ELIWAN ৩ i still need you

Je ne suis pas facile à convaincre. Antwan l'entend ce sous entendu mal caché. Autant pour satisfaire ses envies culinaires le garçon reste confiant, autant cette confiance s'étiole quand il pense au pardon qu'il recherche. Les problèmes ne vont pas s'envoler en un repas ou avec des excuses. Une seconde pour briser un cœur. Des mois pour oublier une trahison. « Tes papilles vont apprécier l’effort. » Autant garder le monopole de la cuisine. Pour cette raison, il décline l'aide de la demoiselle et l'envoie faire la table à côté. Pendant ce temps il s'occupe de la viande, du riz, de tout ce qui n'a pas l'habitude de faire. Comme elle l'a signalé, c'est un instant inédit. Mais bon, d'après c'qu'on raconte, l'envie d'aller derrière les fourneaux vient au fur et à mesure des années. J'ai faaaaaaaim ! Un sourire se dessine sur les traits masculins. « Sois patiente. » Le garçon abandonne ce qui cuit pour rejoindre Elizabeth dans la pièce principale.  « Il faut un peu plus que cinq minutes pour un repas, mlle Leroy. J'vais me demander si t'as déjà fait la cuisine. » L'étudiant vient reprendre son verre et plonge ses lèvres dans le liquide.

« Tes papilles vont apprécier l’effort. » Et est-ce que mon coeur va apprécié tes efforts ? Telle est la grande question que tout le monde se pose. Lizie avait installé la table et s'était posée tranquillement sur une chaise en attendant le repas. Antwan fait son apparition dans la salle à manger « Sois patiente. » C'est ce que je fais au quotidien avec toi. Lance-t-elle pour embêter l'eliot, buvant une nouvelle gorgée de vin. Elle avait beau le taquiner, ses paroles avaient toutes des significations. Sa patience aura un jour des limites si l'anglais la laisse sans réponse. « Il faut un peu plus que cinq minutes pour un repas, mlle Leroy. J'vais me demander si t'as déjà fait la cuisine. » Je prépare à l'avance moi. Regarde cette prévoyance Antwan. Le service laisse à désirer. dit-elle taquine. Le vin rendait joyeuse la rouquine, peut-être que la soirée allait se passer mieux que prévue. Elle fait tourner le liquide dans son verre avant de relever ses yeux vers le jeune homme Au fait Zoya a déménagé chez son mec, ce qui fait que j'ai plus de coloc, j'ai un appart à moi toute seule. Annonce-t-elle grand sourire sur les lèvres. Lizie aimait cette nouvelle tranquillité qu'elle n'avait pas encore annoncée à Antwan. C'est vrai que ces derniers temps, elle n'avait pas eu trop d'occasions, voulant prendre ses distances pour réfléchir.

(Invité)

Au contraire, c'est intéressant si tu lui pardonnes en une fois. Ils pourraient reprendre leur vie d'avant tu sais, vivre heureux, parler sans crainte de faire une erreur ou de dire quelque chose qui ne va pas. Parce que c'est exactement dans cette situation qu'Antwan se trouve. Qu'est-ce qu'il déteste devoir se censurer pour ne pas froisser demoiselle. Il fait attention à ce qu'il lui lance pour ne pas qu'elle fasse de lien avec les récentes histoires de tromperie. Il n'est pas sûr de pouvoir esquiver une seconde fois le sujet. Donc tu souhaites une prochaine fois pour t'améliorer ? Evidemment, ca va de soi. Il ne viendrait pas cuisiner pour elle s'il n’espérait rien en retour. Il veut que ca s’arrange entre eux, donc revenir faire un plat serait déjà une récompense. « Si j’en ai la possibilité, je pourrais t’offrir mieux que du poulet. » Et pas seulement en terme de cuisine. Ce n'est pas dans mes projets actuellement. Avoue, tu en rêvais de ce moment. Le garçon sourit d'avantage. Il remarque aussi ce petit rapprochement. Comme quoi, le moindre de ses mouvements est détecté par l'homme. « C’est que je pourrais venir squatter plus souvent sans craindre de gêner qui que ce soit. Puis, si tu le veux, je pourrais même rester plus que des soirées.»

« Si j’en ai la possibilité, je pourrais t’offrir mieux que du poulet. » Ses propositions deviennent de plus en plus intéressantes, et mettent en appétit la rouquine. Peut-être bien qu'elle lui offrira une autre possibilité si elle est d'humeur généreuse. Ou pas. Lizie peut être cruelle quand on touche ce qui fait mal. Tu pourrais m'offrir quoi ? Questionne-t-elle avec un sourire en coin. Allez fais-moi rêver Wayans, redonne de l'espoir à ce qu'il reste de nous, remonte dans mon estime, retisse cette confiance qui a été déchirée. Lizie veut croire qu'ils ont encore une chance, vraiment. Sinon elle ne lui aurait rien accordé, même pas un regard, juste des mots blessants. Elle aussi, elle lui aurait brisé le coeur en deux secondes en mettant un terme à leur idylle. « C’est que je pourrais venir squatter plus souvent sans craindre de gêner qui que ce soit. Puis, si tu le veux, je pourrais même rester plus que des soirées.» Ses mots amusent la rouquine. L'eliot s'imagine déjà chez lui. Il faudrait déjà qu'il est les clés pour ça. Mais avant il devait récupérer les clés de son coeur, s'il voulait espérer squatter chez elle. J'accepte que les hommes qui savent très trèèèès bien cuisiner pour qu'ils restent plus d'une nuit. continue-t-elle à l'embêter. Allez tente ta chance Antwan.

