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Noara - C'est juste que quand j'te vois, ça fait comme des flashs dans ma tête.

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C'est juste que quand j'te vois, ça fait comme des flashs dans ma tête. 



12 octobre. Je retourne à la vie. A la réalité là, dehors. Je me suis réveillé ce matin calme et serein, étrangement. Comme si je m'étais résigné à l'idée de devoir exister dehors à nouveau. Bien sûre, j'appréhende ce qu'il m'attend. Un mois hors système, ça vous éloigne d'absolument tout. Je ne connais plus les histoires d'Harvard, pas même celles qui me concernent. Ou est-ce que j'en suis là dehors ? Qu'est ce qu'il se dit sur moi ? Et puis, chaque fois que j'ai dormi hors de cette chambre avec la permission des médecins, il s'est passé un truc : le paintball avec les Mathers et ma crise d'angoisse, le feu à l'Eliot House quand je dormais avec Gabrielle. J'finis par prendre les choses avec cynisme, ce n'est pas possible d'être à ce point victime de la malchance, j'accumule les déboires de la vie, et arrivé à un certain stade, il ne me reste plus qu'à hausser les épaules et dire tant pis. C'est peut-être cette résignation qui me pousse à l'accalmie. Comme chaque matin, je change le pensement à mon pectoral, le bandage à ma cuisse. Je m'habille d'un sweat shirt confortable et d'un jean noir. Je prends mes anti-douleurs, peste contre les dégats qu'ont fait subir les perfusions à mes tatouages et me lève à l'aide de ma béquille. Je boite encore, mais ce n'est qu'un moindre mal par rapport aux semaines précédentes. Je fais le même rituel chaque matin. Sauf que cette fois, c'est le dernier. La dernière fois. Je ne sais pas si je suis triste ou heureux. La vérité je crois, c'est que j'ai affreusement peur. D'y retourner, de ne pas m'en sortir, d'avoir trop changé. Affreusement, affreusement peur. Je n'ai appelé personne, parce que je ne voulais que personne ne se déplace pour moi. J'ai réussi à éloigner Gabrielle de l'hopital, je sais bien que pour les huit milles jours à venir j'irais dormir avec elle à l'Eliot alors je voulais ... je ne sais pas. Un temps solitaire pour me reconnecter à moi-même. Il est dix sept heures quand je signe les papiers de sortie. Dix huit quand Kenneth, mon chauffeur, arrête la limousine aux abords du parc de l'univeristé. Je lui demande de ralentir parce que ... C'est bizarre. Je ressens des choses bizarre. Je ne suis pas si serein que ça, ça ressemble à de l'appréhension, à de l'angoisse. Je souffle un bon coup, comme m'a appris la sophrologue pendant ma rééducation. Et je lui demande de continuer sa route. Vers l'Eliot ? Non, je n'ai pas envie. Pas maintenant, pas maintenant. Mes yeux dévient vers le panneau qui indique le gymnase et je somme Kenneth de m'y conduire. Combien de probabilité de chance y a-t-il que Lara ait un cours aujourd'hui ? Je n'en sais rien. Et pourquoi c'est là que je vais ?! Je le sais encore moins. Je ne contrôle pas mon esprit. Pas même quand il me dit que c'est le seul endroit où là, tout de suite, il se sent en sécurité, il a envie de se retrouver. Priant sans se l'avouer, y rencontrer Lara. Je descend de la voiture et arpente péniblement les couloirs du gymnase à l'aide de ma béquille. Je déteste les regards complaisants qu'on me lance, je déteste ne pas porter de costume et ressembler à un adolescent attardé. Ma béquille résonne presque dans le couloir vide et j'entends au loin des sons de musiques. J'avance, difficilement, jusqu'à me retrouver contre un mur, juste devant une immense vitre qui donne sur l'intérieur de la pièce. Je m'appuie épaule au mur comme je suis fatigué et concentre mes yeux sur cette vitre. Des danseuses. Elles se ressemblent toutes de dos. Mais il y a celle là devant que mon esprit semble avoir reconnu avant moi. Sans comprendre pourquoi, je me mets à sourire. Et à rire. Et à sourire encore. Plus attendrie que jamais par le spectacle qui s'offre à moi. Peut-être que c'est elle. Peut-être que c'est Lara. Oui, il n'y a pas de doute. Sinon, ça ne me ferait pas ça. Pas comme ça.


