Un rp sur la terre ferme (Kyla)

 Mon regard allumé d’une lueur salace, Kyla saisit tout de suite où menait mes allusions et sa réplique me donna envie de jouer : « Ha oui, je vais voir quoi… Ca fait tellement longtemps que la lampe du génie n’a pas été frottée qu’il va me falloir une petite démo pour me remettre en tête ton savoir faire… » Challenge ? Défi ? Il lui restait quoi ? Un quart d’heure ? Dix minutes ? Elle avait mal, elle était surement mieux posée là, allongée, qu’à venir titiller le génie dans un coin de l’aéroport… Alors j’approchais ma bouche de son oreille pour lui souffler : « Ou alors garde l’idée pour Miami, quand je viendrais te retrouver. » Et c’est ensuite sur l’appart, sur ce qui nous attendait à la rentrée que l’on divagua ensuite. L’immense dressing, j’allais le lui offrir, le lui remplir de robe, la gâter… Et Kyla s’empressait de préciser, dans un rire qu’elle n’était pas là pour mon fric ce qui me fit m’envoyer quelques roses sur mes compétences au lit, l’autre raison pour laquelle on était en couple. Elle répliqua avec ironie. Oui, plaisantons ainsi, plutôt que de parler des sentiments qui nous lient l’un à l’autre…  Je passais rapidement sur la localisation de notre chez nous, là où je prospectais en regardant les annonces, et je ne m’attardais pas sur ça, sachant très bien que d’habiter au milieu des Eliots ne devait pas l’enchanter, vu que la demoiselle ne les portait pas tous dans son cœur. J’osais espérer qu’ensuite, en nous rejoignant, puisque j’étais persuadée de son intégration future, elle saurait se lier avec tous… Elle rebondit sur la taille du lit, que j’avais annoncé tout petit, pour nous assurer des nuits collés-serrés l’un contre l’autre. Je rigolai lorsqu’elle protesta. « Tout ce que tu voudras Kyla… Du moment que tu ne me fais pas dormir sur le canapé. » La nuit post annonce de la grossesse de Sophia m’avait suffit. Au moins, avec un king size, on pourrait faire hôtel des culs tournés si une nuit, conflit entre nous il y avait. Mon rire résonna de plus belle lorsqu’elle me confia ses délires d’enfances. « Avec Vic, le requin c’était moi ! » me marrai-je avant de protester à sa remarque finale, sur la mauvaise interprétation que j’aurais pu faire de son jeu : « Hey ! Je ne pense pas QU’A ça ! » Peut être qu’en ce moment, si, un peu… Mais c’était la faute à une trop longue abstinence ça…

Je regarde Cole et je sais très bien où il veut en venir. Je ne suis pas folle, je le connais le petit et c'est fatiguant. Tout en étant rassurant. Parce qu'il y a bien une chose dont je suis sûre chez Cole : il est sincère. S'il dit que personne n'a frotté la lampe, c'est que personne ne l'a fait et, intérieurement, je suis plus qu'heureuse. Sommes nous réellement partis sur les bonnes bases du couple ? J'espère tellement... " Gardons l'idée pour Miami quand je serai à cent pour cent de mes capacités " Soufflais-je en riant légèrement, posant une main sur son épaule avec un sourire et un regard qui voulait tout dire. On va s'amuser à Miami et il faudrait sérieusement que je fasse tout pour aller mieux, pour guérir au maximum parce que je refusais de souffrir en couchant avec lui. Genre vraiment hors de questions. Et si c'est pour faire l'étoile de mer au milieu du lit, encore plus hors de questions ! Je l'écoute et souris. Visiblement, la nuit sur le canapé l'avait 'traumatisé' et je savais donc comment le punir si l'envie m'en venait. " Il faudrait donc un canapé très confortable si jamais je suis dans l'obligation de t'y congédier quelques temps " Lâchais-je avec un large sourire. Certes, on pourrait se faire la gueule dans le lit si ça nous prenait mais j'y croyais moyen pour la simple et bonne raison qu'on finirait l'un sur l'autre à la fin de la nuit, attirés l'un par l'autre. On était comme ça tous les deux, indécollables. Et j'espérais - vainement - que ça resterait toujours le cas. En tout cas, partager ce moment avec lui me montrait qu'avec Cole, on pouvait tout avoir, fallait juste être capable d'attendre et tout ce qui va avec. Je lui souris et secoue la tête avec un sourire. Ça ne m'étonne pas. Il a du la terroriser cette gamine. " Pas qu'à ça mais presque " Lâchais-je en scrupule aucun en me redressant. " Faut que j'y aille Cole, ils vont finir par appeler mon nom... " Soufflais-je en l'embrassant comme si ma vie en dépendait, comme si c'était la dernière fois que je le voyais. " Tu m'accompagnes jusqu'à la porte d'embarquement ? " Lançais-je avec un sourire sur le visage, me levant doucement, glissant ma main dans la sienne.

