Frozen time ? Not a chance ! » ft Alekseï

Le champagne était un pure délice et Moana y goûtait avec un plaisir non dissimulé. Depuis combien de temps au juste n’avait-elle pas trempé ses lèvres dans ce liquide aussi divin ? Des années. Son désir de rester discrète et normale l’en avait empêchée, sans doute, et aujourd’hui, grâce à Alekseï, elle renouait avec son éducation. « J’avoue que j’adore… ça m’avait manqué je m’en étais même pas rendu compte ! » admit-elle alors qu’elle incitait le beau russe à lui dire à quoi ils trinquaient ce soir. A leur première soirée au restaurant, à son invitation ? A la santé qui leur était chère ? Ou à quelque chose de plus original… il opta pour l’original et lui arracha un petit rire étouffé - elle se domina pour ne pas éclater de rire car dans un restaurant de cette trempe, on dominait ses explosions de sentiments. « A ma décharge j’adore les yaourts glacés… c’était pas innocent quand je t’ai proposé d’y aller mais c’est trop dommage, t’as à peine goûté la tienne ! En tout cas, je lève mon verre à toi surtout, que je découvre de la meilleure façon qui soit, et que j’adore de plus en plus chaque jour » reprit-elle d’une voix douce, avant de laisser leurs deux verres se choquer doucement. L’italienne but une nouvelle gorgée avant qu’une véritable valse ne se déroule sous leurs yeux, une valse de serveurs, de plats, de saveurs et d’odeurs. Là aussi, Moana n’était plus vraiment habituée mais replongeait dans ce beau monde avait un plaisir non dissimulé. Elle évitait de regarder cette scène telle une gamine un matin de Noël devant ses cadeaux, mais intérieurement, c’était le cas. Ce soir, la demoiselle d’ordinaire si excentrique demeurait un poil plus dans la retenue. « Si… récemment quand j’étais malheureuse, j’ai même pensé à y retourner, et puis je me suis retenue, parce que j’ai commencé à construire ma vie ici ce n’est pas pour tout abandonner. Et toi, la Russie ne te manque pas ? C’est marrant je crois qu’on se ressemble plus qu’on le pense là-dessus ! »

Moana non plus ne faisait guère attention à ce qu’il se passait à l’extérieur, ou à l’image qu’ils pouvaient donner. Elle parvenait déjà à tempérer son caractère flamboyant, son vocabulaire d’ordinaire nettement moins soutenu, ce n’était déjà pas si mal. Pourtant, d’extérieur, ils paraissait être un vrai petit couple heureux, à rire, trinquer à un évènement particulier dans ce cadre absolument idyllique. Et pourtant, l’étudiante elle-même se défendait bien de laisser parler sa propre attirance pour son professeur, car elle savait que la carrière de ce dernier en prendrait un sacré coup et au-delà de ça… l’italienne restait persuadée qu’il ne la voyait que comme une sœur, une poupée fragile à protéger à tout prix. « Moi aussi ravie que tu m’aies invitée, je passe une soirée magique » fit-elle en toute sincérité et non pas en vue d’énoncer des compliments n’ayant pas lieu d’être. La jeune femme jonglait entre son plat, véritable œuvre d’art, et son verre de vin, choisi par ses soins, dont chaque arôme réveillait ses papilles de la façon la plus agréable qui soit. Intérieurement, elle se félicita d’avoir choisi cette bouteille et non une autre car le mariage des deux demeurait simplement parfait. Aussi, alors qu’elle dégustait un met et un élixir qui ne lui avait été donné de goûter depuis des lustres, ils parlaient tous deux de leurs pays, de leurs manques respectifs, et Moana ne cacha pas le manque qu’elle éprouvait vis-à-vis de son Italie natale, mais son quotidien américain était trop ancré dans ses habitudes désormais, sa vie était ici, et ses proches également. « Tu me touches, je vais finir par rougir tu sais ! » reprit-elle malicieusement, contente d’entendre de tels propos de sa part. Cela lui prouvait que cette décision était la bonne, mais cela la poussa à l’interroger sur exactement la même chose de son côté. « Bon okay pour ton boulot t’es passionné ça c’est net et tu sais à quel point je t’admire pour ça… et je suis trop contente que tu sois ici, tu me manquerais ! Mais le froid, ça peut se contrer quand t’es accompagné, j’vais pas te faire un dessin hein » rit-elle doucement en lui faisant un petit clin d’œil taquin.