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— Noara

J'étais arrivée tendue à mon cours de danse. Plein de choses se bousculaient dans ma tête en ce moment, et j'avais l'impression de me perdre toujours un peu plus chaque fois que je tentais de faire le tri. Cette semaine, Noah sortait de l'hôpital. Je ne connaissais pas la date exacte, et je n'avais même pas osé la lui demander. Je ne savais plus comment me comporter avec lui. J'étais bien consciente de l'effet qu'il avait sur moi. De cette crainte qui s'emparait de moi quand j'avais affaire à lui, mêlée à cette fascination débordante que j'avais pour tout ce qu'il était. Pour chaque geste, chaque expression sur son visage. Et cette envie d'en savoir plus, toujours. J'avais l'impression d'avoir découvert autre chose chez lui depuis qu'il avait subit cette fusillade et encore une fois.. je ne savais pas vraiment quoi en penser. J'essayai de m'éloigner de tout ça, de me mettre des barrières comme j'en avais l'habitude. Et pourtant.. j'avais parfois l'impression que quelque chose en moi luttait contre mon flegme habituel. Mais heureusement, la danse avait ce pouvoir sur moi de me faire oublier tout le reste. L'effort, la rigueur, la concentration... et le lâcher prise. Aujourd'hui on faisait du moderne. J'étais inscrite à plus de trois discipline à la fois, mais c'était ce qui me plaisait, le mélange des genres. Et même si la danse moderne était moins "rangée" que le classique, l'échauffement restait coriace. Ca me faisait du bien. J'avais l'impression de sentir le moindre muscle dans mon corps, avec cette agréable sensation, cette tension qui remontait jusqu'à l'échine. Nous avions enchaîné les mouvements après ça et à présent, nous touchions à la fin du cours. On passait par petit groupes, enchaînant des pas que nous avions appris pour une chorégraphie. Je me sentais bien, épanouie. Vivante. Avec eux, je ne trichais pas. Juste le temps du danse du moins. J'étais tellement concentrée, que je ne voyais même pas la silhouette de celui qui s'était arrêté derrière la vitre pour nous observer. Pour terminer, on faisait de l'impro. Comme elle le faisait souvent, la prof nous désigna au hasard, un mec du cours et moi-même, et après avoir échangé un check, nous nous placions au milieu de la salle, s'immobilisant avant que la musique ne démarre. Et puis quand les première notre retentirent on se laissait aller, tout simplement.

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J'ai un rapport à l'art très intime. Peut-être est-il lié à l'hypersensibilité qu'on m'a diagnostiqué quand j'étais petit. Ou peut-être simplement que je l'ai toujours vu comme le seul lieu sur terre dans lequel je pouvais m'ouvrir. Face à l'art, j'acceptais d'être touché, troublé, tourmenté. J'acceptais que le monde vienne me frapper de plein fouet. J'pouvais passer des heures devant une peinture de Van Gogh, sous les quatre saisons de Vivaldi ou devant une danseuse. Quand j'étais face à ce genre de spectacle des émotions, je sentais en moi la brèche que j'tentais de recouvrir de glace se fendre et se fondre. Jusqu'à me confondre à l'art lui-même. Je respirais, transpirais, exaltais mes sens comme s'il en allait de ma propre vie. Fasciné, excité, complètement aux pieds de ceux et celles qui l'exerçaient. Difficile à croire, ce grand garnement un peu gauche, toujours dur comme la pierre, attendrie par quelques mouvements de pas, par quelques silouhettes sinueuses. Happé, presque hypnotisé, dès lors que les deux jeunes gens dans la salle se mirent à danser. J'ai toujours eu une admiration sans borne pour les danseuses, elles sont pour moi des créatures mystiques venues d'un autre temps, d'un autre monde. Elles m'habitent comme un ciel d'orage, je sens la foudre cogner dans mon ventre. J'eu passé des heures dans les cabarets et autres guinguettes à la recherche de cette stimulation sensorielle. Me sentir amoindri face à la splendeur d'un geste parfaitement dessiné et maitrisé, mes yeux ébahis par les courbes, mes mains qui ne cherchent même pas à toucher tant le spectacle se suffit à lui-même. C'est ainsi que je suis quand je les regarde danser. Quand mes yeux se scotchent sur Lara. Il s'passe ce truc dans ma tête qu'opère une transformation de force. Je ne la reconnais pas, elle est une toute autre Lara, une créature presque divine, habitée par la musique, guidée par je ne sais quelle force mystique. Je la regarde et je me perds. Littéralement. Elle est belle comme un tableau. Je ne réfléchis même pas au fait que ça me perturbe, au fait que ça m'émeut. Emu, oui, je suis ému. Et touché. Sans l'avoir contrôlé, je me suis approché de cette vitre, le nez presque collé. La bouche ouverte, l'estomac complètement retourné. Les secondes passent, je ne bouge pas. Et quand enfin mon esprit revient de ce voyage, je déglutis péniblement. La bouche sèche. Réalisant que c'était Lara que je regardais. Que mon regard était différent. Qu'elle m'avait complètement cogné dedans. Et que pour autant, je ne pouvais pas bouger.


