La vie est un enchainement de petites choses qui te font te sentir en vie. - Wendy

« Suis pas un asticot d’abord. » Cette petite voix d’enfant vexé qu’avait prise Wendy m’avait fait rire. Elle croyait pouvoir m’amadouer de cette façon, en me regardant avec un air de chien battu et en prenant se ton de petite fille qui n’aime pas ce qu’elle vient d’entendre ? Eh bien, c’était raté. Du moins, pas totalement, car il lâcha un petit soupire lorsqu’elle prononça cette phrase, mais, il n’allait pas non plus capituler et déclarer haut et fort qu’elle avait gagné, qu’il ne lui ferait plus rien, c’est mort, il comptait bien profiter du moment qu’il passait avec elle pour rigoler un peu, rattraper une partie du temps qu’ils avaient passé loin de l’autre. D’ailleurs, je ne lui avais pas trop laissé le choix, je l’avais emmené directement dans l’eau sans trop qu’elle puisse me donner son avis, et, la connaissant, je savais très bien qu’elle allait finir par se venger. Comment ? J’en sais rien du tout, mais, ça arrivera, je peux vous l’assurer. Je connaissais Wendy comme personne, je l’ai connu lorsqu’elle touchait encore à la drogue, et, j’ai fait tout mon possible pour l’aider à s’en sortir, je ne pouvais pas accepter de la voir se défoncer, ça me faisait du mal, même si elle, sur le coup, ça pouvait lui faire du bien. J’aimais la Wendy clean, celle qui n’abusait pas avec la drogue. Beaucoup de garçon serait parti, ils n’auraient pas cherché à comprendre, mais, moi non. Je ne pouvais la laisser comme ça, je l’aimais trop pour ça. Alors, je me devais de l’aider, j’avais pas le droit de la regarder s’enfoncer de jours en jours dans ces conneries, j’avais pas le droit, c’était impossible. Bref, tout ça c’était avant, maintenant, Wendy était clean, du moins, elle aurait très bien pu replonger durant mes années d’absences, mais elle ne l’avait pas fait, elle ne me l’avait pas dit, mais elle ne l’avait pas fait, je le voyais très bien. •

« Non, t’es pas un asticot… T’es MON asticot, le meilleur, le plus beau, le mieux ! »

• Je venais de lui donner raison sans vraiment lui donner raison en fait. Je sais, c’est pas la phrase la plus logique que vous ayez entendu au monde, mais faudra faire avec hein ! La regardant avec un large sourire, j’avais envie de défi, de continuer nos jeux comme on faisait avant, avant Washington. Alors, lui souriant, je déposai un léger baisé sur sa joue avant de partir à la nage et crier en même temps. •

« Le dernier qui arrive au rocher là-bas a perdu et devra faire une chose que le gagnant voudra, sans refuser ! »

• C’était un peu enfantin, même totalement, je vous l’accorde, mais, c’était un peu le fait de la retrouver après tant d’années qui me plongeait dans l’enfance, comme si plus rien était important, comme si juste Wendy comptait. Et, c’était le cas. Juste Wendy comptait. Il voulait s’exiler avec elle sur une île et ne plus jamais en bouger. •

