ELIWAN ৩ i still need you

Il était venu avec le gateau au chocolat tout prêt, parce que bon, cuisiner avec sa petite amie qui te stalke comme dans top chef c’est pas le top. Y a mieux comme ambiance voyez, surtout quand le but de cette soirée c’est des réconciliations. Il pourra à nouveau dire qu’il est en couple et pas en phase de ‘je sais pas trop, elle me donne une seconde chance, mais j’ai pas encore eu de bisou de réconciliation’. Il toque donc, gâteau dans la main droite et sachet remplie d’ingrédients dans l’autre. Il a une recette en tête, merci les chaines youtube qui offrent un panel impressionnant de ‘repas rapide pour la saint valentin’. Il a quand même passé une bonne demi heure devant son tel pour trouver une recette pas trop compliqué. Sans rire. Sauf que pour un mec qui ne fait jamais la cuisine, tout est compliqué. Ses papilles jugeront si oui ou non il est apte à refaire de la cuisine après ce soir. Pour résumer, il a une pression à cause de la cuisine et une pression à cause d'Elizabeth. C'est pas le moment de faire une erreur. Pas de faux pas, pas de maladresse. Ne surtout pas parler de Maxym. Juste être le couple du début, sans prise de tête.

Antwan devait rejoindre Lizie à son appartement suite au sms qu'il lui avait envoyé. Des retrouvailles depuis leur précédente discussion où la française avait plus ou moins pardonner au jeune homme. Enfin, elle lui avait accorder une chance de se rattraper, de se faire pardonner. Une seule et unique qu'il ne devait pas gâcher. La Leroy appréhendait ses retrouvailles. Elle avait peur car elle était tout à fait consciente que leur amour ne tenait qu'à un fil. Elle avait encore beaucoup de rancœur contre la tromperie d'Antwan. Ce n'était pas en un claquement de doigts que l’égoïste allait reconquérir la jeune femme. Cette dernière qui se demandait si elle avait fait la bonne chose, fait le bon choix, accorder une chance à une personne méritante ? Lizie, incertaine, se posait mille et une question. Et il fallait l'avouer qu'elle avait été extrêmement froide dans ses textos envers Antwan. Froide parce la colère bouillonnait encore en elle, elle n'arrivait à oublier. Froide, parce qu'elle avait peur de retomber dans ses filets. Lizie est perdue dans ses pensées, lorsqu'un bruit vient l'interrompre. C'était Antwan qui venait de frapper à la porte. Hésitante et le coeur battant, Lizie s'approche, elle peut encore y renoncer, faire la morte, n'importe quoi. Mais une force inconnue la pousse à ouvrir. Elle croise le regard masculin et voit ses mains remplies de sacs. La rouquine se contente d'ouvrir en grand la porte pour l'inviter à l'intérieur. Entre. La dernière fois qu'elle l'avait laissé rentrer dans son monde, c'était lorsqu'il lui avait avoué son erreur.

L'attitude d'Elizabeth est normale, il ne la blâmera pas pour ça. Elle est froide, distante, elle n'a pas voulu se promener avec lui la dernière fois. On dira qu'elle a besoin d'espace pour respirer d'où l'importance de cette soirée. Ils vont passer du temps ensemble, de longues minutes, heures si tout se passe bien. Ils vont parler de tout et de rien devant un repas. Antwan fera tout pour ne pas qu'il y ait de silence gênant. « Salut. » Un sourire puis il entre dans le demeure vide. Pas de colocataires pour les embêter. Antwan ne peut pas rêver mieux, toutes les circonstances sont réunies pour réussir à réparer leur couple. C'est elle et lui. Juste elle et lui. L'étudiant rejoint la cuisine où il dépose le gâteau et son sachet d’ingrédients.  « J’espère que t'as faim. »  Il sort le poulet qu'il depose sur une assiette. « Par contre j'aurais besoin d'une poêle. » Et ça, il ne sait pas du tout où ça se trouve. Il va éviter de fouiller partout et de foutre le bordel dans la cuisine. 