 J’évoquais le canapé, espérant ne pas y finir nos nuits trop souvent, la nuit post annonce de la grossesse de Sophia étant encore fraichement ancré dans mon esprit. C’était la punition suprême, enfin quoi que les deux mois d’exil loin de moi qu’elle m’imposait était aussi une vraie torture. A choisir j’aurais encore préféré qu’elle me punisse sur le canapé tous les soirs mais qu’elle accepte qu’on fasse notre séjour à Londres tous les deux comme initialement prévu… Mais, malgré ma venue surprise ici, à l’aéroport, Kyla ne flanchait pas. Elle finit par se redresser, l’heure filant, elle annonça qu’elle devait y aller et je me renfrognais, boudeur… Ses lèvres se posèrent sur les miennes puis je me redressais également alors qu’elle me proposait de la raccompagner : « Je veux bien… Mais c’est peut être pas un bon plan pour toi… Je pourrais souffler au contrôleur que t’as de la drogue dans ton sac… » Inventer des prétextes débiles pour qu’ils lui empêchent l’accès à l’avion, n’importe quoi pour la retenir ici, sur la terre ferme, avec moi… Je me rendais même pas compte, que cette excuse débile lancée sans y penser me ferait surement bien moins rire dans quelques semaines, lorsque j’en apprendrais plus sur le passé de ma petite amie. Pour l’instant à mes yeux, elle était tout le contraire d’une étudiante paumée et droguée, d’une étudiante flirtant avec les mathers et se retrouvant dans leur idéaux… Pour moi, c’était encore Kyla, princesse de Miami, ma petite amie qui me rendait dingue et que je voulais tout faire pour retenir près de moi…

Je n'avais aucune envie que ce moment ne termine mais pourtant... Pourtant je savais qu'on devait se quitter, se séparer parce que mon avion allait bientôt s'envoler pour l'Amérique, terre d'espoir. Espoir de quoi ? J'en sais trop rien mais bon, espoir quand même. Debout face à lui, dans ses bras, je souriais légèrement. " T'as envie que je me fasse fouiller sous tes yeux ? " Parce qu'ils ne trouveraient rien dans mon sac à part les médicaments que m'avaient prescris l'hôpital et l'ordonnance qui va avec. Alors autant dire que je n'aurais aucun mal à passer les portes de sécurité. " Je savais pas que c'était ton délire de regarder ta copine se faire tripoter par une femme " Lâchais-je pour le taquiner en prenant sa main dans la mienne, direction la porte d'embarquement. Heureusement qu'il avait pris un billet de base parce qu'il était là, maintenant. Mais il ne pourrait pas aller plus loin, je le savais bien. Et je le regrettais. Il devrait monter avec moi dans l'avion. Flanche Kyla, flanche. Ou pas. Je devais être forte. Pourquoi ? Bonne question mais bon. On entre dans la file et quand des gens se placent derrière nous, je leur fais signe de me passer devant. Je veux profiter. " Tu vas me manquer Cole... Terriblement " Soufflais-je en l'embrassant une nouvelle fois, en l'embrassant comme si j'allais à l'abattoir et que je ne le reverrais plus jamais. " On se revoit bientôt, d'accord ? Et je t'appelle quand j'arrive à Cambridge " Soufflais-je en embrassant encore ses lèvres, prenant ma dose d'amour. " Je t... " " Mademoiselle Kyla Carmichael est appelée porte C, Mademoiselle Kyla Carmichael " Je lève les yeux au ciel, l'embrasse et souffle, contre ses lèvres " Je viendrais te chercher à Miami... Il me tarde " Un dernier baiser et je file vers les hôtesses qui viennent de m'appeler au micro, dernières vérifications, dernier coup d'oeil et je prends le couloir qui m'éloigne de lui, de Londres et de tout ça.

rp terminé.