❝ Frozen time ?
Not a chance. ❞
MOANA & ALEKSEÏ.

Magique est effectivement le terme exacte. Une belle étudiante dînant avec son glacial professeur, c'est digne d'un film à l'eau de rose. Et pourtant ça te plaît, tu te sens plutôt bien dans ce rôle et tu es surtout heureux de partager l'affiche avec Moana. Tu lui adresses un sourire franc et non dissimulé en guise de réponse avant de prendre une gorgée de ce vin délicieux. Tu es plutôt satisfait d'avoir laissé libre choix à ta charmante invitée. Son aisance et sa grâce t'étonnent pourtant elles semblent être si naturelles chez la sicilienne. Tu t'attaques subtilement au plat que le serveur vient de déposer en face de toi après avoir servi Moana. Ce parfum marin te donne horriblement faim et si tu étais quelqu'un de mal élevé, tu te jetterais sur tes couverts et dévorerais tout ce qui se trouve dans ton assiette.
Tu viens de lui dire que tu étais heureux qu'elle ait fait le choix de rester sur le sol américain et ces paroles ont eut l'air de la toucher. Elle est resplendissante et ta dernière phrase a agrandit son sourire, sourire que tu ne te lassera jamais de voir. Elle te rétorque que tu lui manquerais aussi et ça te fait chaud au cœur puis elle ajoute une petite note d'humour comme elle a toujours su le faire. « Justement, je suis partis parce que je n'avais plus cette personne qui me réchauffait ... », tu t'arrête un instant et ton esprit se tourne vers Anna. Quelques très courts instants plus tard, tu ajoutes avec plus de gaieté « mais si tu veux m'y réchauffer, je t'invite à venir voir mon magnifique pays ! ». Tu avais été déstabilisé par le visage d'Anna qui était apparu face à toi alors tu avais voulu dédramatiser en ajoutant toi aussi une note d'humour, mais ce n'était pas naturel chez toi. Tu as l'air gêné et Moana le remarquera probablement. Ta fiancée te manques énormément malgré les années qui ont passé. Tu gardes d'ailleurs toujours ton alliance, celle qu'elle aurait du t'offrir le jour de votre union. Nerveusement, tu joues avec et adresse un sourire désabusé à la sicilienne.
 

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Si le restaurant avait été totalement différent, Moana n’aurait pas fait tant de manière, pris ses couverts de cette façon ni essayé de dominer autant son langage. Sauf que là, il le fallait. Le cadre l’imposait, d’une certaine façon. Ce n’était pas un établissement dont elle ressortirait avec le ventre absolument blindé et tant pis car la soirée qu’elle aurait passée en compagnie du beau russe l’aurait comblée d’une autre manière. D’ordinaire, l’italienne mangeait plutôt avec les doigts, à la hussarde, devant un bouquin de médecine en solo. Là, elle faisait des efforts car ça en valait le coup… mais aussi, elle observait du coin de l’œil Alekseï, qui lui semblait d’abord empreint d’une certaine mélancolie, avant d’ajouter avec plus de gaieté une phrase qui l’amusa : « ah mais moi j’suis la reine du câlin, puis t’as promis de m’apprendre le russe alors tu vois ce serait l’occaze à mort non ? » fit-elle, toujours aussi rayonnante, avant que son côté observatrice ne revienne lui mettre des warnings trop imposants pour être ignorés. Alors que le professeur jouait avec son alliance, Moana déposa bientôt ses couverts et plaça délicatement sa main contre la sienne, l’empêchant de faire joujou avec ce bijou qu’elle trouvait pourtant magnifique. « Tu sais t’es pas obligé de faire semblant avec moi chou. Si tu veux te confier, tu peux, j’suis une bonne n’oreille il paraît, et si tu n’es pas prêt, on n’est pas obligés de parler. Mais te force pas. Si t’as pas envie de sourire, souris pas. Moi je t’adore même quand t’es grognon, t’es au courant ? » commença-t-elle avec une expression un peu comique, comme celle qu’elle utilisait avec les enfants malades un peu plus difficiles quand elle était dans son job de clown. « Normalement je devrais te proposer d’aller faire un peu de boxe avec moi j’suis pas mauvaise puis ça défouuuuule t’as pas idée ! Ou alors j’ai chopé les clefs du spa qui appartient à mes parents… bon faut que j’me souvienne du code d’alarme mais ça te dirait pas un bain de minuit après le dîner ? Enfin si ça te tente hein ! » Il n’était pas obligé de sourire, mais elle souhaitait lui changer les idées.

