Anna&Caïn ► A l’ombre d’un contre-jour

• J'aurais été en couple, je me serais surement fait arracher la tête en fait. J'ai toujours eu le don d'avoir des copines extrêmement jalouse, alors je vous explique même pas le bordel que tout ça aurait provoqué, et même si aucun d'entre nous n'avait demandé à ce qu'on se retrouve dans ce genre de situation. Je rigole lorsqu'elle me remercie de mon indulgence, et je vais par la même occasion chercher ma serviette histoire de la passer autour de ma taille, histoire de pas rester à poil trop longtemps non plus, j'ai pas envie de choper un coup de froid là ou je pense, même si techniquement c'est pas possible, avec ma chance, on sait jamais. Donc, lorsqu'elle me demande si je peux lui passer sa serviette, je lâche un "Pas de problème." Avant d'aller la chercher et de revenir frapper à la porte de sa cabine de douche pour qu'elle m'ouvre et que je puisse lui donner le seul vêtement qui lui reste pour la soirée et la nuit à venir. Belle situation... Au moins, je vois le positif, ça m'aura permis de faire une rencontre plus qu'intéressante durant ce Summer Camp. •

• Je ne sais pas ce que ca donner notre rencontre au final, une fois sortis d'ici comment on se comportera l'un envers l'autre ? Limite on sera gênés d'être trop habillé. Une fois de plus mes réflexions me font rire, oui c'est bien de rigoler de ses propres blagues. Je reste donc encore un peu sous l'eau chaude car ça me procure un bien fou avant de demander à Cain s'il peut me donner ma serviette. Il accepte et quelques secondes plus tard il frappe à ma porte que j'ouvre pour la refermer après avoir obtenu mon seul vêtement pour la nuit. Merci. Je m'essuie et enroule ensuite ma serviette autour de mon corps en la bloquant au niveau de ma poitrine. Je sors enfin de la cabine de douche et avance vers notre banc où il se trouve. Je réunis les cheveux, les essors et le regroupe en un chignon improvisé que je maintiens avec ma pince à cheveux. Jespere que tu n'as pas de copine, car sinon elle risque de s'énerver vu la situation... J'avais pensé à ca en sortant de la douche me disant être soulagée de ne pas avoir de copain a qui je devrai me justifier.

• J'ai pas fait énormément de rencontre durant ce Summer Camp. J'me suis souvent retrouvé dans des soirées plus alcoolisées qu'elles auraient du l'être, alors me souvenir des personnes avec qui j'étais, ça relèverait du miracle. Il avait bien eu cette fille, Sage, qui m'avait assez intrigué, et que je cherchais à découvrir et connaitre un peu plus depuis notre rencontre, rencontre assez étrange on va pas se mentir. Et puis aujourd'hui, il y avait eu Anna. Rencontre assez étrange aussi, dire le contraire serait une vraie connerie. C'est pas tous les jours qu'on se retrouve enfermé dans des douches communes avec pour seul vêtement une serviette et rien d'autre... En parlant de serviette, je venais de toquer à sa porte pour pouvoir lui donner la sienne. Laissant passer son bras, elle l'attrapa avant de refermer cette porte. Allant m’asseoir sur le banc, elle fit de même, me demandant si je n'avais pas une copine. Je ne pu m'empêcher de rigoler à sa phrase. "Si j'avais eu une copine, elle aurait déjà défoncé la porte..." Enfin, j’espère... "Et toi ? Pas de Rambo pour venir nous sortir de là?" Sait-on jamais ! •

• Je me retrouve assez vite assise à côté de lui sur notre banc. Je m'adosse au mur et ramène mes genoux vers ma poitrine avant de l'allumer une clope et lui tend le paquet. Je souris quand il me dit que s'il avait une copine elle serait déjà entrain de défoncer la porte. J'imagine quelqu'un qui vient nous sortir d'ici et franchement je ne sais pas si j'ai en envie, pas tout de suite du moins. Et non pas de Rambo non plus. Je tire sur ma cigarette et mes pensées divaguent vers mon dernier petit ami en date et ça fait plus d'un ans. Je suis entrain de me dire que je suis seule, véritablement alone. Je me demande ce que ça fait d'avoir quelqu'un à ses côtés quand on se réveille le matin, mais je ne me rappelle plus. Ma cigarette se consume a une vitesse affolante, je crois que je ne m'arrête jamais de tirer enfait. Je rêve d'un pull bien chaud, d'un lit tout moelleux, d'un verre de vin blanc fruitée venant des sépages de Provence et d'un mec prêt à me réchauffer. Je ne sais pas vraiment pourquoi je dis ça mais ça me fait sourire d'imaginer cette scène. Nous sommes plongés dans l'obscurité parce que ni lui ni moi n'avons la force d'aller rallumer la lumière. Seule la lune qui provient de la minuscule fenêtre nous éclaire. •

• Dans une obscurité presque totale, nous continuons notre discussion. La flemme d'allumer la lumière, que ça soit elle comme moi, le rayon envoyé par la lune traversant la fenêtre est suffisant pour que je puisse voir cette jeune femme qui partage cette pièce et cette galère en ma compagnie. Elle n'a pas de Rambo, comme je n'ai pas de Xena la guerrière pour venir défoncer cette porte. Nous sommes seuls, complètement seul dans ce monde qui ne demande qu'à être découvert. Sauf que l'on ne peu pas, nous sommes enfermés ici, à divaguer, à penser, à rigoler. Et elle, elle imagine, elle me fait part de ces pensées et de ces envies. "A part une serviette, j'ai plus rien du tout à offrir malheureusement !" J'pouvais pas lui donner ce qu'elle demandait, je n'avais pas de vin, de pull ou de lit, je n'avais rien de tout ça dans cette pièce. Seul ma présence. "Mais j'peux te réchauffer si tu veux..." Avais-je proposé en écartant mes bras et en les enroulant autour d'elle. C'est tout ce que je pouvais faire, et puis, disons que j'en avais envie, la chaleur humaine apportait de la joie dans un cœur perdu, et si je pouvais l'aider un petit peu, j'étais partant. •

