de moi ton exception aussi, hun ? Je suis sur qu'on s'amuserait tous les deux. As-tu soufflé tout près de son oreille d'une voix suave sans équivoque, alors que vous faisiez la queue pour la borne à commandes. Tu lui rentrais clairement dedans. Oui le mather à qui elle ne dirait pas non, tu te plairais dans cette position, c'était certain.

Oui, elle s'en amuse beaucoup. Pas à le provoquer parce qu'elle sait, que ça ne marchera jamais mais à taquiner et à flirter. Elle serait folle de ne pas le faire. Non mais regardez-le. il est l'exemple même de l'interdit. Elle sait qu'elle ferait mieux d'arrêter mais quand c'est plus fort que vous, il n'y a pas vraiment de choix à faire. Elle est faible ? Certainement mais pas autant qu'on pourrait le penser. Peut être qu'il y a un intérêt derrière ? Parce que ça serait une bonne motivation pour elle. Voilà qu'il lui payera un café. Un autre café. Elle veut et ouais, habitué à obtenir tout ce qu'elle veut. Même si elle ne demande pas grand chose, ici. Qu'on s'amuserait ? Comment ? Toujours plus. Ouais, elle est bien curieuse de savoir comment ils pourraient s'amuser. Et peut être que de là, elle pourrait y réfléchir. Dans la file, qui avance doucement, elle reste près du jeune homme, continuant ce petit jeu. Si je fais de toi mon exception, va falloir que je le fasse pour tout les autres.. dit-elle d'une fausse grimace, mais rapidement, suivit d'un léger sourire amusé.

C'est vrai, comment vous vous amuseriez tous les deux ? Comme s'il y avait cinquante mille manières de s'amuser avec toi quand tu abordais une demoiselle comme ça ! Tu savais bien qu'elle connaissait ton propos. Tu n'en doutais pas, mais bien plus que ça tu savais que c'était aussi sa manière de jouer avec toi, de flirter avec toi. S'amuser comme deux adultes consentants et insoumis aux dictas. Oui la guerre des clans c'était sympa deux minutes, mais tu avais la possibilité de passer un bon moment avec elle, tu allais envoyer valser tout ça. Le jeu en valait la chandelle avec elle, étant donné que vous vous provoquiez pas mal. A vous voir comme ça, on croirait que tu faisais des avances à une femme mariée tant vos différences étaient présentes. Mais libre à toi de faire ce qui t'enchante, Nina ; on est pas forcément obligés de le crier sur les toits aussi, tu sais.. A votre sur la borne tu as choisi ton café et tu l'as invité à en faire de même, par plaisir du moment partagé et non par espoir qu'elle cède. Elle cédera bien un jour n'est-ce pas ?