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I put a spell on you (Denys)

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   Pas de mots. Je me rappelais que trop bien de la façon dont tout avait foiré lorsque j’avais parlé, lorsque j’avais cru l’avoir retrouvée et que dans un souffle, j’avais lâché les fameux trois mots interdits. Alors, je m’appliquais, cette fois, malgré l’intensité du moment, malgré le sens de cette étreinte qui surplombait la simple coucherie d’un soir, malgré les souvenirs de nos virées nocturnes passées sur les plages indonésiennes que cela ravivait en moi, malgré tout cela, je me faisais violence : ne rien laisser échapper, même mes soupirs rauques, je les étouffais en emprisonnant ses lèvres au moment fatidique où l’orgasme finissait par me submerger. Je la sentis se crisper autour de moi, dans gémissement de plaisir et je sentis ses dents contre ma lèvre, autant de signes qui confortait l’idée qu’elle avait cédé en même temps que moi, dans une synchronie parfaite, à l’extase de ce moment. Comment me taire alors ? Comment ne pas réitérer l’erreur de lui répéter ce –je t’aime- que j’avais plus que jamais envie de lui susurrer ? Mes paupières s’ouvrirent, les siennes également, alors que nos deux visages étaient encore tout proches. La lueur dans ses yeux, irrésistible, ses joues rosies, les quelques mèches de cheveux rendues indomptables qui se perdaient sur son joli visage. C’était mission impossible, de ne rien dire, surtout lorsqu’elle me regardait ainsi. Et lorsque ses doigts se perdirent sur ma joue, ma nuque, dans mon dos, réveillant ma peau qui se remettait à peine de l’instant intense qu’on venait de partager, je finis par briser le silence. Pas de bêtise. Pas cette fois. Je ne ferais pas mon cœur d’artichaut. J’appliquai la technique Denys : semer un peu d’humour, pour échapper aux malaises. Et c’est avec un petit sourire au coin des lèvres que je prononçais donc : « Défi réussi… » Reprenant ainsi sur ce jeu qui nous avait mené là, sur la façon dont je l’avais défiée de ne surtout pas me stopper. Mes lèvres se posèrent un instant sur les siennes, doucement, furtivement avant de m’écarter quelque peu pour reprendre : « Je crois que c’est à mon tour de deviner quelque chose à ton sujet. » continuai-je, en la dévorant toujours du regard, glissant sur le côté pour m’allonger sur le sable à côté d’elle : « Tu vas t’échapper et filer c’est ça ? » Bizarrement, pour le coup, je n’avais pas envie de –gagner-, de voir juste… J’espérais me tromper sur toute la ligne et mal deviner, qu’elle allait accepter mon invitation à me suivre dans mon bungalow, qu’elle allait rester dormir avec moi…  
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Mes dents contre sa lèvre finirent par lâcher, mon souffle qui s'amusait à faire monter et descendre ma poitrine de façon erratique et précipitée se calmait doucement. Et alors que mes doigts parcouraient sa peau comme pour l'apaiser, j'eus pendant un court moment cette envie de partager avec lui, cette mélasse de pensées beaucoup trop niaises que j'avais à son égard. Heureusement, la raison reprit le dessus et heureusement, mes sens qu’il avait complètement submergés précédemment reprenaient petit à petit le contrôle. Je réalisais alors ce qui venait de se passer, je me rendais douloureusement compte que peu importe ce que j’essaierai de faire, peu importe l’endroit où je serai ou le nombre de mois que je passerai loin de lui, j’aurai encore et toujours cette sensation addictive et horriblement enivrante en me retrouvant tout près de lui. J’espérais qu’il avait compris le message que j’avais essayé de lui faire passer la dernière fois dans l’ascenseur, j’espérais ne plus entendre c’est trois mots plus qu’angoissants, qu’il avait eu à mon encontre alors. C’est un Denys que je ne connaissais que trop bien qui repris, sous le ton de l’humour. Sa remarque me fit rire légèrement, oui défi réussi et toute l’ironie de la chose résidait dans le fait que le défi que je m’étais lancé à moi-même, celui de lui résister et de m’éloigner définitivement de lui, celui-là … je l’avais manqué. « Je ne perds jamais … » et pourtant là, j’avais bien perdu. Il posa ses lèvres furtivement sur les miennes avant de se détacher de moi et de s’allonger sur le sable, à mes côtés. Je fis un léger oui de la tête en le regardant «Tu penses pouvoir me percer à jour cette fois ?  » Étant donné que la dernière fois qu’il avait essayé il c’était retrouvé à défiler en escarpin sur la plage … situation qui nous avait mené à … ce moment précis en fait. Sa question me surpris un peu, il était vrai que j’étais plutôt du genre à m’éclipser quand les choses échappaient à mon contrôle et autant dire que là, je ne contrôlais absolument rien. « qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? », je lui demandai sans agressivité. C’est ce que j’avais toujours fait le concernant, je m’étais toujours échappé, je l’ai toujours abandonné alors pourquoi ce serait différent cette fois. « Et même si je ne m’échappe pas ce soir … je le ferai demain matin ou le surlendemain. Il est inutile de rendre une séparation plus compliqué en la faisant trainer». Je fuyais, encore et toujours, par lâcheté sans doute mais je ne m’étais vanté d’être quelqu’un particulièrement courageux.
