KALISTOW - come up to meet you, tell you i'm sorry

Ça faisait deux jours que t'avais adopté Molly et fallait bien avouer que t'étais complètement dingue d'elle. Tu t'en occupais comme d'un bébé, et dans un sens, t'étais plus qu'heureuse d'avoir craqué à travers la vitrine. C'était un coup de coeur, voilà tout. C'était l'destin, et peut-être que ce dernier n'était pas très houleux avec toi en ce moment, mais ça, c'était bien quelque chose de positif. Dans un sens, Molly venait également combler le vide de ton appartement et elle te donnait une chaleur humaine et sincère que tu ne retrouvais pas ailleurs. Ouais, t'étais plutôt solitaire alors forcément, la compagnie de cette nouvelle boule de poils était la bienvenue. Tu la promenais dans le parc, suscitant des regards de personnes totalement attendris, Molly n'étant encore qu'un chiot. Ta petite chienne était émerveillée par le moindre bruit, appréciant d'autant plus les cris des enfants. Elle se mettait à sauter sur place, comme une folle et tu ne pouvais t'empêcher de rire. Il y avait même eu cet homme qui était venu vers toi, te faisant du rentre dedans en utilisant Molly comme engagement de conversation. T'avais discuté durant quelques minutes jusqu'à ce que tu le plantes sur le côté, trop peu intéressé par ce qu'il avait à te sortir comme disquette. T'avançais dans le parc, profitant des rayons de soleil qui se trouvaient encore présent durant ce mois d'octobre. Tu finissais par porter Molly entre tes bras, salissant ton nouveau manteau Gucci au passage. Seulement, tu pouvais apercevoir quelques personnes en skate et tu ne voulais pas qu'une plante vienne malencontreusement heurter ton nouvel amour.

J'avais besoin de c'petit moment où j'pouvais dire sans me vanter, que j'tais l'une des stars du bitume. C'pas comme en classe où tout l'monde rechigne à se mettre avec moi pour un TD parce qu'ils savent pertinemment que mes connaissances je les ai grâce à des antisèches habilement cachées. Une fois que j'suis dans la rue c'est un peu mon royaume, chaque trottoir ou banc est un potentiel moyen d'montrer au reste du monde que l'gars un peu mal habillé et avec des cernes à cause du manque de sommeil, bah il sait se servir de ses deux pieds et plutôt bien même. J'avais passé la journée au parc, à discuter avec des gamins toujours ébahis d'voir des figures, échanger sur les techniques avec des gars qui étaient devenus des potes au fil des années, et d'un tee-shirt blanc immaculé j'métais retrouvé avec un semblant de haut taché de terre et un peu de sang aussi, j'confirmerai au moment du lavage. J'méclatais encore avec ces gosses de dix ans peut-être, réclamant toujours plus de spectacle et la moindre chose les faisait sourire jusqu'aux oreilles. J'me préparais à continuer d'étaler l'ampleur d'mes talents, et de ma modestie au passage. J'prenais un peu d'élan dans la direction inverse, manquant d'écraser quelques gens au passage j'le reconnais, jusqu'à ce j'aperçoive un visage bien trop familier. « C'est à toi ce bourrelet sur pattes ? » En quelques secondes j'tais à côté de Kalista, les yeux rivés sur ce qui ressemblait à un sumo canin, j'savais même pas qu'elle aimait les chiens mais depuis nos retrouvailles j'ai l'impression de plus rien connaitre d'elle. J'levais le regard vers elle, grimaçant un peu à ma spontanéité légendaire, même si ça s'tait calmé entre nous depuis c'tait pas la grande armistice non plus.

