JASPEANDRA → we're a little unsteady

Je sais pas vraiment j'ai réussi à atterrir ici. D'une rue à une autre, je suppose. Je venais voir un peu le quartier, un quartier inconnu, comme un grand besoin d'air frais. Je marche et reconnais au loin quelqu'un que je connais. Connaissais ? Je ne sais même plus comment conjuguer avec lui. Je décide de faire comme si tout allait bien, on était habitué à ça. "Oh toi je sens que t'a besoin d'une bonne pâtisserie !" lancé comme ça, dans l'espoir qu'il l'attrape au vol sans faire d'histoire.   

Sans faire d'histoire ? Comme si on savait faire ça, quelle blague. On fait des histoires de tout, tout est drame, tout est douleur. On prend les choses et on tape dessus, on fait des bleus, et ensuite on s'en plaint. C'est comme ça qu'on marche, Leandra, et j'sais pas si on peut faire autre-chose à l'heure actuelle. J'hausse un sourcil, et j'continue à avancer. « Que si tu payes, si tu vas la chercher, et que tu me la coupes pour me la mettre dans la bouche. » Large sourire. Ouais, partisan du zéro effort.

Il continue à marcher, et je marche à côté de lui, comme s'il me voulait ici, comme si le tout était naturel. « Que si tu payes, si tu vas la chercher, et que tu me la coupes pour me la mettre dans la bouche. » Rigole, encore plus en voyant son sourire. "A ce prix là, j'la mange aussi." regarde son ami, sourire aux lèvres, "J'la paie, j'la coupe et j'la met dans ta bouche si tu veux, mais tu viens." joli compromis.

« Dans c'cas là, t'as pas besoin de ma présence. » Qu'il réplique en echo. Oui, belle brune, tu vas galérer. Et même quand j'en aurais fini avec toi, tu n'auras pas atteint la moitié de ce qui me tord le cœur. Alors je continue d'avancer, locomotive. Et toi tu suis. « C'est où ? » J'suis pas chaud à courir pendant des kilomètres.

Je suis pour passer du temps avec lui, parce que pour une fois, je sens qu'il accepte sans repousser. « Dans c'cas là, t'as pas besoin de ma présence. » On le changera jamais, celui là. « C'est où ? » Souris, presque ravie de le faire rien qu'un peu plier. "Pas loin d'ici." attrape sa main naturellement, sans se rendre compte que c'est maladroit, pour le tirer de l'autre côté. "Mais c'est par ici !" j'y peux rien si tu prends le mauvais chemin.

"Pas loin d'ici." Pas loin, c'est déjà trop loin. Et ta main qui attrape la mienne, ça m'fait avoir une de ces réactions stupides. Je tire de l'autre côté, juste pour rendre ce contact désagréable. "Mais c'est par ici !" Tu tires d'un côté, moi de l'autre. Ca me rappelle ces vacances, je sais même plus où, où on s'était paumé. On est jamais d'accord. « Y a rien par là ! » Qu'il râle, pour changer. « Y a rien de mangeable qui peut se trouver dans ce coin paumé. »

Je suis passée devant en arrivant, je sais où c'est et je sais où on va, je t'assure. Bien que le chemin soit bancale, c'est la récompense qui compte, non ? « Y a rien par là ! » Il tire de l'autre côté, en désaccord, toujours à l'opposé de ce que je veux, et moi, toujours attirée à lui. « Y a rien de mangeable qui peut se trouver dans ce coin paumé. » ris un peu et hoche la tête, "J't'assure que si !" fais moi confiance. La main ne bouge pas, j'ai remarqué que tu n'avais pas lâché.

"J't'assure que si !" Le problème tu vois, c'est que j'ai quelques réticences à t'accorder ma confiance, on peut pas dire que ça m'a beaucoup réussi ces derniers temps. Même pour une pâtisserie, j'ai du mal, c'est dire la profondeur du fossé entre nos pas. Mais l'homme finit par céder à la pression adverse, lui autorisant de mener la danse. « Ca a intérêt à valoir le coup. » Et un soupire, juste pour que tu comprennes que je ne suis pas volontaire là-dedans.

Il cède, finalement. Normal, je connais le chemin et pas lui. « Ca a intérêt à valoir le coup. » Hoche la tête, puis réalise la pression sur ses épaules. Il rigole pas, il en a même pas envie. "Disons qu'on a connu mieux.. mais elles sont pas mauvaises." de toute façon j'ai ta main et tu me suis, t'es déjà engagé.

«Pourquoi on y va, si elles valent à peine le coup ? » Pourquoi on s'embête à se côtoyer, alors qu'on sait qu'on arrive plus à fonctionner ? Et quand ça marche, c'est qu'on flirte avec l'interdit. Ouais, on déconne tous les deux. On sait plus marcher comme des objets normaux. Mais j'te suis quand même. Parce que c'est plus facile que de se battre. Parce que je suis fatigué.