T'as l'air d'un lapin au milieu d'une autoroute ! {Cole}

 Elle rigola devant ma tête effarée qui détaillait l’engin censé nous servir de taxi… Les odeurs bonjour. Si un eliot me voyait sortir de là, j’étais fini. On me collerait la réput’ de bouseux à vie et je pourrais toujours rêver pour remporter de potentielles futures élections l’an prochain. Malicia répliqua alors, avec humour, que c’était l’œuvre d’Ael qui ambitionnait de prendre la place de Victoria ainsi. Mon regard vrilla vers elle, une lueur effrayée dans les yeux : « T’es sérieuse là ? » et à sa mine amusée et son ton ironique, je compris tout seul que non, ce qu’elle me confirma d’un –je plaisante-. « Je préfère ça… » J’ajustais le col de ma chemise, alors que devant mon air, elle finit par se sacrifier et prendre la place arrière… « C’est bien aussi, par derrière, je suis sûr que tu vas aimer… » Propos volontairement ambigus, de ma part. Si j’en venais à recommencer ce genre de phrases douteuses, c’était que je retrouvais un peu d’aplomb rassuré de ne pas finir au milieu des bestioles. Sauf que mon petit sourire satisfait s’effaça en captant le regard pervers du chauffeur qui matait Malicia dans son rétro. Je claquais des doigts devant son nez pour attirer son attention après avoir pris place sur le siège passager, me congratulant au passage de ne pas avoir laisser la belle brune le siège au côté de ce vicieux qui aurait surement eu les mains baladeuses et je le rappelle à l’ordre, glissant subtilement sur un ton quelque peu menaçant : « Merci de nous ramener ma petite amie et moi, c’est bien aimable à vous… » Et j’appuyais bien sur –petite amie- histoire qu’il oublie toute pensée salace au sujet de miss Lewis… Le seul qui avait le droit de mater son joli petit derrière ce soir, c’était moi.

 Quand Cole sortit sa remarque des plus perverse, Malicia se dit que décidément, ce garçon était incorrigible. Elle se demanda si on finissait par s’y habitué ou si on fait avec ? En tout cas ce n’était pas elle qu’il allait choquer. Le petit garçon manquer qu’elle était, était plus du genre à trainer avec des garçons que des filles, aussi elle avait l’habitude. «  Parole d’expert ? » demanda sans se laisser démonté.

Le cœur de Malicia eut un raté quand elle entendit Cole dire «  petite amie ». Heureusement qu’elle n’était pas en train de boire, elle aurait pût s’étouffer. Par reflexe, elle tourna la tête vers le Eliot, surprise par ce qu’elle venait d’entendre, tout juste à temps, pour apercevoir le regard du conducteur rivé sur le retro et ses fesses, et qui changeant d’objectif en faisant mine de rien n’était. Ah d’accord … Pervers !  Malicia resta alors silencieuse, assise à l’arrière, s’abstenant de tout commentaire, heureuse du coup que Cole ait dit ce qu’il ait à dire. Il n’était pas obliger. C’était gentil de sa part et elle avait dans l’idée que la gentillesse et Cole ça faisait deux, voir peut-être même quatre. «  J’ai hâte qu’on soit arrivé mon cœur » dit-elle pour en remettre une couche, et aussi avouons le parce que Cole n’avait rien du garçon qu’on appelle «  mon cœur ». Il lui en voudrait sans doute mais Malicia s’amusait comme elle pouvait. Sans lui elle serait déjà chez elle et pas dans un pick-up avec un pervers et deux cochons.

