JASPEANDRA → we're a little unsteady

«Pourquoi on y va, si elles valent à peine le coup ? » La question de trop, celle qui fait réaliser. J'en ai aucune idée, si tu veux la vérité. Hausse les épaules, "Parce que c'est moi qui paie ?" c'est tout ce que j'ai trouvé, et si ça te convainc pas alors je trouverais d'autres raisons, jusqu'à ce que t'acceptes, parce que moi je ne serais jamais fatiguée.

C'est quoi le but de tout ça ? Y en a un, au moins ? Tu sais pourquoi tu nous imposes ça ? Peut-être que ça te fait marrer, de me voir toujours là alors que j'devrais te fuir. J'suis un con, et t'aimes quand c'est marqué sur mon front. Tu me le tatoues, chaque seconde un peu plus. « J'en veux deux, alors. » Si j'peux pas t’abîmer toi, j’abîmerai ton compte en banque.

« J'en veux deux, alors. » ça me va, on a notre deal. Je continue de marcher, oubliant presque la main masculine dans la mienne, comme si c'était un geste naturel. "J'ai.. trouvé un stage chez un sénateur.." lance un sourire. Je sais au moins quoi dire quand le sujet c'est moi, j'oserais pas te poser la question de ce qu'il se passe dans ta vie, j'aurai trop peur de ne pas contrôler la réponse.

Ca fait comme si c'était moi qui gagnait, alors qu'on sait tous les deux que c'est pas le cas. J'essaye de sauver les meubles, je maintien l'apparence. "J'ai.. trouvé un stage chez un sénateur.." J'suis trop occupé à ronchonner dans mon coin pour réagir dans l'immédiat. Mord encore un peu l'intérieur de sa joue, avant de répondre. « C'est cool. » Dans l'genre j'm'en balance, on fait pas mieux comme réaction. « Lequel ? » Parce que ça m'échappe.

« C'est cool. » Je pense que je n'ai pas connu de meilleure réaction dans toute ma vie. Cool ? Sorti de ta bouche, avec cette intonation, merci mais je m'en passe. Ta vie professionnelle est meilleure que la mienne d'accord, moi je me bas encore. « Lequel ? » Ris nerveusement et secoue la tête en continuant de marcher, "Rien oublie, laisse tomber." c'est pas grave, c'est pas comme si t'en avais quelque chose à faire de toute façon.

J'sais ce que tu veux, j'sais bien que tu veux qu'on retrouve ce qu'on était, qu'on soit des amis tout ce qu'il y a de plus normal. Que j'sois heureux pour toi. Que je serre la main de Jude, que j'espère le bonheur sur ta vie. J'en suis pas encore capable. Pour l'instant, mes doigts sont encore rougis par la colère. Mon corps a du mal avec la paix. « Fait pas ta drama, c'est bon. » Fait pas celle qui oublie, quand ça l'arrange. « Lequel ? » Répète, encore.

Je sais que tu t'en fous, t'aurais pas pu être plus clair que ça je pense. « Fait pas ta drama, c'est bon. » C'est toi qui me pousse à bout, j'étais contente de l'annoncer, je suis contente de ce stage d'été, mais c'est toi qui ruine tout, c'est toujours toi qui ruine toujours tout. « Lequel ? » Soupire, ne le regarde même pas, froide. "Kentucky." allez, sort moi du négatif dessus, fait toi plaisir.

T'es trop mignonne, à croire que j't'accorde le pardon pour ton piétinage en règle, que j'vis tout ça très bien. Y a rien qui est digéré, ça bloque ma gorge et parfois ça m'empêche de respirer. Et, j'suis égoïste tu te rappelles ? Je l'étais plus, pour toi. Mais finalement, le meilleur n'était pas suffisant. Un rictus à la bouche. « Il trompe sa femme avec son assistante. » Et ce crétin ne s'en cache même pas, quand un cigare vient orner ses lèvres, et l'alcool noyer sa pudeur. « Mais il ne prend pas beaucoup de stagiaire. C'est bien, qu'il t'ai choisi. » Je sais reconnaître une certaine réussite, et l'apprécier.

J'ai l'impression qu'on meuble avec ce qu'on peut, juste histoire de dire qu'on s'est vu, sans réelle conversation. « Il trompe sa femme avec son assistante. » fais des gros yeux, non j'ai pas envie d'être au milieu de ça, mais je suppose que c'est trop tard maintenant que je me suis engagée dedans. Et je me rends compte que Jasper connait beaucoup de chose et aussi beaucoup de monde. « Mais il ne prend pas beaucoup de stagiaire. C'est bien, qu'il t'ai choisi. » Je souris, "Ouais.." il m'a pas choisi Jasper, je me suis imposée. Mais je suppose que c'est le genre de chose que quelqu'un d'ambitieux se doit d'accepter ; un petit coup de pouce.

Finalement, tout le monde se connaît. Quand t'es dans ce monde, dans ce monde des gens qui ont réussit, de ceux qui créés des emplois, qui font tourner les dollars, tu te rends compte que ce sont toujours les mêmes visages que tu croises. Et Jasper est heureux de cette position. De pouvoir vérifier, savoir, qui va mettre Leandra sur les rails. C'est plus fort que lui, l'idiot. « Tu vas sûrement devoir servir d'alibi, autant que tu sois prévenue. » Qu'il insiste avec un petit sourire aux coins des lèvres, amusé de la voir avec ses gros yeux. "Ouais.." Fait quelques pas, et relance : « Combien de temps ? » J'essaye.