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   M’allongeant auprès d’elle, sur le sable, sans la lâcher du regard, ravalant tous les mots que je pourrais être tenté de lui souffler à cet instant précis mais que l’étincelle qui brillait dans mes yeux devait surement trahir, je repris avec un sourire sur le défi qu’elle venait de réussir, et sur le jeu que l’on avait entamé, un peu plus tôt. Les devinettes… Si j’avais échoué pour ce qui était de son nom de famille, elle ne l’avait pas oublié. « Je suis plutôt bon perdant en fait… » Surtout quand on voyait où le gage qu’elle m’avait donné alors m’avait mené. Oui, en fait, je voulais bien perdre encore et encore si l’issue était toujours la même. D’ailleurs, quand je pris la parole pour lancer cette supposition, pour essayer de deviner son action future, j’avais très envie d’avoir faux, de me tromper sur toute la ligne. J’annonçai qu’elle allait partir, s’échapper, fuir, et je voulais l’entendre répliquer que ce ne serait pas le cas. Ce n’était pas tout à fait la réponse qu’elle me fit. Gabrielle reprit la parole, sous forme de question, me demandant quelle autre option elle avait. Mes doigts remontèrent le long de son bras, doucement, pour venir effleurer son visage avec douceur alors que je me risquais à cette autre hypothèse : « Tu pourrais rester dormir ici, sur la plage… » Comme on le faisait parfois là bas, pendant nos vacances indonésiennes… « Ou alors, on pourrait aller dormir au cottage… » Dans mon bungalow au confort surement bien plus précaire que sa probable luxueuse chambre d’hôtel. Ouais Denys, tu vas vachement l’appâter avec une invitation du genre. Si son ton était resté plutôt calme et doux jusqu’alors, je la sentis un peu plus sèche lorsqu’elle reprit la parole pour m’assurer que quelque soit l’issue de la soirée, si ce n’était pas tout de suite qu’elle s’échappait, elle le ferait demain, ou après demain, que c’était même plus simple de s’en aller dès maintenant, histoire de ne pas compliquer les choses. « Laisse moi juste te raccompagner alors… » réclamai-je, mes lèvres venant furtivement se poser sur les siennes, lui volant un rapide baiser avant de me redresser, de me rhabiller et de lui tendre la main pour l’aider à son tour. Je n’avais pas oublié les autres crétins qu’on avait croisé un peu plus tôt, et ils me faisaient, du coup, une excuse parfaite et toute trouvée pour ne pas la laisser rejoindre son hôtel seule, me permettant au passage de prolonger un peu ce moment avec elle. 
