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Les partiels sont terminés, j'ai définitivement fini cette putain d'année scolaire et je devrais être détendue, heureuse et joyeuse. Mais rien n'y fait, absolument rien. Le comportement de Cole à Ibiza, ma dispute avec Dante le soir même par message... J'ai appelé Andrew à la rescousse, comme à mon habitude. Il m'a fait envoyer un jet privé depuis Londres et j'ai décollé le soir même d'Ibiza, aux alentours de minuit-une heure du matin, le coeur brisé en un million de morceaux, sentant le trop plein d'émotions me submerger comme une vague de plusieurs mètres, comme si j'étais sur une plage lors d'un tsunami. Happée par la vague, me débattant pour ne pas souffrir trop longtemps, pour ne pas couler définitivement. Rentrer à Cambridge, faire sa valise et débarquer chez Sage, voilà ce qui s'est passé et ça fait deux jours que je me cache chez elle, ne répondant pas à mes appels, à mes messages et à tous ceux qui essayent de me contacter. Je n'ai plus envie d'être sociable, de faire 'comme si'. Je remballe même le nombre incalculable d'appels et de remontrances de Paris parce que je ne veux pas aller danser. Je veux juste rester dans le lit de Sage, pleurnicher toute la journée et laisser mes cheveux devenir de plus en plus sales. Il est deux heures du matin quand je sors du lit de Sage. Elle ronfle comme un camionneur et j'ai fais un cauchemar, un de ces cauchemar où je me retrouve en Europe et où ma vie s'apprête à virer à l'enfer. Cette nuit, cette première nuit. J'ai besoin de me vider la tête, de me changer les idées. Alors je file à la douche, enfile une tenue des plus simples et sors de l'appartement de mon amie mather, de ma meilleure amie à vrai dire. Je n'ai que mon téléphone sur moi et je marche dans le vide. C'est ce que je crois mais je me retrouve rapidement devant la Eliot House. Je soupire fortement et ferme les yeux quelques secondes, après avoir posé mon cul sur les marches de la maison. Dante a raison, finalement. Cole passe avant lui parce que je suis ici au lieu de contacter mon colocataire et de lui dire que je suis désolée, désolée de tout ce que j'ai pu lui dire. Je sors mon téléphone et envoi un texto à ce cher Wildingham." T'es à la EH ? On peut parler ? J'arrive plus à dormir.. " Je crois que c'est le moment. Je crois qu'aujourd'hui, à trois heures du matin en plein mois de juin, est le moment où je vide mon sac, où je préviens Cole que je ne peux plus continuer comme ça, que je veux qu'il arrête de me dire qu'il veut être avec moi, qu'il a une surprise à m'annoncer pour finalement ne rien me dire. Et me laisser insulter devant ses amis les plus chers. Toutes les disputes mais pas trop. Et je crois que celle là, et la manière dont il l'avait géré, était de trop. Hors de questions de partir au Summer Camp dans cet état, évitant les repas une nouvelle fois, le sommeil bien trop éparpillé et pire encore, accroc à un homme qui ne me ferait que souffrir. À sa façon. Mais souffrir quand même... Et c'était le retour de ces cauchemars, de ce cauchemar qui me faisait prendre conscience de tout ça. Je faisais n'importe quoi pour Cole, tentant de m'intégrer parmi les siens, de montrer que je ferai une très bonne recrue Eliot pour être à ses côtés. J'étais prise au piège, comme une mouche dans une toile d'araignée. Alors qu'il me bouffe ou me laisse filer. Nous avions bien des choses à mettre à plat ce soir...
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