Lowis - fuck her.

Je crois qu'au fond de moi, je sais que c'est mal. Je sais que je devrais bifurquer, me tourner de l'autre côté, t'échapper un peu parce que je sens qu'on va trop loin. Trop proches, trop tout. Regarde nous Lewis, on dépasse des limites qu'on devrait pas. Tes lèvres dans mon cou c'était en trop. Ma réaction face à ça n'était pas appropriée. Je devrais être dégoutée tu sais ? Dégoutée de ce que tu viens de faire et à la place je me dégoute d'apprécier. C'est pas le même niveau, ça va trop loin. Mais je sens ta peau brûlante contre la mienne, j'ai ton souffle qui se répand sur mon visage et je te fixe avec intensité me surprenant à penser que je te voudrais pour l'éternité. J'crois pas qu'on soit mauvais, j'crois pas qu'on soit contre nature mais ce qu'on est en train de faire là, ça rentre pas dans notre relation. Et si on venait à tout casser ? T'imagines Lewis si après on était plus capable de se regarder ? Je trouve que j'ai le coeur qui bat un peu trop vite. Peut être que j'ai peur. J'ai toutes mes émotions qui se mélange mais je reste concentrée dans tes yeux. T'es mon plus bel échappatoire Lewis, sans toi j'aurais coulé depuis bien longtemps. Et je sais que ce n'est plus comme avant, que j'ai pris de la distance, que je suis plus la même qu'autrefois. Mais ça change rien de ce que l'on est toi et moi. Y a mon coeur qui rate un battement, mon souffle qui change de cadence. T'as pas le droit de me mettre dans cet état parce qu'on est pas supposés être comme ça toi et moi. Et puis pourquoi tu fais ça ? J'ai les yeux qui s'ferment une nouvelle fois quand tes lèvres effleurent les miennes. Y a un goût interdit, un semblant de destruction, une douceur infinie. Puis un peu plus d'intensité. Ma bouche qui danse au rythme de la tienne et cette sensation de normalité qui donne la gerbe au final. Y a mes lèvres qui s'décollent doucement, mon coeur qui me crit de recommencer, ma tête qui m'insulte de tout les noms. C'était pas normal, c'était pas saint. J'ai mes doigts qui passent sur mes lèvres peinant à réaliser ce qui venait de se passer et subitement c'est le choc. J'te regarde effarée, me redresse avec violence. J'ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. J'voudrais retourner dans cette bulle qu'on venait de créer et en même temps m'en échapper.

T'en avais rien à foutre de savoir que c'était malsain, que c'était contre-nature et toutes ces conneries. La seule et unique raison pour laquelle t'avais fait ça, c'était par envie et par plénitude. Et si dans l'fond, c'était simplement qu'un baiser d'un amour égocentrique ? Elle était une partie de toi, et poser tes lèvres contre les siennes, c'était simplement embrasser un miroir. Fallait démystifier la chose, parce que sinon t'allais pas t'en sortir. T'essayais d'te chercher une excuse pas tous les moyens, parce que fallait bien avouer que sinon t'allais taper dans tous les murs. C'était quoi ça au juste ? Puis peut-être que c'était mettre Lou dans une mauvaise position, et puis dans quelques secondes, qu'est-ce que ça changera ? Et tu sentais simplement ses lèvres contre les tiennes, t'oubliais tout ce que t'avais appris jusqu'ici. Tu sentais une chaleur nouvelle envahir ton corps, et t'appréciais cette sensation autant qu'elle te dégoûtait. Dans l'fond, tu te dégoûtais Lewis parce que c'était pas bien. Tu te devais de faire face à cet acte que t'aurais dû manquer, le faire s'échouer dans l'océan de ses yeux et faire taire cette brûlante envie. Le feu se propageait, et tu quittais ses lèvres un peu plus brusquement que précédemment. Tu sentais Lou se redresser tout à coup, tu tournais la tête à droite, puis à gauche. T'osais même pas te redresser, t'avais plus les mots. C'était un baiser goût guillotine, ouais, t'avais perdu la tête, tes sens, ta raison. Tes mains sur ton visage, histoire de laver tes péchés, histoire de te cacher face à la réalité. Merde, et tu te détestais d'autant plus parce que tu avais aimé ce nouveau contact. Pourquoi ce baiser n'était pas simplement du même goût que ceux que vous échangiez lorsque vous étiez enfants ? Tu grimaçais, t'avais mal au ventre, t'avais mal au coeur, t'avais mal à la tête. T'avais mal à ta peau, t'avais mal à ton amour propre, t'avais mal partout et ça suintait de tes pores. Qu'est-ce que t'avais fait ? Et cette haine grandissante, t'avais envie de frapper dans un mur, t'avais besoin d'évacuer. Et pourtant, tu ne bougeais pas de cette position dans ce matelas bien trop confortable. T'étais juste là, allongé tout en subissant le feu ardent de ce que tu venais de faire. Il se passait quoi, une minute ? Peut-être deux, ou peut-être même quarante, t'en avais aucune idée. T'étais perdu dans l'air du temps, subissant le tourbillon de pensées qui venaient tourner autour de toi.

