Lowis - fuck her.

J'crois que ça serait le pire truc au monde. Etre remplacée dans la vie de Lewis. C'était clairement dans le top un de mes plus grandes peur. Si certains avaient la trouille des araignées, des serpents ou encore des clowns, moi j'étais terrifiée à l'idée de perdre mon jumeau de n'importe quelle façon que ce soit. J'pourrais pas m'y résoudre, au fond, j'avais toujours été persuadée que mon coeur arrêterait de battre en même temps que le sien et que s'il devait s'en aller je m'en irais avec lui. J'pouvais pas survivre dans un monde sans lui. "Non tu m'aimes" Lève les yeux au ciel. Vas y, joue en, c'est facile. Tu me saoûles quand même. Et c'est saoûlant de t'aimer à ce point tu sais ? Parce que j'crois que dans aucun monde j'serais vraiment capable de t'hurler dessus comme une dingue. "J'en ramène pas des tonnes, faut pas abuser" T'as eu plus de conquêtes dans ton lit ces trois derniers mois que moi en vingt quatre ans et c'est moi qui abuse ? La blague. J'étais limite de nouveau vierge là, fallait pas déconner. Collée contre lui, je m'apaisais évacuant la colère que j'avais pu ressentir un peu plus tôt. Quand je disais que ça durait pas bien longtemps les crises entre lui et moi c'était pas une blague. . "Personne ne pourra te remplacer Lou, personne t'entends ? T'es ma moitié, tu le sais non ? Sans toi j'suis rien moi" J'fermais les yeux me laissant bercer par sa voix. "C'est juste que tu vois, j'ai quand même des besoins masculins que j'dois évacuer" Ok. La, j'ai ris. T'es obligé de tout casser comme ça ? C'était beau, de la poësie, digne d'une réplique d'un film à l'eau de rose et paf. Lewis le lourd était revenu en fanfare. Un jour tu feras ta vie, tu trouveras quelqu'un de sûrement très laid et t'iras vivre avec, t'auras des gamins et moi.. J'aurais rien du tout. Belle vision de l'avenir. Sauf que tu vois, moi je refuse ça. C'est toi mon âme soeur, t'as pas le droit de te trouver quelqu'un.

Tu souriais, tu savais que tes mots fonctionnaient. Tu faisais pas ça pour jouer, non, loin de là. C'était que ta soeur, d'une manière que tu ne reconnaissais pas, faisait sortir l'enfant au fond de toi. Elle arrivait à faire de toi cette personne, ce mec qui n'a peur de rien et pas même de ses sentiments. Tu l'aimais Lou, et c'était ton amour pour elle qui dans le fond, faisait de toi quelqu'un de bien. Tu répondais pas au fait qu'elle soit saoulé, car finalement, ça n'avait aucune importance et ça allait disparaître rapidement. "Ouais mais j'y peux rien si j'suis trop beau et que je les attire toutes...". T'étais un peu l'dieu du sexe, et à force, les femmes commençaient à être au courant. D'ailleurs t'étais certain que vendre ton corps te rapporterait plus d'argent que la drogue. Mais soit, c'était pas vraiment ton délire. Et là pour le moment, t'avais simplement envie de dire à ta soeur la vérité. Cette vérité que tu n'hésitais pas à lui dire, et peut-être que tu l'avouais pas assez souvent, mais elle avait quand même le privilège de l'entendre. Mais t'as toujours été quelqu'un de légèrement dérisoire, alors tu faisais du grand Lewis et ça te faisait rire. "Roh m'en veux pas". Tu embrassais à nouveau son front, et tu l'attirais d'autant plus vers toi. "J'aurai jamais d'enfant Lou, puis moi j'peux pas t'abandonner, jamais". Tu ne pouvais pas t'imaginer sans elle, c'était ta vie pour la sienne. Lou était la plus importante à tes yeux, et si tu devais mourir, faire de la prison, défoncer la gueule de tous les mecs, il n'y avait aucun soucis. Peut-être que si t'étais né, si t'avais grandi dans ce ventre à ses côtés, c'était simplement pour la protégé. Quoi que t'étais peut-être pas un ange, mais dans le fond, qu'est-ce que ça changeait à votre situation ? Tu t'écartais légèrement d'elle, essayant de vous mettre à hauteur. Tu posais ta main sur la joue de ta soeur, faisant en sorte que celle-ci te regarde. "Jamais l'un sans l'autre, je te l'ai promis. Toi et moi, on est arrivés ensemble et on partira ensemble. T'es toute ma vie Lou, et rien ne changera ça. C'est nous, et ça s'envolera pas".