Tu caressais Molly et de ses yeux tu pouvais lire de la tendresse. En seulement deux jours, tu pouvais sentir une relation de confiance entre ta chienne et toi. C'était étrange, bien que tu ai toujours aimé les animaux, tu n'avais jamais été une passionnée. T'étais pas spécialement engagée dans la cause animal, même si la fourrure était une chose qui te débectait. Mais là, cette boule de poils, c'était autre chose. En l'ayant vu, t'avais de suite compris qu'elle était faite pour toi. Tu te concentrais sur Molly qui te mordillait ton manteau lorsqu'un bruit de planche à roulette te perturbait. C'était ça et puis cette voix que tu pouvais reconnaître entre mille. Tu fronçais les sourcils à l'entente de la remarque d'Harlow, levant les yeux vers lui. Tu n'arrêtais pas de marcher pour son plaisir, continuant ton petit tour à moitié solitaire. "Oui, j'te présente Molly". Ta voix n'était pas spécialement enjouée, mais fallait bien y déceler beaucoup de tendresse. Depuis que t'avais passé une soirée dans l'appartement d'Harlow où les choses avaient terminé de manière bancale, fallait bien avouer que c'était plutôt bizarre. Alors tu l'avais revu, ne reparlant pas de l'épisode coup de gueule Petrova. Mais dans le fond, t'oubliais pas ses mots et lorsque tu y repensais, ça venait te blesser plus que tu ne le voulais. C'était pas parce que t'étais attaché à lui à nouveau, et cette idée ne te plaisait pas du tout soit dit en passant. C'était simplement qu'il avait été ton premier amour, et que tu avais le sien également. Et ça, qu'importe le passé, qu'importe tout, ça devait compter, et ça compterait toujours. Ou alors, c'était toi qui avait un soucis Kali. Enfin dans tous les cas, tu te savais bien meilleure que cette fille délinquante qui, de toute manière, n'était pas resté longtemps dans sa vie et qui avait bien profité de lui.

J'ai toujours vécu avec des chiens chez moi, et j'parle de vrais bestiaux qui font presque la taille d'un petit poney, genre des créatures avec de l'allure et qui en imposent, pas comme "Molly". J'la regardais curieusement, comprenant à son éloignement que Kalista n'avait pas prévu de s'arrêter à la gare Harlow cette fois-ci, la planche sous les pieds j'la suivais en inspectant cette brioche vivante qui serait mieux au sol à marcher pour perdre sa graisse que dans les bras de la Russe. Ça m'manque atrocement la compagnie d'un animal chez moi, mais j'en ai clairement pas les moyens ni l'espace, d'jà que seul dans un studio de vingt-mètres carrés c'est pas l'éclate alors j'ferai pas subir ça à un pauvre être innocent qui a b'soin d'espace. « Salut Molly Dic » J'lançais en dévisageant les nombreux plis présent sur le corps de la bestiole, un peu d'humour ça fait pas d'mal mais j'en oubliais presque la tension toujours présente avec Kali et cette remarque serait sûrement la malvenue, mais trop tard pour retirer c'que je venais de dire. J'appliquais à contourner les personnes face à nous tout en gardant un oeil sur le nouveau sac à main vivant de Kali, parce que ouais ça m'amuse ce genre de chien assez ... Spécial ouais, une sorte de patate qui a fondu. J'aurai plus imaginer la Petrova avec un caniche ou un chihuahua, quelque chose dans le genre bien kitch et à la mode. « Tu comptes faire l'tour du parc en la tenant dans tes bras ? » J'plongeais mes mains dans mes poches, reportant mon attention sur la nouvelle propriétaire visiblement décidée à n'pas m'inclure dans sa balade en tête à tête avec sa nouvelle meilleure amie.

Tes nouvelles basket nike foulaient le sol parce que t'avais pas l'intention de t'arrêter pour Harlow. Mais tout compte fait, il semblait bien que ce soit lui qui te suive. T'émettais un léger sourire à cette pensée, ayant une légère revanche sur ses paroles complètement délurées de l'autre soir. T'en avais pas reparlé, mais la moindre attention de lui envers toi te donnait un sentiment de fierté. Dans l'fond, c'était un peu comme une compétition avec un fantôme. Sauf que toi, t'étais revenue d'entre les morts. Quoi que, tu ne voulais plus l'avoir, pas comme avant, mais tu te devais de redorer l'image de ton fantôme passé. Seulement, tu finissais par t'arrêter net à la blague du brun. Tu souriais légèrement, bien que ça ne soit pas drôle.. c'était sûrement la fatigue. "Ma chienne vaut mieux qu'un énorme cachalot géant. T'es encore défoncé pour avoir un humour pareil, c'est pas possible autrement". Tu levais un sourcil. "Quoi que, Molly pourrait également te manger une jambe, tu ferais moins le malin par la suite". Tu souriais légèrement, reprenant ta marche en tenant toujours fermement ta chienne entre tes bras. Elle semblait bien ici, et tu comptais pas la faire descendre, surtout pas si ça te faisait ralentir ta cadence de marche avec un Harlow qui te suivait. D'ailleurs, il semblait être comme un chewing-gum collé sous une chaussure, agaçant et difficile à s'en débarrasser. Puis il semblait avoir repris une dose d'humour à chier, sûrement celui du type défoncé et rien que d'y penser, ça t'exaspérais. Tu tenais toujours Molly, la caressant tendrement. Tu prenais pas la peine de regarder Harlow et tu répondais tranquillement. "Non, mais j'avais vu des skate au loin.. Et vu comme tu es doué avec ta planche à roulette, j'avais peur qu'elle finisse malencontreusement par faucher mon adorable Molly". Et c'était complètement la vérité ceci dit en passant. "Puis elle a déjà pas mal marché jusqu'ici, elle est fatiguée". Un peu comme toi d'ailleurs, tu ne dormais pas très bien ces derniers temps. Même si ça dans le fond, c'était pas le problème du brun.