C'est moche de se sentir coincée entre deux situations. Etre capable de se tourner vers l'un et rejeter l'autre. Ce qui venait de se passer n'aurait clairement jamais du arriver. Et je te déteste Lewis pour avoir fait ça. Pour avoir dépassé des limites qu'on aurait même jamais du effleurer. Mais je l'ai senti aussi cette chaleur dans le ventre, cette sensation de plénitude et tout le bien être qui allait avec. Il est là le fond du problème. Avoir aimé goûter à tes lèvres, pire, savoir que je pourrais recommencer. Parce qu'on devrait pas se retrouver dans ce genre de situation toi et moi. On aurait pas du se perdre comme ça. Dis moi à quoi ça rime Lewis ? Dis moi à quoi ça rime de faire tout ça ? J'te déteste, j'me déteste mais t'es toute ma vie en même temps. Je suis rien sans toi, t'en est conscient de ça ? T'es conscient que tout mon monde tourne autour de toi ? J'sais pas. J'veux pas que les choses changent, je te veux toi et je déteste de vouloir ça. J'passe mes doigts fébrile sur ma bouche abîmée encore une fois, ferme les yeux et répriment le haut le coeur que cette situation vient me donner. Tu restes là, inerte et je ne sais pas quoi faire dans tout ça. J'voudrais te parler, peut être te rassurer aussi mais je suis paniquée à la simple idée de ce que l'on vient de faire. J'ouvre la bouche sans qu'aucun son n'en sorte, je la referme presque aussitôt. Je te regarde pas pendant ce qui me semble être une éternité et doucement, je tourne la tête vers toi. Vers toi et tes yeux vide. Lewis que je murmure dans un souffle presque inaudible. Mais qu'est ce que tu veux que je dise en réalité ? Y a pas de mot pour effacer ça, pour changer les choses, pour revenir en arrière. Et je crois que malgré nous, les choses viennent de changer. Que le retour en arrière ne sera plus jamais vraiment possible.

T'étais malade de ton propre corps, de ta vie, de ton existence, de tes envies. T'as toujours eu comme unique ligne de conduite de vivre pleinement, qu'importe les conséquences. Est-ce qu'un jour tu pensais que t'allais regretter un geste, des paroles ? Était-il imaginable une seule seconde que tu te mordes les doigts après avoir embrassé une fille ? L'soucis, c'était que Lou, c'était la fille. C'était l'exception, l'intouchable, l'inaccessible. Sauf que toi Lewis, t'avais envoyé tout en l'air et t'avais franchi c'pas. Et au fond d'toi, tu savais que t'avais toujours eu envie d'le faire. C'était devenu un mythe, c'était trop important. Il ne restait plus que cette unique chose pour que tu connaissais tout de ta soeur, et t'avais bien trop peur du prix à payer pour avoir connu cette sensation. Et t'étais pas bien, la tête te tournait, ton cerveau fusait dans tous les sens. tu finissais par ôter les mains de ton visage, l'regard un peu trop perdu. Et maintenant ? Parce que l'soucis, c'est que ça avait pris trop d'importance ce baiser. Ouais parce que si ça devait rien signifier, tu serais plutôt là à rigoler. Et Lou, et elle, qu'est-ce qu'elle en pensait ? T'avais honte, et t'espérais qu'elle te frappe de toutes ses forces. Tu finissais seulement par entendre sa voix, et le ton qu'elle y donnait te crevait le coeur en deux. Tu sentais bien que c'était un peu cassé, et que tout ça, c'était à cause de toi. Tu te détestais, et d'une certaine manière, tu la détestais. Seulement tu détestais d'autant plus l'idée que tu ne pouvais pas la haïr, ni même te passer d'elle, encore moins imaginer vivre différemment quand t'es avec ta jumelle. Tu soupirais, tu finissais par te redresser légèrement. C'était pire que monter une montage avec tes poumons déglingués aux malboro, c'était tout le poids du monde que tu mettais à demi bout. T'osais pas regarder Lou, c'était plus fort que toi, c'était impossible. "Je.. j'suis désolée. Excuse moi, j'sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'm'en veux.." Et tu sentais c'te petite larme que tu détestais, tu la sentais s'nicher au coin de ton oeil. T'étais décidé à ne pas la faire tomber si facilement.