Comportement purement égoïste. Quelque part, je savais que je devrais le laisser vivre sa vie. J'avais pas le droit de l'enfermer avec moi dans le simple but de me garantir sa présence à tot moment. Mais c'était plus fort que moi. Y avait peu de personne qui comprenait ce qu'on vivait lui et moi, ce qu'on ressentait l'un pour l'autre. J'crois même qu'à ce stade, ça dépassait complètement l'amour. Lewis, c'était le centre de mon monde. J'avais aucune raison d'être ici si lui n'y était pas et il était clair et net que chaque fois qu'il s'éloignait de moi, j'avais bien trop de mal à garder la tête hors de l'eau. Au fond, c'était comme si nous étions une seule et même personne mais dans deux corps totalement différent. Et ouais, ça avait un côté flippant mais je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir le garder que pour moi quitte à faire fuir toutes celles qui s'approchaient bien trop à mon goût. "Ouais mais j'y peux rien si j'suis trop beau et que je les attire toutes..." Je levais les yeux au ciel agacée et amusée en même temps de ses réactions. J'avais l'habitude à force. Lewis le plus beau, Lewis le dieu, Lewis la perfection. J'crois qu'il s'envoyait tellement de fleurs que ses chevilles finiraient par exploser. "Roh m'en veux pas" C'est ça le problème. Je t'en veux pas, j'y arrive jamais. "J'aurai jamais d'enfant Lou, puis moi j'peux pas t'abandonner, jamais" Jamais. On se le répète tout le temps mais est ce que c'est vrai ? Parce qu'on sait pas au fond. On sait pas ce que l'avenir nous réserve et peut être que.. Non, je veux pas y penser. Comme si je le pouvais. Regarde nous Lewis, on a jamais passé plus de deux jours sans être ensemble. Je suis sûre qu'au fond, on en est même pas capable. Parce que je suis incapable de fonctionner sans toi moi. J'poussais un soupir plongeant mon regard dans le tien que je connaissais par coeur, te glissant un petit sourire preuve que j'étais bien loin d'être fachée à ce moment précis. "Jamais l'un sans l'autre, je te l'ai promis. Toi et moi, on est arrivés ensemble et on partira ensemble. T'es toute ma vie Lou, et rien ne changera ça. C'est nous, et ça s'envolera pas" C'est nous. Ce sera toujours nous. Toi avant les autres Lewis. Tu sais que c'est comme ça que je fonctionne. Toi avant tout le monde. J'suis sûre qu'on peut être heureux comme ça, juste nous deux. On a besoin de personne. C'était la vérité au fond. J'me complaisais à le croire moi. T'es toute ma vie idiot, je t'aimerais toujours plus que les autres. C'était pour ça aussi que je restais seule. Lewis avant tout le monde. Lewis en première place du podium, un besoin de le faire passer toujours avant quitte à négliger le reste.