Ce soir Antwan avait toutes les chances de son côté. Pas de colocataires dans les pattes. Depuis que Zoya avait déménagé chez son cher et tendre, Lizie avait l'appartement pour elle tout seule. C'était plutôt agréable de vivre seule, pas qu'elle n'aimait pas la vie en communauté mais elle aimait avoir sa tranquillité. Particulièrement dans ces moments où elle n'était pas au meilleur de sa forme. Lizie suit Antwan dans la cuisine, elle le regarde faire, déposant le gâteau sur le bar américain. Curieuse, la rouquine fourre le nez dedans pour sentir la délicieuse odeur de chocolat. Si le repas est raté, le dessert sauvera la mise. « J’espère que t'as faim. » Elle tourne son regard vers lui et lui lance : J'ai grande faim, y'a intérêt que ça soit bon. Oui, je suis très exigeante Antwan, tu parles à une française là. On sait très bien que la gastronomie française est mille fois meilleure que l'anglaise. « Par contre j'aurais besoin d'une poêle. » La cabot va en chercher une dans un tiroir et lui tend Tiens. Elle se dirige vers le frigo, sors une bouteille de vin et attrape deux verres qu'elle dépose sur le verre Tu veux un verre ? Propose-t-elle en se servant, prenant soin de remuer le liquide dans son verre avant de boire une gorgée. Elle regarde Antwan préparer le diner, et finis par dire un sourire aux lèvres. Cette vision de l'eliot en train de cuisiner était tellement inédite que ça en était drôle. Il t'en a fallu du temps pour te mettre aux fourneaux. Hormis la fois où l'eliot avait tenté de faire une pizza -qui ne fut jamais terminée au passage-, Antwan n'avait jamais bougé ses petites fesses et s'activer pour faire la cuisine à Elizabeth. Il fallait qu'il fasse la connerie du siècle pour qu'il s'y mette.

Il existe toujours une tension entre les deux étudiants et celle-ci n'est pas prête de disparaître, mais elle semble s'être adoucie depuis la dernière fois. Elizabeth aurait pu rester dans le salon en attendant que le plat soit servi, ou tout simplement ne pas rester dans la même pièce que lui. Pourtant, elle est face au jeune homme, observant avec curiosité ce qu'il prépare. « Ca le sera. » N'aie pas trop confiance Antwan, ça risque de déconner dans quelques minutes. Il continue ses petites affaires, coupant la viande et en la déposant sur la poêle. « Je veux bien. » Encore quelque chose qui étonne le garçon. Ca s'passe bien, trop bien. Il prend le verre entre ses doigts, portant plus d'attention sur la demoiselle qui boit que sur le liquide.  « Il faut faire honneur aux grandes occasions. » Même si la raison de cette attitude n'a rien à voir avec leur anniversaire ou à cause la saint valentin. « Bon anniversaire. » Droit dans les yeux, en face. Cette fois, il le fait devant elle et non derrière un téléphone.

La demoiselle ne sait comment agir. Elle ne sait pas comment va se passer cette soirée "retrouvailles". Elle a peur. « Ca le sera. » Elle sourit en guise de réponse et attend docilement que le repas soit préparé. Pendant ce temps-là, elle sort une bouteille. Prise par un élan de gentillesse, malgré tout le mal qu'Antwan lui a fait, elle lui propose du vin. « Je veux bien. » La liquide coule dans la seconde coupe qui finit entre les doigts masculins. Il s'approche d'elle et la regarde droit dans ses yeux bleutés. « Il faut faire honneur aux grandes occasions. Bon anniversaire. » La française ne bouge pas, et reste silencieuse quelques instants. C'est la chaos dans sa tête. Bon anniversaire à toi aussi. Répète-t-elle en buvant d'une traite son verre. A quoi ça rimait de fêter cela dans leur situation ? Lizie se le demandait bien. Elle devrait sauter de joie de voir son petit ami être aux petits soins pour elle, pourtant elle est triste de l'intérieur. J'vous jure, elle essaye de faire des efforts, de sourire pour lui. D'offrir une illusion de joie sur son visage. Pourtant la comédienne n'arrive pas à jouer ce soir. Elle a toujours été une experte pour manier les émotions lorsqu'elle était sur les planches. Cependant, lorsqu'il s'agissait de sa vie sentimentale, elle n'arrivait plus rien à contrôler. Il t'aura fallu moins d'un an pour aller voir ailleurs. Lâche-t-elle tristement quittant le regard masculin. Au moins Kol avait tenu plus d'un an. Elle n'était pas énervée. Elle n'avait pas lancé cette réplique dans le but de provoquer une dispute. Loin de là. La rouquine était juste triste de voir où ils en étaient arrivés. Et ce sentiment, cette sensation d'impuissance, lui faisait mal au cœur. Elle ne pouvait pas faire semblant d'être heureuse devant lui.

C'était peut-être pas une bonne idée de le lui souhaiter. Elle semble décontenancée, ne fait que répéter les mots d'Antwan sans y donner de sens. Y a aucune émotion dans cette intonation, il n'y a qu'une forme de dégoût dans ses yeux. Elle boit sous le regard de l'étudiant qui attend un signe. Mais rien, alors il boit une gorgée à son tour, dépose son verre sur la table et reprend ses activités culinaires. Il t'aura fallu moins d'un an pour aller voir ailleurs. Il relève la tête quelques secondes plus tard lui laissant le temps d'assimiler la phrase et de trouver quelque chose à y répondre. « Mais il m'a fallu moins de deux mois pour tomber amoureux. » Faut croire que c'est toujours rapide avec Antwan. Son regard se fait doux, son sourire se veut rassurant. Il est là maintenant, il ne va pas partir. Il a merdé, il le sait, mais regarde ce qu'il est en train de faire pour réparer ses erreurs. Ca peut paraître ridicule, mais le simple fait de cuisiner montre son implication.  « Et j’espère qu'il me faudra moins de ca pour que tu me pardonnes.»