J’avais beau réfléchir et chercher le plus loin possible dans mes pensées, je n’arrivais pas à trouver un jour ou j’ai pu en vouloir à Wendy, ou j’ai pu la détester ou autre. Jamais je ne lui en avais voulu en fait. Notre relation était belle, elle était parfaite à mes yeux. Ont avaient beau être jeunes à cette époque, mais ont étaient assez mature je trouve, du moins, ont étaient un peu con, pas dans le mauvais sens hein, j’oserais pas, mais, plutôt dans le sens jeune couple qui découvre le sexe ensemble, ce qu’est vraiment l’amour, alors, vous savez très bien ce que c’est, vous allez vouloir faire des trucs fou, le faire dans des endroits plus insolites les uns que les autres, c’est tout à fait normal après tout. J’ai vécu de bons moments avec Wendy, j’ai vécu les plus beaux moments de ma vie même. Ça m’a fait chier de devoir partir, de devoir l’abandonner, de devoir me dire qu’elle rencontrera un autre homme, qu’elle sera bien avec lui. Ça m’a vraiment déprimé. Je vais pas vous mentir, les premières semaines que j’ai passé à Washington étaient horrible, vraiment. J’étais une sorte de déchet, je ne voulais rien faire de mes journées, juste rentrer, retrouver Wendy, la serrer dans mes bras et lui dire que je l’aime. C’est tout, c’est tout ce que je voulais, et puis, au fur et à mesure que les semaines défilaient, je commençais à me faire rapidement à cette idée, à l’idée que cette décision avait été prise à deux, qu’ont auraient pas pu être heureux en continuant notre relation à distance, ont seraient devenus fou, c’est obligatoire. D’ailleurs, c’était assez bizarre quand je l’avais revu plus tôt dans l’après-midi, avant, j’avais l’habitude de la prendre dans mes bras, de sentir ces lèvres contre les miennes, mais là, non, ont étaient plus ensemble après tout. Bref, elle était là, à ces côtés, et, pour le moment, c’était le plus important à mes yeux.
Je lui avais lancé un défi stupide, nager jusqu’au rocher un peu plus loin, et, le premier qui arrive pourra choisir une chose que le perdant n’aura pas le droit de refuser. J’ai pourtant essayé de la laisser gagner, mais, au finale, j’avais une idée derrière la tête, je n’avais pas lancé ce défi pour rien, alors, tout en la giclant un peu en nageant, je la regardais en rigolant jusqu’au moment où nous sommes arrivé au rocher. La regardant monté une fois qu’elle fut arrivée, la belle Wendy prit la parole. « Alors, tu veux que je fasse quoi, vu que j’ai perdue ? » Hm… C’est bien, elle n’avait pas cherché à passer à travers le défi en me regardant avec un air de chien battu, non, elle m’avait directement demandé ce que je voulais. •

« Un strip-tease sur le rocher ! … Non, sérieusement… En fait, tu as le droit de pas répondre, de prendre un joker, mais … Est-ce que tu as pu vraiment oublier notre relation ? »

« Non, je n’ai pas oublié notre relation, même si j’essayais, c’est comment dire… ça m’était impossible. » • Ce n’était peut-être qu’une phrase, ce n’était peut-être que de simples mots, mais, pour moi, c’était bien plus, c’était quelque chose d’autre. Cette belle petite brune qui était mon premier amour, un amour comme je n’aurais jamais pensé connaitre, venait de me dire qu’oublier notre relation lui était impossible. C’est peut-être normal pour certaines personnes, du moins, oui, ça l’est, comment voulez-vous oublier un amour si passionnel, si beau, si vrai ? C’est impossible, mais, certaines personnes feront en sorte de passer à travers et ça ne va pas les déranger pour construire une vrai relation après, mais, pour moi, ce n’était pas possible, jamais je n’y étais arrivé vous savez, jamais je n’avais pu refaire ce que j’ai pu faire avec Wendy, jamais mes sentiments ont été aussi fort pour quelqu’un d’autre, c’est quelque chose d’impensable, d’inimaginable. Wendy c’était tout pour moi. Même lorsque j’étais encore à Washington, je pensais souvent à elle, mais, je ne pensais pas la retrouver un jour, je me disais juste qu’avec elle, j’ai passé les plus belles années de ma vie et que jamais je ne pourrais l’oublier, jamais je ne pourrais reconstruire ce qu’on avait construit à deux, ensemble. Alors, lorsqu’elle me regarda dans les yeux tout en prononçant cette phrase, un petit sourire se dessina sur mon visage. Passant mon bras autour d’elle pour la serrer un peu plus contre moi, je déposa un doux baisé sur sa joue avant de lui répondre. •

