You can fly • Denys

You can fly
— Denys

Je suis monté à la plus haute tour, comme une princesse enfermée dans celle-ci. Je pourrais être raiponce le temps d’une nuit ayant déjà la couleur de ses cheveux il ne me manquerait plus que la longueur. Je suis plutôt dans ma bulle depuis quelques heures sur son perchoir digne d’une solitaire. Je suis en attente d’une certaine personne, mais je me suis attardé sur des choses importantes qui demandaient d’être en communication avec mon esprit comme seul ami. Il avait une certaine importance ce cher Denys pour que puisse l’inviter dans les endroits qui me faisaient rêver quand ce n’était pas lui qui le faisait de ses doux baisers. J’avais donc apposé mon écriture sur une feuille, rapidement et sans jamais revenir en arrière pour corriger les lignes précédentes. Une lettre destinée à mon frère dont je n’avais plus de nouvelles que seulement une adresse dont je n’étais même plus certaine qu’il avait la même. Il avait hérité de besoin de vagabonder un peu partout encore plus fort que le mien. C’est ce qui arrive quand on grandi dans un milieu trop strict, on ne sait plus où donner de la tête quand on touche enfin à la liberté. Je regarde doucement le coucher du soleil c’est magnifique là-haut les pieds dans le vide et la brise qui emporte doucement mes mèches de cheveux. J’ai presque l’impression de faire partie du paysage, je ferme mes paupières pour me laisser emporter par l’instant. Comme si je pouvais m’envoler à ce moment présent. Des bruits de pas me réveille de mes rêveries pour découvrir Peter Pan qui arrive sur le chemin. Mon sourire s’agrandie, soulager de voir qu’il ne m’a pas oublié, égaré loin dans son esprit. Nos regards se croisent et je lui fais un bref signe de la main. Vient me rejoindre là-haut pour observer les mille couleurs. Je referme doucement mon cahier de mes mains encore tâchées d’encre en attendant qu’il me rejoigne dans ma tour.

(Invité)

Le mystère sur l'identité de ma jolie fée était désormais levé. Elle ne s'appelait pas Clochette, même si ce surnom, je le savais, allait lui coller à la peau encore longtemps. Non, elle s'appelait Veïa, elle était la meilleure amie de Lyra, elle avait des soucis avec son jumeau… J'en avais découvert des choses sur ma mystérieuse bienfaitrice, et j'avais complètement craqué. Si notre première rencontre, on s'était contenté de s'embrasser, de jouer gentiment avec le feu, sans se lancer sérieusement ni dans les confidences, ni dans un rapprochement physique plus poussé, c'était aujourd'hui complètement différent. Et j'avais eu la tête ailleurs toute l'après midi à la piscine avec ma meilleure amie, esquivant ses questions, la laissant croire que c'était encore au sujet de mon ex que je rêvassais… Peut être que Lyra avait raison aussi, peut être que Gab n'était pas loin dans mon esprit. Parce qu'il ne suffisait pas de vouloir effacer quelqu'un de son cœur pour y parvenir et je savais que la brune y occupait encore une place trop importante. J'aurais du prévenir Veïa, l'avertir tout du moins, du terrain miné sur lequel elle se lançait, du risque qu'elle encourait de se brûler les ailes… Je voulais qu'elle continue de voler…C'était donc l'esprit songeur que j'avais passé le restant de la journée, que je m'étais préparé pour ce rendez vous secret au phare, mais pourtant, quand l'édifice se profila au bout du chemin et que j'aperçus la silhouette de la blondinette qui me faisait signe depuis le sommet, mon sourire refit son apparition malgré moi. L'effet Clochette. J'avançais jusqu'aux marches, que je gravis rapidement pour la rejoindre là haut… « Hey ! » la saluai-je alors en m'approchant, laissant mon regard voyager sur le panorama qu'offrait les lieux avant de venir fixer mes prunelles sur elle, me questionnant sur l'attitude à adopter : embrasser sa joue ou ses lèvres ? Et je choisis l'option : lui sourire timidement, remettant le choix entre ses mains à elle finalement.
(Invité)