C'pas vraiment fairplay d'la part de Kali de m'accuser d'être encore et toujours totalement sous l'emprise des drogues, et j'hésite à lui reparler que quand j'suis venue la voir à l'hôpital c'tait elle qui était abrutie par d'la morphine, mais moi j'ai eu la politesse d'la fermer sur le moment donc elle pourrait garder ses jolies lèvres scellées pour une fois. « J'suis totalement clean et j'approuve mon humour, c'toi qui sais pas rire tout simplement » Je haussais les épaules peut-être vexé par l'fait qu'elle me trouve plus aussi hilarant qu'avant alors qu'on pouvait passer des soirées à avoir mal au ventre à force de rire. J'pouffais à cette remarque pas amusante non, mais plus par moquerie en fait, on parle bien du même chien là ? Parce que jusqu'à preuve du contraire elle doit avoir autant d'dent qu'un papy de quatre-vingt quinze ans. « Elle en deviendra que plus grosse, tu devras la faire rouler par terre jusqu'à chez toi après » La façon dont elle tenait cette boule de graisse ça m'rendrait presque envieux, d'la voir lover dans les bras de Kali au chaud et sans avoir à se préoccuper du reste, ouais y'a pas à dire elle a la belle vie la Molly. J'sais pas ce qui m'prend de les suivre à la trace, j'ai un peu lâché sans prévenir les gamins avec qui j'trainais, pitoyable attitude j'le reconnais mais c'est comme si j'avais pas l'choix en fait, à croire que c'pas un mais deux chiens qu'elle a la Russe. « Tu devrais pourtant savoir que c'bien la seule chose que j'gère » J'soupirais en baissant les yeux sur ma planche, bah moi j'suis peut-être pas le futur Shakespeare ou Stephen Hawking mais j'sais tenir sur ce machin et m'éclater comme si j'avais six ans, et ça c'beau de pas perdre son âme d'enfant contrairement à Kali qui a vendu la sienne au diable j'crois bien. « Pauvre petite créature incapable de supporter son propre poids » J'me penchais quelques secondes vers elle, le regard faussement attendri et compatissant avant d'méloigner du binôme visiblement trop bien pour moi.

