Moment between two friends, it's been a while... :: Crystal

« Mettre des mots c’est toujours dangereux ! Inutile d’en mettre surtout si vous êtes à l’aise avec l’idée de vous redécouvrir. Devan l’est ? » demanda-t-il néanmoins, même si Happy n’en doutait pas. Il avait été malheureux lors du départ de Crystal, et ça, l’américain ne le savait que trop bien. Retrouver la demoiselle et la reconquérir devait être une chance pour son ami de longue date. « Oh cela fait un moment que je lui ai tout expliqué sur mon fameux boulot. Elle est au courant, je ne me serais jamais engagé sans avoir été honnête avec elle, transparent comme de l’eau de roche ! Mais ça la dérange justement. Et pour ça aussi, elle a été très nette là-dessus. C’est bien ça le problème… oh et je sais qu’il y aura toujours des gens crétins à avoir peur de ce qui est différent, mais je trouve ça con. Con parce que ça leur met des œillères complètement inutile. Mon appareillage auditif ne va pas les mordre tu vois ! Heureusement que toi, ça ne t’a jamais dérangé… »

« J’en suis persuadé » renchérit-il bien volontiers, connaissant suffisamment Devan pour savoir qu’il n’agissait pas franchement à la légère, surtout lorsqu’il s’agissait de Crystal. De son côté, Happy espérait ne pas agir à la légère, même si son amie n’avait pas tort, autant le reconnaître : pour le moment, Anastasiya n’acceptait pas pleinement l’homme qu’il était, et ne lui faisait pas confiance vis-à-vis de son boulot, alors qu’elle connaissait les enjeux de ce dernier. Cela permettait à l’américain de ne pas se retrouver à la rue, payer les factures d’appareillage auditif, du coma de sa mère, de son prêt étudiant, mais aussi à pouvoir manger au jour le jour… « Disons que je ne la blâme pas, ce n’est pas évident à accepter comme ‘condition’ mais d’un autre côté ça me reposerait que pour une fois on me fasse confiance et on m’accepte tel que je suis. Pourquoi faut-il que ce soit toujours si compliqué ? »

Le soutien de Crystal était toujours aussi précieux aux yeux d’Happy. Si lui aurait fait n’importe quoi pour aider la jolie brune, il sentait que c’était totalement réciproque. La preuve, il s’épanchait sur son problème et elle faisait valoir ses qualités d’homme en premier. Une façon délicate et ô combien délectable de se faire entendre dire que rien n’était perdu, et que si ce n’était pas cette femme qui convenait, alors il trouverait forcément quelqu’un d’autre capable de supporter son boulot. L’américain serra doucement la main de son amie, un grand sourire attendri sur les lèvres. « Je ne savais pas que je passais un moment avec ma première fan ! Mais tu as sans doute raison. Tu as toujours raison ! Si elle ne me soutient pas maintenant pour ça, elle ne le fera sans doute jamais, surtout pour des trucs beaucoup plus graves. »

Les précieux conseils de Crystal aidaient Happy à se sentir moins coupable de ses sentiments actuels, de ses doutes. Cela faisait plusieurs jours qu’il se trouvait en apnée totale, se trouvant monstrueux de craindre le pire pour son ‘couple’ actuel, alors qu’au final, pour l’heure, il produisait seul des efforts. Bien entendu, la situation n’était pas figée mais cela paraissait mal parti dans le sens où pour le moment, l’américain était dans l’incapacité la plus entière de changer de boulot… « Ah ouais, et tu en connais qui pourrait supporter mon taff ? C’est ça le plus gros problème. Je compte essayer de postuler à des bars à la rentrée, des bars normaux, en espérant être un peu mieux payé… »

Happy en avait peut-être tout simplement ras le bol de la solitude. L’explication demeurait plausible. Anastasiya lui offrait une présence, malgré les nombreux défauts qu’il pouvait trouver à leur relation pour le moment. Ou alors, sûrement était-il un éternel optimiste refusant de voir qu’il se plantait lamentablement… dans un cas comme dans l’autre, il était dans la merde. « Retrouver un boulot, ce n’est pas dit ! Mon dieu que je vais avoir des trucs à gérer à la rentrée… j’en suis crevé d’avance. Tu sais, il n’y a peut-être pas de sous métier mais vendre son corps, ça craint. Il n’y a pas d’autre mot. »