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Les choses auraient du être plus facile, je ne savais pas pourquoi j’avais ce besoin de tout compliqué autour de moi … ou plutôt de tout compliqué quand il s’agissait de lui. Comme si je ne pouvais pas faire comme tout le monde, comme si je ne pouvais pas juste fermer les yeux, laisser le contacte de sa peau me faire frissonner, laisser son odeur m’enivrer … comme si je ne pouvais pas m’écouter et décider de vivre au rythme de son souffle. J’avais ce besoin, de tout théoriser, de tout prévoir, de tout comprendre et de surtout, tout contrôler. Alors qu’avec lui, la perte de contrôle était aussi grisante que terrifiante. Si je n’écoutais que ce que mon âme me disait, mes lèvres se reposeraient sur les siennes, mes jambes viendraient l’entourer à nouveau, mes doigts se perdraient dans ses cheveux … mais au lieu de ça, je lui avais certifié que la seule chose que je pouvais faire était de fuir. Ses propositions, bien que tentantes n’étaient pas envisageables pour moi et ce fut avec une légère hésitation que j’acquiesçai de léger mouvement de tête sa dernière proposition « Ok … tu peux me raccompagner Denys » et si hésitation il y avait, je ne pus résister longtemps après avoir senti ses lèvres sur les miennes. Le regardant se relever et se rhabiller, les images de ce que nous venions de faire me revenaient honteusement en tête, bon dieu ce qu’il était beau. Je ne pourrais me lasser de le regarder. Je fis remonter la dentelle dont il m’avait soigneusement débarrassé avant de saisir sa main et de me redresser « Merci … » lui dis-je avec un sourire avant d’embrasser sa joue.  Alors qu’est ce qui allait se passer maintenant, il allait me raccompagner et j’allais prétendre que ce moment ne m’avait pas fait vaciller, que tout ne m’avait pas atteint au point de me faire douter. C’était à peu près l’idée foireuse que j’avais en tête, mais pour le moment, je voulais me souvenir de ce que c’était de l’avoir tout près de moi sans me poser plus de questions. Je le regardai, de ce regard amusé et malicieux qui cachait quelque chose, avant que mes lèvres ne viennent s’étirer « Etant donné que je n’ai plus de chaussures, j’en connais un qui va devoir me porter » le ton doux et amusé. En fait j’étais beaucoup plus à l’aise pied nus qu’en talon sur la plage, mais je n’avais pas envie de marcher et puis j’ai toujours eu ce côté capricieux et enfantin.
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    Je ne pensais même plus à mes potes, qui devaient d’ailleurs m’attendre quelque part, ou qui s’étaient surement résignés à l’idée de ne pas me voir arriver. En tout cas, le plan initial de finir en boîte et se mettre la tête à l’envers m’avait complètement quitté. Et c’était bien d’autres issues pour cette soirée que j’imaginais, dont je lui faisais part avec un petit sourire rêveur : dormir à la belle étoile, sur cette plage, ensemble… Ou bien encore qu’elle me suive jusqu’à mon bungalow. Et à mesure que je parlais, une petite voix mentale me soufflait que j’étais bien naïf de croire que j’allais l’avoir ainsi. C’est donc sur une dernière proposition que je terminais, plus modeste, moins ambitieuse, mais plus compatible avec Gabrielle : qu’elle me laissa simplement la raccompagner. D’un hochement de tête timide, elle accepta, non sans une certaine hésitation dont mes lèvres sur les siennes eurent rapidement raison. Je ne pus empêcher mes lèvres de s’étirer en un large sourire ravi alors que je me relevai, que je récupérai mes vêtements pour me rhabiller me tournant ensuite de nouveau vers elle pour lui tendre la main. Je ne sus pas si le –merci- et le baiser contre ma joue se référait à ma main galamment tendue, à ma proposition soucieuse de la raccompagner jusqu’à son hôtel, ou juste à ce moment, cette soirée, ce rapprochement que l’on venait de partager et dont je me doutais un peu devoir me contenter. Une parenthèse. Un répit. Un petit sursis, que j’avais désespérément envie de prolonger encore et encore. Mais son regard n’avait pas cet éclat froid et tranchant qu’il avait lorsqu’elle s’apprêtait à s’éloigner. Non pour l’heure, c’était une lueur de malice qui y brillait et lorsqu’elle reprit la parole je compris pourquoi : la demoiselle réclamait, petit caprice de princesse, d’être portée, puisque chaussures aux pieds elle n’avait plus. « Tu veux que je te porte miss de Ferguson ? » m’amusai-je alors à répliquer avec un petit rire, rajoutant volontairement la particule non nécessaire devant son patronyme. « Attends, tu vas être servie. » Fondant sur elle, me penchant, mes mains l’agrippèrent et la soulevèrent aisément du sol, me redressant ensuite, la brune sur mon épaule, fonçant vers les vagues alors, histoire de lui faire craindre un petit jeté dans l’eau…