Tu levais les yeux au ciel sur la remarque d'Harlow. Toi Kali, tu te considérais avec un grand humour et puis d'ailleurs, fallait être ouvert d'esprit sur le sujet quand t'étais en couple pendant un an et demi avec Harlow. Fallait bien avouer que le brun avait un don pour des blagues vaseuses, et peut-être qu'il y a un temps pour tout. Ouais, une époque tu pouvais en rire durant des heures, et peut-être qu'aujourd'hui c'était moins le cas. Ou alors, c'était simplement pas l'endroit, ni le moment. Puis son humour concernant Molly, il pouvait repasser. Concernant le fait qu'il soit clean, c'était bien quelque chose à vérifier ça, mais soit, t'étais pas là pour faire la police. En soit, t'étais même pas là pour le voir. C'était étrange comme d'une fois à une autre, vous pouviez vous prendre la tête pour des futilités. Ça pouvait partir en quelques secondes, et parfois, passer des heures sans aucun problème. C'était vous, l'étrangeté dans toute sa splendeur. Tu fronçais les sourcils, attaquée par la remarque d'Harlow. "Je la porterai quand même, j'ai des muscles. Puis elle est loin d'être grosse ma Molly, et elle le sera jamais". Tu savais bien que les chiens en surpoids était bien souvent des chiens malheureux. Qu'on se le dise, le surpoids était bel et bien une maladie à prendre au sérieux. Ouais, tout comme l'anorexie. Seulement fallait bien constater que Molly était loin d'être maigre, alors tu la caressais toujours. D'ailleurs si t'étais d'humeur taquine, tu dirais bien à Harlow que le skate n'était sûrement pas la seule chose qu'il gérait. Mais bon, tu ne lui ferais pas un plaisir pareil, trop attachée à ton égo et ta fierté. Enfin, ton image aussi. "J'suis sûr que j'suis meilleure que toi" que tu lançais joueuse, souriante. Ouais tu savais bien que c'était faux, mais c'était de la provocation enfantine. T'avais essayé une seule et unique fois de monter sur un skate, t'avais terminé les fesses au sol avec un bel hématome au derrière. Depuis t'avais déclenché comme une peur mystique autour de la discipline, et à l'époque, tu regardais Harlow de tes grands yeux émerveillés. Finalement, tu roulais des yeux à nouveau. "Elle est surtout très jeune, c'est pour ça. C'est encore mon petit bébé" que tu disais avec une voix douce. Molly était une belle petite chose, à la limite d'être trop petite pour exister. Tu voyais finalement Harlow partir plus loin, sans avoir pris la peine de te saluer. Tu levais les yeux au ciel, continuant ta route. Puis finalement, tu t'arrêtais net et tu soupirais. "Harlow attends" que tu lançais en te retournant vers lui.

J'maintiens dans ma propre petite tête que si Kali elle tient autant à son chien c'est parce qu'il lui manque quelque chose, et que du coup elle l'comble avec le chien du bonhomme Michelin. Depuis qu'elle est partie d'chez moi en claquant la porte juste parce que j'ai parlé d'Emma j'me suis posé pas mal de questions, pas toujours très censées mais qui valaient la peine d'être abordées. L'fait qu'à moment donné de ma vie j'avais enfin réussi à la remplacer, même durant une période si éphémère en fin de compte, c'est ça qui l'a choqué ? J'viendrais pas jusqu'à dire qu'elle a été jalouse de cette histoire, après tout Kalista Petrova vaut mieux que n'importe qui dans l'monde. À force de réflexion j'en étais v'nu à la conclusion qu'elle avait été énervé que j'puisse parler de mes histoires amoureuses alors qu'elle sortait de l'hôpital, qu'elle m'voit comme quelqu'un d'égoïste qui s'en fou de ses malheurs et qui ramène les siens sur l'tapis. Entre nous c'tout à fait possible quand j'la regarde se pavaner avec fierté, Molle-Molly dans les bras. « Haha ... ? Ah merde pardon, s'cuse moi j'ai cru que t'essayais d'être drôle » J'forçais un rire en lui lançant un regard provocateur, Kali sur un skate ? Ouais c'est d'la bonne vieille blague, bien absurde et qu'on croit pas parce que ça serait équivalent à dire que j'suis le gars avec une hygiène de vie irréprochable, impossible e inimaginable tout simplement. Même si j'aime bien les chiens, j'dois avouer que là Molly avait surtout été une excuse pour que j'viennes parler avec Kali, autrement j'aurai pas su comment l'aborder et j'aurai continuer d'mon côté à m'amuser avec les autres, alors ouais heureusement qu'elle avait apporté sa brioche avec elle. J'pourrai presque vomir à l'entendre parler de sa chienne comme ça, avec autant d'amour qu'elle l'faisait avec moi quand on était jeune. C'normal de se sentir remplacer par un cabot ou j'suis l'seul à éprouver une pointe de jalousie en l'entendant dire que c'est son bébé ? J'marrêtais brusquement dans mon élan, faisant immédiatement demi-tour avec mon skate pour revoir le visage de Kali. « Hum t'mas appelé ? » J'descendais de ma planche et réduisais l'écart de quelques mètres entre nous avant d'presque me coller à Kali et Molly par la même occasion, le regard brillant et l'sourire en coin, bien la tête du gosse prêt à faire une connerie. « J'te manque déjà ? » Ouais j'cherche les problèmes, mais c'est ça mon quotidien et ma passion faut croire.

