Anna&Caïn ► A l’ombre d’un contre-jour

• Encore une journée qui passe, une de plus qui s'écoule sans que je ne puisse faire quoi que ça soit. Personne pourra faire grand chose de toute façon, contrôler le temps c'est comme vouloir se téléporter, tu peux pas. La fin du Summer Camp approchait, plus les jours passaient et plus je me sentais bien ici. J'avais fait quelques rencontres, certaines plus intéressantes que d'autres d'ailleurs. Il était dix neuf heures, j'avais décidé d'aller prendre une douche. J'aurais pu le faire dans ma chambre, comme toute personne normal, mais je rentrais de la plage, et je n'avais aucune envie de salir l'endroit où je vivais, nettoyer allait me souler, alors, j'étais tout simplement allé dans les douches communes. J'suis pas le genre de mec à chanter sous les douches, j'fais ce que j'ai à faire et tchao, j'me pose pas de questions. Sauf que là... Je vais devoir m'en poser. Ouvrant la porte, une petite serviette pour cacher mes parties intimes, j'me retrouve tout con. "Heu..." Mes vêtements ? Je regarde autour de moi, rien, zéro, plus de vêtements, plus rien... C'est une blague ? J'me retourne, ouvrant la porte de ma douche pour voir si je ne les avais pas pris avec moi, même si je suis certain que non, on sait jamais. Mais rien, zéro, j'ai plus de vêtements. "L'enculé qui m'a pris mes vêtements à deux secondes pour me les rendre avant que je m'énerve !" J'savais bien qu'on allait pas me les rendre, que si quelqu'un les avais pris, c'était pour me faire chier, mais je tentais quand même, j'ai rien à perdre de toute façon, je viens déjà de tout perdre... •

• Les douches communes. Non mais quelle idée, c'est absolument dégueulasse et il y a aucune place. Je rêvais de la douche à l'italienne que j'avais dans ma chambre d'hôtel, seulement quand tu sors de la plage et que tu as du sable partout c'est juste insupportable. Alors c'est comme ça que je me retrouve entrain de me laver dans une cabine de douche pleine de poils. J'essaie de ne pas regarder parterre et surtout de ne pas imaginer mes pieds qui sont sûrement infectés de bactéries qui me donneront des verrues. Je coupe l'eau de la douche pour pouvoir m'en aller le plus vite possible quand j'entends un mec fou de rage qui réclame ses vêtements. Manquait plus ça. Je relève la tête pour prendre mon short et mon de maillot de bain seulement moi aussi je me suis fait dépouillée. Et merde. Je prends le seul bout de tissus qui me reste, à savoir une serviette que j'enroule autour de mon corps. Ca me cache à peine la moitié des cuisses. J'ouvre la porte de la cabine et lève les mains en l'air pour ne pas que le mec me saute dessus. T'énerves pas contre moi, j'suis innocente et moi aussi je suis à poil ! Je me pince les lèvres pour ne pas rire avant de regarder un peu partout et puis dans toutes les cabines. Putain j'avais la clé de ma chambre dans mon saaaac ! Merde de merde ! Moi aussi je m'énervais mais en français. Ma langue maternelle ressortait quand je perdais un peu le contrôle. •

• C'est une blague ? Ma journée avait plutôt bien commencé, j'avais profité de la plage, j'avais bu quelques verres, fumer quelques clopes, profité du soleil, de l'eau, je m'étais laissé emporté par le courant, par les vagues, pour ensuite me reposer sur ma serviette de plage, fumer une clope, boire un autre verre, et attendre, fermer les yeux, se téléporter dans un monde imaginaire, et attendre. Attendre jusqu'à maintenant, attendre jusqu'au moment où je me suis retrouvé sous cette douche, où je pensais pouvoir rentrer chez moi tranquillement une fois terminé. Mais, comme à mon habitude, rien ne se passe jamais comme je l'avais prévu. C'était une blague. Il n'y avait pas d'autres solutions possible. Comment ça on me vole mes vêtements et on me laisse en plan, avec seulement ma serviette de la taille d'un mollet pour cacher mes parties intimes. Je gueule, je commence à m'énerver, lorsqu'une jeune femme sort de sa douche, une serviette pour protéger son corps de mon regard, clamant qu'elle est innocente, qu'elle avait la clef de sa chambre dans son sac. Sac disparu, comme nos affaires. "J'avais mes vêtements, et j'ai plus rien !" Je réfléchis, je cherche comment faire, je cherche comment tout ça va bien pouvoir se terminé. "J'ai toujours mes clefs moi par contre... Tu sais si y'a du monde dans les couloirs à cette heure là?" Ma chambre n'était pas très très loin, mais si je pouvais éviter de croiser des personnes, ça m'arrangerait. •

