JASPEANDRA → we're a little unsteady

On parlait d'une pâtisserie et c'est devenue sérieux tout d'un coup. Le temps s'était arrêté l'espace de quelques instants, nous regardant faire dans notre élan de sincérité, dans le mien, qui se lit sur son visage. J'ai vu, tu ne t'y attendais pas. J'ai toujours été franche Jasper, j'ai toujours essayé, du moins. « Je suis pas guéri, peut-être, mais toi non plus. Ou pas totalement. » Je ne réponds pas, parce que tu sais que c'est vrai, je le sais aussi. C'est parfois compliqué, comme la dernière fois, mais on va s'en sortir, on sait faire, on a déjà tenu longtemps comme ça. « Et tu veux me garder dans le coin, en prenant ce risque ? » Le regarde, dans ses yeux bleus. Si tu savais combien derrière la fille organisée et parfaite j'étais en fait la plus téméraire de toutes. Hoche la tête, sourire très léger aux lèvres. "Ouais." évidemment que oui, parce que je sais qu'on peut le faire, et je sais surtout que je ne veux pas te perdre.

Je savais que tu dirais ça. Car on a toujours prit ce risque, même quand on était lié ailleurs. "Ouais." Le problème, c'est que tu me donnes le droit de te faire du mal. Tu me donnes les accès, et comme tu m'as provoqué, comme tu m'as humilié, comme tu m'as brisé, j'aurai pas le choix. " Tu sais que le jour où tu te rendras compte que c'est pas toi, d'être la future femme au foyer Montgomery, j'en serai heureux ? Je serais heureux que tu te plantes, et que t'ai mal." Tant qu'on est dans la sincérité. C'est même pas pour te blesser, mes billes ne sont pas colériques, mais que tu saches les termes, meme écrit petits. Et j'espère, dans un avenir auquel j'aspire, que je serais heureux. Tellement que ça t'en ruinera l'âme. Tu le sais, que je ne t'épargnerai rien ? Et quand je faiblirai, je regarderai notre tatouage que tu as bafoué. Et je serrerai encore d'avantage. " Mais, si ça te va, alors soyons amis. " Le visage laisse un sourire en coin, et je t'épargnerai une main tendue.

Voilà, on y était. On mettait les choses à plat, on essayait en tout cas. Le surplus de sincérité va nous ronge, on le sait. " Tu sais que le jour où tu te rendras compte que c'est pas toi, d'être la future femme au foyer Montgomery, j'en serai heureux ? Je serais heureux que tu te plantes, et que t'ai mal." Je souris tristement et hoche la tête, "et je serais ravie que mon malheur te rende heureux, Jasper." j'aurais pas le choix que de te sourire au visage si jamais ça arrive, t'envoyer mon plus beau sourire, ne pas te dire que j'aurais mal. Mais tu vois, je sais que ça n'arrivera pas, je sais que ce sourire, c'est toi qui le portera. " Mais, si ça te va, alors soyons amis. " Hoche la tête, "Ouais, soyons amis." Comme avant. Allez viens manger des sucreries maintenant.

"et je serais ravie que mon malheur te rende heureux, Jasper." On pourra dire que j'm'auto-persuade, que j'me fais des idées, que j'arrive pas à voir votre bonheur. Mais, il te connait pas comme je te connais. Vos ambitions différentes, vos priorités. Oh, j'doute pas qu'il va réussir à te coincer avec une bague, un jour. Après tout, il l'a déjà fait avec son gosse. Puis dans des mois, des années, des décennies. Tu regarderas tes occasions manquées, broyées car il te voulait tellement pour lui que t'en as oublié tes propres désirs. Oh, j'ai hâte que tu le détestes, et que je regarde ça. J'ai hâte que tu regrettes que mon nom soit donné à une autre que toi. En attendant, on peut jouer la mascarade de la grande amitié, puisqu'on a pas vraiment le choix. "Ouais, soyons amis." Ca me tire un rictus amusé. On a d'amis que le nom.  « Et donc, elle est où ta pâtisserie ? »

Gardes tes idées noires et laisse les miennes encore pures. J'y crois, à cette histoire, j'y crois, à moi et Jude. Réellement. Je sais que t'y crois pas, je sais t'es un risque, que t'es le corbeau qui rôde, et tu le sais aussi, mais contrairement à toi j'ai aucun doute. Je ne craquerais pas pour tes yeux clairs ou pour tes mots qui sonnent plus vrais que toutes mes pensées réunies. « Et donc, elle est où ta pâtisserie ? » souris et fini par secouer la tête, "J'ai plus très faim en fait, je pense que je vais rentrer." ça me fait plus envie, cette pâtisserie avec toi au final. Lui souris, le regarde et pose un baiser sur sa joue rapidement, "j'vais y aller, mais on s'appelle ?" phrase bateau pour dire que personnellement je ne t’appellerais pas mais que toi, de ton côté, tu es libre de le faire.

C'est beau, ces idées de petites filles. Tu sais, ça rendra la descente encore plus belle. T'y crois comme moi j'croyais en nous. Prépare l'amertume dans ta gorge, tu verras qu'elle aura le goût de mes lèvres. Que tes larmes auront l'odeur salé de ma peau. Allez, va, emmure-toi dans tes fausses certitudes comme tu sais si bien le faire. Le problème, c'est que t'as jamais su faire une construction solide, et que tu laisses des failles sans les combler. Tu les laisses, et tu t'étonnes quand ça se casse la gueule. "J'ai plus très faim en fait, je pense que je vais rentrer." Hausse les épaules, et encaisse le reste. Le baiser, pas ta fuite. Parce que ta fuite.. finalement, c'est ce que je cherchais. Tu me donnes ce que je veux. "j'vais y aller, mais on s'appelle ?" Sourire automatique, sans saveur. « Ouais ouais, sans problème. » Et tu sais que je le ferai pas non plus.