Invité
est en ligne
Invité
Encore une journée de boulot qui n'en finissait pas. Je m'étais levée sacrément tôt et j'avais eu du mal à émerger de ma douce torpeur. Depuis la perte de ma famille, il y avait des jours avec et surtout des jours sans. Ça me rendait particulièrement sensible et mon caractère semblait en patir. Il était vrai que j'avais beaucoup de responsabilités et parfois, je détestais ça. J'avais toujours rêvé d'avoir une vie calme et comme tout le monde. D'avoir des copines, d'aller en soirée, à l'université... Aujourd'hui tout cela me semblait si loin. Même cette tenue me rendait nostalgique de ma vie passée. Porter ce genre de tenue un peu trop stricte me donnait envie soudainement d'enfiler un jean troué et d'aller me prélasser dans mon appart' toute la journée. C'était peine perdue, je devais assumer mon nouveau rôle et me montrer digne de mon père. C'est pour cela que j'avais pris en main l'entreprise. Je faisais encore le tour du grand magasin de Boston. Je commençais à peine à comprendre tout le fonctionnement de la boutique. J'aimais aussi être au contact direct de la clientèle pour savoir ce qui allait ou ce qui n'allait pas. Aujourd'hui, j'avais eu droit à la colère d'une cliente qui me disait que l'on ne faisait pas assez attention à ses souhaits lorsqu'elle venait faire du shopping ici. J'avais donc pris mon rôle de PDG avec un immense sérieux en la dédommageant et en remettant les points sur les i avec mes vendeuses. Une fois la journée de boulot passée, je sortais des bureaux avec un mal de crâne immense. Je n'avais qu'une envie, aller boire un verre et rentrer chez moi. Je me dirigeais donc vers mon bar habituel. Arrivant près de l'entrée, je remarquais une silhouette que je connaissais bien. Raphael. Oh mon Dieu... Qu'est ce que je devais faire ? Depuis la dernière fois, cette fameuse fois où je m'étais retrouvée totalement bourrée chez lui, je n'avais pas osé le revoir ni même l'appeler. J'étais encore un peu honteuse d'avoir été dans cet état devant lui... Je le regardais, ne bougeant plus, hésitant à rebrousser chemin directement plutôt que d'essayer d'assumer mon état. Je reculais donc d'un pas tout en murmurant « je devrais pas... » alors que je baissais la tête quelques secondes comme si cela allait me rendre invisible.
(Invité)