Tu pourrais m'offrir quoi ? On parle de quoi maintenant ? Des plats ou d’autres choses ? Parce qu'Antwan pourrait offrir plus que de la bonne cuisine si elle lui laissait la chance de l'approcher. « Tes plats favoris. Tous. » C'est pas beau la vie ? Un petit ami qui n'a jamais touché à une casserole, qui se plit en quatre pour qu'elle apprécie son diner. Pour ça, il faudrait qu'il aille vérifier que la viande n'est pas en train de cramer à côté, mais le garçon est  trop absorbé par la conversation. Disons plutot que la discussion devient plus importante au fur à mesure. Certaines choses sont en train de se jouer. J'accepte que les hommes qui savent très trèèèès bien cuisiner pour qu'ils restent plus d'une nuit. Faudrait déjà qu'elle l'accepte une nuit. Wayans sourit, prend la main de Lizie par réflexe et se lève. « Viens. » Il retourne dans la cuisine en sa compagnie, prend un morceau de viande avec une fourchette et l’amène jusqu'à la bouche d'Elizabeth. « Tu m’en diras des nouvelles. »

« Tes plats favoris. Tous. » Un sourire illumine le visage de la rouquine. J'veux pas que des plats. Lizie annonce la couleur. C'est drapeau blanc ce soir. Elle a envie de mettre les problèmes de côté le temps d'une soirée et simplement profiter du bonheur qu'il leur reste. Elle veut y croire même si ça lui fera du mal. Elle se dit que si l'eliot fait tous ses efforts, c'est que les sentiments sont toujours là. Les sentiments animent leurs coeur à l'unisson. Cela amuse la cabot de voir le jeune homme vouloir passer plus d'une nuit chez lui. Sa chambre à l'eliot house ne lui suffit plus ? Il trouve ça trop petit à son goût ? C'est vrai que lui qui a toujours vécu dans le luxe, elle ne comprend pas comment il est resté si longtemps dans une simple chambre étudiante. Elle comprend qu'un appart spacieux donne envie. Peut-être qu'elle lui donnera l'occasion d'y venir plus souvent. Cette soirée s'annonce capital. Pas seulement pour ce détail, mais pour eux. L'anglais finit par prendre la main féminine et l'entraîner de nouveau dans la cuisine où une délicieuse odeur régnait. Peut-être que le repas n'allait pas être si catastrophique que cela. Antwan décide de faire goûter un bon de sa préparation.  « Tu m’en diras des nouvelles. » La rousse souffle sur le morceau de viande fumant et s'approche pour croquer dedans. Elle ne quitte pas les yeux masculins à ce moment, se rendant compte de la proximité qu'il y a entre eux. Ca la déstabilise un instant, qu'elle en oublie complètement la question qu'il lui avait posée. C'est pas mal. Répond-t-elle avec un fin sourire avant de descendre son regard vers les lèvres masculines. Regarde en haut Lizie, regarde ses yeux, ne te laisse pas tenter.

J'veux pas que des plats. Il affiche un sourire satisfait. Alors tu auras ce que tu veux, ce qu'il peut lui offrir. Il commencerait bien par la prendre dans ses bras, mais reste à sa place en silence. C'est noté. Antwan l’emmène dans la cuisine, main dans la sienne sans réellement y penser. On ne fait pas disparaître les réflexes en quelques erreurs. C'est ancré en eux. Ils sont marqués par cette relation, qu'ils le veuillent ou non. C'est pas mal. Tu sais, il le voit ce regard qui dévie. Il la sent cette envie. Et dieu seul sait à quel point il veut briser cette barrière pour la rejoindre. La fourchette déposée à côté de la poêle, sa main est désormais libre de venir faire glisser une mèche derrière l'oreille d'Elizabeth. « T’es belle. » Il se laisse capturer par les yeux bleus, ceux qu’il a vu souffrir par sa faute. C’était pas volontaire et croyez bien qu’Antwan s’est senti et se sent toujours mal de lui avoir infligé ça. Ses décisions sont ses problèmes, il n'a jamais voulu les dissiper autour de lui. Chose qui lui a totalement glissé entre les doigts. C’est impossible de contenir la tristesse. Ses lèvres déposent un baiser sur son front. Le reste, il doute en avoir droit.  

Son cœur palpite dans sa poitrine, il vacille entre amour et raison. Son regard se perd dans les yeux masculins, ses envies désirent ses lèvres, mais son esprit le lui interdit. Le jeune homme replace une mèche rebelle derrière l'oreille de la rouquine. Lizie se fige sur place, n'osant plus bouger d'un centimètre, comme paralysée par le geste de l'anglais. Elle a l'impression de redécouvrir ces gestes oubliés. Elle qui ne pensait jamais les vivre de nouveau. Elle se laisse bercer par ses douces paroles « T’es belle. » Ses mots amplifient les battements de son coeur. Elle répond d'un sourire qui se voulait sincère, et elle sent ses joues virer au rouge. Il s'approche encore plus d'elle. Lizie se retrouve prise au piège, bloquée entre Antwan et le meuble à cuisine. Il finit par déposer un baiser sur son front. La française ferme les yeux et profite de l'instant. Elle se remémore de leurs moments de bonheur et ça lui redonne le sourire aux lèvres. Elle finit par se plaquer contre le torse masculin et serre ses bras autour de lui. Tu m'as manqué. Dit-elle en un murmure que seul lui pouvait entendre. Comme un secret entre lui et elle. C'était sa façon à elle de lui dire qu'elle baissait sa garde, qu'elle lui donnait l'autorisation d'aller plus loin, mais elle ne voulait pas faiblir de suite.