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Je n’étais pas dupe, je me doutais que ma mémoire enregistrait chacun de ses traits, que son sourire ne quitterait certainement pas mes pensées et je savais aussi qu’en fermant les yeux, je pourrais entendre sa voix et sentir son souffle au creux de mon oreille. J’étais partagé, entre ce besoin de l’oublier, celui de ne lui laisser aucune chance et cette envie de me confondre sans arrêt avec lui. Il y avait quelque chose chez lui, il y a toujours eu quelque chose chez lui, je l’avais ressenti à la minute il m’avait adressé ce sourire sur la plage alors que nous étions en Indonésie. Et si je ne pensais pas en être amoureuse, je me rendais compte que l’aura qui l'entourait avait un effet sur moi que je ne pouvais pas négliger, puisqu’une année n’avait pas suffi à m’en sevrer. Pour preuve, l’hésitation que j’avais eue après sa proposition avait vite été effacée par le contact de ses lèvres. Je n’avais pas envie de partir et c’était bien cela qui me rendait dingue intérieurement. Je ne contrôlais rien, même plus ma volonté. Dénuée de tout instinct de survie, je me risquai à prolonger notre moment, l’autorisant à me raccompagner. Il s’amusa de mon caprice, me rebaptisant miss "de Ferguson". Je réprimai difficilement mon sourire en hochant doucement la tête à ses mots, m’efforçant de prendre une mine sérieusement comme pour appuyer mon caprice. « C’est ça monsieur, il va falloir que vous me port … » je n’eus pas le temps de finir mes mots, la fin de ma phrase étant remplacé par un petit cri de surprise quand je sentis mes pieds se détacher du sol. Me retrouvant sur son épaule je laissai échapper un « Denys ! » un peu râleur, moi qui n’élevait que très rarement la voix et me rendant compte qu’il fonçait vers les vagues je me mis à gigoter, autant que sa prise me permettait de le faire. Même si je l’avais voulu, il m’aurait été impossible de réprimer le rire sincère qui s’échappait de mes lèvres. « Denys t’as pas intérêt ! », j’essayais d’être faussement sérieuse mais c’était sans compter sur sa présence et sur le fait que nos souvenirs de l’an passé me revenaient en mémoire. J’oubliais presque que nous n’étions pas en Indonésie.  Dans un espoir ultime de me dégager et échapper au bain, je me mis à lui donner de petites tapes, sur le dos et les fesses « Allez … » avant qu’une idée malvenue ne me vienne « … T’as un bisou si tu me déposes ! ». Deal qui ne devait pas avoir lieu et pourtant, je n’arrivais pas à m’imaginer échanger avec lui d’une autre façon.
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   Son petit air sérieux alors qu’elle confirmait son exigence de princesse gâtée me poussa encore plus dans mon élan, amusé. Fondant sur elle, la coupant dans sa phrase, la soulevant aisément pour la porter ensuite sur mon épaule, elle eut beau me sermonner, je ne me stoppai pas au contraire. Avançant vers les vagues alors qu’elle essayait comme elle pouvait se débattre, en vain, le ton réprobateur de la demoiselle ne dura pas longtemps car c’est rapidement son rire qui résonna alors qu’elle essayait toujours de me freiner dans la manœuvre. C’était comme si cette année n’avait pas existé. Comme si il n’y avait pas eu ces retrouvailles froides. Je pourrais presque y croire, qu’on avait remonté le temps, qu’on était de nouveau à Jakarta, presque. Parce qu’un petit courant d’air balaya le sable, frôlant ma peau, comme pour me rappeler le pays où l’on se trouvait et le climat moins clément qui y régnait. « Quoi ? T’as peur ? C’est sûr que l’eau risque d’être plus fraiche que lors de nos baignades nocturnes de l’an dernier… » rigolai-je à mon tour, en continuant de foncer vers les eaux canadiennes malgré tout. Est-ce que j’envisageai vraiment de lui imposer ce petit bain de minuit ? Ses petits coups en tout cas n’étaient pas ce qui me ferait m’arrêter, pas avec sa force de mouche, mais par contre, je ralentis sérieusement en entendant sa proposition. Je m’arrêtais même, in extremis, alors que j’avais les chevilles dans l’eau. Reposant alors la demoiselle, docile, conquis, piégé… Un bisou. Je venais d’avoir beaucoup plus sur cette plage, et pourtant, j’étais incapable de résister à ce chantage. Mes mains toujours sur ses hanches, comme pour l’empêcher de filer, l’attirant contre moi, mon regard plongé dans le sien. « Je t’ai reposée… » annonçai-je alors, comme si elle ne l’avait pas remarqué, juste pour ne pas lui souffler le –embrasse moi- que j’aurais voulu prononcer.  