Alors dis moi ce qu'on est censée faire là ? Parce que moi j'en sais rien. J'en sais rien du tout. J'ai aucune idée. J'veux pas fuir, je ne veux pas partir parce que j'aurais trop peur de ne pas pouvoir revenir. T'es ma vie Lewis, je peux pas m'en aller dans un moment comme celui là. Mais je sais plus où je suis, j'ai envie de me déconnecter où alors de me réveiller soudainement en me rendant compte que tout ça n'était pas vrai. Ca n'arrivera pas vrai ? Parce qu'on est bel et bien dans la réalité. T'as osé le faire et j'ai osé y répondre. Qu'est ce qu'on fous Lew' ? Qu'est ce qu'on est en train de foutre ? Parce que je commence vraiment à croire qu'on détruit juste tout sans jamais réfléchir. C'est toi et moi contre le monde, tu te souviens ? Juste toi et moi. Et si on s'fait des trucs comme ça comment je fais pour te garder près de moi ? Je respire avec difficulté, ramène mes genoux son mon menton et laisse mon regard se perdre dans le vide. J'sais pas quoi dire, je trouve pas les mots et probablement qu'il n'y en a pas de toute façon. Shh.. C'est tout ce que je trouve à répondre à tes excuses. Mais s'il te plaît, ne t'excuses pas. Parce que par conséquent tu remet toute la faute sur toi et j'te connais quand tu te blâmes. Ne te blâmes pas s'il te plait. Ne le fais pas. C'est juste arrivé, laisse tomber. Y a rien de plus à faire de toute façon, vraiment pas. On le changera pas, ne l'effacera pas. C'est juste fait. J'ose enfin me tourner réellement vers toi, à planter mes yeux sur toi. Toi, tu me regardes pas. J'comprends d'un côté tout comme c'est blessant de l'autre. Puis je te connais Lewis, je te connais mieux que quiconque là. Regarde moi. Fais le s'il te plaît. Regarde moi et prouve moi dans ton regard que ça va aller. Tu sais pas à quel point je peux être perdu dans toi. Ce serait le vide absolue, je pourrais pas. Regarde moi s'il te plaît. Dis moi que tout iras bien. Dis moi qu'on va le surmonter comme on la toujours fais. "J'suis fautive aussi" A quel moment je t'ai repoussé ? Aucun. J'ai pris du plaisir à cet échange et ça fais de moi quelqu'un d'aussi coupable que toi. J'sais pas à quoi on joue et peut être que les gens avaient raison au fond. On est malsain toi et moi.

Tu ne savais pas quoi faire, quoi dire. Peut-être même que cet instant c'était un supplice à vivre, peut-être que tu voulais t'voir six pieds sous terre parce que c'était plus agréable que d'ressentir toute cette culpabilité. T'avais honte de toi pour l'unique raison que t'avais apprécié. L'soucis c'était que tu regrettais pas vraiment, parce que c'était la fille et que c'était même une chance. Mais tout ça, c'était pas bien et tu l'savais. Tu ne savais plus quoi répondre à tout ça, tu ne répondais plus de toi-même. Et toutes ces années à te faire critiquer, peut-être que tous les cons du monde avaient raison. Et c'était aussi dur à accepter, peut-être que vous étiez malsain tous les deux. D'un autre coté, c'était Lou et Lewis contre le reste du monde et c'était peut-être le baiser qui signait le pacte. T'essayais pour une fois d'croire au destin, parce que c'était plus simple d'accuser quelqu'un d'autre que toi-même. Dans l'cas contraire, tu pouvais t'crever à coup d'poings quand ça concernait Lou et que tu pouvais lui faire du mal. Dans le fond, c'était ta plus belle tendresse envers elle mais c'était celle qui allait tout détruire. C'était le brûlant d'un fer à cheval, parce que de loin il réchauffe, mais lorsqu'il touche, ça brûle à vif, à vie. T'entendais les appels au secours de ta soeur, et toi t'étais à des kilomètres de c'te chambre. Et peut-être même que t'étais à des millénaires, mais qui était là pour te rattraper dans c'vol à travers les étoiles coupables ? Lou, Lou parce qu'elle était toujours là. T'arrivais pas à tourner la tête, t'avais cet absence que parfois ton cerveau trop rapide pouvait te causer. Le salaud, tu l'détestais tout autant que toi. Et t'en pouvais plus, t'avais envie d'exploser mais tu te contentais de te consumer, lentement. Les flammes de l'enfer, Lucifer ricanait parce qu'il avait trouvé quelqu'un encore plus bas qu'terre que lui en étant dans les étoiles. C'était l'mélange du yin et du yang, c'était une contradiction qui te donnait mal partout. Tu finissais par tourner la tête vers Lou, l'regard encore un peu perdu. "Faut oublier tout ça, faut pas y penser et c'était rien" que tu disais un peu précipitamment. Tu bougeais pas mais t'avais envie de l'enlacer, t'avais envie d'l'aimer, t'avais envie de la faire sourire, t'avais envie de l'embrasser et ça te tuait.