Moana était certainement l’une des personnes les mieux placées pour comprendre ce qu’Alekseï avait vécu. Peut-être pas la meilleure, mais ayant elle-même perdu un enfant, elle ne saurait que trop bien trouver les mots. Les mots qu’elle aurait aimé qu’on lui dise à elle, si elle avait souhaité qu’on la console. Sauf que là, tout de suite, c’était plutôt le beau russe qu’elle sentait un peu plus morose, mélancolique, et dont elle effleurait la main avant de lâcher une connerie grosse comme elle malgré le cadre dans lequel ils se trouvaient. Qu’importe, personne ne les écoutaient, pas vrai ? « Mouais disons que me taper un œil au beurre noir c’est moins sexy de suite, hein ? » s’amusa-t-elle à le taquiner pour lui faire comprendre qu’elle préférait aussi qu’il choisisse la solution du jacuzzi. Déjà car l’établissement qu’elle s’apprêtait à lui faire visiter était immense, mais aussi car une petite prise de risque avait ce rien d’excitant qui rendait la chose d’autant plus délicieuse. La preuve, l’italienne le vit esquisser un rire franc et ça, c’était du bonus pur et dur. La suite du dîner se déroula sans encombre aucune, papotant de choses et autres avant qu’elle ne le laisse se diriger au comptoir pour régler l’addition. Sans même se l’avouer, la brunette apprécia particulièrement qu’il dépose sa main contre sa frêle épaule et fasse preuve d’un élan gentleman en lui ouvrant la porte, élan qu’elle remercia qu’un petit clin d’œil. Une fois confortablement installée et attachée, Moana le guida à travers la ville baignant délicieusement dans la nuit, l’incitant à se garer à deux rues du club où elle comptait l’emmener. « Comme ça, les caméras verront pas ta caisse » justifia-t-elle, ayant pensé à tout, en demoiselle intelligente qu’elle était. Non, il ne fallait surtout pas être effrayée qu’elle soit délinquante… n’était-elle pas fille de mafieux ? Certes, Alekseï n’était pas franchement censé le savoir, m’enfin. Elle contourna le rayon desdites caméras afin qu’ils soient proprement invisibles pour ces dernières, se collant à plusieurs reprises suffisamment proches du professeur pour sentir son souffle, avant d’atteindre enfin le saint graal, alias la porte d’entrée : « prêt à piquer une tête, monsieur le presque délinquant ? » rit-elle doucement alors qu’elle tapait justement le code de l’alarme. « Bon par contre… tu vas devoir me voir en dessous pour la deuxième fois de la journée. Trop dur ta vie ! »