•Je me retrouvais donc en serviette avec un mec que je ne connaissais pas dans des douches communes, super. Le petit plus était évidemment que je n'avais plus e clé pour rentrer dans ma chambre d'hôtel. C'est à ce moment là que tu souffles l'espace d'un instant en te disant que tout va bien, que c'est les vacances. J'observe l'homme qui est en face de moi vêtu d'une simple serviette qui me demande si les couloirs sont occupé à cette heure là. Franchement, je n'en ai aucune idée.. Je m'approche de la porte d'entrée pour aller vérifier ce qui se passe à l'extérieur. J'actionne la poignée mais comme si le sort s'acharnait contre nous, celle ci ne so'uvre pas. Je ferme les yeux quelques secondes et me tournes enfin vers lui. Plus d'affaire, plus de carte de chambre et... on est bloqué ici. C'était à la limite du fourrage de gueule, à la limite du fou rire tant ça se voyait que quelqu'un avait juste voulu faire chier son monde.•

• Il est vrai que j'ai que ça à foutre de me retrouver dans ce genre de situation. J'ai même pas de clope à fumer étant donné qu'elles étaient dans mon jean, jean disparu si rapidement au passage. Je déteste que l'on touche à mes affaires, mais là, la personne qui a décidé de me faire chier, elle a fait super fort quand même. Me prendre mes vêtements, me laisser qu'une seule serviette de quelques centimètres pour seul vêtements, et faire de même à la personne qui se trouvait à côté de moi dans les douches. Je pense à passer dans les couloirs rapidement, sans me faire repérer, du coup, l'inconnue qui me tient compagnie va voir si il y a du monde... Mais... La porte et fermé. "Oh putain t'es pas sérieuse ?" On nous a enfermé en fait. Je soupire, c'est limite drôle en fait. Du coup, je m'assoie sur le banc ou mes affaires se trouvaient avant. "J'crois on est pas sorti d'ici avant pas mal de temps, du coup..." Je tend ma main en sa direction pour la saluer. "Moi c'est Caïn." Autant profiter de ce temps pour faire connaissance non ? Même si c'est pas tous les jours que je fais connaissance avec quelqu'un à moitié à poil... •

• Je me demandais comment j'avais pu en arriver là ? Genre moi coincé dans des douches communes alors que j'avais une douche dans ma chambre d'hôtel, faut vraiment être con. Ce qui me rassurait là-dedanr, c'est que je n'étais pas seule à être semi à poil. Je venais de vérifier la porte et elle était fermée donc nous étions tous les deux pris au piège. En me dirigeant vers lui je ne pu m'empêcher de rire un peu tant la situation était délirante. Et si, on ne peut plus sérieuse. Je jette un coup d'oeil dans ma cabine de douche me rappelant que sur le petit rebord qui est à l'abris j'y avait posé mes clopes avec mon briquet. Bingo ! Ouais, j'ai bien peur qu'on passe une partie de la nuit ici, vu l'heure. Mais heureusement ils me restent ça. Je montre le paquet d'un air triomphant avant de m'asseoir près de lui. Anna. Je lui souris, heureusement que je ne suis pas tombée sur un psychopathe. T'en veux une ?Je lui tend le paquet avant de m'en allumer une, putain ça fait du bien.•

• Nous sommes enfermés... Comme des cobayes dans une cage, des sujets d'une expérience sur les réactions humaines où je ne sais quelle autre conneries du genre, nous sommes enfermé ici, dans ces douches, sans aucun vêtements à part une putain de serviette... Quelle merde. Pourtant, j'avais passé une bonne journée, j'avais eu aucun problème, et là, tout se chamboule, tout s'écroule. J'suis pas censé être enfermé ici, comme un connard. "Non mais on va faire quoi jusqu'à demain matin ? On devrait pas essayer de défoncer la porte ?" Sauf qu'une porte, ça ne se défonce pas comme ça en fait, surtout une porte d'un bel hôtel comme celui-ci. La jeune femme alla chercher son paquet de clope, et là, je lâcha un soupire de soulagement, secouant la tête de haut en bas lorsqu'elle me demanda si j'en voulais une. J'en pris une, la porta à mes lèvres et l'allumant après avoir prit son briquet. Crachant la fumée dans un long soupire, tournant mon visage face au sien lorsqu'elle s'assied à mes côtés. "Caïn..." C'est une situation assez étrange pour faire connaissance, heureusement qu'on est pas à poil, qu'on a quand même une serviette, autrement on aurait bien eu l'air con... "Imagine ces enfoirés ils nous auraient pris notre serviette... On aurait fait connaissance par cabine interposée." Tout ce qu'il nous reste pour nous occupé, c'est d'imaginer des situations ou de trouver une occupation qui pourrait nous convenir à nous deux... Quel bordel... •