 Elle ne s’offusca pas de ma réflexion, et même pire, elle en rajoutait avec son -Parole d’expert ?- Mes lèvres s’étirèrent donc en un sourire salace et cela me fit renchérir : « Peut être que tu le sauras ce soir, si tu te risques à me suivre… » Je tentais encore, sait-on jamais qu’elle avait changé d’avis. Mais pas sûr que de faire ressortir mon côté vicieux et adepte de pratiques sexuelles discutables soit la bonne technique de la faire revenir sur son choix de m’éconduire.. Non mais par contre, de me positionner comme son petit ami auprès de notre chauffeur au regard baladeur, ça l’était surement plus. Je me félicitais de ma goujaterie de lui avoir laissé l’arrière, car au moins ainsi l’autre pervers ne pourrait pas tenter d’approche, physique du moins. La brune entra ensuite dans le jeu de rôle, soufflant son empressement d’arriver, ajoutant un –mon cœur- mielleux qui m’aurait fait grimacer en temps normal, étant donné mon aversion pour toutes ces petites marques d'affection, mais doué de mes talents d’acteurs, c’est un sourire crispé que je me forçais à afficher avant de répliquer : « Je suis sûr que c’est à cause de ce que je t’ai promis pour tout à l’heure… » Le chauffeur ne nous avait pas entendu, il ne pouvait donc pas comprendre le sous entendu pervers auquel je faisais référence, j’ajoutai ensuite, moi aussi mielleux à souhait : « …mon petit lapin en sucre. » J’en rajoutais des tonnes, certes. Ca me faisait marrer, même si je me retenais de pouffer. Malicia arrivait à rendre une virée avec un plouc et ses cochons fun, j’avoue, elle était douée…

 «  Dans tes rêves Wildingham » répondit Malicia avec assurance quand Cole lui fit de nouveau des avances, à croire que rien ne le décourageait. Ça la faisait rire. Mais elle n’eut pas envie de rire très longtemps quand elle se retrouva à l’arrière du pick up avec les cochons et qu’elle réalisa que le conducteur n’était autre qu’un pervers qui se serait surement pas gêner pour avoir les mains baladeuses. Fort heureusement, Cole et son côté prout-prout avait évité un drame. Elle lui devait une fière chandelle sur ce coup là. C’était d’ailleurs en guise de remerciement – et un peu par amusement – que Malicia s’efforçait de rendre leur petite virée sympa en se gênant pas pour Cole «  mon cœur ». La Lewis se retenu de rire, gardant son sérieux quand elle vit la réaction du Eliot. Mais c’était sans pensée aux représailles du jeune homme. Mon petit lapin en sucre…  Malicia était une fille indépendante, assez sûre d’elle sans être prétentieuse et un brin garçon manquer. Cole avait dût commencer à la cerner, à comprendre qu’elle aussi, ce genre de surnom amoureux ce n’était pas pour elle. Evidement puisque peu de temps avant il l’avait comparé à Lara Croft. Imaginer Lara se faire appeler «  Petit lapin en sucre ». Malicia se mordit la langue pour rien répliquer et regarda la route défiler. Ils seraient arrivés d’ici 5 minute. Enfin au campus, ensuite il faudrait encore qu’elle raccompagne Cole jusqu’à la maison des Eliots.

 Cole Wildingham, preux chevalier ? Qui l’eut cru ? Surement pas moi. Mais fallait croire que sous mes airs de dragueur goujat et profiteur se cachait un vrai gentleman. On parvint même à s’amuser pendant la virée avec les cochons, s’échangeant des petits noms mutuels, histoire de donner plus de crédibilité à notre pseudo couple. Si elle usait de surnoms alors que je détestais ça, moi aussi je pouvais le faire. Et si Lara Croft ça ne l’avait pas offusquée, le –petit lapin en sucre- passa nettement moins. Je captais sa légère grimace, devinant dans son regard son envie de répliquer mais elle se retint, surement à cause de la présence du chauffeur vicelard. Le camion ralentit quelques minutes en arrivant dans le quartier résidentiel du campus. « Merci mon brave. » soufflai-je à l’homme en débouclant ma ceinture et en m’apprêtant à descendre. Le fermier me tendit la main pour me saluer, et je regardais sa paume crassouse avec un air dégoûté malgré moi, marmonnant une excuse : «Je sors du métro, j’ai pas les mains propres désolé… » Puis j’ouvris la portière pour m’échapper de là, rejoignant les allées qui menaient aux confréries, au côté de Malicia… « Alors petit lapin en sucre, une douche va s’imposer pour se défaire des odeurs de porcs là, t’es pas tentée de tester les jets massants qu’on a à notre disposition dans les douches de la Eliot House ? »