« C’est aussi impossible pour moi… Tu m’as manqué Wendy tu sais… J’ai plus envie de te perdre… »

• Etait-ce une déclaration ? Je ne sais pas, il lui disait simplement ce qu’il avait sur le cœur. Vous savez, j’étais venu ici à Harvard pour continuer encore plus dans ma passion, la photographie. Je n’avais pas pour autant un sourire tout le temps collé au visage, mais là, depuis que j’avais revu la petite brune, j’étais heureux et j’avais ce sourire qui me collait à la face. Regardant l’eau, je me posais plein de questions, des inutiles comme des utiles, je pensais, pensais à cette si belle relation que j’avais eu avec Wendy, et, ce fût comme un déclic, comme une évidence, on n’avait pas fini ce qu’on a commencé, on ne pouvait pas s’arrêter là, c’était impossible. Est-ce que j’aimais encore Wendy ? Surement, jamais je n’avais arrêté de penser à elle, jamais je n’avais cessé de l’aimer, même si j’avais fait en sorte d’essayer de ne plus trop y penser… •

• J’ai beau avoir couché avec d’autres filles, j’ai beau avoir essayé de construire d’autre relation lorsque j’étais à Washington, j’ai beau être sorti avec d’autres filles pendant plusieurs semaines, jamais, non jamais je n’avais pu recréé une relation identique à celle que j’avais eu avec Wendy. Je n’en avais pas envie bien sûr, au fond de moi je savais très bien que je ne pourrais pas avoir une relation comme cette dernière, et, je savais aussi parfaitement que j’en avais pas envie, que Wendy était et serait la seule avec qui j’aurais eu cette si belle relation qui m’a tant apporté. A l’époque je me voilais peut-être la face, je me disais peut-être que j’aurais pu avoir une autre relation de quelques mois, mais à chaque fois, je dis bien à chaque fois, je retombais au point de départ, je me disais une phrase du genre « putain t’es vraiment un connard jamais tu pourras retrouver quelqu’un comme Wendy, rêve mon pote ! » Impossible, c’est tout, le mot n’est pas plus compliqué que ça, c’était impossible de trouver une autre personne avec qui j’aurais pu construire une réel relation. Je venais de lui avouer que je n’avais aucune envie de la perdre et qu’elle m’avait terriblement manqué. Déposant un doux baisé sur mon front, je me laissai emporter dans le passé avec ce geste qu’elle venait de faire. Ces lèvres contre ma peau me rappelait tellement de chose, je peux vous dire que je n’avais pas oublié cette sensation que ça me procurait, c’était parfait, magique, et même si ce n’était que sur le front, je peux vous dire que j’appréciais. « Tu ne me perdras plus » Bon, je ne sais pas quoi faire là, je fais quoi, je la sers dans mes bras pour la remercier pour cette réponse ou bien je me contente de la regarder en souriant comme je suis actuellement en train de faire ? Bonne question, mais, je vous avoue que cette réponse m’avait encore plus fait plaisir. C’était ça Wendy, chaque phrase qu’elle pouvait sortir me rendait heureux, étrange, mais vrai. Je n’avais qu’une envie en ce moment précis, c’était d’effacer ces années que j’ai passé à Washington et sauter sur Wendy pour l’embrasser, gouté de nouveau au doux gout de ces lèvres. Mais, je ne pouvais pas, ça ne se faisait pas, même si l’envie était présente, il fallait peut-être attendre un peu, je venais à peine de la retrouver, ce n’était pas pour la faire fuir. Même si les phrases qu’elles me disaient me laissait pensé qu’elle aussi voulait qu’on rattrape toutes ces années loin de l’autre, je ne savais pas réellement si je n’allais pas la faire fuir. Alors, sortant de mes pensées, je passa une main dans les cheveux de la belle pour lui mettre en bataille, c’est pratique quand ils sont mouillé, et, avec un large sourire je prit la parole. •