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— Noara

La musique résonnait dans ma tête, et mon corps bougeait de lui même en parfait accord avec celui de mon partenaire, comme l'extension de ce que je ressentais à l'intérieur, de ce qui me poussait à danser. L'échange était simple, et puissant à la fois. Et lors de ces moments, le contact avec l'autre ne me repoussait plus. Il devenait simple, limpide, naturel. Je me sentais plus sereine que jamais, vivant pleinement l'instant présent comme à chaque fois que je dansais. Les gens autour de nous me paraissaient flou, indistincts et pourtant sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, j'eus l'impression que mon corps réagissait à quelque chose, à un paramètre nouveau, sans que mon esprit ne parvienne à mettre le doigt dessus. La musique arrivait à ses dernières notes et on s'immobilisait à nouveau. On applaudissait tous ensemble, et sans pouvoir me retenir, mes yeux cherchèrent d'eux même ce qui me perturbait tout d'un coup.. avant de s'immobiliser. Je captais le regard de Noah, happée une fois de plus par se visage si complexe. La surprise vint me tordre le ventre alors que je détournais les yeux un court instant pour remercier mon partenaire. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça ? Est-ce qu'il était venu pour me voir.. ? Tout le monde ramassait ses affaires et les danseurs commençaient à se disperser, alors que je jetais à nouveau un regard vers lui. J'crois que j'étais gênée en fait. Gênée qu'il m'ait vue ainsi, dans ma passion la plus profonde, sans même que je ne le sache. Et en même temps.. j'étais contente de le voir. Encore plus de le voir en dehors de ce foutu hôpital. Même si il pouvait crever pour que je le lui avoue. Je repensais au coup de téléphone de la dernière fois, quand il m'avait demandé quand est-ce qu'on se verrait et encore une fois, je m'en voulais d'avoir plus ou moins consciemment attendu qu'il me contacte. Comme si de rien n'était, j'allais récupérer mes affaires posées dans un coin de la pièce, et attrapais ma bouteille d'eau pour en boire une longue gorgée. Puis je me dirigeais vers la sortie à mon tour, sortant de la salle danse pour m'arrêter devant lui, sac de sport sur l'épaule. Je ne savais pas que venir mater les cours de danse faisait partie de tes passe-temps dis-je sur un ton neutre, comme si sa présence ne m'avait pas du tout perturbée, avant de prendre une nouvelle gorgée d'eau.