Lou c'était une fille, un petit bout de femme qui représentait tout. C'était ta jumelle, c'était la femme de ta vie, c'était tes sourires, c'était tes colères, c'était ton âme soeur, c'était tes tendresses, c'était un tout. Un tout qui venait te définir en tant que personne, parce que sans elle, tu n'étais plus rien. D'une certaine manière, vous étiez des siamois. Deux personnes, un seul corps. Seulement là c'était deux corps pour une personne. Sans elle, tu ne pouvais plus exister. Et oui, vous avez toujours été deux personnes différentes, peut-être parfois trop.. mais c'était un complément. T'étais le feu qui ravageait, elle était l'eau qui apaisait. C'était la gentillesse pur, t'étais la méfiance certaine. Toujours l'un avec l'autre, toujours à compléter ce qui avait été commencé. Alors ouais, certains pouvaient trouver ça malsain, mais toi, toi t'en avais rien à faire parce que c'était ta vie et ta façon de vivre. Tu la regardais là devant toi, allongée comme une princesse aux cheveux dorés. C'était ton univers, et non, t'étais certain que rien ni personne ne pourra vous séparer. Non, pas même la mort. Tu regardais ses yeux océan, c'était mieux qu'une escapade dans les caraïbes. Fallait bien l'avouer, ses mots te réconfortaient parce que dans le fond, le plus indépendant de vous deux, c'était Lou. T'étais un peu dans son ombre, te pliant en mille pour son bien être et c'était bien la seule chose qui comptait à tes yeux. Ouais, d'autant plus depuis cette période. T'avais la peur au fond du ventre depuis plusieurs années, tu l'avais bien senti s'éloigner de toi sans que tu comprennes pourquoi. Lou t'avait écarté de sa vie, et t'hurlais comme un chien à la mort. Seulement, t'avais jamais eu la fin de cette histoire parce que dans le fond, Lou elle avait jamais été réouverte complètement. Et c'était sûrement ta plus grande blessure. Tu posais une main sur sa joue, caressant son visage. "On partira sur la lune, on les laissera tous ici à s'entretuer pendant qu'on crèvera tranquillement en regardant les étoiles". C'était peut-être qu'une expression, mais s'il fallait monter sur la lune pour prouver ton amour, alors dès demain, tu commencerais à construire ta fusée. Tu souriais, et t'embrassais à nouveau son front. Puis avec un grain de malice, tu commençais à chatouiller ta soeur et tu la sentais gigoter sous tes doigts. Puis tu riais, comme un enfant.

Au fond, ça avait toujours été comme ça. Lewis avant tout le reste. Quelque part, ça me semblait logique de voir les choses de cette manière. J'crois que personne ne pourrait jamais vraiment expliquer le pourquoi du comment de notre relation. Même moi, j'savais pas tellement ce qui me poussait à être aussi fusionelle avec lui. Bien sûr qu'on avait notre gémélité qui entrait en jeu mais.. J'en connaissais des jumeaux et personne n'avait la même connexion que celle que je pouvais avoir avec Lewis. C'était.. Un peu hors du commun. Je m'en plaignais pas. En vrai, j'aimais avoir cette proximité avec lui parce que je me sentais mieux comprise que quiconque. Et putain, sans lui je savais que je m'écroulerais en moins d'une seconde. "On partira sur la lune, on les laissera tous ici à s'entretuer pendant qu'on crèvera tranquillement en regardant les étoiles" Ca, c'était un plan qui me plaisait. Mourir dans ses bras avec seulement les étoiles en guise de spectatrices. On ne pouvait pas rêver une meilleure fin. J'crèverais n'importe quand si c'est avec toi. T'es mon monde, tu le sais ça ? T'es ma plus belle lumière, ma raison d'exister. Et j'sais que je suis plus la peine, je le vois que t'en souffre quand tu poses les yeux sur moi, quand j'suis moins ouverte qu'autrefois mais tu sais Lewis, au fond ça change rien. Ca changerajamais l'amour que j'ai pour toi. Et il rompait ce beau moment tel un fourbe usant de ses mains pour faire ce que je supportais le moins au monde. Et je tentais de garder mon self control, de rester calme, peine perdue. Je gigotais dans tout les sens, gesticulant plus que de raison, riant aux éclats, tentant de le repousser par tout les moyens. Arr..Arrête.. J'avais l'impression de m'étouffer à moitié, manquant d'oxygène à cause de mes éclats de rire. C'est traître ce que tu fais. Je coinçais une de ses mains avec mon bras lui lançant un regard se voulant sérieux. Si tu recommences, je te mord. Et tu sais que je vais le faire, ce sera pas la première fois. Des fois, j'ai envie de partir sur une île, loin de tout. Juste toi et moi et rien d'autre. Les choses seraient plus facile, rendrait les choses moins compliqués et.. J'rêvais d'évasion souvent. Pour recommencer encore une fois et oublier ce qui me torturait bien trop souvent.

