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C'est juste que quand j'te vois, ça fait comme des flashs dans ma tête.
Je me marrais. J'me marrais vraiment. C'est putain de bandant comme moment, coloré de simplicité, le naturel qui trotte jusque dans nos pieds. Si nous avions pris l'habitude de nous toiser comme deux fauves intrigués, quand nous baissions nos armes, tout sonnait ... vrai. J'veux dire, je ne mentais pas. Sur rien. Mes yeux, ma bouche, mon corps, tout agissait et réagissait sans artifice. J'me délectais de sa peau diaphane, de ses yeux turquoises et de ce sourire superbe. Plus elle semblait naturelle, plus elle me paraissait belle. Et moi ... moi, j'me surprenais à être content de ça. Poser quelques questions en apparence à côté de la plaque, sans aucun intérêt. Et pourtant, j'avais envie d'savoir. De connaître tout ce qui avait pu la faire, de sa couleur préférée, à la forme de ses paupières. J'souriais, presque gêné. Pas par elle, mais par l'fait d'sourire lui-même. Ce n'est pas dans mes habitudes d'êtres aussi spontané. Puis moi, les filles, normalement, je les fait pleurer. Je soutiens son regard avec un air outrageusement satisfait, presque provocateur, quand elle acquiesce à la forêt noir. Portant le verre à mes lèvres, j'lançais l'air de rien, un brin taquin, les yeux fuyants : "C'était facile. Je déteste les forêts noires et les fondants au chocolat". Et j'buvais la gorgée, pour calmer mon rire naissant. J'le sais, que tout nous oppose, alors, c'est facile de deviner. Puis ça m'amuse d'appuyer sur ce point, j'aime bien la taquiner. Presque un sans faute ? J'suis presque fier de moi. Même si je ne le montre pas. Parce que cette fierté là, elle n'a rien d'arrogante. Elle est juste là pour me rappeler, que si j'voulais savoir toutes ces choses, ce n'étaient pas pour m'consoler. Mais pour vérifier, quelque part, si ce que je voyais quand je la regardais était vrai. J'veux dire, j'ai encore peur quelques fois, que ce ne soit qu'une illusion. Qu'elle disparaisse d'un claquement de doigt, que mon esprit l'ai fabriqué. Appuyé sur le dossier du siège, ma tête tournée vers elle, légèrement relevée, je la regarde quand elle reprend les réponses. L'admire presque, j'crois que j'adore sa bouche. Le mouvement que ses lèvres font quand elle parle, et ses narines qui se dilatent légèrement à chaque fois qu'elle commence à sourire : "Au japon ?". Dis-je, interpellé. J'savais qu'Ana y avait vécu, mais Lara ... elles se connaissent depuis autant de temps ? Je me redresse, toujours face à elle : "Tu y as vécu combien de temps ?". Elle ne me regardait plus, peut-être que ça l'affectait d'en parler. Puis pour une fois, j'avais pas envie d'appuyer sur ce qui la gênait. D'un haussement d'épaule, tentant de dédramatiser : "De toute façon, on n'a pas vraiment besoin d'amis quand on a Ana". Me ré-adossant au siège, toujours la fixant. Quoiqu'intrigué par son passé : "Mais, c'est dommage. J'aurais bien aimé avoir pu fantasmer l'idée que vous vous étiez entrainez à embrasser l'une sur l'autre ...", un brin taquin, sourire narquois, regard presque pervers : "Je ne te crois pas, tu as forcément pleurer devant ce film ! J'veux dire, même moi il a faillit m'arracher une larme", amusé, dans l'auto-dérision de l'hyper sensible. Puis le bleu canard, c'est beau. Et ça lui va bien, elle est un peu comme cette couleur, j'aime bien. Je l'aime bien. Je la taquinais avec Dirty Dancing mais la réponse qu'elle me lançait était ... plus que surprenante. La tension sexuelle ? Le côté animal ? Diable, je ne l'avais pas imaginé aussi sauvage et directe. C'est moi cette fois qui fuyais ses yeux, presque intimidé. J'aurais pu faire mille réflexions vaseuses mais ... j'crois que j'ai ressenti une crampe en bas du ventre et que j'ai besoin de l'annihiler avec du vin. J'finis mon verre cul sec, même si cul sec, c'est écœurant. J'ai une bouffée d'chaleur, j'deviens un peu rouge. Et quand j'sens qu'elle ne me regarde plus, qu'elle lance à son tour les questions, j'repose mes yeux sur elle, me resservant un nouveau verre : "Du soir, le matin je suis d'une humeur de chien. La chanson que j'écouterais en boucle ....", je repose la bouteille, cale le verre sur ma cuisse en levant les yeux au plafond pour réfléchir : "la maman tortue". J'marque une pause avant d'esquisser un léger sourire : "C'est une comptine française, ma mère me la chantait tout le temps, tu ne connais pas ? (en français) "Jamais on a vu, jamais on ne verra, la maman tortue courir après les rats"". Une nouvelle gorgée pour calmer mon sourire, faisant mine de réfléchir, la bouche un peu de travers, la moue du penseur : "Mmmmh ... ses seins. Je regarde toujours les seins en premier. La passion que j'accepterai de partager, je dirais, la musique. Je suis sorti avec quatre filles et le plat que j'pourrais manger tous les jours sans problème c'est ... les lasagnes". Et j'arquais un sourcil pour la narguer : "Alors Sherlock ?"
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