Il t'agaçait autant qu'il te donnait envie de revenir, et ça, tu ne pouvais pas le maîtriser. Depuis cette journée à l'hôpital, tu ne pouvais pas nier que tu t'étais remise à l'apprécier, et que tu commençais à le comprendre. Harlow était devenu un homme, il avait été cette personne en qui tu avais eu confiance, assez pour tout lui avouer. Est-ce que c'était à cause de votre passé commun ? Tu ne savais pas, et tu ne cherchais pas à savoir. Puis tant bien que mal, t'essayais d'oublier la réalité effective des choses. C'était pas simplement des caresses perdues sur sa peau lors d'une matinée, mais ça, tune voulais pas l'voir. Peut-être que plus tard, t'allais accepter cette évidence, seulement, fallait pas brûler les étapes. Et là de suite, t'appelais après Harlow pour qu'il revienne vers toi. Est-ce que t'étais obligé de mettre des mots sur ce qui t'avais poussé à faire ça ? Non, parce que parfois il valait mieux laisser planer le mystère, surtout quand ça te concerne Kali. Tu l'regardais, le regard un peu perdu et tu l'voyais s'approcher de plus en plus de toi. Tu lui souriais lorsqu'il te demandait si tu l'avais appelé, t'avais pas envie d'lui répondre. Et sans trop comprendre pourquoi, t'avais envie de jouer. T'avais des sauts d'humeurs assez fréquemment ces derniers temps, et un changement venait sûrement d'opérer à l'instant même. T'étais droite comme un piquet et lui, le brun, il était sûrement à deux doigts d'se coller à toi. Tu l'regardais dans les yeux, oubliant la présence de ton nouvel animal entre tes bras. Tu l'fixais, incapable de détacher ton regard du sien. Tu souriais également, avec malice, les yeux pétillants. "Peut-être". C'était plus vraiment toi qui parlait, ou alors, c'était l'démon à l'ailleurs de toi. Déjà que de base, t'étais pas une sainte, alors cet esprit là, il devait battre tous les records. Tu t'approchais d'autant plus d'Harlow, venant coller ton corps au sien. Tu pouvais remarquer assez rapidement que t'étais beaucoup plus petite, et que pour pouvoir le regarder, fallait que tu lèves les yeux.

C'tait pas la première fois que ça m'arrivait de rejouer comme ça avec Kali, et à chaque fois ça s'était mal terminé alors j'comprends pas pourquoi je m'obstine à m'amuser avec elle comme si il s'agissait d'un adorable chaton, j'sens qu'à tout moment elle peut sortir ses griffes et mettre fin à ce divertissement. D'mon côté c'est pas comme avec les autres filles et je l'ai jamais nier, autant j'suis toujours dans un rôle quand il s'agit de faire du rentre-dedans qu'une fois perdu dans les yeux d'velours de la Russe, bah c'est plus une réponse à une pulsion. Ça m'flatte l'ego qu'elle m'ai rappelé comme ça, c'est qu'elle s'accroche un peu à ma merveilleuse présence malgré ce qu'elle laisse toujours entendre ou voir. « Peut-être c'pas une réponse suffisante » J'baissais les yeux vers elle en hochant la tête la moue légèrement boudeuse face à cette remarque évasive, j'sais pas si tout ça c'est d'la comédie comme toujours ou si pour une fois on peut parler à coeur ouvert. J'resterai la journée comme ça s'il le fallait, l'torse contre le corps frêle de Kali, et j'lai déjà fait un bon nombre d'fois quand on était deux adolescents à la Roméo et Juliette. Je m'aventurais à effleurer sa joue en remettant une mèche de cheveux barrant son visage, première fois que j'pouvais vraiment la retoucher depuis sa sortie de l'hôpital, et bordel à chaque fois ça m'électrise le corps. « Donc sincèrement, oui ou non ? » Allez dis moi Kali si nos dix secondes de séparation t'ont fait l'effet d'un vide dans l'ventre, à moins que j'parle de toutes ces années séparés l'un de l'autre, est-ce que t'pensais à moi quand t'étais à l'autre bout du monde pendant qu'moi j'tais coincé dans cette peine inconsolable entre les murs d'mon studio ? Ça rime à rien tout ça, ce test en plein milieu du parc, un chien coincé entre nous deux alors qu'nos regards veulent pas se lâcher, une scène digne d'un mauvais film romantique j'vous l'dis, mais j'men fou parce que c'est mon film à moi.