Si t'étais arrivé à Harvard, c'était uniquement pour ta soeur. Puis même l'université, déjà à Toronto c'était la détermination de Lou qui t'avais poussé à y entrer. C'était pas bien difficile pour toi de gérer les chiffres, tu te devais de bosser un tant soi peu, mais c'était bien minime comparé aux autres. C'était comme regarder le ciel durant la nuit, d'une simplicité à en crever car au milieu de ces millions d'étoiles, tu pouvais y déceler toutes les constellations. C'était pas simplement que des points lumineux, c'était l'infini qui prenait tout son sens. C'était ça de vivre avec une QI supérieur, c'était un immense bordel permanent qui prenait tout son sens lorsque t'avais des chiffres devant toi. Des chiffres ou alors, Lou. Lou était cet antidote contre ton cancer, parce que oui, tu considérais cette "hyper-intelligence" comme un poids. C'était l'inondation totale de ton cerveau par des milliers de pensées, c'était des migraines et un contrôle à chaque instant. Le contrôle n'étant pas réellement ton truc, c'était aussi pour ça que tu t'enfumais la tête, c'était pour oublier. Et Lou, elle avait cet effet par elle-même, par son unique présence de t'apaiser. Alors qu'importe ce qu'il pouvait se passer sur terre, qu'importe les tempêtes, ou même les cannibales qui pourront surgir un jour ou l'autre pour dévorer les humains, qu'importe tout tant que t'étais avec elle. Et l'idée d'crever sur la lune en regardant les étoiles, c'était sûrement la plus belle fin que tu pouvais espérer. Et peut-être que t'avais aucun mal à te voir mort, mais l'idée de savoir le corps de ta soeur inerte, c'était une vision insupportable. Alors tu la chatouillais, c'était pour la faire taire à jamais sur ce genre de paroles. Tu la sentais gigoter, tu rigolais, tu continuais. Elle riait, et elle était juste là sous toi, si fragile, si enivrante. Tu te calmais légèrement, scrutant ta soeur de coin face à son regard trop sérieux pour la situation. Tu ne pouvais pas t'empêcher de rire à nouveau, arrêtant tout mouvement, l'attirant contre toi peut-être trop brutalement. "Me mords pas, sinon j'vais devoir te mordre et tu vas pleurer". T'étais redressé, le dos contre le mur, ta soeur entre tes bras. Tu souriais tristement, parce que toi c'était tout ce que tu demandais. "Alors viens, on part. On quitte tout maintenant, et puis j'nous ferai une cabane et j'pourrai apprendre à chasser du poisson dans l'océan". T'avais la voix d'un gosse rêveur, les yeux pétillants d'aventures.

Est ce que c'était mal de tenter de le couper du monde comme ça ? Sûrement. Mais j'arrivais pas à m'en empêcher, je le voulais pas. J'avais besoin de l'avoir pour moi, de savoir qu'il suivrait chacun de mes pas et que quand je me retournerais il serait là. J'avais besoin de tout ça et tant pis pour l'égoïsme tant qu'il était avec moi. Puis je savais qu'il marchait de la même façon alors quelque part, on avait autant besoin l'un de l'autre. J'essayais de garder cet air sérieux sur le visage sachant que mes menaces n'avaient probablement aucun effet sur lui. Preuve éant qu'il me tirer contre lui avec une force qu'il n'utilisait pourtant pas sur moi me déstabilisant légèrement. "Me mords pas, sinon j'vais devoir te mordre et tu vas pleurer" J'fronçe le nez secouant la tête. J'y crois pas. Jamais tu me ferais ça Lewis parce que t'as jamais supporter me voir pleurer. Ce serait sûrement pire si t'étais la cause de mes larmes. "Alors viens, on part. On quitte tout maintenant, et puis j'nous ferai une cabane et j'pourrai apprendre à chasser du poisson dans l'océan" J'ris légèrement penchant la tête pour le regarder une nouvelle fois. Tu seras le Robison Crusoë le plus parfait du monde. Mais probablement nul dans la pêche au poisson. Et doucement, j'passe ma main sur son visage laissant mes doigts dessiner les traits de sa mâchoire. J'suis bien dans ses bras moi, j'voudrais que le temps s'arrête et qu'il ne reste rien d'autre que ça. Cette perfection, cette douceur, la sensation de paix intérieure qui m'envahissait quand il était là. Oh j'voudrais pouvoir tout arrêter pour ressentir ça à jamais.