Le monde entier avait raison. Peut être que notre relation n'était pas si belle que ça. On s'était cachés derrière notre relation gémellaires en se disant que si l'on était aussi proche c'était juste parce qu'on était une seule et même personne et en fait, on avait tord. Je crois qu'en fait, ce que tu venais de faire, j'avais envie de le faire depuis un moment. J'avais juste jamais eu le courage, j'avais tout enfoui au fond de moi parce que ça me paraissait bien plus simple comme ça mais.. A trop jouer à l'aveugle, ça me revenait en plein visage maintenant. Et dis moi ce que je dois faire Lewis parce que moi honnêtement je sais pas. Ca bouillonne à l'intérieur de moi, j'ai la trouille, j'en peux plus. C'est le carnage dans ma tête, y a tout qui se mélange et les questions qui viennent m'envahir sans que je ne trouve aucune réponse. Et si ma jalousie excessive, si mes envies de t'éloigner de toutes les femmes te tournant autour était juste parce qu'au fond je voulais te garder pour moi de cette façon malsaine ? Ce serait moche mais n'est ce pas ce qu'est la vérité ? Moche à entendre et à voir ? J'sais plus, je suis perdue et j'ai aucune idée de comment me sortir de ce précipice dans lequel je me sens sombrer. Aide moi Lewis, aide moi s'il te plait. Je te supplie en silence mais tu ne fais rien. Cette fois, tu ne me comprends pas où tu fais semblant de ne pas comprendre. Je sais pas, je ne sais plus rien et je déteste être comme ça. Putain mais sors moi de là. Même quand tu te décidais enfin à me regarder j'avais l'impression de contempler le vide. Et j'ai l'estomac qui se tord, le coeur qui se serre. "C'était rien". Je répète comme une leçon que je tente d'apprendre mais c'est douloureux. Est ce que c'était vraiment rien ? Parce que moi j'en ai pas l'impression. J'ai pas cette sensation au fond de moi. Mais t'as sûrement raison, faudrait probablement se persuader de ça. C'était pas rien. J'suis désolée mais je peux pas. Je suis une piètre menteuse et moi je pense sincèrement que ce n'était pas rien comme tu oses le dire. Et je m'excuse d'avance si je suis en train de nous enfoncer mais je peux pas te faire entendre ce que tu voudrais si moi je ne le pense pas.

Est-ce que t'allais réussir à te regarder dans un miroir sans l'casser ? Est-ce que t'allais réussir à regarder ta soeur dans l'blanc des yeux sans repenser à c'te fichu baiser ? En fait, comment t'allais faire pour vivre normalement alors que maintenant, t'étais sûr et certain que t'aimais un peu trop ta soeur ? Parce que c'était peut-être ça aussi d'avoir aimé, d'avoir ressenti c'te chaleur tout au long d'ton corps. C'était mieux que de l'adrénaline, c'était mieux que la vie et c'était effrayant, dégoûtant. C'était vous contre le monde et si tu devais choisir une unique personne à embrasser, ça serait elle. Et putain, putain tu te mettrais bien une balle pour penser tout ça. Est-ce que le soucis c'était vous ou les autres ? Est-ce que cette complicité malsaine, est-ce que c'était une abomination d'la nature ? Tu savais pas comment justifier les choses, alors t'avais besoin de les laisser s'en aller. Fallait tout oublier, c'était viral ou sinon ça deviendrait viral. Tu regardais autour d'toi, de temps en temps tu te posais sur les yeux de ta soeur et t'aimais pas trop c'que t'y voyais parce que tu sentais que tout allait vriller. Tu voulais oublier, voilà, c'était ton souhait. Seulement, ça semblait ne pas être celui de ta soeur, parce qu'elle avait raison et fallait bien accepter les faits Lewis. T'étais paumé au milieu de tout et de rien, au milieu de vous. C'était la première fois que tu doutais de votre complicité, de ce lien si spécial, et ça te déchirait le coeur. Tu te contenais, ouais, pour finalement exploser. "Mais alors c'était quoi" que tu criais trop fort, trop durement. Tu finissais par te lever du lit, t'étais un lion en cage, t'étais un feu qui se propageait pour détruire toute une forêt. "C'était quoi putain" que tu criais à nouveau, finissant par écraser ton poing dans le mur qui se trouvait devant toi.

