let's be a fish • MASKA

Je n’avais pas dit qu’elle cherchait un mec, je lui ai juste fait comprendre que je n’étais pas le meilleur des mecs que ce soit pour elle ou pour une autre. Je la regardais en souriant avant d’hausser les épaules. « Personne ne l’a dit, je constate juste que si c’était le cas, prend un mec mieux que moi. » dis-je avec un sourire au coin. Je ne pus m’empêcher de rire intérieurement quand elle se rapproche de moi pour me sortir des paroles qui ne valent pas grand-chose. « Entre nous, le potentiel tueur à gage ne peut qu’être moi. » dis-je en passant d’un coup mon bras autour de son cou pour serrer sa tête contre mon torse. Pas trop non plus, je ne voulais pas la tuer non plus. Si j’avais la trouille de cette maigrichonne ? Aucunement, où il faudrait que je sois complètement in démuni et encore ce n’est pas sûr. « Tu rigoles moins maintenant ? Je peux te tuer en quelques secondes seulement. » dis-je avant de rire légèrement. Je la relâche d’un coup et lui ébouriffe les cheveux.

Nous passions vraiment du bon temps et c'était agréable. Puis, être au milieu de la mer, sur ce bateau, c'était cool ça aussi. Je me séchais dans les deux serviettes de bain, au soleil. Et bien sûr, j'embêtais Maden. Les discussions étaient bien souvent étranges. Le jeune homme passait son temps à me rappeler qu'il n'était pas un homme pour moi, qu'il était même mauvais parfois. Et il disait aussi que si je voulais me trouver un homme, je devrais trouver mieux que lui. Je fronçais les sourcils en le regardant. Je ne cherche pas d'homme, je veux juste m'amuser. Trouver un homme mieux que lui ? « Ça ne se commande pas tout ça... Parfois, tu peux te forcer à aller vers le mec parfait, si c'est le bad guy qui t'attire, tu n'y peux rien... » Je n'allais pas me forcer, tout comme que je n'allais pas me mettre la pression de ce côté. Je m'approchais de lui pour essayer de le faire flipper un peu, en vain. Il n'était pas sensible à mon côté creepy. Le tueur à gages, lui ? Je fronçais les sourcils avant d'être prise par surprise, son bras vint coincer ma tête contre son torse. « Aiiieeuuuh ! » grognais-je alors en lui pinçant la peau du ventre pour qu'il me lâche. « Mais tu ne le feras pas, là, tu me donnes juste un torticolis » grognais-je alors qu'il ébouriffait mes cheveux encore humides avant de me lâcher vraiment. « T'es nul ! » grognais-je encore avant de mettre mes mains dans mon cou pour le masser.

J'avais compris que les filles étaient attirés par les mauvais garçons, c'est un peu débile quand on regarde bien. Je connaissais des mecs qui en valaient vraiment la peine et pourtant... « Faut tout de même essayer d'être logique quand on veut être heureux. S'enticher d'un mauvais garçon est un fait, mais si un gentil garçon est là pour toi, tu dois tout de même y réfléchir. » dis-je en souriant. Cela ne servait à rien d'en parler, les filles sont toutes les mêmes et quand elles ont une idée derrière la tête, elles ne l'ont pas ailleurs comme on dit. Elle voulait maintenant me faire peur et j'imagine que je l'ai vite disuader de faire quoi que ce soit contre moi. Je n'y ai pas été fort mais elle joue sa mijoré encore une fois. « J'ai même pas serré fort sérieusement. » dis-je en secouant la tête. Je continuais de l'embêter en venant lui ébouriffer les cheveux. J'étais nul mais au moins, je lui ai fais comprendre qui était le boss. « Moi, je me trouve plutôt cool aujourd'hui. » dis-je en haussant les épaules.

Je ne sais pas si j'étais plus attirée par les "méchants" garçons. Ce n'était pas vraiment ça en réalité. J'aimais les hommes avec du caractère, qui géraient la situation, qui en imposaient. Disons que jusqu'ici, je n'avais pas trouvé chaussure à mon pied. Enfin, c'était toujours plus facile de trouver un homme qui convenait sexuellement que sentimentalement. Pour ce qui est de vivre à deux c'est encore autre chose. « T'es mignon... Mais tu vois, c'est ça le truc. Si je devais choisir, je ne te choisirais certainement pas, tu es beaucoup trop gentil ! » lui dis-je en fronçant mon nez tout en le regardant. C'était méchant et gratuit, mais je le taquinais évidemment. Quoi que... Et là, - je suppose que c'était mérité - Maden décida de me tordre le cou pour me faire un torticolis. Je me massais le regardant d'un air mauvais. Sérieusement quoi, j'étais une plume face à lui, il aurait pu gérer sa force. « Tu ne te rends pas compte de ta force je crois... » m'exclamais-je alors en fronçant les sourcils. Et voilà que je me faisais ébouriffer les cheveux. Soyons fous après tout. « Ah ouais ? Et bien monsieur cool devrait nous ramener sur la terre ferme! » Ouais, je ne me sentais pas de rentrer à la nage là.