T'as toujours été taquin avec ta soeur, d'ailleurs t'as jamais été le plus tendre. Dans un sens, tu l'aimais tellement que parfois t'étais trop maladroit. Tu savais dealer de la drogue, mais dealer tes sentiments c'était pas mince affaire. Lou c'était la cause de tes peines puis de tes joies, c'était toutes tes émotions du soir au matin. Tu la regardais la, juste sous toi, si vulnérable et pourtant, si inaccessible. Peut-être que parfois, tu pouvais haïr le monde entier pour l'avoir dans ta vie, parce que Lou c'était la plus intouchable de toutes les femmes et pourtant, c'était la plus merveilleuse. Tu t'haïssais pour avoir cette pensée qui te traversait, c'était pas quelque chose de sain. D'un autre sens, qui pouvait juger ? Toi-même t'avais pas d'mot pour décrire votre relation, elle était tout et c'était la seule chose dont tu étais sûre. C'était quoi les codes de cette société, c'était quoi toutes ces choses qui étaient faites pour te brider. D'ailleurs toi Lewis, t'étais pas du genre à respecter ce qu'on t'imposait. T'étais hors limite, un borderline dans tous les sens du terme. Puis s'il te fallait rester le restant de ta vie avec l'unique compagnie de ta jumelle, tu savais que t'enverrais valser toutes ces idéologies. Toi t'étais du genre à déraciner les chênes qui finalement, étaient trop encombrants. Lou jouait de ta mâchoire, puis tu te laissais glisser à nouveau sous les draps, entraînant dans ton naufrage ta douceur blonde. "Tu seras le plus beau des vendredi". Ouais, parce que Robinson sans Vendredi, c'était un peu comme Edward sans Bella. Et voilà, les références cinématographiques hideuses de ta soeur te revenaient en tête. Tu souriais, légèrement caché sous la couette. Tu serrais Lou un peu plus fort, enfouissant ta main dans ses cheveux. T'humais l'odeur de son parfum, c'était l'odeur des fleurs mouillés par la rosée d'une matinée printanière. Tu souriais, parce que t'étais bien, peut-être même trop. Tu venais enfouir tes lèvres dans le cou de ta jumelle, y laissant un tendre baiser ampli d'amour.

Je pourrais souhaiter à tout le monde de vivre un truc pareil. Moi, je vis dans ses sourires, j'existe dans ses éclats de rire. Le seul à faire mon monde c'est lui et chaque seconde sans sa présence sont mon plus grand calvaire. La dépendance à un côté malsain, ma dépendance envers lui dépasse un bon nombre de limite. Au fond de moi, j'ai toujours voulu croire que c'était commun au jumeau. Qu'on était tous une seule personne divisé en deux corps. J'ai constaté avec le temps que ce n'était pas spécialement le cas et que la relation que je pouvais entretenir avec Lewis était bien loin d'être commune. Oh, je me souviens du lycée au Toronto, des critiques qu'on pouvait essuyer, des paroles malsaines sur ce que l'on entretenait. Mais tout le monde devrait pouvoir avoir cette attache avec un autre. Parce que ça reste probablement la plus belle chose au monde. Aimer avec sincérité, donner sa vie pour l'autre. J'le ferais sans hésisation aucune. Il était mon tout, ma raison d'exister. "Tu seras le plus beau des vendredi" Je préfère garder le silence. Profiter du moment. La paix après la tempête. Y a plus rien qui existe autour. Juste lui et moi, notre monde à tout les deux. Sa main dans mes cheveux, moi contre lui et l'amour qu'on se porte mutuellement. Puis ses lèvres dans mon cou qui me font perdre la tête. Je frémis malgré moi, ferme les yeux et me dégoute l'instant d'après. C'est gênant d'apprécier ce qui ne devrait pas avoir lieu. J'ai la respiration qui prend un nouveau rythme et je finis par ouvrir mes prunelles pour tenter de capter son regard. J'sais pas quoi dire, je comprends pas ce qu'il se passe. Y a juste un truc là. Un truc différent de d'habitude. Une proximité qu'on a pas. C'est juste là et j'aime un peu trop ça. Je me perd là.