Tu sais que je suis honnête avec toi. Et même si j'ai omis de te parler de certaines choses, c'était seulement pour te protéger. Là, y a pas de protection qui tienne. Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis, ce n'était pas rien. C'était quelque chose et tu le sais aussi bien que moi. Si t'as le cran de m'embrasser, tu dois avoir le cran d'assumer les choses par la suite. C'est pas possible autrement. Et je refuse de faire semblant, je refuse de faire comme s'il n'y avait rien eu parce que je sais qu'on en fera que s'éloigner un peu plus à chaque fois. Autant crever l'abcès maintenant, à chaud, c'est sûrement la meilleure chose à faire. J'veux pas qu'on s'regarde par la suite conscient que quelque chose à pété entre nous. Parce que ce n'est pas comme ça que marche notre relation Lewis et tu le sais très bien. Alors j'remet les choses dans le contexte. J'dis la vérité puisque tu sembles pas enclin à vouloir le faire toi même. Sauf que ta réaction, je ne l'aime pas. Pas du tout. Tu cris, et je me braque. J'ai le visage qui se ferme presque automatiquement. J'passe une main dans mes cheveux et pousse un soupir. Commence pas comme ça Lewis. C'est pas de ma faute à moi, ne m'hurle pas dessus. Arrête Vraiment, arrête ça. D'hurler, de taper dans les choses. C'est ridicule et ça nous aidera pas. J'finis par quitter le lit à mon tour, je me redresse mais n'approche pas trop de toi non plus. J'sais pas trop comment prendre les choses. C'était pas rien pour moi. Après pour toi, j'en sais rien. Je préfère ne pas t'inclure dedans histoire que tu redescende un peu mais vu comme tu réagis, j'suppose que pour toi aussi ce n'était pas rien. J'ai aimé ça.. Et ça crains parce que j'aurais pas du Alors il est là le problème et j'sais pas ce qu'on va faire maintenant.

T'étais pathétique c'était pas faux, mais toi tu t'en rendais pas compte. T'étais juste là, complètement aveuglé par ta rage grandissante. Est-ce que tu pouvais nommer pourquoi, comment ? Non, parce que tu te montais la tête tout seul Lewis. Parce que tu détestais ne rien détester, parce que t'avais pas rigolé la gueule grande ouverte après avoir touché ses lèvres. Parce que tu t'étais dit qu'elle était partie trop tôt, parce que tu l'avais trouvé trop court c'fichu baiser. Et si c'était l'dernier, et si tout allait changer, et si c'était malsain, et si ça cachait des choses auxquelles tu ne voulais pas penser ? Et si, et si tu fermais ta gueule Lewis ? Et si t'arrêtais de penser, rien qu'un instant. T'avais besoin d'une clope, t'avais mal à la main. Tu t'étais légèrement ouvert une phalange, et tu ressentais même pas la douleur. D'ailleurs, tu t'étais cassé un petit os en frappant dans ce mur mais t'étais sous une montage de rage où tu ne voyais pas le bout. Tu soupirais aux paroles de Lou, elle enfonçait l'clou, elle remuait ta bêtise, votre faux pas. T'voulais pas voir la vérité en face, pas maintenant, pas avec elle. Lou c'était différent, Lou était la fille et Lou était ta soeur. Tu faisais les cent pas, pour finalement sortir de la chambre de la blonde. Tu la laissais au milieu d'cette pièce que tu maudissais. T'allais chercher c'paquet de clope posé sur le plan de travail de la cuisine. T'en tirais une, tu l'allumais rapidement. T'avais besoin de sortir mais tu pouvais pas quitter l'appartement parce que tu savais que c'était la pire des choses. T'étais mal à l'aise devant la réalité effective des choses, t'aimais Lou et peut-être pas totalement de la bonne manière que tu devrais. Tu soufflais comme un lion en cage, tu te passais une main sur le visage. Tu te rapprochais de Lou, hésitant, déterminé, perdu, coincé. Tu tirais sur ta cigarette comme un affamé, un vampire suçant jusqu'à la dernière goutte de sang. "On a pas le droit d'aimer ça, on ne peut pas, je, on peut pas putain" que tu répétais comme un sourd. C'était peut-être pour t'inculquer cette idée dans l'crâne.