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J’en étais loin bien loin de ma résolution, à vrai dire je ne la voyais plus du tout. Mon rire, je n’essayais même plus de le réprimer, c’était inutile, parce que j’en avais envie de ce moment avec lui, parce que ça faisait longtemps que je n’avais ris aussi spontanément, aussi sincèrement. C’était différent de ce sourire mesquin et insolent que j’arborais constamment, il était différent de tout ce que je connaissais et avec lui, j’avais l’impression d’être différente. Le paradoxe était là, je voulais me tenir tout près de lui et en même temps loin du soi-disant amour qu’il disait ressentir pour moi. Mes réprimandes n’y faisaient rien, il fonçait toujours vers les vagues et c’était en lui proposant un bisou que je trouvai bon de l’arrêter. Rester au sec et en échange, je posais mes lèvres sur les siennes. La vérité était que même en étant trempée, j’aurais eu envie de poser mes lèvres sur les siennes. Sa réaction ne se fit pas attendre, il ralenti, avant de s’arrêter alors que les vagues caressaient déjà ses chevilles. Il me reposa et l’eau fraiche sur mes pieds m’arracha un léger frisson. Je voyais à son regard qu’il était conquis et … j’étais troublée de le voir ainsi et au fond, je savais que j’aimais avoir ce pouvoir sur lui, j’aimais qu’il me regarde comme ça. Ce regard j’en étais accro. Je souris à ses mots approchant mes lèvres des siennes, les frôlant sans pour autant l’embrasser « C’est vrai … tu m’as reposée » et à ses mains sur mes hanches venaient s’ajouter les miennes sur son torse. Mes lèvres virent se poser sur chacune de ses joues, non loin de ses lèvres « Cela te suffit ? », lui dis-je légèrement amusée. Une de mes jambes remonta le long de la sienne, et passant mes mains autour de sa nuque, je grimpai alors sur lui, nouant mes jambes autour de sa taille. Mes lèvres se remirent à frôler les siennes, à les caresser subtilement sans pour autant leur offrir le baiser tant attendu « est-ce que monsieur veut bien me porter jusqu’à ma chambre ? », dans un murmure, nos lèvres se frôlant. Je n’aimais pas perdre et capricieuse je l'étais exagérément.
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  Je m’en voulais presque d’être si prévisible… J’avais essayé très fort pourtant, j’avais retenu mes mots, ma déclaration, mon envie de lui chuchoter encore une fois au creux de l’oreille combien je l’aimais, mais tout dans mon attitude, dans mon comportement, finissait par me trahir. Comme à cet instant, lorsqu’elle marchanda sa liberté contre un bisou, que je ralentis sur le champ avant de m’arrêter complètement, de la reposer doucement au sol… Tu es faible Denys, me soufflait une petite voix dans ma tête, alors que mes mains sur ses hanches, mes prunelles plantées dans les siennes, mes cordes vocales qui soulignaient que je venais d’exécuter sa demande, eux, refusaient complètement d’entendre cette fameuse petite voix. Rien à faire de paraître soumis, obéissant, docile, pourvu que j’aie encore l’occasion de goûter un peu au nectar addictif de ses lèvres. Un sourire éclaira son visage, visage qui se rapprocha du mien, sa bouche frôlant la mienne, me narguant, laissant son souffle se mêler au mien sans pour autant m’offrir le baiser promis. Enfin, à vrai dire, si elle était tatillonne, elle pourrait me répondre que ce n’était pas un baiser, mais un bisou, qu’elle m’avait vendu contre sa liberté. Et c’est d’ailleurs ce qu’elle m’offrit. Ses lèvres se posèrent sur chacune de mes joues, lentement, stratégiquement aussi, à la lisière de ma bouche, juste assez pour attiser l’envie… De l’huile sur le feu… Et avec amusement, elle me demandait si ça me contentait… Ma tête oscilla de droite à gauche, pour signifier un non, pour lui faire comprendre qu’il allait m’en falloir davantage pour l’avoir sauvée de ce bain froid que j’aurais très bien pu lui réserver. Sa jambe remonta contre la mienne, ma main se détacha naturellement de sa hanche de ce côté pour aller caresser sa cuisse alors qu’elle profitait de ma faiblesse pour grimper sur moi, main autour de mon cou, jambes se nouant autour de ma taille. Mes deux mains glissèrent sous ses fesses alors que son petit jeu continuait, qu’elle n’avait pas oublié l’idée première qu’elle avait derrière la tête. « J’aurais le droit à autre chose qu’à une bise si je t’emmène là bas ? » répondis-je alors qu’elle réitérait sa demande, sa bouche tentatrice à quelques millimètres de la mienne…   
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