Moment between two friends, it's been a while... :: Crystal

Happy esquissa un tendre sourire. « Bien sûr que je prends soin de toi ! Tu préfèrerais l’inverse ? » s’amusa-t-il à répondre, partant du principe que Devan n’était pas là pour les surveiller et qu’il pouvait donc au moins l’embrasser sur la joue ainsi que tenir sa main. Il n’y avait là qu’un comportement normal d’un ami bien intentionné, celui que l’américain avait toujours eu envers Crystal et dont personne n’avait rien trouvé à redire. Happy n’aurait pas permis qu’on le juge ainsi sur pièce de toute manière. « Tu sais que tu es une vile séductrice quand tu t’y mets ? » Alors, oui, il aurait très bien pu répondre qu’elle venait de décrire Devan mais il savait très bien que ce n’était pas vrai. Le jeune homme la conduisit donc jusqu’à ce fameux food truck, commandant deux sandwich « de la maison » avant de se tourner à nouveau vers elle : « tu comptes faire quoi de beau pendant ces vacances ? »

« Mais j’aime prendre soin de toi ma belle » fit-il dans une tendresse quasi frénétique car il se sentait bien avec Crystal et que plus les années passaient, plus il avait envie de prendre soin d’elle. A sa décharge, la brunette n’avait pas eu la vie facile, et sa maladie développait plus encore le côté protecteur d’Happy. Il ne s’agissait pas de conter fleurette dans une relation épistolaire, non. L’américain voulait s’accrocher à leur amitié comme s’ils étaient deux ampélopsis en pleine fleuraison, côte à côte. « Si tu n’es plus amoureuse de qui tu sais, alors tu peux regarder tous les mecs baraqués du monde et en faire ton quatre heure ! Mais c’est moins facile que ça en a l’air, pas vrai ? » Crystal pouvait lui dire à lui. Happy garderait ses secrets comme s’il était une tombe, il s’agissait là d’un beau truisme. « C’est tout ce que t’as dit Devan ? Je peux essayer de me renseigner discrètement… si tu le souhaites. »

Happy esquissa un frêle mais néanmoins présent sourire aux propos de Crystal. En théorie, il était plus souvent dans le rôle de celui qui protège plutôt que de celui qui est protégé, mais cela ne pouvait guère lui faire de mal. Quoi que lui offre la jeune femme dans le cadre de leur amitié, il restait preneur de toute manière, et serait le plus docile des amis si jamais elle voulait prendre soin de lui. « J’imagine bien… c’est pas le genre de chose que tu rayes comme ça, d’un claquement de doigt. Mais tu l’as revu ? Tu n’es pas obligée de m’en parler cela dit si tu n’en n’as pas envie. Pour moi bah… c’est compliqué on va dire ! » Peut-être pas autant que pour Crystal et Devan mais cela avait son petit niveau quand même. « Il t’a dit qu’il viendrait plus tard ? Plus qu’à être patiente alors… »

Cette fois-ci, c’était pas entre Crystal et Happy que cela risquait de partir en cacahuète mais bien entre Crystal et Devan. L’américain n’avait aucun doute là-dessus : il restait une bonne dose d’amour entre eux. Leur relation n’avait jamais été pantouflarde mais plutôt une belle zizanie que le jeune homme enviait, même encore aujourd’hui. Leur amour, c’était un peu une consécration sentimentale. « C’était mieux qu’il l’apprenne par toi plutôt que par hasard ou par moi… j’aurais pu gaffer sans le vouloir, il sait me cuisiner le bougre, depuis le temps qu’on se connaît ! Bah moi c’est compliqué à cause de mon job et la demoiselle a eut de nombreuses mauvaises expériences. Alors elle se méfie, y compris de moi » expliqua-t-il en soupirant doucement. Non pas qu’il veuille mettre en avant son indéfectible égo, chose qui serait mal venue, mais il ne pouvait s’empêcher de penser que sa possible douce face un amalgame entre lui et les autres hommes. Blessant, comme constatation. « Je suis content qu’il ne soit pas contre. Tu es sa mère et tu as bien le droit à un peu de bonheur après tout ce qui t’es arrivé ma belle ! »

Happy n’aurait jamais hésité une seconde à se confier à Crystal, puisqu’elle avait toute sa confiance depuis tant d’années. D’autant que s’ils évoquaient la relation compliquée entre elle et Devan, l’américain pouvait bien donner des détails sur sa propre vie amoureuse chaotique. Un échange de bons procédés, en somme. « Il ne m’aurait peut-être pas cuisiné, c’est vrai… mais je suis quand même content que vous vous soyez parlé. Ça n’a pas été trop dur d’ailleurs ? Pour te répondre sinon, elle s’appelle Anastasiya et elle agit comme ça à cause de plusieurs mauvaises expériences avec les mecs. Je paye un peu pour eux, en fait… c’est l’impression que ça me donne ! » expliqua-t-il à son tour, soupirant. « C’est ton fils. Tu as dû lui manquer c’est clair mais il ne peut pas te détester ! »