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Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Redondante question qui martèle mon esprit depuis le Summer Camp. Depuis que j'ai croisé les yeux profonds et bleus de cette fille dans le bar. Un drame lithurgique, un leit motiv de l'inconstance, un équilibre instable. Sans arrêt je la regarde, sans cesse je me perds. Comme s'il n'y avait ni fin, ni début à ce qui se déroulait sous mes yeux. Sans rien attendre de notre rencontre, sans rien attendre de nos échanges, nous nous étions trouvés. Et elle m'avait donné plus que tous les autres avaient tenté de le faire. Lara a ce truc épique dans le visage que j'retrouve dans ses mouvements quasi tribaux, comme une transe autour d'un feu de camp. La guerre et la paix. Y a la douceur de ses courbes qui vient souligner la dureté de ses traits. Lara c'est l'inconstance, le puit sans fond, l'aura détestable vers laquelle je cours même à pieds joints. Depuis que j'me suis réveillé à l'hopital, depuis que je l'ai vu sur ce fauteuil, je n'ai plus pu m'en passer. Je n'ai plus arrêter d'y penser. Elle est la putain d'infirmière dont j'avais besoin, naturellement presque, j'cours vers elle. Parce que j'ai confiance. Et j'me déteste de l'ressentir comme ça. J'me déteste de l'apprécier, j'me déteste de m'détester encore plus pour penser être incapable de l'apprivoiser. Est-ce que j'veux l'apprivoiser ? Je n'en sais rien. Tout est simple et naturel. Et rien ne me parait facile pour autant. J'sais pas quoi faire de mes mains qui m'démangent et d'ces questions qui s'répètent. J'ai même pas réfléchis de trop en atterrissant ici. Et quand j'regarde par la vitre son corps s'animer j'suis comme transporté dans un autre monde. J'la regarde différemment. Ce n'est plus Lara. Ce n'est plus elle. Et j'souris comme un pieu dévot face à ce spectacle étourdissant. Quelle est cette créature fascinante ? Je n'en sais rien. Je n'en sais foutrement rien. Combien de fois Lara va-t-elle se transformer et se dérober sous mes yeux ? Combien de personnes cachent-elles sous son visage interdit ? J'suis éblouis. Anesthésié. Complètement absorbé par son corps, ses bras, ses fesses, son ventre, son visage, tout à la fois. Je la trouve belle, je ne parle pas que d'esthétique. Je la trouve belle comme ces choses pour lesquelles on pourrait crever. A cet instant, c'est ce que j'ressens. Et quand tout s'arrête, je ne redescend pas. J'reste ébahis comme un con, le visage stupéfait, qui s'durcit malgré moi comme si j'voulais m'protéger d'avoir été autant touché. Qu'est-ce qu'elle fait, qui elle est. J'me déteste, je la déteste. Ma bouche se ferme, mon poing se sert autour de la poignet de ma canne. Lara m'a vu. Je l'ai vu qu'elle m'avait vu. Je ne lâche pas ses yeux. Pas même quand elle va ramasser ses affaires, me faisant quelque peu bousculer par les étudiants qui commencent à sortir de la pièce. Lara avançait vers moi. D'un naturel presque déconcertant. Elle se mit à parler, et je n'entendis qu'à moitié, complètement déboussolé par ce visage que je ne comprenais pas. Incapable d'arrêter les images de sa danse dans ma tête. Je revenais à moi, m'apprétais à parler, et me stopper net quand d'autres éleves passaient à côté de nous. Je reposais mes yeux sur Lara, me hissant sur ma béquille, avant d'ouvrir la bouche de nouveau : "Tu étais ...". Mes yeux se fixent dans les siens, avec ce visage fermé, et cet air froid qui jure avec ma voix basse : éblouissante. Ce que je voudrais dire. Ce qui ne sort pas. Je ne pouvais pas arrêter de la regarder. Ni d'être sincère. Au point que c'était douloureux dans le thorax : "presque en retard pour le dîner".


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— Noara

Mon regard osait croiser celui de Noah, alors que j'essayai d'enfouir la gêne que j'avais au fond de moi. Depuis quand est-ce qu'il était là ? Est-ce qu'il avait vu toute la danse ? Qu'est-ce qu'il pensait de moi là, à cet instant ? Je n'étais pas tellement inquiète de savoir si il trouvait que je dansais bien ou non, là n'était pas la question. Je craignais bien plus qu'au travers de ma danse, il ait pu y voir une faille. Qu'il m'ait vue moi, tout simplement. Moi toute entière. Et j'étais tellement perturbée en mon fort intérieur, que c'est à peine si je percevais son trouble à lui. Les autres étudiants passaient à nos côtés en sortant, nous lançant des regards interrogateurs ou commençant déjà, je le savais, à lancer des ragots. Mes yeux traînaient sur eux comme un voile, sans que je ne les regarde vraiment, avant de se reposer sur Noah. C'était la première fois que je le voyais depuis qu'il avait quitté l'hôpital. La première fois que je le voyais en dehors de ce décors blanc et aseptisé. Son visage froid me transcendait, bien loin pourtant d'y voir un signe d'animosité. A croire que ce regard m'était presque devenu chaleureux. J'étais au courant pour sa canne, pour avoir vu la kiné la lui imposer à l'hôpital mais.. elle pourtant, je n'arrivais pas à m'y faire. Comme si elle était là pour nous rappeler avec amertume qu'il avait failli y passer. Tu étais ... J'étais quoi ? Nulle ? Désolante de banalité ? Et alors que ses yeux s'accrochaient à nouveau à moi, je m'en voulais déjà à espérer qu'il me complimente. A quel moment est-ce que j'étais devenue comme ça avec lui ? Malgré moi, je repensais aux sms échangés avec Margot, qui elle avait directement été persuadée qu'il me plaisait. Et tout en attendant la suite de sa phrase, je cherchais à analyser tout ce qui se passait en moi.. sans grand résultat. presque en retard pour le dîner. Un peu déstabilisée, je ne disais rien pendant quelques secondes, avant de le regarder d'un air intrigué. Le dîner ? répétai-je, alors que je me maudissais déjà de ressentir cette espèce d'excitation à l'idée de passer la soirée avec lui.