T'as jamais été quelqu'un de soucieux de l'opinion d'autrui, t'étais plutôt à tout envoyer en l'air. D'ailleurs t'as jamais changé de politique, sauf que tu préfères t'envoyer seulement les jolies filles. Alors forcément, lorsque tu entendais des remarques sur ta soeur et toi, tu riais aux nez des cachotiers. Les moqueries à moitié avouées, c'était pas pardonné quand on s'appelle Lewis Holloway. T'étais du genre bagarreur à jouer des poings, c'était tes phalanges éclatées que tu rentrais dans les poches de ton jean délavé. C'était ça, Lewis le grand défenseur de la blonde aux yeux bleus. C'était le type un peu chelou, qui était trop doué sans triché, le mec qui aimait bien plus sa soeur que sa propre vie. On t'avait déjà montré du doigt, ouais, mais tu faisais un grand doigt d'honneur à tous ses menteurs. Ils étaient simplement jaloux, parce qu'eux, ils sont nés seuls et qu'ils crèveront seuls. Toi t'étais né avec Lou, et tu partirais en même temps qu'elle. Tu l'voyais pas autrement, et puis même que c'était l'destin. T'étais certain que si toutes les conneries spirituelles ça existait, c'était les astres qui vous avez liés. C'était Lou et Lewis, Lewis et Lou. En fait, c'était normal parce que vous étiez qu'une seule et unique personne. C'était ça, et l'anatomie ça voulait rien dire. Et t'avais aucune honte à t'dire que si Lou avait un pénis, ça ne changerait rien à ce lien. C'était juste comme ça, juste elle et toi. Ta vie pour la sienne. "Doute que les astres soient des flammes, Doute que le soleil se meuve, Doute que le vrai soit vrai, Mais ne doute jamais que je t'aime". Tu te plongeais dans ses yeux, c'était encore plus beau qu'un levé de soleil face à l'océan. C'était le voyage de la Terre entière, c'était certainement celui de l'univers. Tu pouvais plonger dedans sans te noyer, parce que Lou c'était la seule qui te ramenait à la surface tout en te faisant planer. Tu nageais parmi les étoiles, et c'était encore mieux que l'ivresse. Et peut-être que le Lewis dans cinq minutes allait s'en vouloir, peut-être qu'il serait prêt à taper dans un mur ou encore à sauter d'un pont. Seulement c'était là, juste là dans cet instant. C'était un secret inavoué sous une couette désabusée de préjugés. Tu regardais Lou, et c'était la seule chose qui comptait. De toute manière, elle était la seule et c'était pas prêt de changer. En revanche, tu te demandais même comment tu pouvais ne rien contrôler. Tu te laissais guider, parce que t'as toujours été un mec comme ça. Et c'était une légère confession, juste comme ça, juste pour goûter. Et puis quoi, qui êtes-vous pour regarder ? Ouais parce que tes lèvres là, elles étaient parties s'échouer sur la plage de sable rosée de Lou. C'était les siennes contre les tiennes, à bout de souffle, l'coeur comme un ouragan. Mais tu ne pensais plus, une fois de plus et grâce à son regard, t'avais arrêté de penser. Et tu l'effleurais, timidement, interdit. Tu ne savais plus, et pourtant t'en avais embrassé des filles dans ta vie. Seulement, c'était pas n'importe qui c'te fois-ci. Et tu laissais la pression se faire plus intense, appréciant les effluves sucrées qui te revenaient. Tu fermais les yeux, appréciant ce contact si léger. T'avais envie d'crever juste là maintenant, parce qu'au fond d'toi, tu savais bien que t'allais t'immoler de ce geste dans les prochaines secondes.