Enfin, ils finirent par arriver. Sain et sauf, ce qui en soit n’était pas une chose qui était certaine au départ. Malicia sortit du camion en prenant bien garde de ne pas prendre une position pouvant attirer le regard du pervers ou donner envie à Cole de continuer ses remarques obscène, comme lui seul savait le faire. En entendant le «  Brave » la Lewis eut un léger sourire, reconnaissant bien là le snobisme des Eliots, qui s’élargit quand Cole refusa de serré la main du paysan. Les deux étudiants se retrouvèrent alors seul à seul et autant être honnête leur attitude l’un envers l’autre n’était plus la même que quelque heure auparavant. Ils n’étaient plus totalement des inconnus. Malicia avait sauvé Cole de l’horrible métro et Cole avait probablement évité à Malicia se finir violé ou autre gentillesse du genre. Ça rapproche. « Alors petit lapin en sucre, une douche va s’imposer pour se défaire des odeurs de porcs là » «  Avec toi je suppose ? N’y pense même pas mon cœur » répondit-elle avec un petit sourire plein de malice, ne se laissant pas démonté par le petit surnom qui la poursuivrait sans doute. Elle connaissait Cole depuis quelque heure seulement mais elle avait bien compris qu’il ne perdait pas une seconde pour tenté de séduire. Comment lui en vouloir dans un sens ?! Qui ne tente rien n’a rien ! « T’es pas tentée de tester les jets massants qu’on a à notre disposition dans les douches de la Eliot House ? » La Lowell s’arrêta de marcher. «  Vous avez des jets massant à la Eliot House ??!?? » s’exclama-t-elle visiblement surprise. Un sourire, elle ne pouvait plus faire semblant d’être désintéressé. «  D’accord Mr Wildingham. Mais tu n’attendras dehors. N’est-ce pas ? » Lui demanda-t-elle, certaine que ce n’était pas ce qu’il avait en tête.

  Mon regard la détailla alors qu’on avançait dans l’allée, m’amusant à reprendre son petit surnom, et elle fit de même. L’idée d’une douche n’était pas innocente, elle me perça à jour tout de suite et m’éconduit sur le champ. « Faut bien que quelqu’un t’aide à te frotter le dos… » répliquai-je alors qu’elle refusait d’emblée l’idée d’une douche ensemble. Et je n’avais pas dit mon dernier mot. Lorsque j’évoquais les atouts de nos salles de bains haut de gamme, elle se stoppa, étonnée d’apprendre la présence de jets massants chez nous. Je fis volte face, pour pouvoir l’observer, un petit sourire malin étirant peu à peu mes lèvres. « Bien sûr, je t’attendrais dehors… » Promesse en l’air. J’avais déjà un tout autre scénario à l’esprit. On reprit alors notre avancée, arrivant rapidement devant la bâtisse de la Eliot House. Je tapai le code pour déverrouiller l’entrée et ouvrit galamment la porte à miss Lewis. « Après toi, mon petit lapin en sucre. » soufflai-je en la laissant passer, mes prunelles en profitant au passage pour reluquer à nouveau son petit derrière. L’endroit était désert, à cette heure tardive. « Suis moi… » lui chuchotai-je donc en saisissant doucement son bras pour la guider jusqu’aux salles de bains… Marbre et immense douche à l’italienne, où l’on pouvait très aisément rentrer à deux, les lieux respirait le luxe. « Je t’attends à l’extérieur alors… » Avant de sortir dans le couloir, lui laissant la jouissance de l’endroit… En omettant bien sûr de lui laisser du linge de toilette. Pas de serviette. Pas de peignoir. Je comptais bien sur la fatigue de la demoiselle à cette heure avancée de la nuit pour se déshabiller et prendre sa douche et ne réaliser l’oubli qu’une fois nue et sous l’eau… J’attendais donc derrière la porte, espérant l’entendre m’appeler à la rescousse rapidement.