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Une personne qui danse est nécessairement quelqu'un de sensible. C'est comme d'aimer la musique ou la peinture. Quand on danse, je crois, on met son corps au service d'une chose bien plus grande que soi et qui atteindrait presque les étoiles. On exprime différemment les ressentis, les émotions. On devient un mot, une phrase, un couplet, quelques vers de poésie balancés au vent. Et bon sang ce que je trouve ça beau. Bon sang que ça m'attire. Cette esthétique de la chaire, les courbes fluettes comme dressées au fusain qui se mettent à habiter l'air et l'oxygène lui-même. Une personne qui danse est quelqu'un de sensible. Par syllogisme j'en déduis que Lara l'est. Qu'au delà de son visage froid, de ses silences, de ses mots tranchants se cachent quelque chose éminemment plus ... vivant. Plus douloureux, peut-être. Je crois qu'on ne peut pas être cruel sans être profondément humain, je me suis résigné à cette idée parce que c'est comme ça que je suis. De la même manière, on ne peut pas danser avec autant de magnétisme sans avoir au fond de soi un amour inconditionnel de la liberté. Une souffrance étouffée. Je crois que je devine ce que je n'avais encore qu'aperçu. Ces abysses qu'elle m'inspire, ces choses dans ses yeux que je n'ai jamais su prendre ni comprendre. Lara est un tableau aux mille couches de peinture et sans m'en rendre compte, je me suis mis à le trouver beau parce que je ne le comprenais pas. Je dois me soumettre à cette idée. Qu'elle était là quand je ne m'y attendais pas. Qu'elle sera toujours ce que je n'attends pas. Elle me surprend d'une étrange façon, sans même faire attention, une maladresse de l'esprit qui me plonge moi, l'amoureux des sens, dans un trouble infecte. Ce qu'elle me fait est dérangeant. L'effet qu'elle provoque en moi quand elle danse et apparait face à mes yeux noircis est dérangeant. Mon cerveau s'allarme quand ma bouche sort presque tout ce qu'elle m'inspire là, maintenant, tout de suite. Éblouissante, lumineuse. Surnaturelle. Et je bredouille d'une voix monotone comme pour me rattraper à n'importe quel parois de la réalité, qu'elle a faillit être en retard pour le dîner. Le dîner ? C'est sorti tout seul, comme ça, d'un coup. Parce qu'il fallait dire quelque chose, parce qu'il fallait se justifier. D'avoir ces yeux presque brillant et ce sourire retenu à en endolorir la glotte. Et puis ... je voulais la voir. J'étais sorti, et c'est vers elle que j'avais marché. Je ne pouvais pas m'en aller, je ne pouvais pas la laisser partir. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir au fait qu'elle pouvait refuser, alors je m'habille d'assurance et d'arrogance comme à l'accoutumée pour ne pas qu'elle s'éloigne : "Il y a ... un nouveau restaurant indien sur la 8ème. Ma bouche a été anesthésiée par la nourriture infecte qu'ils m'ont servit tout ce temps à l'hôpital je pensais qu'on pourrait s'y rendre ... tout les deux". Je la quitte des yeux, assumant à peine ma demande, le regard furtivement glissé vers la salle de danse avant de le reposer sur elle : "En plus, tu dois mourir de faim après tous ces efforts". Oui, je t'ai vu danser. Je veux que tu sache que je t'ai vu danser, je ne veux pas que t'oublie que je t'ai vu danser. Parce que moi, je ne l'oublierai pas.