• Fumer, dire des trucs sans queue ni tête, voilà ce qu'on fait quand on est enfermé quelque part avec un inconnu. Je n'ai pas peur, je me sens bien et en sécurité avec lui, ça n'aurait pas été pareil si j'avais été seule. Il n'a que sa serviette à me proposer et je ne vais pas lui la prendre, ce serait vraiment super égoïste de ma part. Et puis il serait une fois de plus nu devant moi. Je secoue la tête face à cette pensée quand il m'ouvre ses bras, pourquoi pas ? Je me rapproche et vient me mettre contre lui, ma tête reposant dans le creux de son cou et mes jambes posées sur ses cuisses. Cette situation pourrait paraitre étranger quand on sait qu'on ne se connait que depuis deux heures tout au plus, mais pour moi ça me parait tout à fait naturel. Je lève la cigarette que j'ai entre mes doigts vers ses lèvres pour lui faire tirer quelques taffes. Ca me fait plaisir d'être enfermée avec toi. J'aurais pu tomber avec un gros dégeulasse pervers. Ma phrase peut être bizarre mais je suis sûre qu'il la comprend. •

• Je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle la porte va s'ouvrir, je ne sais pas si quelqu'un va passer faire le ménage avant demain matin, mais vu l'heure et vu la lune qui a fait son apparition, ça risque pas. Alors, j'me dis que je dois profiter de ce moment pour faire connaissance avec la jeune femme, pour continuer de discuter comme on l'a fait depuis que l'on est enfermé ici. Après tout, je préfère être enfermé avec une fille plutôt qu'avec un mec avec des tendances un peu trop gay pour moi. J'suis ouvert, t'as envie d'être homo, aucun problème tant que tu n'essaies pas de l'être avec moi, tant que t'as pas envie qu'on s'emboite. Bref, j'me dis que je suis bien tombé. Passant mes bras autour d'elle, elle pose ces jambes sur mes cuisses, calant sa tête dans mon cou, et elle porte la cigarette à mes lèvres pour que je puisse tirer dessus. "Je peux te retourner le compliment !" Avais-je répondu, déposant un baisé sur son front, laissant mes mains caresser son dos. On était plutôt bien là non ? On avait pas froid, son corps contre le mien me procurait de la chaleur, le top. •

• C'est pas si mal d'être dans les bras d'un étranger, ma mère qui me disait de ne pas parler aux inconnus avait tord. Enfin vous me direz tout dépend de la situation. Je ramène ma clope à ma bouche pour la dernière latte qui me reste et la jette avec négligence sur le sol, j'en ai rien à foutre de salir cet endroit il ne fallait pas nous enfermer. Nous ne disons rien pendant plusieurs secondes et puis finalement je me redresse un peu pour le regarder dans les yeux. Une fois qu'on sera sortis d'ici, tu feras comme si nous n'avions pas été enfermés ensembles ou tu me demanderas d'aller boire un verre ? En temps normal j'aurais détourner les yeux après avoir sortit ça mais je continue de le regarder comme pour analyser son expression. •

• Qu'est-ce que je ferais une fois sorti d'ici ? Une fois les portes ouvertes ? Une fois la liberté retrouvé ? C'est la question que la jeune femme vient de me poser, c'est ce qu'elle me demande, savoir si j'allais faire comme si je ne la connaissais pas, ou si j'allais l'inviter à boire un verre. Je fais mine de réfléchir, juste pour la faire languir, pour que dans sa tête, elle puisse penser que je ne suis qu'un connard qui va faire comme si nous étions de simple inconnu, et comme si nous n'avions jamais été enfermé dans cette endroit. Et puis, laissant l'une de mes mains descendre le long de son dos pour aller se poser sur sa cuisse, je répond. "J'ferais comme si je ne te connaissais pas pour avoir l'occasion de t'inviter à prendre un verre, je te dirais que tu peux pas refuser, car on mérite de se connaitre !" Pour ne pas qu'elle refuse, elle ne pourrait pas me dire qu'elle sait déjà qui je suis donc que ça sert à rien... Une main dans son dos, l'autre contre sa cuisse, nous étions bien, j'avais limite envie que ces portes ne s'ouvrent pas demain matin... •

• J'attends sa réponse et honnêtement j'ai l'impression qu'il met juste une éternité à répondre. Il le fait exprès, c'est sûr. Je lève les yeux au ciel et souris ensuite. Sa réponse sort enfin d'entre ses lèvres et franchement c'était vraiment celle que j'attendais. J'observe sa main qu'il vient de poser sur ma cuisse et me mords l'intérieur de la joue, c'est osé mais ça ne me dérange pas. Que je ne peux pas refuser ? Vraiment ? J'attends quelques secondes après qu'il ai déposé un baiser sur mon front, j'ai envie de lui rendre ce geste si tendre mais je ne sais pas quoi faire alors je ne fais rien. Je suis d'accord, on mérite de se connaitre. Je laisse mes yeux trouver les siens et pose mes doigts doucement contre sa joue. Je me sens bien, sa chaleur humaine me met du baume au coeur et je ne suis réellement pas prête à quitter ses douches communes. •

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