Effectivement, ce ne serait pas une première, vu qu’Alekseï l’avait vue en sous-vêtements plus tôt dans la journée, lors de l’achat de la somptueuse robe qu’elle portait ce soir. Robe qu’elle avait ôtée aux vestiaires devant le beau russe, sans réelle fausse pudeur étant donné qu’il était au courant pour ses cicatrices. Cela aurait été une autre paire de manche si tel n’avait pas été le cas, mais désormais… mieux, la situation ne pouvait que l’amuser étant donné qu’elle n’avait pas franchement une très bonne vision de nuit - c’était même tout le contraire étant donné que d’ordinaire, l’italienne portait lunettes ou lentilles - et ce fut pourquoi Moana lui rendit aussitôt son rire. Ah, il devait être super sexy en diable le prof que tout le monde s’arrachait à la fac, mais pas sûr qu’elle en ait franchement une grande idée pour le moment. « En fait tu vas te marrer mais… j’ai pas mes lentilles et y’a pas beaucoup de lumière donc j’te vois pas bien… la loose, j’peux même pas mater tes muscles ! » haussa-t-elle les épaules d’un air presque théâtral pour dédramatiser avant d’avancer les mains pour atteindre justement Alekseï. C’était pour éviter de le perdre et qu’ils ne tombent sur un garde de nuit… ce serait con de se retrouver au poste, n’est-ce pas ? « Et toi, pas trop peur de te retrouver avec une élève en soutif dans un jacuzzi ? » posa-t-elle à son tour la question alors qu’ils pénétraient dans la grande salle, imaginée par ses parents et un architecte de renom. Le tout avec goût. Par contre, si Alekseï émit un commentaire, ce dernier sembla le faire en russe et forcément, l’italienne arqua un sourcil. « Va vraiment falloir me donner des rudiments de russe… »

❝ Frozen time ?
Not a chance. ❞
MOANA & ALEKSEÏ.

Tu ries à la remarque de la sicilienne qui est visiblement très déçue de ne pouvoir poser ses yeux sur ton corps musclé. En effet, tu es un homme d'une trentaine d'années maintenant, ton corps est plus massif et plus fort que ceux de la plupart des étudiants. C'est aussi ce qui fait ton charme. « Tant mieux, comme ça tu ne vois pas mes cicatrices à moi », tu fais références aux siennes que tu vois pour la deuxième fois. De ton côté, tu n'en es pas recouvert mais ta peau porte quelques marques de ton passé sulfureux. Marques qui sont pour la plupart très mal soignées et qui ne sont donc pas aussi élégantes que celles de Moana. Lorsque cette dernière tend les bras pour que tu lui serves de guide, tu lui tends les tiens et la mène doucement jusqu'à la grande salle qui t'arrache les mots de la bouche par sa beauté.
« Je t'apprendrais, c'est promis » réponds-tu lorsque tu te rends compte que ton langage slave a fait son apparition. Moana retire ses mains de ta peau, la lumière lui permettant d'y voir plus clair. Tu fais quelques pas dans ce luxueux endroit en prenant soin de regarder partout autour de toi. Ton regard se pose finalement sur Moana qui semble très fière de son idée. Tu lui réponds par un large sourire puis tu te tournes vers le jacuzzi qui commence doucement à chauffer. Un air enfantin sur le visage, tu te frottes les mains en avançant vers le bassin, « je crois que je pourrais passer ma nuit ici ». Sans un mot de plus, tu trempes un pied, puis l'autre et finit par entrer entièrement dans l'eau chaude. Ça faisait une éternité que tu n'avais pas goûté aux plaisirs qu'offraient les spas et tu te rends compte que ça t'avait drôlement manqué.
Ton attention se porte sur la jolie brune qui s'approche doucement du bassin. Tu viens près du bord, croisant tes bras sur la pierre puis tu l'attends, une idée derrière la tête. Lorsqu'elle arrive à quelques centimètres de toi, tu lui attrapes une cheville, « j'espère que tu n'as pas peur d'être mouillée » lui lances-tu avec défi. Puis sans prévention, tu l'attires soudainement vers toi, rattrapant son léger corps de ton autre bras. La sicilienne se retrouve rapidement le nez dans l'eau, quasiment sur tes genoux. Tu éclates d'un rire franc lorsque sa jolie frimousse sort de l'eau, les cheveux trempés. « Attends, ton maquillage coule » lui dis-tu avec un ton gentiment moqueur. Tu en profites pour poser une main sur chaque de ses joues et essuyer avec tes pouces les petites traces de mascara qui coulaient sur ses joues. Tu sens ces joues chaudes sous tes paumes, ses yeux bleus plongés dans les tiens, et tu te rends compte à quel point elle est belle.
 

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