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— Noara

J’étais troublée de le voir ici. Mes yeux ne quittaient pas les siens, cherchant à lire derrière ce visage fermé auquel j’étais maintenant habituée. Et cette simple pensée parvenait à m’irriter. Depuis quand est-ce que je me sentais assez proche de Noah pour m’habituer au tracé de son visage ? A ces expressions distantes et à la fois profondes ? A m’habituer à.. lui ? Il avait toujours éveillé ma curiosité mais cette fois, c’était différent. Il me troublait, réellement. Depuis quand était-il là ? Pourquoi ici ? Etait-il venu pour moi ou était-il simplement là par hasard ? Pourquoi est-ce que j’étais aussi tendue à l’idée qu’il ait pu me voir danser ? Pourquoi j’avais envie de rire avec lui comme la dernière fois au téléphone, et à la fois de le pousser pour le dégager de mon chemin ? Toutes ces questions fusaient dans mon esprit à une vitesse folle, sans que je ne parvienne vraiment à y trouver des réponses. De quoi réellement me perturber moi, la maniaque du contrôle. C’est ça. J’avais du mal à contrôler les choses avec Noah. Et c’était certainement ce qui m’attirait et me repoussait autant chez lui. Un dîner ? Je ne m’étais pas vraiment attendue à ça et.. je ne savais pas vraiment quoi en penser non plus. Ca se trouve, il se foutait complètement de moi. Pourtant, j’avais encore notre dernier appel en tête et.. une part de moi avait envie de passer un moment avec lui, pour de bon. Loin de sa chambre de malade, loin des infirmières et de cette ambiance pesante de désespoir. Il me parlait de son restaurant indien, et je comprenais qu’il était vraiment venu pour moi. Pour passer du temps avec moi. Ma tête ne sachant pas vraiment quoi faire de cette information, j’essayais de me concentrer sur ce que moi j’avais envie. Et j’me rendais compte que j’étais contente de l’avoir là, face à moi. Même si il fuyait mon regard, et que mon visage devait certainement rester aussi impassible qu’une feuille blanche à l’heure actuelle. En plus, tu dois mourir de faim après tous ces efforts Mes yeux rencontraient à nouveau les siens, et je le scrutais, ayant à présent la confirmation qu’il m’avait bien vue. Merde. Sans savoir pourquoi, j’étais à présent agacée. Je voyais deux étudiants un peu plus loin qui s’étaient arrêtés et qui discutaient en nous regardant et sans me contrôler, je leur lançai un regard noir. D’accord. Je vais prendre ma douche aux vestiaires et j’arrive dis-je en tournant à nouveau mes yeux vers lui, avant de profiter de cette excuse pour m’éclipser.