• C'est vrai, on va faire quoi jusqu'à demain matin ? La question du jour quoi, comment tout peut chavirer comme ça ? Je n'ai aucun moyen de joindre Charline pour lui dire que je ne viendrai pas au bar pour siroter un mojito. Hmm un mojito. Défoncer la porte ? J'suis pas sûre que se soit aussi simple que dans les films malheureusement. Je fais une petite moue de résignée à passer plusieurs heures ici. Je savais qu'il accepterai un clope, je ne sais pas pourquoi mais ça sent quand les gens fument. J'suis plutôt contente de moi d'avoir pu nous faire sourire et remonter un temps soit peu le moral. Et là mon esprit s'en va ailleurs, je m'imagine comme Caïn vient de le souligner moi complètement une essayant de dérober mon corps à cet inconnu. On dit souvent que les mecs ont les idées mal placées mais la pour le coup j'ai aussi des idées qui me viennent en tête quand plusieurs heures se seront écoulées. Je secoue la tête comme pour ne pas qu'il puisse lire dans mes pensées, la honte. Ouais, ça aurait été l'enfer je ne préfère même pas y penser. Je tire sur ma cigarette une longue gaffe alors que mon dos se colle à la parois froide de la pièce. Un petit frisson s'empare de mon corps et donne naissance à une chaire de poule. Je ferme les yeux quelques secondes, il ne manquait plus que ça. Je commence déjà à avoir froid, c'est vraiment super. Je tourne la tête vers mon nouveau partenaire de galère et détaille les tatouages qu'il possède. Moi, je n'ai jamais eu le cran de m'en faire faire un. Et avec une pince à cheveux, tu sais pas crocheter des serrures ? J'ai bien une pince mais je dis surtout ça le ton de la rigolade, ça aussi ça n'arrive qua dans les films.•

• Cette cigarette quelle vient de me donner me réconforte un peu dans ce moment assez merdique. Pourquoi nous ? J'veux dire, on ne se connait pas, c'est surement l'une des premières fois que je la vois d'ailleurs. Alors pourquoi nous ? J'pense pas avoir de problèmes avec des personnes du Summer Camp. J'ai fait chier personne dernièrement, alors, pourquoi nous ? Surement des petits branleurs qui ont trouvé ça drôle... Les enfoirés. "On va donc devoir attendre que quelqu'un vienne nous ouvrir alors..." Espérons juste que demain, la personne qui s'occupe de ça ne soit pas malade et qu'elle débarque assez tôt. Je lâche un petit rire lorsqu'elle me dit ne pas vouloir penser à la situation si nous nous serions retrouvé complètement nu, après avoir cracher la fumée de ma cigarette. Elle avait froid, elle venait de me dire qu'elle commençait déjà à avoir froid, et là, j'me dis que pour le coup je ne pouvais pas faire grand chose pour l'aider... "Je t'aurais bien passé ma serviette pour te réchauffer, mais après je vais me retrouver à poil donc on va éviter..." Souriant, je réfléchis à une autre solution. Pourquoi ne pas allumer l'eau chaude ? Ça dégagerait de la chaleur non ? "Si tu commences à vraiment avoir trop froid, fait des aller retour sous une douche chaude ?" A peine ma phrase finit qu'elle m'arracha un rire lorsque je l'entendis me demander si je savais crocheter une serrure avec une pince à cheveux... Dépité de ne pas savoir le faire, je secoua la tête de gauche à droite... •

• Ouais, je ne voulais clairement pas nous imaginer nus. Je tirais sans relâche sur ma cigarette comme si cela pouvait changer quoique se soit. J'ai froid et je ne me cache pas de le lui dire comme s'il pouvait m'apporter une quelconque aide. Je ris quand il me dit qu'il ne me peut malheureusement pas me prêter sa serviette. Oui, non, ne l'enlève pas ! Je ris de plus belle, le pauvre je ne veux pas qu'il le prenne mal alors je me reprends tout de suite. Non, mais tu comprends ce que je veux dire, ça pourrait être gênant j'suis d'accord. Je secoue la tête car finalement à part le froid et le fait qu'on ne puisse rien faire d'autres à part fumer et parler et aussi prendre des douches, ça n'est pas si terrible que ça. Oui, bonne idée.Je finis ma cigarette à l'aide d'une dernière latte et l'écrase parterre avant d'aller dans toutes les cabines de douche pour allumer l'eau chaude. Je ne mets la pression à son maximum pour ne pas non plus finir en hamam mais assez forte pour qu'elle réchauffe l'atmosphère. Une fois finit je viens me rasseoir cette fois ci en face de lui sur le sol pour sentir vraiment la fumée que dégage l'eau des douches. Et bien va falloir se faire à l'idée qu'on est dans une nouvelle chambre d'hotel pour la nuit. Je soulève les épaules comme pour dire tant pis, c'est comme ça.•

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