Only here to talk, sorry (w/Henri)

ONLY HERE TO TALK, SORRY
— henri & micky

Il n’arrivait jamais à Micky de payer pour coucher. Malgré son fauteuil, son handicap et son deuil, elle n’estimait pas avoir besoin de ça pour s’envoyer en l’air. Aujourd’hui, si elle avait fait appel à un escort boy, ce n’était pas pour la bagatelle mais… pour parler. Il ne la jugerait pas à priori puisqu’il ne la connaissait pas, ce qui facilitait un brin tout le vilain sac que la piquante blonde avait à lâcher. Aussi, après une petite conversation par sms, elle avait donné rendez-vous au jeune homme du nom d’Henri à la Eliot House, dans sa chambre qu’elle ne partageait avec personne depuis son arrivée. Micky aimait trop son indépendance… « Salut ! Entre, je t’en prie » fit-elle avec un ton plutôt aimable, se poussant de la porte pour le laisser entrer, la refermant derrière lui. « Avant qu’on commence, tu peux me donner ton tarif ? »

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Aujourd’hui, je vais rencontrer une femme, je ne la connais pas du tout. Je ne sais pas trop ce qu’elle me veut, mais bon, elle doit avoir besoin de compagnie. Je réfléchis à ce que je dois faire, je trouve que mélanger tout ça à la faculté ne me plait pas trop, mais bon, je me dis que je ne dois pas non plus éviter d’y aller. Je me dirige donc vers le lieu en question. Je ne sais pas trop comment est-ce que je dois réagir. Sauf que je ne vais pas non plus me prendre la tête. Je marche tranquillement, je me dirige vers sa chambre. J’ouvre la porte. Je lui dis : « Salut. » Je la vois en fauteuil roulant, je ne sais pas trop comment le prendre, en tous les cas, je me dis que je vais devoir ne pas la juger ni la prendre en pitié ni y aller trop fort afin de ne pas la faire mal du tout. Je suis surpris qu’elle me demande ça de but en blanc, je lui dis : « A vrai dire, je m’adapte à la clientèle. » Ce n’est pas du tout vrai, mais elle m’intrigue beaucoup….

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ONLY HERE TO TALK, SORRY
— henri & micky

Il était bien évident que Micky n’avait pas précisé dans le texto qu’elle était en condition de handicap. Ce n’était pas franchement une bonne façon de démarrer une conversation et puis, le bel escort le voyait certainement de ses propres yeux maintenant qu’il se trouvait en face de la jolie Eliot. Elle l’invita à s’asseoir sur un petit fauteuil de cuir, en face d’elle, avant que la réponse à la question du prix ne lui fasse arquer un sourcil de surprise. « Tu t’adaptes à la clientèle ? C’est-à-dire ? » ne put-elle s’empêcher de demander. « Si tu trouves que je suis une escalope de thon, tu me prends plus cher ? » Micky esquissa un petit rire avant de secouer négativement la tête de droite à gauche. « Je déconne ! Je t’ai surtout fait venir pour causer en fait. J’ai pas envie de m’envoyer en l’air alors… ton prix sera le mien, on papote et t’as même pas à enlever ton caleçon, elle est pas belle la vie ? »

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« Cela dépend de ce que l’on fait, et si la personne m’est sympathique. » Je souris, un petit sourire de charme pour faire passer la pilule. Je tiens à ce que tout se passe bien. Je m’assois sur le tabouret. Je souris, je lui dis : « Tu sais, j’ai vu des femmes moins jolies que toi, tu ne dois pas te dévaloriser comme ça. Tu as aussi ton charme tu sais. » Je ne veux pas qu’elle parle d’elle comme ça. A chaque fois que je vois une femme faire ça, cela me gêne beaucoup. Je préfère pour une fois trouver des choses plus amicales à lui dire. J’enlève ma veste tout simplement pour être plus à l’aise. De toute façon, je vais écouter attentivement ce qu’elle va me dire. Je suis surpris, d’habitude, on ne me fait pas un coup pareil, mais bon, cela peut être amusant aussi de le faire. Je ris. Je suis plus détendu, je vais en profiter aussi pour être un peu plus chaleureux. « Tu sais, on est tous humains, parfois, on a pas du tout envie de le faire. » Je dis cela avec douceur, j’arrive maintenant avec le temps à parler avec plus de facilité. Je ris, et je lui dis : « En caleçon…. ! Tu n’as honte, on ne se connait même pas ! » Je sais que cela peut être amusant aussi de faire des blagues. Je réfléchis, un peu, mais j’ai besoin d’argent, je lui dis : « Cinquante dollars, mais c’est bien parce que c’est toi. »

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ONLY HERE TO TALK, SORRY
— henri & micky

Ce presque parfait inconnu semblait expert en flatterie, bon point pour lui. Micky y était bien évidemment sensible, comme tout un chacun. Cela lui arracha même un sourire sincère, preuve que pour une fois, elle n’était pas uniquement touchée par de la colère ou de la haine… la simplicité d’une conversation pouvait aussi bien avoir cet effet. « T’es pas mal non plus » lança-t-elle en le regardant droit dans les yeux, sans timidité. Séduire, c’était le crédo de la piquante blonde en temps normal mais là, tout de suite, elle ne voulait pas de ça. « Quant à mon cas personnel, tu veux dire si on exclu le fauteuil pas sexy ? T’inquiètes je me dévalorise pas, je suis surtout lucide » admit-elle sans honte aucune. Inutile de se mettre des œillères devant les yeux, après tout. « Moi honte ? Jamais ! C’est pas que j’ai pas envie. Je le fais tout le temps, là j’ai envie de parler à quelqu’un qui me connaît pas, qui ne me jugera pas. T’es sûr de vouloir supporter que je vide mon sac pour seulement cinquante dollars ? Non parce que je peux entendre un prix plus élevé hein ! »