« Mais il m'a fallu moins de deux mois pour tomber amoureux. » T'es peut-être tombé amoureux de la mauvaise personne, pense-t-elle silencieusement. Il y a peut-être eu une erreur de parcours en cours de route, qui sait ? Leroy ne peut s'empêcher de douter dans ses instants, parce qu'elle est perdue. L'amour sera-t-il assez fort pour qu'elle arrive à lui pardonner complètement ? Son coeur lui fait mal à l'intérieur, la blessure est bien trop profonde. Antwan n'a que le droit à une ombre de Lizie, une pâle copie de la rouquine qui était habituellement joyeuse. Mais ça, c'était avant. J'vous jure qu'elle aimerait l'être, qu'elle aimerait l'embrasser comme avant et lui dire qu'elle l'aime. Sauf que c'est compliqué en ce moment pour elle. Lizie doit aimer se faire mal en continuant à aimer un homme qui l'a fait souffrir. « Et j’espère qu'il me faudra moins de ca pour que tu me pardonnes.» Un rire s'échappe d'entre ses lèvres, parfois ça lui arrive encore. Il faut avouer que voir Antwan en cuisine c'est pas tous les jours. Si tu te montres convaincant, peut-être. Peut-être que ça prendra moins de temps pour que j'te pardonne. Peut-être que oui, peut-être que non. Seul l'avenir nous le dira. J't'ai donné ta carte chance Antwan, tâche de l'utiliser habilement, sinon je jouerai les miennes quand ça sera mon tour. Un sourire finit par apparaître sur son visage, car même si elle était mal, ça lui faisait plaisir qu'il fasse des efforts pour eux. Elle se dit qu'ils sont peut-être capables de reconstruire quelque chose ensemble. Suffit qu'il est des efforts un peu de chaque côté. Alors Lizie finit par s'approcher du plan de travail après une brève hésitation. T'as besoin d'aide ? J'ai faim, je veux pas attendre trois plombs.

Peut être qu'il est tombé amoureux de la mauvaise personne, mais en attendant les sentiments sont là et ça, il lui montre autant qu'il le peut. Avec des petites attentions, des petites remarques. Il fait ce qu'il peut pour revenir à un semblant d'équilibre. « Ce poulet va te convaincre crois moi. » Nourriture qui n'a toujours pas cramé au passage. Antwan tient quelque chose, peut être qu'il n'est pas si mauvais en cuisine. T'as besoin d'aide ? Il la regarde avec un fin sourire. Les efforts fournis lui font plaisir. Ce n'est pas à elle d'en faire, mais elle continue à s'accrocher. Elle ne le laissera pas foirer leur couple sans intervenir pour résoudre les problèmes. « Je pense que j’vais m’en sortir. Profite d’avoir un homme à la cuisine pour ne rien faire.»  Il sourit doucement revenant à la cuisine de sa viande. « Mais si t’insistes faudra faire la table. » Et Antwan n’a pas le temps de la faire même si une table bien organisée fait toujours plaisir.

« Ce poulet va te convaincre crois moi. » Un rire s'échappe de sa bouche. Il a de l'espoir Wayans, si seulement un bon petit plat pouvait résoudre leurs problèmes de couples. On aurait révélé la recette magique depuis longtemps. Avec le temps, Lizie pouvait pardonner mais pas oublier. Son coeur sera toujours entailler par le coup de poignard que lui a fait le jeune homme. A chaque fois qu'elle y repensait, son palpitant se serrait dans sa poitrine et elle se demandait si elle a fait les bons choix. Fait-elle le bon choix de lui laisser une seconde chance ou est-elle aveuglée par son amour ? La naïve pense à leur couple et non à elle. Grave erreur. Je ne suis pas facile à convaincre. sous entendu, il en faudra plus pour te faire pardonner si j'ai encore de l'importance dans ton coeur, dans ta vie. Lizie décide de mettre sa colère de côté, le temps d'une soirée et faire quelques efforts, proposant son aide.  « Je pense que j’vais m’en sortir. Profite d’avoir un homme à la cuisine pour ne rien faire.» Chose tellement rare. Un eliot en cuisine, c'est un moment historique. Se moque-t-elle gentiment. « Mais si t’insistes faudra faire la table. » Très bien. Elle tourne les talons et va prendre les assiettes ainsi que les couverts.  Elle va mettre la table puis retourne à la cuisine prendre des verres et la bouteille de vin. Profite par la même occasion pour voir si l'anglais n'avait rien fait cramer. Elle sourit, satisfaite avant de retourner dans la salle principale et s'asseoir à la table. J'ai faaaaaaaim ! Crie-t-elle pour l'embêter. Autant profiter de cette situation inédite.