Je ne pus m’empêcher de sourire à sa remarque. Au moins, les choses étaient claires et non ambiguë. J’étais trop gentil pour elle donc forcément, elle irait prendre quelqu’un de plus ‘’méchant’’ si on peut dire. « Eh bien au moins les choses sont claires, je ne chercherai pas à te courtiser alors. » dis-je avec un sourire aux lèvres. Ce n’était pas mon but premier, la voyant plutôt comme une amie. Je ne pus m’empêcher de la remettre à sa place en lui faisant comprendre que c’était moi qui menait la danse. Je ne pensais pas lui avoir tant serré le coup que cela, mais on connaissait les filles comme des chochottes de toute façon. « Peut-être que j’ai trop de force. Je m’excuse de t’avoir blessé madame. » dis-je en me moquant légèrement d’elle. Je souris au final en l’entendant dire qu’il fallait que je les ramène à terre soit sur le sable. Je me lève et m’installe devant le volant. Je mis le moteur en route et nous laisse porter en direction du port. « J’ai compris chef ! » dis-je d’un ton plus fort pour qu’elle m’entende à travers le bruit du moteur.

Je me mis en rire en le regardant. Je savais être franche, voire blessante quand je le voulais. Il ne fallait surtout pas croire que j'étais seulement la douce petite Alaska enfantine. Non, j'avais mon caractère et Maden allait vite le comprendre. Lui, il se disait d'être le méchant loup, mais en réalité, pour le moment, je n'y voyais qu'une guimauve. Il était assez mignon avec moi. Soit, il n'était pas réellement la personne qui me disait être, soit, j'avais un effet positif sur lui. Je n'avais malheureusement pas la réponse. Bon, ça ne devait pas vraiment lui plaire étant donné que je me faisais tordre le cou quelques minutes plus tard, frottant mon cuire chevelu de son poing par la suite. Arg. Je vais me taper un torticolis, c'est officiel. Je faisais alors ma moue boudeuse, lui signalant qu'il avait plus de force qu'il ne le pensait. « Excuse acceptée » m'exclamais-je alors en remettant mes cheveux en place, lui adressant un sourire un même temps. Je n'allais pas trop lui bouder non plus, après tout, c'était lui qui allait me ramener sur la terre ferme. D'ailleurs, en parlant de ça, il était l'heure. Maden comprit rapidement le message puisqu'il se leva pour se mettre derrière le volant du bateau. Je me levais à mon tour, abandonnant les serviettes de bain sur la banquette où j'étais assise. Je me glissais dans le dos du jeune homme, passant mes bras autour de ses épaules, ma tête calée contre la sienne. Je profitais simplement qu'il soit occupé pour lui voler un câlin. « Tu pourrais devenir ma guimauve » le taquinais-je alors.

Les filles étaient toutes les mêmes, à toujours faire la gueule quand elles n’ont pas ce qu’elles veulent –soit avoir toujours raison. J’ai dû m’excuser pour qu’elle arrête de faire la gueule, alors que je ne le pensais pas honnêtement. Je me lève finalement de ma place pour m’installer au volant de ce bateau à moteur, madame voulait rentrer. Je mis le moteur en route et nous laisse glisser sur l’eau en direction de la terre ferme. Je ne fus pas surpris quand elle vient se caler dans mon dos, pour un câlin. Elle savait que je ne pouvais pas quitter le volant des mains. « T’arrives toujours à me voir dans les bons moments c’est tout … Et n’essaye même pas de m’appeler comme cela devant tout le monde. » dis-je en grimaçant, mais pourtant un sourire était dessiné sur mon visage. Elle ne pouvait pas le voir de là où j’étais, et c’était pas plus mal ainsi. « Tu devrais te montrer plus souvent câline, ça te va mieux. » dis-je avec un sourire au coin. Je tournais légèrement la tête vers elle et lui fit un clin d’œil avant de reposer mes yeux sur le chemin.

J'étais certaine de passer pour une fille reloue. En même temps, il est vrai que j'étais assez chiante comme personne. J'aimais bien aussi avoir le dernier mot. Là, c'était le moment de rentrer, de retourner sur la terre ferme. J'en avais marre de voguer sur l'eau et de cette humidité, puis, on sait jamais ce qui pourrait arriver, je n'avais pas tellement envie que la discussion tourne mal et d'être coincée au milieu de l'océan. Ce n'était pas vraiment rassurant à vrai dire. Maden se leva donc, comprenant très bien le message, allant se mettre derrière le volant du bateau. Quand il commença à manœuvrer, je me glissais dans son dos, enroulant sa taille de mes bras. Ainsi, j'étais libre de faire ce que je voulais, il était obligé de garder ses mains où elles étaient. Je riais doucement en l'écoutant. « Ça te va si bien pourtant... » Une guimauve. Il était tellement gentil que ça collait bien au personnage. Je souriais doucement en écoutant la suite de ses propos. « Je le suis. Je suis une personne très tactile, c'est juste que tu ne me connais pas... » affirmais-je alors. Je ne vais pas non plus faire des câlins à tout bout de champs. Je croisais vaguement son regard quand il tourna la tête en ma direction et je lui déposais un baiser sur sa joue avec un sourire avant qu'il ne regarde à nouveau droit devant lui.

J’avais répondu Amen à mademoiselle la râleuse, j’allais la ramener sur la terre ferme comme elle le souhaitait. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se colle dans mon dos et qu’elle utilise un surnom aussi mignon envers moi. Enfin, je dis mignon mais je ne souhaite pas qu’elle m’appelle ainsi devant tout le monde. « C’est ça, moque-toi de moi. » dis-je en faisant une grimace qu’elle ne pouvait bien sûr pas voir. Je ne pus m’empêcher de tourner la tête quand elle me dit être tactile et que je ne la connaissais pas. Il est vrai que j’ai encore des choses à apprendre. « Eh bien, à croire que je n’ai pas eu la chance de voir ce côté-là de toi. » dis-je en reposant mon regard sur le chemin qu’on prenait. C’était loin d’être comme une voiture mais après cela restait un volant.