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« Merci c’est gentil. » Je souris, je préfère pour une fois ne pas trop être méchant. J’apprécie remonter le moral des gens afin qu’ils se sentent un peu mieux. Je souris à nouveau, finalement, cette petite conversation va me plaire. Elle est étudiante, comme moi, je vais donc en profiter pour rester dans le prix que je me suis fixé. «Si tu peins ton fauteuil en rose bonbon avec des fleurs ou des points dessus, il sera encore plus sexy. »Je ris, je suis de bonne humeur, je me dis qu’elle doit bien en avoir besoin. Je préfère la faire sourire pour que tout aille bien mieux. « Réaliste, oui, mais rien n’empêche un peu de frivolité. » Je ne sais pas trop comment est-ce qu’elle va le prendre mais bon, je vois bien que pour le moment, cela va être bien intéressant. «Tu es étudiante, tu n’as pas beaucoup de moyen, je ne vais pas te faire monter le prix. Ne t’inquiètes pas, je ne te jugerai pas, je ne te dirai pas des choses qui sont méchantes. »

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ONLY HERE TO TALK, SORRY
— henri & micky

Pour une fois, Micky n’était pas tombée sur un connard profiteur mais bien sur quelqu’un ayant le sens de l’humour… et des couleurs, manifestement. « Rose ? Va pour les fleurs et les points dessus mais va falloir me choisir une autre couleur ! » sourit-elle de bon cœur, sans aller jusqu’à rire car la piquante blonde ne s’esclaffait que rarement en présence d’un inconnu, mais qui sait… déjà, il parvenait à la faire sourire, c’était toujours ça de pris. « Frivolité hein… et tu en fais preuve comment, toi ? » demanda-t-elle, curieuse. Un escort boy ne faisait sûrement pas ce qu’il voulait, toujours coincé par les désidératas de ses clientes. Aujourd’hui, il avait la chance de tomber sur une nénette ne voulant que parler, mais d’ordinaire, il devait sûrement être performant physiquement… « Tu ne dois pas être étudiant ici, toi… je suis chez les Eliot, donc chez les héritiers on va dire. Mon père est riche, je peux te payer plus. M’est avis que tu as plus besoin de ce fric que moi, alors annonce ton vrai prix ou je te multiplie la somme demandée par dix ! » le menaça-t-elle faussement, juste désireuse qu’il ne s’arnaque pas.

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« Tu peux prendre du violet et du jaune, cela serait bien plus drôle et assez marrant. Tu montreras que tu gardes ta bonne humeur. Puis, au moins, tu as pensé à la peinture fluorescente la nuit ? » Je ne sais pas si elle y a pensé pour être visible la nuit. Après tout, si on ne fait pas attention, on ne peut pas forcément la voir. Je souris, je suis de bonne humeur, je me dis que cela doit se voir aussi. Je ris, je lui dis : « Il n’y a que ma sœur qui est au courant…. Mais parfois, je mets un boxer rose ou vert fluo, je me balade le dimanche lorsque que la machine à laver est en route dans toute la maison. J’ai bien entendu, un marcel jaune à pois verts. Surtout tu ne le répète à personne ! » Je ris, je me souviens toujours de la tête de ma petite sœur qui me voit habillé comme ça. Elle rit de si bon cœur que cela me fait du bien de la voir comme ça. Je souris, et bien je lui dis en riant : « Puisque tu es si contente de me payer, tu peux mettre rajouter un zéro en plus à la facture. »

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ONLY HERE TO TALK, SORRY
— henri & micky

« Et bien voilà, on arrive à une meilleure proposition ! Je vais réfléchir à la peinture fluorescente, définitivement plus « in » que toute autre couleur » plaisanta-t-elle avec un visage quasi sérieux, seul son sourire discret mais sincère pouvait attester de ladite plaisanterie. Ce jeune homme allait devoir s’y faire, pour la faire développer ses sentiments, il fallait la connaître mieux que cela. Néanmoins, face aux confessions de son interlocuteur, la demoiselle se mit à sourire plus franchement et à se mordiller la lèvre inférieure. « T’es sérieux ou tu me balades ? » poursuivit-elle sur le même ton plutôt léger. Au moins il n’attaquait pas bille en tête à lui demander de quoi elle voulait parler… et c’était bien, agréable. « Va pour cinq cent alors ! Le liquide, ça te convient ? Histoire que si tu as un chef, que t'en gardes surtout pour toi ! »

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« Comme ça tu seras visible dans le noir, on ne pourra pas dire que tu n’es pas voyante. » Je ris, je préfère faire des blagues et mettre la bonne humeur. Je ris, je dis : « Non très sérieux, je ne plaisante pas du tout. Tu verrais la tête de ma sœur, elle me regarde puis après, elle rit. C’est comme ça tous les dimanches après tout, on est un jour tranquille. » Je souris, je lui répond tranquillement : « Ne t’inquiètes pas, il ne me prend rien… Il me donne juste ses contacts à vrai dire, on a un pacte tous les deux… » Je ne le dis à personne d’habitude, je dis : « La première fois que je l’ai rencontré il m’a demandé de m’occuper de sa jeune femme. Puis, de fil en aiguille, il m’a donné des contacts. En échange, je dois avoir mon diplôme, il me donne bien de l’argent. C’est étrange, mais c’est un vieux type, je crois parce qu’il n’a eu d’enfants qu’il veut avoir une famille. Enfin, il n’est pas casse pied. Pour le moment, il ne me demande pas grand-chose. »

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