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Si au début c’est un peu tendus que la conversation commença, elle à cause de mes ronchonnements, moi devant son obstination à ne pas me pardonner, là sur le champ. J’aimais me victimiser, me plaindre, inverser les rôles et laisser penser qu’elle était le bourreau de l’histoire, alors qu’au final, la sentence qu’elle m’imposait, au vue des conséquences que ma coucherie avaient eu sur elle, c’était amplement mérité. Bref début de conversation un peu amer, mais le ton finit par se radoucir, avec mes idioties sur la façon dont je souhaitais qu’elle s’y prenne pour m’étouffer. Elle plaisanta sur une hypothétique opération avant. « Excuse moi mais c’était qui la flippée pour les deux petits points de suture sur son front au chili ? » me moquai-je, lui rappelant la petite plaie qu’elle avait eu pendant le SB et la panique qui l’avait envahie à l’idée qu’une aiguille et un fil viennent se planter dans sa peau. En gros j’y croyais pas une minute. Même dans l’hypothèse où j’aurais eu le fantasme d’un bonnet E, je ne la voyais pas passer sur le billard pour ça. C’est plus sérieusement ensuite qu’elle me poussait à rentrer chez moi, un retour que j’appréhendais. Les noces avec le ruskov me restaient en travers de la gorge, et nager dans cette ambiance fébrile des préparatifs, ça ne m’intéressait guère. Je soupirais lascivement à sa remarque… Y’avait pas que ça, y’avait aussi la réaction de Vic, notre dispute, ce qu’elle avait pu en dire à notre mère de qui elle était particulièrement proche. Et que j’allais avoir un sermon maternel également ? Est-ce qu’elle allait me ressortir les frasques de notre père comme exemple de mauvaise conduite et me dire de quitter Kyla ? Bref, si je pouvais échapper à toute cette ambiance qui s’annonçait pesante, je le ferais. Mon voilier comme refuge. « Non, ça m’a pas fait du bien. Tu sais ce qui me ferait du bien par contre ? » Une petite partie de jambe en l’air là tout de suite maintenant ? Non, sérieusement : « Qu’on soit de nouveau ensemble. » Ensemble vraiment. Parce que pour le coup, je ne voyais aucun intérêt au fait d’être en couple : je n’avais que les contraintes et je n’avais même plus les bénéfices, à savoir passer du temps auprès d’elle. Ca commençait à être pesant. Et voilà, à nouveau je ronchonnais… Et mon humeur se dégrada un peu plus quand elle confirma que Drew était remonté contre moi. « Très bien, j’avais pas assez d’amis qui m’en voulaient, super… » Que je soufflai, sarcastique. Tate était au SC, accaparé par ses histoires de fesses, Hippo me manquait terriblement, Noah pétait un peu un plomb, de manière justifiée certes… Bref rajoutons donc que Drew m’en voulait, nous n’étions plus à ça prêt. Cole où l’art de se plaindre, alors que oui, clairement, la plus à plaindre c’était celle qui avait eu des ecchymoses partout sur le corps. « On fera ça alors, une soirée babysitting chouette… » Ca faisait aussi parti de la sentence rassurez moi ? Mon amour des gosses transparaissait complètement devant le peu d’enthousiasme que j’avais mis dans mon –chouette-. Bref finalement, c’est sur un projet plus sympa qu’on en vint : visite de Miami, et pas pour rencontrer le reste des Carmichaos. Parce Del et Meline, ça m’avait vacciné. « Je me défilerais pas tu me prends pour qui ? » Elle te connaît par cœur, justement. Je trempai mes lèvres dans mon thé, vidant un peu plus la tasse avant d’objecter sur ces derniers mots. Rien à faire de notre mauvais charma ailleurs qu’aux states, plus tard ça serait ici qu’on vivrait. Pas de place à la discussion. « T’auras pas le choix, parce que je serais le premier ministre britannique. » répliquai-je quand elle évoqua son hypothétique future place à la maison blanche. Moi aussi je pouvais jouer les ambitieux. Je manquai de m’étouffer quand elle remit cette cruche de Sophia sur le tapis. Je grimaçai : « J’essaie plutôt de l’éviter, je veux pas voir son gros bidon qui va me rappeler la pension alimentaire que je vais devoir lui filer ces dix huit prochaines années. » pestai-je alors contre la brune.(Invité)