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Je ne sais pas pourquoi je m'échine, pourquoi je suis là, à fantasmer l'idée de ne pas être vraiment seul. Pourquoi Lara m'fait cet effet, comme si j'me sentais ... protégé. Un peu différent, complètement troublé. Je m'étais refusé à l'imaginer comme une femme. J'veux dire, voir qu'elle était jolie, voir qu'elle pourrait me plaire. Jusqu'ici, je la regardais sans vraiment la regarder, comme un objet, un ovni, un truc bizarre qu'atterris dans sa vie pour focaliser l'esprit sur autre chose. Et j'me rend compte avec amertume d'à quel point j'suis hypocrite. A quel point je suis menteur, tant j'arrive à me berner moi-même. Bien sûre qu'elle est ... belle. Et ça m'écorche de le penser, me fait bouillir de rage de m'le dire à moi-même. Quand elle était sur ce fauteuil à côté de mon lit. Pire encore aujourd'hui, quand je l'ai vu danser. J'me sens bizarre, comme si j'me battais à l'intérieur. Ne pas ressentir c'que j'ressens, cette brèche jeté au vent. La faille. J'me déteste de la trouver belle. Me hais encore plus de la regarder encore. Elle n'était pas ça, Lara n'était pas ça. C'est à peine si elle était quelqu'un à mon esprit, à peine si j'la voyais elle et pas tous ces trucs que j'inventais dans ma tête pour pouvoir l'habiller comme un totem. Se pourrait-elle qu'elle ... m'ait plu ? Je refuse, je ne veux pas. Ce n'est pas ça, ça ne peut pas être ça. Et pourtant y a ce truc dans mon ventre qui rage et jure avec ce que fait mon coeur. Une forme d'impatience, de nonchalance juvénile, comme un enfant surexcité à l'idée de passer ma soirée avec elle. J'efface de mes yeux ce que je venais de voir. Ce nouveau visage, ces courbes, cette expression, et ces genoux. Même ses genoux étaient beaux et ... Tais-toi. Par pitié, ferme-là, concentre-toi. Je crois que le plus troublant dans l'histoire c'est de nous voir tout les deux comme deux murs. L'un et l'autre impassible, avec ce visage fermé, ces bouches cousues et ces yeux décousues complètement incompréhensibles. Le souvenir de notre appel résonne à mon cerveau, je sais, je veux croire, qu'elle s'en souvient aussi et ... c'est bizarre. Qu'est-ce que je suis entrain de faire ? Pourquoi est-ce que je ne pars pas ? Et les autres là autour, qu'ont-ils à nous regarder. Du coin de l'oeil je les remarque, et c'est encore plus troublant. Je ne sais pas à quoi l'on ressemble, mais leurs messes-basses m'arrachent un pincement. C'est ... foutrement troublant. Pas de réaction quand je lui dis que je l'ai vu danser, je me déteste d'en avoir attendu une. J'voudrais redevenir marrant, un peu plus léger, comme au téléphone, balancer quelque chose, n'importe quoi, pour que ce soit moins pesant. Mais rien n'y fait. Et je ne comprends pas pourquoi même avec toute cette bizarrerie, ni elle ni moi ne partons. Peut-être qu'on n'en a pas envie. Non, je n'en ai pas envie. J'acquiesce quand elle me dit qu'elle va prendre sa douche et peut-être que ce temps mort me permettra de remettre mes idées en place. Elle s'efface, je me relâche. Une main passée sur mon visage, ma bouche, et puis mes cheveux, comme si j'voulais enlever le voile qui m'étouffait. Et ces deux personnes intrusives qui ricanaient presque, je les fusille des yeux avant de les voir partir. Ma jambe me rappelle qu'elle me fait souffrir, avec ma canne j'avance vers l'intérieur de la salle. Le siège du professeur, je m'y assois, sans trop me demander si j'en ai le droit ou pas. Je grimace en laissant ma jambe tendue, ma canne posée à côté de moi. Un coup de téléphone à Kenneth, qu'il réserve une table dans ce restaurant, qu'il nous attende devant le complexe. La tête balancée en arrière, je soupire en regardant le plafond. Avec tous ces trucs pas net qui y circulent comme des serpents.




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C'est juste que quand j'te vois, ça fait comme des flashs dans ma tête.
— Noara

Je tournais les talons, direction les vestiaires, et alors que j'attrapais mes affaires de douche dans mon casier, je me surprenais à avoir un léger sourire. Avant de lever les yeux au ciel devant ma propre niaiserie. C'était tout de même troublant de se dire qu'il était venu pour me voir. Et je n'essayais même pas d'analyser ce que je ressentais à l'idée qu'il m'ait vu danser, ayant bien trop peur du résultat. De toute manière, ce qui était fait était fait. J'allais à la douche rapidement, essayant de ne pas penser à cette sorte de nervosité qui semblait s'emparer de moi à l'idée de passer une partie de ma soirée avec lui. Je l'avais taquiné la dernière fois au téléphone en employant le mot rencard, me sentant bien plus assurée de ne pas l'avoir face à moi. Et là.. là j'avais l'impression d'être comme une gamine de quinze ans qui allait à son premier rendez-vous. C'était ridicule. Mais j'étais contente. Quelques minutes plus tard et j'étais prête, les cheveux encore humides de la douche. Je marchais jusqu'à la salle de danse, ralentissant mes pas en le voyant assis là au beau milieu de cette pièce de parquet entourée de miroirs, sa tête basculée en arrière et sa canne posée à côté de lui. Mes yeux le détaillaient tout entier, profitant du fait qu'il ne m'avait pas entendue arriver, comme toutes ces fois où j'étais venue le voir quand il était dans le coma. Je refusais d'admettre ce truc qui était en train de se passer au fond de moi, au delà de la fascination que j'avais eue pour lui depuis le début. Je refusais de l'admettre et pourtant, je n'arrivais pas à détacher mes yeux de sa silhouette, remarquant même le mouvement lent et presque infime de sa cage thoracique qui se soulevait au rythme de sa respiration. Et puis finalement, je croisais les bras sur ma poitrine, m'appuyant contre le cadrant de la porte avant de m'éclaircir la gorge. Un sourire amusé apparaissait malgré moi sur mes lèvres en le voyant presque sursauter, adorant le voir dans cette position inconfortable même l'espace de quelques secondes. On y va ? A moins que tu comptes rester ici pour tenter de devenir une danseuse étoile dis-je avec un brin de malice.

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