« Et vous alors, mademoiselle Parker… Vous avez envie de me poser une question ou de me lancer un défi ? »

• J’étais très joueur, je l’avais toujours été, encore plus avec Wendy. Alors, c’est le seul moyen que j’avais trouvé pour essayer de résister à cette tentation. Ce n’était pas une mauvaise tentation, loin de là même, mais, Wendy était mon premier amour, elle était la seule femme que j’ai jamais vraiment aimé, celle qui me connait le plus au monde, alors, peut-être que… Je ne sais pas en fait, je ne sais plus rien. •

• Encore un jour qui passe, une semaine qui défile devant vos yeux sans que vous puissiez la voir passer, des années qui défilent sans que vous vous puissiez vous en rendre compte. Combien de dois vous êtes-vous dit que vous feriez ça demain, que vous auriez le temps, et que toute façon, ce n’est pas vraiment pressant, après tout, vous avez toute la vie devant vous pour pouvoir le faire, non ? Puis, un matin, vous vous levez et vous faîtes le même rituel que tous les matins, vous allez dans votre salle de bain, vous vous passer un coup d’eau sur le visage avant d’aller vous doucher, pour vous réveiller, et là, à ce moment précis, vous relevez la tête et vous êtes face à cette dure réalité, vous vous voyez dans le miroir, et vous ne comprenez pas tout de suite, hier, vous vous êtes regardez de la même façon, mais étrangement, vous aviez dix ans de moins… Vous comprenez à ce moment précis que le temps passe trop vite pour tout repousser au lendemain, pour ne pas profiter de la vie qui ce même miroir qui lui n’aura pris aucune ride et sur qui le temps n’a aucun effet, vous vous rendrez compte que vous avez déjà soixante ans, et que de votre vie vous n’aurez fait que tout reporter au lendemain sans même en profiter comme vous auriez dû le faire. C’est à ce moment-là que vous subissez un électrochoc, les ambulances viennent vous cherchez, vous vous retrouvez avec un drap qui recouvre votre corps, c’était votre première crise cardiaque et votre dernière, vous quittez le monde des vivants pour rejoindre celui des morts, des âmes perdues, sans vraiment avoir profité de votre vie… C’est une étrange façon de penser qu’avait notre ami Davis, mais il y croyait, vraiment, il n’avait aucune envie de se réveiller un matin et de se rendre compte qu’il n’avait rien fait de sa vie, qu’il était resté le même, sans aucune évolution, sans rien de plus, toujours les même vêtements, les mêmes phrases, comme si il était resté bloqué dans la fin des années quatre-vingt-dix, début des années deux milles. C’est pourquoi lorsqu’il avait revu Wendy, il avait eu cet électrochoc, il avait vu toute la relation qu’il avait eue avec elle refaire surface, ainsi que ces sentiments. Je ne pouvais pas vous mentir. Mes sentiments étaient en train de revenir petit à petit, et, je savais très bien que je ne pouvais rien faire contre ça, et puis, je ne voulais rien faire contre ça. Wendy était celle que je voulais. Wendy était tout pour moi, et, même si je ne l’avais pas vu durant des années, mes sentiments pour elle n’était pas partie, ils étaient toujours présent. Comme quoi, Wendy m’a marqué. « Est ce qu'il y a quelque chose qui te manque dans notre ancienne relation? » Avait été la question qu’elle venait de me poser suite au défi que je lui avais lancé plus tôt. Alors, relevant la tête pour plonger mon regard dans ces si beaux yeux, je prit la parole pour lui avouer ce qui me manquer dans notre ancienne relation. •

« Notre relation me manque en fait… Pour être franc, je pensais pouvoir aller de l’avant à Washington, pouvoir trouver quelqu’un d’autre, mais, c’était pas possible, notre relation, toi, ça me manquait trop… »